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Richard von Weizsäcker, instance morale de l’Allemagne après le nazisme

L'ancien président a "joué un rôle majeur dans la manière dont l'Allemagne a géré la période la plus sombre de son histoire"

Une photo prise le 12 juin 1987 avec Nancy Reagan, Marianne von Weizsaecker, Ronald Reagan et Richard von Weizsaecker à Berlin (Crédit : MIKE SARGENT / AFP
Une photo prise le 12 juin 1987 avec Nancy Reagan, Marianne von Weizsaecker, Ronald Reagan et Richard von Weizsaecker à Berlin (Crédit : MIKE SARGENT / AFP

L’ancien président de la République fédérale d’Allemagne, Richard von Weizsäcker, mort samedi à l’âge de 94 ans, était considéré comme l’une des grandes instances morales de l’après-guerre, lui qui invita les Allemands à regarder en face leur passé nazi.

Weizsäcker, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel, a ainsi été le premier chef de l’Etat allemand à affirmer que le 8 mai 1945 avait marqué la « libération » et non la capitulation de son pays.

Président de 1984 à 1994, quand Helmut Kohl était chancelier, il a été « un témoin de ce siècle », a jugé le président actuel, Joachim Gauck, qualifiant son prédécesseur de « grand homme, un chef d’Etat exceptionnel » et « pour la plupart des gens une instance morale », pour avoir joué un rôle majeur dans la manière dont l’Allemagne a géré la période la plus sombre de son histoire.

Son parcours personnel singulier lui permis de conférer à la présidence allemande, fonction essentiellement honorifique, une grande dimension morale.

Si sa mère était fille de général, son père était un diplomate dont les activités sous le IIIe Reich lui valurent d’être condamné au procès des responsables nazis à Nuremberg. Jeune juriste, Richard von Weizsäcker avait d’ailleurs participé à sa défense.

Pendant la guerre, il avait été officier, mais proche des milieux de la résistance à Adolf Hitler.

En 1985, pour le 40e anniversaire de la défaite du IIIe Reich, il affirme devant les membres du Bundestag, la chambre basse du parlement, que le 8 mai 1945 a marqué « la libération du système qui méprise la dignité humaine érigé par la tyrannie national-socialiste » mis en place à partir de 1933 par Hitler. Une partie de la droite allemande considère alors encore que ce jour a marqué la défaite de l’Allemagne. C’est cette même droite qui reprocha longtemps à l’ancien chancelier Willy Brandt, qui a résisté au joug nazi en Norvège, de ne pas avoir été un patriote.

Pendant ce discours, Weizsäcker recevra d’ailleurs par moment plus d’applaudissements dans les rangs de l’opposition social-démocrate que dans sa propre famille politique.

Angela Merkel, « très triste » d’apprendre un décès qui représente « une grande perte pour l’Allemagne », a souligné que cette intervention devant les députés avait marqué « une déclaration claire et nécessaire qui a eu une signification importante pour notre identité allemande ».

Engagé en faveur d’une « Europe pacifique et unie »

Les messages élogieux ont fusé de toutes parts, jusqu’aux Verts, qui ont salué son « intégrité morale ». Grâce à lui, « la confiance dans une Allemagne démocratique » a regagné du terrain.

Pour le président français François Hollande, « il aura profondément marqué l’histoire de son pays. Sa disparition est celle d’une référence morale et politique que nous garderons en mémoire ».

Richard von Weizsäcker a été maire de Berlin-Ouest de 1981 à 1984. C’est également sous sa présidence que le Mur de Berlin est tombé, le 9 novembre 1989, avant la réunification des deux Allemagne, moins d’un an plus tard, le 3 octobre 1990.

Tout au long de sa carrière politique, au cours de laquelle il a brillé par ses talents oratoires, il n’a cessé d’oeuvrer pour un rapprochement Est-Ouest.

« De son expérience de la guerre et de la tyrannie vient son engagement en faveur d’une Europe pacifique et unie », a souligné Joachim Gauck dans un télégramme de condoléances adressé à l’épouse de M. Weizsäcker.

Né le 15 avril 1920 à Stuttgart (ouest), le baron Richard von Weizsäcker descendait d’une grande famille de théologiens protestants, d’hommes politiques et de juristes.

Après son doctorat en droit, il se tourne pourtant vers les affaires et prend la tête d’une division du groupe industriel Mannesmann, puis de 1958 à 1962, travaille pour une banque.

Très actif au sein de l’Eglise protestante, il entre à la CDU -un parti pourtant dominé par les catholiques- dès 1954. En 1966, il entre dans sa direction nationale et est élu en 1969 au Bundestag où il enchaînera les mandats jusqu’à 1981.

Une première fois candidat malheureux à la présidence de la République en 1974, il sera finalement élu le 23 mai 1984. Cinq ans plus tard, il sera encore plus confortablement réélu.

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