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Ryad furieux que Washington ait suggéré une normalisation sans cessez-le-feu

L'Arabie saoudite a communiqué après que John Kirby a qualifié l'accord sur les otages et la normalisation de "voies distinctes" et dit que les pourparlers avaient été "positifs"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, lors de son briefing quotidien, à la Maison Blanche, à Washington, le 31 janvier 2024. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)
Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, lors de son briefing quotidien, à la Maison Blanche, à Washington, le 31 janvier 2024. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a publié mardi une déclaration sévère rejetant ce qu’il a affirmé être la suggestion du porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, selon laquelle Ryad serait prêt à normaliser ses relations avant un cessez-le-feu à Gaza et en l’absence de progrès vers la création d’un État palestinien.

Lors d’une conférence de presse tenue plus tôt dans la journée, Kirby a été interrogé sur le lien entre la conclusion d’un accord sur les otages et un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite. Il a répondu qu’il s’agissait de deux voies distinctes et a souligné que les États-Unis avaient eu des entretiens « positifs » avec Ryad à ce sujet avant et après le 7 octobre.

Les responsables saoudiens ont publiquement reconnu leur volonté de normaliser les relations avec Israël, même après le 7 octobre, mais ils ont souligné – tout comme le secrétaire d’État américain Antony Blinken – qu’aucun accord ne pouvait être conclu tant qu’il n’y aurait pas de cessez-le-feu à Gaza et que celui-ci devait inclure la création d’une voie irréversible vers un État palestinien.

Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a décidé de le rappeler, soit parce que la distinction faite par Kirby entre les discussions sur les otages et les négociations sur la normalisation pourrait être interprétée comme signifiant que Ryad serait prêt à établir des relations avant qu’il n’y ait une trêve, soit parce que le porte-parole de la Maison Blanche s’est montré trop optimiste dans sa caractérisation des discussions.

« En ce qui concerne les discussions entre le Royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis d’Amérique sur le processus de paix israélo-arabe, et a de ce qui a été attribué au porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, le ministère des Affaires étrangères affirme que la position du Royaume d’Arabie saoudite a toujours été ferme sur la question palestinienne et sur la nécessité que le peuple palestinien frère obtienne ses droits légitimes », affirme le communiqué.

« Le royaume a fait part à l’administration américaine de sa position ferme, à savoir qu’il n’y aura pas de relations diplomatiques avec Israël tant qu’un État palestinien indépendant ne sera pas reconnu sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et tant que l’agression israélienne contre la bande de Gaza ne cessera pas et que toutes les forces d’occupation israéliennes ne se retireront pas de la bande de Gaza », ajoute le communiqué.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontrant le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, à Ryad, le 5 février 2024. (Crédit : Ministère saoudien des Affaires étrangères/X)

Alors que les responsables saoudiens se sont éloignés ces derniers mois de leur position de longue date selon laquelle une solution à deux États pleinement mise en œuvre est une condition préalable à la normalisation avec Israël, ils n’avaient pas encore précisé le type de mesures plus provisoires qu’ils accepteraient en échange d’un accord avec Israël, se contentant de déclarations concernant l’amélioration des moyens de subsistance des Palestiniens ou la création d’une voie vers la mise en place d’un État palestinien.

La reconnaissance d’un État palestinien sur les lignes d’avant 1967 semble être la clause la plus détaillée proposée par Ryad au cours des derniers mois. Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a largement rejeté la solution des deux États et qu’un grand nombre d’Israéliens s’opposeraient à un cadre fondé sur les lignes d’avant 1967, la déclaration saoudienne s’est notamment abstenue d’exiger spécifiquement d’Israël qu’il reconnaisse un État palestinien indépendant, confiant plutôt cette responsabilité aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Le royaume réitère son appel aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies qui n’ont pas encore reconnu l’État palestinien, à accélérer la reconnaissance de l’État palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, afin que le peuple palestinien puisse obtenir ses droits légitimes et qu’une paix globale et juste soit réalisée pour tous », a ajouté le ministère saoudien des Affaires étrangères.

La déclaration a été publiée juste un jour après que Blinken a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ryad, ce qui pourrait indiquer que la rencontre ne s’est pas bien déroulée.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrivant à l’aéroport Ben Gurion, le 6 février 2024. (Crédit : Mark Schiefelbein/AP Photo/Pool)

Néanmoins, en adressant la demande de reconnaissance de l’État palestinien aux membres du Conseil de sécurité, tels que les États-Unis, plutôt qu’à Israël, Ryad peut être considéré comme présentant à Washington un moyen de contourner le rejet par le gouvernement Netanyahu d’une solution à deux États.

Cette déclaration est également survenue moins d’une semaine après que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré que son gouvernement envisageait de reconnaître un État palestinien indépendant. Quelques jours plus tard, le site d’information Axios a rapporté que les États-Unis envisageaient la même démarche après l’avoir longtemps rejetée au motif qu’elle devrait intervenir après qu’Israël et les Palestiniens se soient mis d’accord sur une solution à deux États.

Blinken a prévu de rencontrer mercredi Netanyahu, le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog.

Ces réunions ont eu lieu au lendemain de la contre-offre du Hamas à un cadre d’accord sur les otages proposé par le Qatar le mois dernier. Le groupe terroriste palestinien semble maintenir sa demande de cessez-le-feu permanent, ce qui n’est pas envisageable pour Israël, qui s’est engagé à détruire le Hamas.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, arrivant à une réunion de la faction du Likud, à la Knesset, à Jérusalem, le 5 février 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Blinken effectue sa cinquième tournée diplomatique au Proche-Orient depuis le début de la guerre, déclenchée par l’assaut terroriste du Hamas qui a tué près de 1 200 Israéliens et pris 253 autres personnes en otage.

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