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Rubio rencontre un ex-officiel juif de Trump pour qui Hitler « avait de bons arguments »

L'influenceur Michael Benz a salué la décision du secrétaire d'État américain de fermer le bureau chargé de traquer la propagande de la Russie et de l'Iran - ce qui, selon certains conservateurs, a muselé la liberté d'expression

Le secrétaire d'État Marco Rubio s'entretient avec Michael Benz, un ancien fonctionnaire juif de Trump dont l'alter ego en ligne fait l'éloge d'Hitler, le 16 avril 2025. (Capture d'écran, Département d'État américain)
Le secrétaire d'État Marco Rubio s'entretient avec Michael Benz, un ancien fonctionnaire juif de Trump dont l'alter ego en ligne fait l'éloge d'Hitler, le 16 avril 2025. (Capture d'écran, Département d'État américain)

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a fait la promotion, cette semaine, d’une interview avec un influenceur conservateur qui a fait l’éloge d’Hitler en ligne – dernier exemple en date d’un haut-responsable de l’administration Trump discutant avec une personnalité du mouvement nationaliste blanc.

Michael Benz, qui avait travaillé au département d’État pendant le premier mandat de Trump, avait révélé en 2023 qu’il était à l’origine de « Frame Game », un compte de l’alt-right qui diffuse depuis des années des diatribes sur « l’influence juive en Occident » et qui soutient l’idée que les Juifs ont orchestré un remplacement ethnique de masse.

« Laissez-moi le dire clairement : j’en suis extrêmement fier », avait déclaré Benz, qui est juif, à NBC News après avoir été interrogé sur les liens qui l’unissaient au compte. Il avait estimé que Frame Game était « un projet écrit par des Juifs pour que les gens qui détestent les juifs cessent de les haïr ».

S’adressant à Rubio, dans la journée de mercredi, à l’occasion d’un entretien qui a été diffusé par le département d’État, Benz l’interroge sur la manière dont le département pourrait changer d’approche face aux questions de liberté d’expression sous l’administration Trump. Benz félicite le secrétaire d’État pour « la restauration de la liberté d’expression et du rôle tenu par l’Amérique en tant que phare de la liberté d’expression », et Rubio, de son côté, critique « la désinformation », selon lui, qui est véhiculée par les médias mainstream.

Sous la houlette de Rubio, le département d’État américain a procédé à de nombreuses révocations de visas pour des étudiants étrangers, dans le cadre d’une initiative que le secrétaire d’État a décrite comme entrant dans le cadre de la lutte menée par l’administration américaine contre l’antisémitisme. Il a révoqué le visa d’une étudiante qui avait écrit un article, dans un journal universitaire, où elle critiquait Israël et dans un autre cas, il a soutenu qu’un discours « par ailleurs légal » pouvait être poursuivi s’il favorisait la haine antijuive.

Rubio a également annoncé mercredi qu’il allait fermer le Global Engagement Center (Centre d’engagement mondial) parce que ce dernier avait, selon lui, pris des mesures visant à restreindre la liberté d’expression aux États-Unis et ailleurs. Il l’a également accusé d’avoir gaspillé les fonds des contribuables américains.

Le Secrétaire d’État américain Marco Rubio assiste au discours du président Donald Trump lors d’une session conjointe du Congrès au Capitole des États-Unis à Washington, le 4 mars 2025. (Crédit : Allison Robbert/AFP)

Le Global Engagement Center a souvent été la cible de critiques de la part des conservateurs pour avoir dénoncé des médias et des informations en ligne qui, selon lui, étaient biaisés ou mensongers. L’instance a parfois identifié des sites internet et des pages américaines, sur les réseaux sociaux qui, affirmait-elle, amplifiaient la désinformation, en particulier en ce qui concerne le sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Ce centre avait été créé en 2016 par décret sous l’administration du président américain Barack Obama. Il avait continué ses opérations pendant le premier mandat de Trump, diffusant un rapport spécial qui avait été consacré à la désinformation et à la propagande russes.

Benz et Rubio n’ont pas parlé des Juifs ou de la problématique de l’antisémitisme lors de leur entretien sur la liberté d’expression.

Les deux hommes ont fait l’éloge de Darren Beattie, devenu le principal responsable des affaires publiques du département d’État au mois de février.

Comme Benz, Beattie, qui avait occupé un poste à responsabilité lors du premier mandat de Trump, est un Juif qui entretient des liens avec l’extrémisme. Benz a affirmé que Beattie, qui avait été renvoyé de la première administration Trump après que l’Anti-Defamation League (ADL) a critiqué sa participation à une conférence proche du mouvement nationaliste blanc, avait été « pris pour cible » par un « réseau » qui était « payé par le département d’État par le biais de subventions et de contrats ».

Rubio, qui a fait part de son accord avec cette analyse, a ajouté que « Darren sera très impliqué » dans les futurs efforts du département d’État visant à « découvrir et à prouver ce qui s’est réellement passé » sous l’administration Biden.

Darren Beattie prend la parole lors de la conférence National Conservatism à Miami, le 12 septembre 2022. (Capture d’écran YouTube, utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Au mois d’août 2017, à l’époque du rassemblement suprémaciste blanc de Charlottesville, en Virginie, au cours duquel un contre-manifestant avait perdu la vie, Benz, sous le nom de Frame Game, avait rédigé un long billet de blog dans lequel il encourageait le scepticisme à l’égard de la Shoah et le sentiment anti-israélien. Il avait également déclaré que « si moi, un Juif, un membre de la Tribu, qui a suivi des études hébraïques, je peux lire ‘Mein Kampf’ et me dire à moi-même que bon sang, Hitler avait finalement quelques bons arguments, alors PERSONNE n’est à l’abri de la haine. Alors PERSONNE n’est à l’abri de vous haïr une fois qu’il aura découvert qui est derrière le génocide des Blancs qui se déroule dans le monde entier ».

L’année suivante, Benz avait rejoint l’administration Trump en tant que rédacteur de discours pour le secrétaire au logement et au développement urbain Ben Carson. Il était passé au département d’État en 2020 et, pendant l’administration Biden, il avait créé une organisation conservatrice de défense de la liberté d’expression.

Benz a également accordé plusieurs entretiens à des nationalistes blancs et il a été soutenu par le leader suprématiste blanc Richard Spencer. YouTube, de son côté, a émis des mises en garde sur ses productions, dénonçant leur extrémisme. L’homme a également attiré l’attention du principal conseiller du président américain Donald Trump : Elon Musk a ainsi fait la promotion des messages de Benz sur Twitter et il y a répondu par le passé, sur une série de sujets tels que l’Ukraine et les élections.

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