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Réunions d’urgence à propos des mandats d’arrêt de la CPI pour Netanyahu et ses ministres

Le ministère des Affaires étrangères a confirmé la tenue d'une réunion sur la réponse aux possibles mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et des militaires

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec des soldats de la brigade Golani près de la frontière avec Gaza, le 19 octobre 2023. (Crédit : Avi Ohayon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec des soldats de la brigade Golani près de la frontière avec Gaza, le 19 octobre 2023. (Crédit : Avi Ohayon/GPO)

Selon une information donnée, jeudi, par la télévision israélienne, Israël serait très inquiète à l’idée que la Cour pénale internationale de La Haye émette des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres dirigeants – politiques et militaires – israéliens pour violations présumées du droit international à Gaza.

Selon la Douzième chaine, trois ministres et plusieurs experts juridiques du gouvernement ont pris part à une « réunion d’urgence » au cabinet du Premier ministre, mardi, sur la manière de réagir à de tels mandats.

Selon la même source, peu de temps avant, Jérusalem aurait reçu des informations laissant penser que des mandats pourraient être émis dans un avenir proche, sans plus de précisions.

Le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a confirmé au Times of Israël la tenue de cette réunion et ajouté que des officiers de Tsahal pourraient eux aussi faire l’objet de mandats d’arrêt.

Toujours selon la même source, Netanyahu aurait évoqué la question, cette semaine, avec le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, et la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, auxquels il aurait demandé de l’aide.

Le reportage télévisé ajoute qu’au cours de la réunion de mardi, à laquelle ont participé Katz, le ministre de la Justice Yariv Levin et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, il a été décidé qu’Israël s’adresserait à la Cour et à des « personnalités diplomatiques influentes » afin d’empêcher l’émission des mandats d’arrêt.

La Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, le 31 mars 2021. (Crédit : Peter Dejong/AP)

Jérusalem craint que les mandats d’arrêt ne soient émis en raison de la crise humanitaire liée aux combats dans la bande de Gaza, sous la pression de pays qui accusent Israël de bafouer le droit international et la quatrième Convention de Genève.

En février, une délégation de proches d’otages du Hamas s’est tournée vers la CPI pour porter plainte contre les dirigeants de l’organisation terroriste pour crimes de guerre. Les accusations contenues dans le dossier vont des enlèvements aux actes de torture en passant notamment par de graves violences sexuelles.

En décembre dernier, le procureur en chef de la Cour, Karim Khan, s’est rendu en Israël dans le cadre d’un déplacement officiel. Israël ne s’estime pas lié par la CPI. Après s’être rendu dans quelques unes des communautés attaquées par le Hamas le 7 octobre 2023 et avoir entendu les témoignages des rescapés, Khan a parlé de « scènes d’une cruauté calculée » et dit que, selon lui, les victimes avaient été attaquées en raison de leur identité.

Il a ajouté ne pas avoir d’autre choix que de travailler avec les procureurs de la Cour pour ouvrir des enquêtes sur les exactions du Hamas le 7 octobre.

En 2019, la CPI avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre présumés de la part des deux belligérants, lors du conflit Israël/Hamas de 2014 ainsi que sur la politique de colonisation israélienne et la gestion par Israël des manifestations à la frontière de Gaza. Ouverte le 3 mars 2021, l’enquête a été très critiquée en Israël.

Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, avant une conférence de presse à La Haye, au Pays-Bas, le 3 juillet 2023. (Crédit : Peter Dejong/AP Photo)

Lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre, contre le sud d’Israël, les terroristes ont assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et enlevé 253 hommes, femmes et enfants de tous âges.

On estime à 129 le nombre des otages encore en captivité à Gaza – pas tous vivants – depuis la libération de 105 civils à la faveur d’un cessez-le-feu d’une semaine fin novembre, et de quatre autres, un peu avant.

Trois otages ont été sauvés par l’armée, auxquels s’ajoutent les corps de 12 otages retrouvés morts, dont trois tués par erreur par l’armée.

L’armée israélienne a confirmé la mort de 34 otages encore aux mains du Hamas, sur la foi de renseignements recueillis par les unités déployées à Gaza. Une personne est portée disparue sans laisser de trace depuis le 7 octobre.

Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza affirme que plus de 33 000 Palestiniens ont été tués par les manoeuvres militaires israéliennes, mais ce bilan est impossible à vérifier de manière indépendante et pourrait inclure terroristes du Hamas et civils, parfois tués par des tirs égarés du groupe terroriste.

Des soldats de Tsahal opèrent à l’entrée d’un tunnel dans le centre de la bande de Gaza, dans une image publiée le 18 avril 2024. (Forces de défense israéliennes)

L’armée israélienne revendique la mort de plus de 13 000 terroristes à Gaza, auxquels s’ajoute le millier d’hommes armés tués en territoire israélien le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi.

Par ailleurs, 260 soldats israéliens ont trouvé la mort lors de l’offensive terrestre à Gaza, ce qui porte à 604 le bilan des soldats tués depuis le 7 octobre.

Jeremy Sharon a contribué à cet article.

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