Israël en guerre - Jour 64

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Analyse

Netanyahu espère de meilleurs résultats; Ben Gvir peut se réjouir maintenant

Le Premier ministre sait bien que les plus petits changements dans les sondages de sortie des urnes peuvent encore changer la donne

David Horovitz

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Photo de gauche : Benjamin Netanyahu prononce un discours lors du rassemblement électoral du parti Likud à Ramat Gan, le 29 février 2020. (Crédit : Gili Yaari/Flash90) ; photo de droite : Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, tient une conférence de presse à Jérusalem le 26 février 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Photo de gauche : Benjamin Netanyahu prononce un discours lors du rassemblement électoral du parti Likud à Ramat Gan, le 29 février 2020. (Crédit : Gili Yaari/Flash90) ; photo de droite : Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, tient une conférence de presse à Jérusalem le 26 février 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Deux heures à peine avant de présenter son sondage de sortie des urnes pour la 24e Knesset, le sondeur de la Treizième chaîne, Camil Fuchs, a déclaré qu’il n’avait « jamais vu des résultats aussi dramatiques et décisifs ».

Dramatiques, ils l’ont peut-être été. Décisifs, ils ne l’étaient pas.

Publiés sur le coup de 22 heures, le sondage de sortie des urnes de Fuchs, et ceux présentés par les chaînes concurrentes Kan et la Douzième chaîne, ont accompli l’impressionnant exploit de prédire à l’unanimité que le Premier ministre Benjamin Netanyahu serait en mesure de conserver le pouvoir, en rassemblant la plus étroite des majorités possibles – 61 des 120 sièges à la Knesset – à la condition qu’il soit capable de séduire le parti nationaliste Yamina de Naftali Bennett.

Contrairement aux très nombreuses enquêtes d’opinions qui ont précédé le jour du scrutin, les sondages de sortie des urnes des chaînes de télévision sont historiquement et généralement assez précis – donner ou prendre un siège ou deux ici ou là. Et il y a un hic. Un siège ou deux se déplaçant ici ou là quand les votes réels sont finalement comptés – ce qui pourrait prendre plusieurs heures, voire des jours – pourrait encore signifier un résultat plus décisif, et/ou encore plus dramatique.

Sur la base de ces estimations, le Likud de Netanyahu a obtenu de bons résultats, passant de 36 sièges lors des élections de l’année dernière à 31-33 – malgré le défi supplémentaire incarné par son propre ancien collègue du Likud, Gideon Saar, qui a fait bande à part pour créer Tikva Hadasha. Tikva Hadasha semble en revanche avoir été l’un des plus grands perdants de l’élection, se dirigeant vers seulement cinq ou six sièges alors que les sondages lui en accordaient deux fois plus. Yamina de Bennett a également décroché, à 7-8 sièges – après avoir été ciblé sans relâche – et de toutes parts – par Netanyahu dans les derniers jours de la campagne.

Les alliés de Netanyahu – les ultra-orthodoxes de Shas et de Yahadout HaTorah, et la nouvelle alliance du Parti sioniste religieux – ont de leurs côtés largement surpassé les sondages pré-électoraux, rassemblant à eux seuls 21 à 23 sièges. Si ces résultats se vérifient, l’un des très grands gagnants de ces élections est le Parti sioniste religieux d’extrême-droite, qui comprend le parti Otzma Yehudit, dirigé par Itamar Ben Gvir, un fervent partisan du rabbin raciste Meir Kahane. Les trois sondages de sortie des urnes ont montré que le Parti sioniste religieux remportait 6-7 sièges, ce qui signifierait non seulement une place à la Knesset pour Ben Gvir, mais aussi pour Avi Maoz, le représentant anti-LGBT du mouvement (très) extrémiste Noam.

Netanyahu a lui-même orchestré l’alliance du Parti sioniste religieux, ouvrant la voie à Otzma Yehudit vers la Knesset, tout en affirmant qu’il n’inclurait pas ses membres dans son gouvernement. Si les sondages de sortie s’avèrent exacts, il n’aura sans doute pas le choix – comme l’avait prédit Ben Gvir dans la journée de mardi.

Ben Gvir avait aussi indiqué qu’il chercherait un poste ministériel ; à la tête d’un parti de six ou sept personnes, il pourrait demander le ministère de la Justice pour faire avancer la législation qu’il a déjà promise et qui vise à mettre fin au procès de corruption de Netanyahu et à tenter une « réforme » radicale du système judiciaire israélien.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Les sondages de sortie des urnes indiquent également des succès dans le camp anti-Netanyahu, Kakhol lavan, le Parti travailliste et Meretz surpassant tous les estimations des sondages les plus récents.

Mais le principal parti d’opposition Yesh Atid semble avoir fait un peu moins bien que prévu, à 16-18 sièges. Et le parti islamique conservateur Raam a été vu en dessous du seuil dans les trois sondages de sortie des urnes – un échec qui, s’il est confirmé une fois les résultats définitifs publiés, pourrait s’avérer crucial pour la survie politique de Netanyahu.

Si le décompte final ressemble beaucoup aux sondages de sortie des urnes, Netanyahu pourrait tenter de faire sortir un ou trois transfuges de partis rivaux, pour tenter de rassembler une coalition plus stable que ce que 61 sièges lui fourniraient. Mais d’autres chefs de parti peuvent tenter de galvaniser toutes sortes d’autres coalitions, et avec des chiffres aussi serrés, tout changement dans le décompte réel pourrait produire de nouveaux résultats dramatiques.

Après avoir échoué à remporter de manière décisive trois élections consécutives en 2019 et 2020, Netanyahu saura que sa campagne de vaccination, battant littéralement le monde entier, était au cœur de sa performance et de celle du Likud cette fois : les élections sont survenues un jour où le nombre de cas de COVID-19 en Israël sont tombés en dessous de la barre des 500 pour la première fois en trois mois.

Netanyahu sait bien qu’une certaine patience est toujours de mise en ce qui concerne les commentaires post-sondages de sortie des urnes qui suggèrent ce soir qu’il a une voie de réélection, bien qu’étroite. Il espère que les chiffres évolueront à son avantage. Ses rivaux espèrent que les sondeurs se sont trompés et que le décompte des doubles enveloppes leur donneront l’avantage pour enfin pouvoir bâtir la coalition.

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