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Mort de l’un des derniers survivants du ghetto de Varsovie à 96 ans

Shalom Stamberg a succombé à la COVID ; sa famille entière avait été tuée pendant la Shoah et lui-même avait été détenu dans 5 camps de concentration avant d'immigrer en Israël

Le survivant de la Shoah Shalom Stamberg dans un entretien en 2017. (Capture d'écran/YouTube)
Le survivant de la Shoah Shalom Stamberg dans un entretien en 2017. (Capture d'écran/YouTube)

L’un des derniers survivants du ghetto de Varsovie s’est éteint mardi à l’âge de 96 ans. Il avait développé une forme grave de la COVID-19.

Shalom Stamberg était né à Varsovie en 1924. Il avait intégré le ghetto avec sa famille à l’âge de 14 ans. Il avait ensuite été déporté dans cinq camps de concentration différents – notamment à Dachau, Buchenwald et Auschwitz – et il avait survécu aux marches de la mort. Il était parvenu à survivre à la Shoah grâce à ses compétences d’électricien, pour lesquelles il avait reçu le statut de « travailleur essentiel » dans les différents camps où il avait été détenu.

Il avait été libéré de Dachau en 1945 à la fin de la guerre. Toute sa famille avait été tuée.

Dans un témoignage qui avait été publié par le site d’information Ynet, en 2019, Stamberg s’était souvenu de l’une de ses missions, dans les camps, qui avait consisté à faire le décompte des défunts. « Les corps avaient été jetés près du crématorium et nous avions dû compter et retranscrire le nombre de dépouilles. On était restés là plusieurs heures, puis les Kapos (les superviseurs des prisonniers) étaient venus et ils nous avaient frappés avec des poings américains. Nous n’étions rien pour eux ».

« J’avais faim, j’avais mal, mais je suis resté vivant. Non pas que j’ai été un héros : j’étais comme tous les autres. Un enfant », avait-il ajouté.

Le survivant de la Shoah Shalom Stamberg tient un livre avec une photo de lui à Auschwitz juste avant le début d’une cérémonie de commémoration de la Shoah organisée en plein air pour cause de coronavirus, dans la ville de Haïfa, dans le nord du pays, le 21 avril 2020. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit)

« Après la Shoah, je me suis retrouvé seul dans la vie, je n’avais plus personne. Je n’avais plus personne à qui parler, je n’avais plus personne à côté de moi. J’étais seul dans ce monde, je n’avais aucun diplôme. Aujourd’hui encore, ma famille me manque. Depuis que j’ai immigré en Israël, j’allume des bougies à leur mémoire jour et nuit. »

Stamberg était parti pour Israël en 1948 et il avait été l’un des fondateurs de Beit Shean, une ville du nord du pays.

Il avait fait sa bar-mitzvah lors d’une cérémonie particulière à l’âge de 93 ans, ayant été dans l’incapacité de la faire lorsqu’il était enfant.

Stamberg laisse derrière lui son épouse Zelda, ses deux filles Esther et Chaya, sept petits-enfants et huit arrière-petits-enfants.

Dans une déclaration à la mémoire de leur père, Esther et Chaya ont déclaré qu’il avait reçu trois doses de vaccin et qu’elles ignoraient comment Stamberg avait attrapé le coronavirus, car il se montrait très prudent depuis le début de la pandémie.

« Papa avait survécu à ce que le monde a connu de plus dur, notamment à l’enfer nazi, mais le coronavirus l’a malheureusement vaincu », ont-elles dit.

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