Israël en guerre - Jour 467

Rechercher

À la Knesset, un député du Likud crie à un père d’otage : « Votre fils va rester à Gaza »

Eliyahu Revivo a reproché à Yehuda Cohen, dont le fils Nimrod est otage du Hamas depuis le 7 octobre 2023, d'avoir accusé Netanyahu de "crimes de guerre" contre les Israéliens et les Palestiniens

Le député du Likud Eliyahu Revivo crie à l'adresse du père de l'otage Nimrod Cohen à la Knesset le 13 janvier 2025. (Capture d'écran/Knesset TV)
Le député du Likud Eliyahu Revivo crie à l'adresse du père de l'otage Nimrod Cohen à la Knesset le 13 janvier 2025. (Capture d'écran/Knesset TV)

A l’occasion d’une réunion en Commission de la Knesset, ce lundi, le député du Likud Eliyahu Revivo a crié sur le père de l’otage Nimrod Cohen, ce qui a donné lieu à une suspension de séance par le président de la Commission le temps que les émotions retombent.

C’est lors d’une session houleuse de la Commission de la Constitution, du droit et de la justice, que Yehuda Cohen s’est dit prêt à aller devant la Cour pénale internationale pour dénoncer le Premier ministre, Benjamin Netanyahu – qui est, selon lui, responsable de « crimes de guerre » non seulement envers les Palestiniens mais aussi les Israéliens.

Il faisait référence aux mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour à l’encontre de Netanyahu et de son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre présumés à Gaza, où les otages enlevés en Israël sont détenus depuis le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre 2023.

Revivo a réagi en disant en criant à Cohen que ses propos étaient « méprisables » et que ses tentatives visant à forcer la main du gouvernement en vue d’un accord sur les otages auraient pour effet de condamner son fils à une plus longue captivité encore.

Lors de cette réunion, Cohen a rappelé que 400 soldats sont d’ores et déjà morts au combat à Gaza et il a ajouté : « Si les mandats d’arrêt [de la CPI] peuvent faire que Netanyahu cesse de faire passer son intérêt personnel avant tout et qu’il conclue un accord permettant la libération de tous les otages, jusqu’au dernier d’entre eux, alors je n’hésiterai pas à le faire. »

Cohen a expliqué faire cette déclaration en sa qualité de père d’un soldat otage à Gaza et d’une fille, elle aussi dans l’armée israélienne, sans oublier un autre fils, officier de réserve.

Yehuda Cohen, père de l’otage Nimrod Cohen, prend la parole lors d’une réunion de la commission de la Constitution, du droit et de la justice à la Knesset à Jérusalem, le 13 janvier 2025. (Knesset)

Il a expliqué que le gouvernement était redevable à certains partis extrémistes membres de sa coalition – dont le parti HaTzionout HaDatit du président de la Commission, le député Simcha Rothman -, qui souhaitaient établir des implantations israéliennes à Gaza. Il a par ailleurs accusé le gouvernement d’« idéologie meurtrière », de « fascisme » et de « trahison ».

« Le gouvernement et la coalition qui le soutient ont trahi Israël », a-t-il déclaré.

C’est à ce moment-là que Revivo a interrompu Cohen, en le montrant du doigt et en criant : « Vos propos méprisables condamnent votre fils aux cachots du Hamas pour de nombreuses années encore. Pour qui vous prenez-vous ? »

C’est alors que le président Rothman a dit à Revivo de se tenir, ce à quoi le député a répondu en criant : « Taisez-vous ! Ne me dites pas ‘ce que j’ai à faire’. Vous n’êtes pas le patron ici. »

Rothman a ensuite demandé une suspension de séance.

Rothman a dit plus tard à Cohen que, même s’il compatissait à son chagrin et qu’il ne le « jugera[it] pas », il lui demandait de « prendre également en considération les personnes pour lesquelles il était difficile d’entendre de pareilles choses ».

Merav Svirsky, dont les parents ont été tués le 7 octobre et dont le frère est otage, a répondu à Rothman : « Vous dites qu’un député ne peut pas supporter des propos un peu durs. Yéhouda a le droit de dire ce qu’il pense parce que son fils est otage et qu’il est en danger de mort. Vous vous méprenez, je crois, et il est inacceptable de demander qu’il emploie des termes plus mesurés. »

« Les députés sont aussi des êtres humains et ils ont des membres de leur famille qui sont otages ou qui ont perdu la vie sur le champ de bataille, qui se battent en ce moment et qui mettent leur vie en danger pour sauver les otages », a répondu Rothman. « Pour faire en sorte que davantage de familles se fassent entendre d’une manière organisée, il faut que les choses difficiles soient dites d’une manière qui leur permette d’être effectivement entendues. »

Nimrod Cohen, soldat qui avait 19 ans au moment de son enlèvement, est l’un des 251 otages qui avaient été emmenés à Gaza le 7 octobre, jour où des milliers de terroristes du Hamas se sont introduits sur le territoire israélien pour y massacrer 1 200 personnes. Il avait été kidnappé au poste militaire de Nahal Oz.

Depuis le début de la guerre, les proches d’otages sont présents lors des réunions des commissions de la Knesset : ils plaident inlassablement en faveur de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu avec le Hamas comportant la remise en liberté de leurs proches.

Ces réunions sont souvent houleuses et il est arrivé à Rothman lui-même d’avoir maille à partir avec des proches d’otages. Tout début janvier, il avait interrompu une réunion du comité suite à une prise de bec avec l’un d’entre eux.

Le député Simcha Rothman lors d’une réunion de la commission de la Constitution, du droit et de la justice à la Knesset à Jérusalem, le 13 janvier 2025. (Knesset)

Ce lundi, des informations ont laissé entendre qu’Israël et le Hamas étaient sur le point de signer un accord, sous couvert de médiation internationale, organisant une trêve et la libération de certains otages du 7 octobre – pas nécessairement de tous. Leur nombre est aujourd’hui estimé à 94.

Les opposants à Netanyahu lui reprochent d’avoir fait en sorte de retarder la signature d’un accord de libération des otages vivants et de rapatriement des restes de ceux qui sont morts en raison de l’exigence du Hamas d’une armistice en bonne et due forme, ce à quoi les partis d’extrême droite de la coalition sont fermement opposés, quitte à faire tomber le gouvernement en cas de mécontentement.

L’accord en trois phases en cours de négociation permettrait dans un premier temps que des dizaines d’otages soient libérés en échange de centaines de prisonniers de sécurité palestiniens détenus en Israël. Les deuxième et troisième étapes seraient négociées par la suite, ce qui fait craindre à certaines familles que certains otages soient laissés pour compte.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.