Un monument hongrois consacré aux victimes juives de la Shoah détruit
Le gouvernement a émis une “condamnation ferme” de la destruction du mémorial de Balf, qui commémore les victimes des marches de la mort

Un monument de Hongrie qui commémorait les travailleurs esclaves juifs, qui ont été assassinés pendant la Shoah, a été dégradé.
Au moins trois plaques de marbre qui représentaient des pierres tombales juives ont été détruites dimanche à Balf, une ville située à moins de 200 kilomètres à l’ouest de Budapest, a rapporté lundi l’hebdomadaire juif hongrois Szombat.
Un porte-parole du gouvernement a émis une « condamnation ferme » de cet acte de vandalisme, sur lequel la police enquête, mais n’a pour l’instant pas de suspect.
Le monument, qui comprend des dizaines de tablettes en marbre prenant la forme d’une stèle, a été inauguré en 2008. Le positionnement des pierres tombales évoque un groupe de personnes en train de marcher, et vise à honorer la mémoire de ceux qui ont été contraints à travailler sous les ordres des Hongrois pro-nazis avant d’être assassinés.
Hungarian Holocaust Monument Vandalized. #antisemitism #jewish #memorial #hungary https://t.co/TwejSHy6XE pic.twitter.com/77pWkCtmnx
— Hamodia (@HamodiaUS) August 29, 2017
Les Juifs commémorés par ce monument ont été les victimes de ce que le musée de l’Holocauste de Yad Vashem à Jérusalem appelle les « marches de la mort », entreprises par les Juifs hongrois à travers l’Autriche au printemps 1945. L’année précédente, le ministre hongrois de l’Intérieur Gabor Vajna avait promis de livrer au Reich allemand 50 000 Juifs et Juives destinés à devenir des travailleurs esclaves.
En 1945, le parti fasciste hongrois des Croix fléchées avait livré « en prêt » 76 209 Juifs aux Allemands jusqu’à la fin de la guerre. Après une marche difficile depuis Budapest en plein hiver, au cours de laquelle des milliers de Juifs devaient mourir, les survivant étaient arrivés, affaiblis, à la frontière et avaient été livrés aux Allemands. Certains avaient été forcés à creuser des tranchées, d’autres à construire des infrastructures.
Sur les 35 000 Juifs hongrois obligés de travailler dans cette région du Gau Danube inférieur, un tiers était mort de faim, d’épuisement et de maladies. Pour éviter la propagation des épidémies, les nazis tuaient par balle ceux qu’ils pensaient malades.