Un an de prison ferme pour dénonciation calomnieuse d’harcèlement antisémite à Paris
La femme qui se disait victime d’antisémitisme dans son immeuble du 11e arrondissement a été condamnée après qu'il s'est révélé qu'elle avait elle-même orchestré son harcèlement pour faire accuser une voisine

La justice a tranché dans l’affaire de « dénonciation mensongère » visant la femme qui avait porté plainte en octobre pour les nombreux tags antisémites dont elle s’était dit victime dans son immeuble du 11e arrondissement de Paris, où Mireille Knoll avait été brutalement assassinée en 2018 dans un acte odieux motivé par l’antisémitisme.
En janvier, les médias révélaient que Nancy Szejnberg était à son tour poursuivie après que le visionnage des caméra de vidéosurveillance de son immeuble par la police avait révélé que la mère de famille avait réalisé elle-même les croix gammées et étoiles de David peintes en rouge sang devant sa porte et qu’elle s’était adressée à elle-même les menaces de mort reçues dans sa boîte aux lettres.
Suite à ces révélations, la police l’avait placé sous contrôle judiciaire fin janvier dans l’attente de son procès pour « dégradations à caractère antisémite » et « dénonciation mensongère ayant entraîné des recherches inutiles ».
Alors qu’elle encourait une peine maximale de quatre ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende pour les dégradations et jusqu’à six mois de prison et 7 500 euros d’amende pour « dénonciation mensongère », la prévenue a été condamnée ce mercredi 14 mai 2025 à deux ans et demi de prison, dont un ferme.
Une peine que son avocat juge « trop sévère » auprès du journal Libération. « Le tribunal n’a pas tenu compte des éléments de doute sur la participation de ma cliente aux faits du début jusqu’à fin décembre 2024, date à partir de laquelle elle a reconnu qu’elle se doutait, puis qu’elle savait que c’était sa fille », a-t-il déclaré.
Elle a en effet livré aux jurés une explication pour le moins déconcertante, affirmant que sa fille adoptive cherchait à se venger d’une voisine qui avait contacté les services en charge des enfants maltraités pour signaler leur foyer.
Durant les débats, Nancy Szejnberg avait tenté de rejeter la responsabilité sur sa fille de 16 ans, dont les enquêteurs ont constaté qu’elle agissait vraisemblablement sous les ordres de sa mère. « Elle disait comment faire, et moi je faisais », a d’ailleurs déclaré sa fille lors de son audition.
Au-delà de sa peine d’emprisonnement, la prévenue est contrainte par décision du tribunal de suivre des soins et de ne pas approcher de ses trois enfants.
L’affaire avait sérieusement inquiété les habitants de l’immeuble, Paris Habitat qui est en charge de l’immeuble et les autorités locales, dans un contexte de — véritable — montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre 2023.
Le Parisien révèle par ailleurs que l’un des voisins de Nancy Szejnberg, un homme âgé de 94 ans et déjà affaibli, avait été gagné par la peur au point de nécessiter une hospitalisation à Noël 2024. Les juges ont décidé qu’il devrait être indemnisé à hauteur de 5 000 euros.