Israël en guerre - Jour 491

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Pourquoi Israël soutient la création d’un état kurde

Un Kurdistan "séculier, démocratique, modéré constituerait un élément positif dans la région", estime une experte

Des manifestants kurdes manifestent avec des panneaux disant "Non à la dictature" et le portrait du chef du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK,  Abdullah Ocalan, au centre ville de Francfort, à l'ouest de l'Allemagne, le 18 mars 2017 (Crédit : AFP Photo/dpa/Boris Roessler)
Des manifestants kurdes manifestent avec des panneaux disant "Non à la dictature" et le portrait du chef du parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, Abdullah Ocalan, au centre ville de Francfort, à l'ouest de l'Allemagne, le 18 mars 2017 (Crédit : AFP Photo/dpa/Boris Roessler)

Israël est le seul pays à s’être prononcé publiquement pour un Etat kurde indépendant à l’approche du référendum prévu en Irak, au nom des bonnes relations entre Kurdes et Juifs et dans l’espoir d’endiguer l’influence de l’Iran et de l’islam radical, selon des experts.

Un référendum sur l’indépendance doit se tenir le 25 septembre dans la région autonome du Kurdistan irakien, malgré l’opposition de Bagdad, de l’Iran, de la Turquie, ou encore des Etats-Unis.

La Cour suprême irakienne, la plus haute instance judiciaire du pays, a ordonné lundi la suspension de ce référendum et l’influent vice-président et ex-Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a dit que son pays ne permettrait pas la création d’un « deuxième Israël » au nord de l’Irak.

S’exprimant à ce sujet, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à rebours des prises de positions internationales, s’est prononcé la semaine dernière en faveur des « efforts légitimes du peuple kurde pour atteindre son propre Etat ».

Cette prise de position officielle n’a pas constitué une réelle surprise, faisant suite à des propos de l’ancien général Yaïr Golan, qui avait exprimé au début du mois son soutien à un Kurdistan indépendant.

Yair Golan (Crédit : IDF/FLASH90)
Yair Golan (Crédit : IDF/FLASH90)

« Compte tenu de la présence de l’Iran à l’est et de l’instabilité dans la région, une entité kurde solide, stable, cohérente au milieu de ce bourbier n’est pas une mauvaise idée », avait déclaré le général Golan lors d’une intervention au Washington Institute for Near East Policy.

A cette occasion, il avait aussi rappelé la « bonne coopération avec le peuple kurde depuis le début des années 1960 ».

Ainsi, pour Gideon Saar, un ex-ministre du Likud, les « Kurdes ont été et continuent d’être des alliés fiables et pour longtemps d’Israël car ils sont, comme nous, une minorité dans la région ».

« Il suffit d’observer la répartition des Kurdes sur une carte pour comprendre qu’ils peuvent constituer un barrage à l’expansion de l’islam radical. D’ailleurs, sur le terrain ils ont combattu exclusivement le groupe Etat islamique (EI) », a-t-il souligné.

Et les Kurdes ont toujours « maintenu de bonnes relations avec le peuple juif et Israël », a lui aussi noté l’ancien ministre.

Gideon Saar (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Gideon Saar (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

‘Zone tampon’

Directrice du programme d’étude sur les Kurdes à l’université de Tel-Aviv, Ofra Bengio rappelle qu’Israël a offert une assistance militaire secrète et une aide dans le renseignement et l’humanitaire au Kurdistan au cours des années 1965-75.

Lorsque les Juifs vivant en Irak ont été victimes de harcèlement par le parti Baas au pouvoir, au début des années 70, des Kurdes ont aidé à leur exfiltration, relève l’auteure du livre « les Kurdes en Irak : construire un Etat dans l’Etat »

L’ancien dirigeant kurde Mustafa Barzani s’était rendu à plusieurs reprises en Israël, tout comme son fils, l’actuel président de la région du Kurdistan irakien Massoud Barzani, et de nombreux autres responsables kurdes, poursuit Mme Bengio.

Pour elle, un Etat kurde indépendant pourrait servir de « zone tampon contre les éléments extrémistes venant d’Iran et d’ailleurs », allusion à l’EI et aux milices chiites irakiennes.

Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien. (Crédit : Helene C. Stikkel/Wikimedia Commons)
Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien. (Crédit : Helene C. Stikkel/Wikimedia Commons)

Un Kurdistan « séculier, démocratique, modéré constituerait un élément positif dans la région », conclut Ofra Bengio.

A ce titre, Benjamin Netanyahu devra « user de son influence aux Etats-Unis pour renforcer les Kurdes à un moment crucial de leur lutte nationale », plaide Gideon Saar.

Le quotidien Haaretz complète : en se prononçant pour un Kurdistan indépendant, Benjamin Netanyahu a aussi voulu répliquer au soutien apporté par la Turquie de Recep Tayyip Erdogan au Hamas, mouvement terroriste palestinien au pouvoir à Gaza et contre lequel Israël a mené trois guerres depuis 2008.

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