Netanyahu lève l’interdiction des visites de députés sur le mont du Temple
Alors qu'il leur avait été interdit de se rendre sur le mont du Temple en 2015, les députés peuvent dorénavant retourner sur le lieu saint une fois par trimestre
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mardi qu’il lèvera l’interdiction imposée aux parlementaires de se rendre sur le mont du Temple trois ans après qu’elle leur a été imposée dans un contexte d’inquiétudes sécuritaires.
Dans un courrier envoyé au président de la Knesset Yuli Edelstein, Netanyahu a indiqué que les députés seraient autorisés à se rendre sur le mont du Temple une fois par trimestre et que cette fois – contrairement à une initiative-pilote menée il y a un an – les ministres auraient également la permission d’aller sur le site.
Au mois d’octobre 2015, le gouvernement avait interdit aux parlementaires de se rendre sur le lieu le plus saint du Judaïsme – qui accueillait les temples bibliques – dans le cadre d’une tentative visant à réduire les tensions en pleine vague d’attentats terroristes liée au mont du Temple, que les Arabes appellent Haram al-Sharif, et qui contiennent le Dôme du rocher et la mosquée Al-Aqsa.
Après l’apaisement des menaces et des violences, le commandant de la police de Jérusalem Yehoram Halevy avait recommandé au chef de la police, Roni Alsheich, que les députés aient à nouveau le droit d’aller sur le mont du Temple.
Le ministre de l’Agriculture Uri Ariel, du parti HaBayit HaYehudi, a salué la décision prise par Netanyahu, déplorant toutefois qu’elle n’aille pas plus loin.
« Le mont du Temple doit être ouvert à la prière juive pendant toute l’année, y-compris aux personnalités », a-t-il dit. « Les musulmans ne sont pas à la tête du mont et il leur est interdit d’utiliser des menaces et des violences qui placent des limites à l’entrée des Juifs sur le mont du Temple. J’appelle le Premier ministre à ouvrir le mont du Temple à la prière juive sans limitations, à tous ceux qui le désirent ».
Sous les termes d’un accord mis en place il y a des décennies et mis en oeuvre par Israël, seuls les musulmans ont le droit de prier à l’intérieur du complexe et les Juifs ne peuvent s’y rendre qu’à certains moments, souvent escortés par les forces de sécurité.
Yehudah Glick, député du Likud qui, aux côtés de Shuli Moalem-Refaeli du parti HaBayit HaYehudi, s’était rendu au mont du Temple il y a un an, a félicité Netanyahu pour sa suppression de l’interdiction.
« Je félicite le Premier ministre qui a mis un terme à l’interdiction illégale et déraisonnable faite aux députés de visiter le mont du Temple et je l’appelle à procéder à un vrai changement et à permettre aux parlementaires de se rendre sur le mont lorsqu’ils le désirent, comme c’est le droit de tous les citoyens ou de tous les touristes, » a-t-il déclaré.
Glick a souligné que « le mont du Temple est un lieu dédié à tous ceux qui veulent se rapprocher du maître de l’univers et ce n’est pas un lieu qui doit accueillir ceux qui incitent ou utilisent la violence, ou les terroristes ».
Le député prône depuis longtemps les visites des Juifs sur le mont du Temple. En 2014, un terroriste palestinien avait tenté d’assassiner Glick en raison de son activisme en faveur du mont du Temple. Le tireur avait dit à Glick, juste avant de sortir son arme, qu’il était « un ennemi d’Al-Aqsa ».
Les députés de la Liste arabe unie ont critiqué la décision prise par Netanyahu.
« Les députés de la Liste arabe unie ne viendront pas aujourd’hui à la mosquée Al-Aqsa dans le cadre de la provocation et des conditions mises en place par Netanyahu et la police israélienne », a dit le député Ahmad Tibi. « Les parlementaires arabes iront là -bas quand ils le veulent, et non quand le veut Netanyahu. Les choses se passaient ainsi dans le passé et elles se passeront ainsi dans l’avenir ».
« Netanyahu ne dira pas aux musulmans, aux députés ou aux autres quand aller ou quand prier », a dit le parlementaire Hanin Zoabi. « Un non-musulman n’a aucun besoin d’aller à cet endroit. Netanyahu veut créer une querelle pour faire oublier les enquêtes criminelles et les menaces de rupture de sa coalition ».