Israël en guerre - Jour 248

Rechercher

« Opération Arnon » : Les réactions internationales après le sauvetage de 4 otages

Biden, Macron et Sholz se réjouissent ; Josep Borell salue la remise en liberté des otages mais déplore le bilan civil ; la Jordanie, l'Autorité palestinienne et l'Égypte pleurent la mort des victimes palestiniennes - et le Hamas menace les otages encore en vie

Les otages israéliens secourus des geôles du Hamas par l'armée israélienne, le 8 juin 2024 : de gauche à droite, Shlomi Ziv (Crédit : Armée israélienne) ; Andrey Kozlov et Almog Meir Jan (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90), et Noa Argamani (Crédit : Autorisation)
Les otages israéliens secourus des geôles du Hamas par l'armée israélienne, le 8 juin 2024 : de gauche à droite, Shlomi Ziv (Crédit : Armée israélienne) ; Andrey Kozlov et Almog Meir Jan (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90), et Noa Argamani (Crédit : Autorisation)

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a salué le sauvetage de quatre otages au cours d’une opération militaire qui a été menée à Nuseirat, dans la bande de Gaza. Il a toutefois souligné que le seul moyen de permettre à tous les captifs de recouvrer la liberté était de conclure un accord portant sur un cessez-le-feu et sur la libération des otages dont la teneur a été annoncée par le président américain Joe Biden, la semaine dernière.

Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 21 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans, qui avaient été enlevés au Festival Supernova, ont été libérés lors d’une audacieuse opération menée en plein jour par des officiers de l’unité antiterroriste de la police de Yamam et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet.

Un officier de l’unité Yamam, Arnon Zamora, a perdu la vie lors du raid qui a pris pour cible deux bâtiments proches et qui a aussi fait plusieurs blessés légers.

Il a aussi noté que « les informations en provenance de Gaza, qui portent sur un nouveau massacre de civils à Gaza, sont choquantes. Nous les condamnons en les termes les plus forts. Ce bain de sang doit immédiatement cesser », en faisant référence au nombre élevé – et invérifiable – de victimes qui, selon les responsables du Hamas, auraient perdu la vie dans le cadre de cette opération.

Israël a parlé de moins d’une centaine de victimes, précisant qu’il ne savait pas qui était membre du Hamas. Le Hamas parle de 210 morts, chiffre à ce stade non vérifié et qui ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés du groupe terroriste. L’armée israélienne a reconnu la mort de civils palestiniens lors des combats, reprochant in fine au Hamas de détenir les otages dans des environnements civils densément peuplés, ce qui les expose aux combats.

« Nous sommes informés de l’existence d’une centaine de victimes [palestiniennes]. J’ignore combien d’entre eux sont des terroristes », a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse évoqué par Reuters.

Le chef de l’organisation terroriste du Hamas, Ismail Haniyeh, a fait savoir, samedi, que la « résistance se poursuivrait » après des combats meurtriers, dans un camp de réfugiés du centre de Gaza, dans lequel Israël a organisé le sauvetage de quatre de ses otages.

« Notre peuple ne se rendra pas et la résistance va continuer à défendre nos droits face aux crimes de l’ennemi », a déclaré Haniyeh par voie de communiqué.

« Si l’occupant croit qu’il peut nous imposer ses choix par la force, il se trompe », a-t-il ajouté.

L’organisation terroriste avait déclaré plus tôt qu’elle détenait encore un grand nombre d’otages et qu’elle pourrait en avoir encore plus, sa branche militaire menaçant de s’en prendre aux otages présents à Gaza.

« Cette opération, qui met en danger les prisonniers ennemis, aura un effet négatif sur leur état de santé, voire leur vie », a déclaré par voie de communiqué Abu Obeida, porte-parole des Brigades Izz ad-Din al-Qassam.

Le chef adjoint du Jihad islamique palestinien, allié du Hamas, a indiqué que cette opération n’aurait pas de conséquences sur les négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages.

Mohammad Al-Hindi a rappelé à l’antenne de la chaîne de télévision Al-Aqsa, affiliée au Hamas, que les termes de l’accord restaient les mêmes, allusion à la demande des terroristes de mettre fin à la guerre à Gaza.

Le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a quant à lui appelé à une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur « le bain de sang perpétré par l’armée israélienne », allusion au sauvetage des quatre otages qui s’est accompagné de combats violents.

Le ministère iranien des Affaires étrangères, éminent soutien du Hamas, a fustigé « l’inaction » de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU, ont rapporté samedi les médias d’État iraniens.

« Ces crimes épouvantablement choquants… sont le résultat de l’inaction de la communauté internationale et des organisations internationales compétentes, à commencer par le Conseil de sécurité des Nations unies, et ce, après huit mois de crimes de guerre et autres manquements de la part du régime sioniste », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.

La Jordanie, pour sa part, a critiqué par le biais de son ministère des Affaires étrangères ce qu’il a appelé « l’attaque israélienne brutale » qui est survenue dans le camp de réfugiés de Nuseirat. Le ministère n’a pas mentionné les quatre otages qui ont ainsi pu recouvrer la liberté.

Le communiqué qui a été émis par le ministère a estimé que l’attaque « reflète le ciblage systématique des civils palestiniens, les violations persistantes, par Israël, du droit international et du droit humanitaire ». Il a appelé la communauté internationale « à prendre des initiatives immédiates et urgentes qui mettront un terme aux crimes de guerre commis par Israël à Gaza et qui obligeront Israël, en tant que puissance occupante, à se conformer aux règles du droit international et du droit humanitaire et à arrêter cette guerre insensée dans la bande de Gaza ».

Autre réaction, celle du ministère égyptien des Affaires étrangères qui a condamné « les attaques israéliennes contre le camp de réfugiés de Nuseirat ».

Citant le bilan des victimes – le Hamas parle de 210 morts – avancé par les responsables du groupe terroriste palestinien du Hamas, un chiffre qui ne peut pas être vérifié de manière indépendante, le communiqué a condamné l’opération de sauvetage « au cours de laquelle plus de 150 civils palestiniens » auraient été tués, estimant que la mission avait violé le droit international.

De la fumée s’élevant après une frappe aérienne israélienne, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 8 juin 2024. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Le communiqué n’a pas non plus mentionné le sauvetage des quatre otages enlevés lors des massacres perpétrés par le groupe terroriste du Hamas le 7 octobre et il a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à
« intervenir immédiatement pour arrêter la guerre israélienne contre la bande de Gaza ».

Un appel aux Nations unies qui a été repris par le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, qui a demandé une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur « le massacre sanglant perpétré par les forces israéliennes » dans le camp de réfugiés de Nuseirat, a fait savoir l’agence de presse officielle WAFA.

Le président américain Joe Biden s’est lui réjoui de l’opération menée par l’armée israélienne.

« Nous ne cesserons pas de travailler jusqu’à ce que tous les otages rentrent chez eux et qu’un cessez-le-feu soit conclu. Il est essentiel que cela se produise », a déclaré Biden lors d’une conférence de presse donnée depuis Paris aux côtés du président français Emmanuel Macron qui a lui aussi salué leur sauvetage.

Le président américain Joe Biden (à gauche), aux côtés du président français Emmanuel Macron, donnant des déclarations à la presse à la suite d’une réunion bilatérale, au palais de l’Élysée, à Paris, le 8 juin 2024. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

Le chancelier allemand Olaf Scholz a dit voir « un important signe d’espoir » dans la libération, samedi matin, des quatre otages.

« Un important signe d’espoir – en particulier pour les nombreuses familles israéliennes qui continuent de craindre pour leurs proches. Quatre otages sont désormais libres. Le Hamas doit enfin libérer tous les otages. La guerre doit prendre fin », a écrit le dirigeant allemand dans un message sur le réseau social X.

Autre son de cloche, celui du ministre de la Sécurité d’extrême-droite Itamar Ben Gvir qui a déclaré que le sauvetage des quatre otages israéliens à Gaza montrait qu’il n’était pas nécessaire de conclure un accord avec le Hamas pour ramener les captifs chez eux.

Ben Gvir a menacé à maintes reprises de quitter la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’il acceptait un accord mettant fin à la guerre.

« L’action héroïque du Yamam et des autres forces de sécurité montre qu’il y a de l’espoir et qu’il est possible de vaincre [nos] ennemis et de ramener les personnes enlevées chez elles, sans capituler », a déclaré Ben Gvir dans un communiqué déplorant la mort de l’officier du Yamam Arnon Zamora au cours de l’opération.

L’inspecteur en chef Arnon Zamora, tué lors d’une mission de sauvetage d’otages détenus dans la bande de Gaza le 8 juin 2024. (Crédit : Police israélienne)

« Arnon était un guerrier courageux qui impressionnait tous ceux qui le rencontraient par son amour d’Israël et son dévouement », a-t-il déclaré, ajoutant que « les soldats de l’unité Yamam de la police israélienne sont le fer de lance des forces de sécurité » et que « ce n’est que par une pression militaire forte et continue que nous pourrons ramener le reste des personnes enlevées chez elles ».

Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, s’est également réjoui de l’opération.

« Avec un cœur plein de joie et d’excitation, [je souhaite la] bienvenue à Noa, Andrey, Almog et Shlomi, combien nous avons attendu et prié pour votre retour », a-t-il écrit sur X. « La nation entière d’Israël salue les forces de sécurité pour l’opération héroïque et embrasse la famille du soldat Arnon Zamora pour son sacrifice pour la nation d’Israël ». Smotrich refuse aussi un accord pour récupérer les otages.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.