Le film sur les massacres du Hamas du 7 octobre projeté au Festival de Cannes
Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv, "It's no time for pop"
Un symbole palestinien ou un portrait d’otage : à l’heure où le conflit entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.
Ruban jaune accroché à la veste, l’acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes qui ont été prises en otage par le Hamas le 7 octobre.
L’actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l’Unicef, a arboré mercredi un pin’s pastèque, l’un des symboles des Palestiniens.
Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag « blockout2024 » fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d’abonnés.
En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.
Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu d’une survivante franco-israélienne de l’attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d’une robe jaune affichant des portraits d’otages israéliens et une écharpe noire « Bring them home » (« Ramenez-les à la maison »).
Vendredi, une projection privée du film témoignage monté par le gouvernement et l’armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, « Bearing Witness », a été programmée par une organisation pro-israélienne.
Ce film, composé d’extraits des caméras et téléphones des assassins du Hamas et d’images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l’Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.
Haute surveillance
Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l’extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de « La belle de Gaza », documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes qui ont trouvé refuge à Tel-Aviv.
Le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les « clandestines » venues de Cisjordanie sans permis de travail, s’efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.
Si aucun film palestinien n’est présent en sélection, « Vers un pays inconnu » du réalisateur danois d’origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.
Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du « film arabe » a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l’industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.
Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d’Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l’Université de Tel-Aviv. « It’s no time for pop » s’attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à Yom HaZikaron, la journée du souvenir en Israël.
Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un drastique filtrage sécuritaire à l’entrée.
L’équipe de l’ambassade israélienne a déclaré à l’AFP avoir douté jusqu’au dernier moment du maintien de sa présence, moins d’une semaine après les manifestations monstre lors de l’Eurovision en Suède.