Un Gazaoui anti-Hamas grièvement blessé par une vingtaine d’hommes masqués
Amin Abed, 35 ans, a été agressé par une vingtaine d'hommes armés de matraques et de couteaux, après des posts critiquant le groupe terroriste au pouvoir sur les réseaux sociaux
Un militant connu dans la bande de Gaza pour ses critiques à l’égard du Hamas, le groupe terroriste au pouvoir dans l’enclave, a été agressé lundi par un groupe d’hommes armés de matraques et de bâtons, selon sa famille.
Amin Abed, 35 ans, serait dans un état critique. Il a été pris en charge dans un hôpital du nord de Gaza après cette attaque qui a été menée par des individus dont le visage était masqué.
Des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent Abed dans le sillage immédiat de l’agression ainsi qu’à l’hôpital.
Le père du trentenaire, Salah Abed, a raconté l’attaque dans un post publié sur Facebook, sans clairement désigner ses auteurs.
Amer Balousha, ami de l’activiste, qui a aussi été impliqué dans l’organisation des manifestations des opposants au Hamas, a déclaré, pour sa part, qu’Abed avait été attaqué par plus d’une vingtaine d’hommes.
Il a ajouté que des passants avaient tenté d’intervenir mais que les agresseurs avaient tiré des coups de semonce, disant qu’ils appartenaient aux services de sécurité intérieure du groupe terroriste.
In a shocking photo, political activist Amin Abed is shown with fractures in his hands and feet, wounds across various parts of his body, and a skull fracture, following a brutal assault by Hamas militias. pic.twitter.com/0UApWCnFZn
— Ihab Hassan (@IhabHassane) July 8, 2024
La police du Hamas, qui assurait largement l’ordre public avant la guerre, a quasiment disparu des rues de la bande après avoir été prise pour cible par les frappes israéliennes. Toutefois, le groupe terroriste conserve une mainmise impitoyable sur le territoire.
Les gangs criminels et autres groupes armés ont profité de l’effondrement de l’ordre public, pillant les convois d’aides destinées à la population et compliquant encore davantage le travail des organisations humanitaires.
Le Hamas n’a fait aucun commentaire sur cette agression.
Amin Abed avait aidé à lancer un mouvement de protestation, en 2019, qui dénonçait la situation économique difficile dans la bande placée sous le contrôle du Hamas et le régime des taxes qui y était imposé.
Plus récemment, il avait critiqué l’attaque dévastatrice commise par les terroristes du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre – des milliers d’hommes armés avaient semé la désolation dans le sud de l’État juif, massacrant près de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage au sein de l’enclave côtière. Ce pogrom avait déclenché la guerre actuelle.
Abed s’en était pris au Hamas dans un post paru sur Facebook dans la matinée de l’attaque – et certains internautes avaient fait le lien entre cette publication parue sur les réseaux sociaux et l’agression qu’il avait ensuite subie dans la même journée.