Marine Tondelier s’excuse après une erreur sur la situation à Gaza mais maintient le terme de « génocide »
La cheffe des Écologistes avait déclaré que « 40% » de la population totale de Gaza avait été « exterminée depuis le début » de la guerre entre Israël et le Hamas

« Vous savez, il y a 40% de la population de Gaza qui a été exterminée depuis le début du conflit israélo-palestinien, depuis les incursions terrestres en octobre 2023 ». La phrase, pour le moins polémique et fausse, a été prononcée par la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, dans l’émission « Le Grand Jury », dimanche 12 janvier 2025.
Jusque-là plutôt discrète sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza au sein du Nouveau Front populaire (NFP), laissant le quasi-monopole de la question à ses alliés de La France insoumise (LFI) aux critiques qui ont parfois trempé dans l’antisémitisme, Marine Tondelier a commis une erreur en direct à la télévision.
Elle a évoqué une estimation qui dépasse largement les chiffres fournis par le ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas, qui parle à l’heure actuelle d’environ 46 000 morts – un bilan qui n’est pas vérifiable et qui ne fait pas la distinction entre civils et combattants terroristes.
La population de Gaza est évaluée à près de 2,1 millions de personnes, ce qui signifierait que 2,3% de la population aurait perdu la vie dans les combats en cours entre l’armée israélienne et les terroristes du Hamas sur le territoire palestinien.
Sur le plateau du « Grand Jury », aucun des journalistes présents n’a repris la cheffe de file des Écologistes sur le moment. Mais le lendemain, Marine Tondelier a publié sur ses réseaux sociaux un message pour s’excuser de son erreur.
« Hier midi, j’ai dit sur RTL que 40% de la population de Gaza avait été exterminée depuis octobre 2023. C’est une erreur et je m’en excuse », écrit-elle en préambule. « Je voulais parler de l’étude de la revue scientifique britannique The Lancet, qui indique que le nombre de morts à Gaza est sous-estimé de 40% », explique-t-elle.
Marine Tondelier fait ici référence à un article publié dans la revue The Lancet en 2024, et qui estimait, en extrapolant les données officielles, à
« jusqu’à 186 000 ou plus » le nombre de morts possibles dans le territoire palestinien depuis l’opération militaire menée par l’armée israélienne déclenchée au réponse à l’attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023.
Hier midi, j'ai dit sur RTL que 40% de la population de Gaza avait été exterminée depuis octobre 2023.
C’est une erreur et je m’en excuse.
Je voulais parler de l'étude de la revue scientifique britannique The Lancet, qui indique que le nombre de morts à Gaza est sous-estimé de…
— Marine Tondelier (@marinetondelier) January 13, 2025
« Je n’ai jamais eu l’intention de présenter volontairement des chiffres erronés, évidemment. La situation à Gaza est de toute façon suffisamment grave pour ne pas avoir besoin d’en rajouter », poursuit-elle.
« Selon cette étude de The Lancet, on dénombre 64 260 personnes tuées par l’armée israélienne en 9 mois à Gaza. Cela représente environ 1 habitant sur 35 : un génocide en cours », écrit-elle, concluant : « je ne m’excuserai pas pour l’emploi de ce mot en revanche ».
L’accusation de prétendu « génocide » portée contre Israël par plusieurs partis de gauche en France fait écho à la plainte déposée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) et aux rapports de plusieurs organisations internationales, telles que Amnesty international.
Après l’émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’ancien ministre de la défense Yoav Gallant en novembre 2024, Marine Tondelier avait fustigé la décision du gouvernement français qui avait annoncé que les deux hommes ne seraient arrêtés s’ils venaient en France.
« La France se plie une fois de plus aux exigences de Benjamin Netanyahu en le choisissant lui plutôt que la justice internationale », avait-elle estimé sur le réseau social X.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 46 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Le Hamas est largement accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.
On estime que 978 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza. 105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été remis en liberté avant la trêve. Huit otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 39 otages ont également été récupérés, dont au moins trois ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre.