Tsahal confirme que l’Iran a tiré un missile à fragmentation dans le centre d’Israël
Selon le Commandement du Front Intérieur, une ogive a largué une vingtaine de sous-munitions dans un rayon de 8 kilomètres ; l’une d’entre elles s'est écrasée sur une maison. Les autres n’ont pas explosé mais restent dangereuses
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un missile balistique iranien tiré sur Israël jeudi matin comportait une ogive à sous-munitions, a déclaré l’armée israélienne : il s’agit là d’une évolution préoccupante au terme d’une semaine d’attaques.
Le commandement du front intérieur de Tsahal a déclaré que la tête explosive du missile s’était ouverte lors de sa descente, à une altitude d’environ 7 kilomètres, pour libérer une vingtaine de munitions plus petites dans un rayon d’environ 8 kilomètres.
Dépourvues de propulsion ou de système de guidage, ces sous-munitions tombent simplement au sol, où elles sont conçues pour exploser à l’impact.
Selon un militaire israélien, un tel missile élargit la zone de risque, par rapport aux autres ogives balistiques iraniennes, mais l’explosion de chacune de ces bombes est de moindre importance.
C’est l’une de ces sous-munitions, avec une ogive explosive d’environ 2,5 kilogrammes, qui a frappé une maison à Azor, dans le centre de pays, et y a occasionné des dégâts équivalents à ceux d’une petite roquette.
Selon ce même militaire, nombre de ces sous-munitions n’ont pas explosé, ce qui ne les empêche pas de représenter un danger.
Le Commandement du Front intérieur a déclaré que les sapeurs-pompiers avaient trouvé et neutralisé 20 bombes, sans certitude d’avoir tout retiré de la cicrculation.
Il a conseillé à la population de ne pas s’approcher des restes de missiles qui pourraient se trouver au sol, car elles se comportent comme des mines terrestres, et d’alerter immédiatement les autorités en cas de découverte.
Le Commandement du Front intérieur n’a pas diffusé de nouvelles instructions à l’intention des civils en ce qui concerne les bombes à sous-munitions.
הבוקר חווינו פגיעה של טיל בעל יכולת פיזור של חימושים קטנים המתפזרים בשטח רחב יחסית.
יתכן שחלק מהחימושים יישארו על הקרקע ולא יתפוצצו.
לא נוגעים בנפלים או בחפץ חשוד, מיד מתקשרים 100. pic.twitter.com/5zzBW72Oww
— פיקוד העורף (@PikudHaoref1) June 19, 2025
Les organisations de défense des droits de l’homme font depuis longtemps campagne pour l’interdiction des bombes à fragmentation en raison de leur caractère aléatoire et indiscriminant, contrairement à d’autres types de munitions utilisées pour s’en prendre précisément a des militaires ou emprises militaires tout en minimisant les dommages aux civils.
La convention de 2008 interdisant la production, le stockage, la vente et l’utilisation des armes à sous-munitions a été signée par 112 pays, dont ni l’Iran ni Israël ne font partie.
Le texte de cette Convention sur les armes à sous-munitions dit que les bombes à sous-munitions « tuent ou mutilent des civils – à commencer par les femmes et les enfants -, entravent le développement économique et social… la réhabilitation et la reconstruction post-conflit (et) retardent voire empêchent le retour des réfugiés et personnes déplacées … de nombreuses années après leur mise en oeuvre. »

Trois autres missiles qui ont directement touché des sites en Israël lors de l’attaque de jeudi matin transportaient des ogives conventionnelles avec des centaines de kilogrammes d’explosifs.
Cette salve d’une vingtaine de missiles balistiques est, à ce stade, la dernière attaque en date de l’Iran depuis qu’Israël a lancé une offensive contre la République islamique la semaine dernière.
Des missiles transportant des ogives de grande capacité ont frappé l’hôpital Soroka, à Beer Sheva, et des bâtiments résidentiels à Ramat Gan et Holon, avec d’importants dégâts à des clefs sans compter les dizaines de blessés – six d’entre eux grièvement.
On ignore combien d’autres missiles transportaient des bombes à fragmentation dans la mesure où ils ont été interceptés par les défenses aériennes.

Israël explique son attaque de grande ampleur contre les principaux dirigeants militaires de l’Iran, ses scientifiques nucléaires, sites d’enrichissement d’uranium et du programme balistique, qui a commencé vendredi dernier, par la nécessite d’empêcher la République islamique de détruire l’État juif, ce qu’elle revendique ouvertement depuis des années.
L’Iran a riposté en lançant plus de 450 missiles et un millier de drones sur Israël. Jusqu’à présent, le bilan humain en Israël fait état de 24 morts et des centaines de blessés. Certains des missiles balistiques ont frappé des immeubles d’habitation et occasionné de très importants dégâts.