« Quantité d’armements russes dernier cri » dans les caches du Hezbollah, dit Netanyahu
Le Premier ministre a aussi accusé la Finul de ne pas avoir su agir face à la menace posée par le Hezbollah
L’armée israélienne a mis la main sur « quantité d’armements russes dernier cri » dans des caches de la milice pro-iranienne du Hezbollah au sud du Liban, a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un entretien avec le Figaro publié mercredi.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU de 2006 « exigeait que les seules armes présentes au sud du Litani fussent celles de l’armée libanaise », rappelle-t-il au quotidien français. « Or, dans cette zone, le Hezbollah a creusé des centaines de tunnels et de caches, où nous venons de trouver quantité d’armements russes dernier cri », a-t-il ajouté. La Russie est un proche allié du régime syrien, et ce dernier lui doit entres autres sa survie. L’Iran, qui a créé le Hezbollah, aide militairement la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Depuis le 7 octobre, Moscou entretient des relations plutôt froides avec Jérusalem et a accueilli plusieurs délégations du Hamas.
« En presque vingt ans, combien de missiles du Hezbollah la Finul a-t-elle arrêté ? Zéro, hélas ! », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre répondait là à une question dans laquelle il lui était rappelé que « la France, l’Espagne et l’Italie vous reprochent de maltraiter la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) », avec « plusieurs incidents avec des blessés légers ».
Le journal américain The Washington Post, citant des responsables israéliens, faisait récemment état d’importantes quantités d’armements découvertes par l’armée israélienne au Liban et ramenées en Israël, « dont de nombreux missiles antichars russes et chinois de pointe ».
Après quasiment un an d’échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah, Israël a entamé au Liban le 23 septembre une intense campagne de frappes aériennes contre les fiefs de cette organisation, puis le 30 une offensive terrestre dans le sud.
Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah de sa frontière et mettre un terme à ses tirs de roquettes, afin de permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60 000 habitants déplacés.
Le Hezbollah, affirmant agir en soutien au Hamas, avait ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque sans précédent du groupe terroriste palestinien en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
« Une nouvelle guerre civile au Liban serait une tragédie. Ce n’est certainement pas notre but d’en provoquer une. Israël n’a pas l’intention de s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban », a précisé M. Netanyahu.
« Notre seul objectif est de permettre à nos citoyens vivant le long de la frontière libanaise de pouvoir rentrer chez eux et de s’y sentir en sécurité », a-t-il expliqué.
Le 8 octobre, le Premier ministre israélien avait appelé les Libanais à « libérer (leur) pays du Hezbollah pour que cette guerre puisse se terminer ».
« Vous avez une occasion de sauver le Liban avant qu’il ne sombre dans l’abîme d’une longue guerre qui provoquera des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza », avait-il alors averti.
Depuis que le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte il y a près d’un mois, au moins 1 373 personnes ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels qui n fait aucune distinction entre les civils et les combattants du Hezbollah et du Hamas opérant en territoire libanais. L’ONU y a recensé près de 700 000 déplacés.