Sinwar ne se cache pas à Rafah – sources
Des responsables affirment que de récentes informations ont placé le chef du Hamas dans des tunnels autour de Khan Younès
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Yahya Sinwar, ne se cache pas à Rafah, ont déclaré vendredi au Times of Israel deux responsables au fait de la question, alors que l’armée israélienne s’apprête à étendre ses opérations dans la ville la plus méridionale de la bande de Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait d’une éventuelle opération de Tsahal à Rafah l’une de ses priorités, le ciblage des dirigeants du Hamas étant toujours considéré comme un objectif de guerre majeur pour Israël.
Tsahal a remporté quelques succès sur ce front, en tuant le commandant adjoint de l’aile armée du Hamas, Marwan Issa, considéré comme le numéro 3 du groupe terroriste à Gaza, ainsi que d’autres commandants de haut rang au cours des derniers mois. Mais Sinwar et son adjoint – le chef de l’aile armée Mohammed Deif – restent insaisissables, malgré les affirmations répétées des responsables israéliens selon lesquelles l’armée se rapprochait d’eux.
Les deux responsables qui ont parlé au Times of Israel n’ont pas été en mesure de dire avec certitude où Sinwar se trouve actuellement, mais ils ont cité des évaluations récentes des agences de renseignement qui ont placé le chef du Hamas dans des tunnels souterrains dans la région de Khan Younès, à environ huit kilomètres au nord de Rafah.
Un troisième responsable – israélien – a affirmé que Sinwar se trouvait toujours à Gaza.
Israël a fait de l’élimination de Sinwar un élément clé de son objectif de destruction du Hamas. En février, Tsahal a diffusé des images de ce qui serait Sinwar marchant dans un tunnel avec plusieurs membres de sa famille. C’était la première fois qu’il était apparemment repéré depuis qu’il s’était caché avant l’assaut barbare du 7 octobre qu’il est accusé d’avoir orchestré et qui a déclenché la guerre actuelle dans la bande de Gaza.
Les forces terrestres de Tsahal ont commencé à opérer à Rafah lundi, lançant une opération ciblée dans la partie orientale de la ville visant à prendre le contrôle du côté Gaza du passage frontalier avec l’Égypte. Le cabinet de sécurité a voté jeudi en faveur d’une expansion mesurée de l’opération de Rafah, dans le but de rester dans les limites de ce que Washington est prêt à accepter.
Le président américain Joe Biden a déclaré qu’il cesserait d’envoyer certaines armes offensives à Tsahal si Israël lançait une incursion terrestre majeure dans les centres de population de la ville où plus d’un million de Palestiniens sont réfugiés. La semaine dernière, il avait déjà retenu une cargaison de bombes à forte charge, craignant qu’elles ne soient utilisées à Rafah.
Depuis des mois, Netanyahu s’est engagé à lancer une opération majeure à Rafah, arguant que celle-ci est essentielle pour vaincre le Hamas, dont quatre des six bataillons actifs restants se trouvent dans la ville.
Cependant, l’un des responsables ayant parlé au Times of Israel a déclaré que de nombreux terroristes du Hamas à Rafah ont fui vers le nord alors que les menaces israéliennes d’une incursion se sont intensifiées au cours des dernières semaines.
Alors qu’Israël affirme que 18 des 24 bataillons du Hamas ont été démantelés, les éléments du groupe terroriste ont réussi à se reconstituer et à retourner dans des zones précédemment déblayées par l’armée.
Tsahal opérait cette semaine dans le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, pour la troisième fois depuis le début de la guerre. Les responsables de la sécurité ont prévenu que l’armée serait obligée de continuer à jouer au jeu du chat et de la souris avec le Hamas jusqu’à ce que le gouvernement israélien propose une alternative viable au régime du Hamas.
Alors qu’une grande partie de l’establishment sécuritaire souhaiterait voir l’Autorité palestinienne (AP) – ou du moins des Palestiniens liés à l’AP – combler les vides que Tsahal crée brièvement par ses opérations dans la bande de Gaza, Netanyahu a rejeté l’idée catégoriquement, alors que ses alliés d’extrême-droite ont fait pression pour qu’Israël occupe la bande de Gaza de manière permanente et y rétablisse des implantations.
En l’absence d’une stratégie diplomatique pour compléter les opérations militaires, de nombreuses réalisations de Tsahal sur le terrain ont été de courte durée, a déclaré le fonctionnaire israélien au Times of Israel.