Un élu du Labour, proche de Corbyn, soutient Vanessa Beeley
Chris Williamson a exprimé son soutien à une bloggeuse qui a notamment déclaré que les Juifs contrôlaient Human Rights Watch et que les sionistes dirigeaient la France
Un député britannique travailliste a été critiqué pour avoir exprimé son soutien à une bloggeuse partisane des théories conspirationnistes et qui a notamment affirmé que les sionistes dirigeaient la France. Elle a également partagé des tribunes avec des négationnistes et a soutenu les campagnes de bombardement par le président syrien Bachar Assad sur des zones civiles.
Dimanche, le député Chris Williamson, un proche du chef du parti Jeremy Corbyn, a publié un tweet déclarant que c’était un « privilège » de rencontrer et d’écouter une intervention de Vanessa Beeley, qui a fait de nombreuses déclarations polémiques ces dernières années.
Williamson, le plus fidèle soutien du chef du parti Travailliste au Parlement, affirme depuis longtemps que la critique d’antisémitisme contre le parti est une stratégie de l’aile droite pour discréditer Corbyn. Il a qualifié les accusations d’antisémitisme d’être « véritablement malveillantes ».
En mars, Williamson, qui a affirmé que ces accusations sont des « sales coups bas » utilisés à des « fins politiques », est apparu à un événement en compagnie de Jackier Walker, qui a été suspendu du parti à cause d’accusations d’antisémitisme. Williamson a demandé au parti de réintégrer à la fois Walker que l’ancien maire de Londres Ken Livingstone, qui a été suspendu pour les mêmes raisons et a depuis quitté le parti.
Le tweet a entraîné de nombreuses condamnations et articles de journaux critiquant l’attitude de Williamson.
Beeley soutient depuis longtemps le régime d’Assad. Ses blogs et ses interventions sont mis en avant par les gouvernements syriens et russes. Elle a qualifié, à de nombreuses reprises, le groupe des Casques Blancs humanitaires de « partenaires des terroristes » qui sont des « cibles légitimes ».
Agée de 54 ans, elle a réfuté l’idée qu’un soulèvement populaire se soit produit en Syrie en 2011, qualifiant de « terroristes » les rebelles, critiques et rivaux du régime. Elle accuse les gouvernements occidentaux de vouloir renverser Assad pour défendre leurs propres intérêts, et a dit que sa rencontre avec le président syrien était son plus grand « moment de fierté ».
Great to meet @VanessaBeeley today and a privilege to hear her speak at the #BeautifulDays2018 festival about her experiences of reporting from Syria
— Chris Williamson MP #JC9, yes 9 (@DerbyChrisW) August 19, 2018
Selon des étudiants présents lors d’une conférence à l’Université d’Uppsala en Suède, Beeley a dit que l’opposition syrienne « coupait en deux des femmes enceintes ».
Really a lot of Labour's issues could be sorted out if there was just a no-conspiracy-theory clause in the rulebook. https://t.co/B1G773Sunr
— David Baddiel (@Baddiel) August 20, 2018
Lors de cette conférence, elle a consacré un slide au « faux » groupe de défense de droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), déclarant qu’il était financé par un milliardaire sioniste et dirigé par une organisation juive appelé « Washington Elite » qui avait pour objectif de cibler les ennemis des Américains.
En 2017, Beeley a qualifié la députée travailliste Jo Cox – qui s’est beaucoup intéressée à la crise entraînée par la guerre civile en Syrie, qui avait des liens étroits avec la communauté juive britannique et a été tuée en 2016 par un militant extrême droite – de « soutien belliqueux d’Al Qaeda ».

Plus tôt cette année, elle avait tweeté que les « Sionistes dirigent la France » après que le candidat à la présidentielle François Fillon avait dénoncé Assad, en s’excusant pour son précédent éloge du dictateur.
En novembre 2015, quelques jours après les attentats de Paris qui ont coûté la vie à 89 personnes, Beeley les a qualifiés d’ »opération de diversion » et a déclaré qu’il n’y avait pas de « kamikazes avec des bombes ». Elle pense aussi que l’attaque contre Charlie Hebdo a été organisée et qu’Al Qaeda n’était pas derrière les attaques du 11 septembre 2011 contre les Etats-Unis.
Cette nouvelle polémique s’inscrit dans le contexte d’innombrables révélations impliquant le parti Travailliste dans la tourmente et le soutien de son chef pour le groupe terroriste palestinien du Hamas.