Israël en guerre - Jour 370

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Otages du Hamas: des prisonniers arabes israéliens sur la liste des candidats à la libération

Incarcérés pour incitation à la haine, leur libération pourrait renforcer le soutien au Hamas en Israël, s'inquiètent certains

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Des policiers et des soldats se tenant devant l'entrée de la prison d'Ofer, à l'extérieur de Jérusalem, où les condamnés pour terrorisme palestinien seront libérés dans le cadre d'un accord entre Israël et le Hamas, le 26 novembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des policiers et des soldats se tenant devant l'entrée de la prison d'Ofer, à l'extérieur de Jérusalem, où les condamnés pour terrorisme palestinien seront libérés dans le cadre d'un accord entre Israël et le Hamas, le 26 novembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Quelque 25 prisonniers arabes israéliens font partie de la nouvelle liste des 50 prisonniers ajoutés, lundi soir, à celle des candidats à la libération en échange d’otages israéliens détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

La majeure partie de ces prisonniers arabes israéliens ont été arrêtés après les crimes sauvages du Hamas du 7 octobre dernier, pour incitation et soutien au terrorisme. Leur procès n’a pas encore eu lieu et aucune décision n’a encore été rendue à leur encontre.

Toutefois, trois des personnes figurant sur cette liste ont été jugées et condamnées pour des crimes graves, notamment une tentative de meurtre.

Beaucoup craignent que leur libération renforce le soutien au Hamas au sein de la population arabe israélienne.

Hadash, le parti radical d’extrême gauche majoritairement arabe, a dit craindre que l’État ne révoque la nationalité des personnes libérées dans le cadre de cet accord.

Les services du procureur de l’État ont inculpé une soixantaine de ressortissants israéliens, en grande majorité des Arabes, pour incitation au terrorisme et à la violence sur les réseaux sociaux suite à l’attaque du 7 octobre. Un grand nombre d’entre eux ont été placés en détention provisoire jusqu’à la fin des procédures judiciaires.

Des employés de la Croix-Rouge internationale attendent devant la prison d’Ofer, en Cisjordanie, la libération de prisonniers de sécurité palestiniens, au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le 27 novembre 2023. (Capture d’écran)

Les organisations de défense des droits civiques se sont opposées à un grand nombre de ces actes d’accusation, au motif que les actions présumées n’étaient pas des appels explicites à la violence ou au terrorisme et que leur inculpation pour de tels propos contrevenait à leur droit à la liberté d’expression.

Miri Eisin, directrice exécutive de l’Institut international de lutte contre le terrorisme de l’Université Reichman, estime que l’ajout à la liste de ces citoyens arabes israéliens accusés d’incitation à la haine relève probablement d’une tentative du Hamas de nuire à l’image d’Israël et de s’attirer le soutien des citoyens arabes d’Israël.

« Le Hamas veut obtenir la libération des Arabes israéliens de façon à montrer qu’il peut obtenir la libération de ceux qui le soutiennent, même les citoyens israéliens », analyse Eisen.

« Ils essaient de dire : ‘Les Israéliens les ont arrêtés parce qu’ils soutenaient la résistance’, qu’Israël tente de faire taire ces voix libres », ajoute-t-elle.

Les réserves de Hadash, quant à l’ajout des citoyens arabes à la liste des prisonniers libérables, est d’une toute autre nature.

Dans une déclaration à la presse mardi, le parti a fait savoir que l’ajout à la liste de citoyens arabes qui n’ont été condamnés pour aucun crime pourrait leur occasionner de graves problèmes.

Selon lui, cela pourrait pousser le gouvernement à révoquer leur nationalité et même entraîner des menaces de mort de la part de nationalistes extrémistes.

Le ministre de l’Intérieur, Moshe Arbel, souhaite faire adopter une loi d’urgence lui permettant de révoquer la nationalité des ressortissants israéliens qui ont exprimé leur soutien au terrorisme dans le sillage des atrocités du 7 octobre.

« Ce dont nous avons besoin en ce moment, c’est d’une fin immédiate de ces fausses arrestations et de la ‘chasse aux sorcières’ contre les citoyens arabes et de la libération de ces jeunes femmes, indépendamment de tout accord. Par ailleurs, nous appelons à la conclusion d’accords d’échange de prisonniers [avec le Hamas] dès que possible et à la fin des combats [à Gaza]. », a conclu Hadash.

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