Un nombre moindre d’appareils ont explosé aujourd’hui mais avec plus d’impact, selon Ronen Bergman
"Tous ceux qui se trouvaient à proximité de ces appareils avaient potentiellement beaucoup moins de chances de survivre", a commenté le journaliste spécialisé
Ronen Bergman, journaliste d’investigation et analyste israélien chevronné, qui travaille pour le New York Times et pour le Yedioth Ahronoth, a expliqué devant les caméras de la Douzième chaîne qu’un nombre moindre d’appareils de communication du Hezbollah avaient explosé aujourd’hui par rapport à hier – mais que les dispositifs pris pour cible mercredi, qui étaient plus grands, contenaient davantage d’explosifs, et que les explosions ont donc eu un impact plus puissant.
« Tous ceux qui se trouvaient à proximité de ces appareils avaient potentiellement beaucoup moins de chances de survivre », a dit Bergman.
Selon lui, les appareils qui ont été pris pour cible aujourd’hui étaient des talkies-walkies utilisés pour les communications militaires – et cette attaque, comme celle de mardi, a eu pour objectif de souligner la vulnérabilité de l’ensemble des réseaux de communications militaires du Hezbollah.
Il a également laissé entendre que « celui qui a appuyé sur les boutons » pour déclencher les explosions en cascade, aujourd’hui, avait peut-être estimé qu’après la journée d’hier, le Hezbollah vérifierait tout ce qu’il avait acheté auprès du même fournisseur, voire tous les appareils acquis auprès d’entreprises extérieures. Faire exploser les appareils, aujourd’hui, a donc pu être considéré comme « la dernière chance » de pouvoir le faire.
Selon Bergman, ce type d’attaque est généralement lancé « en dernier recours » – pour accompagner un assaut déjà lancé ou pour prévenir une attaque surprise du Hezbollah qui n’a pas pu être arrêtée par d’autres moyens. Il a noté qu’Israël – qui est accusé par le Hezbollah d’être à l’origine de ces explosions – n’a pas reconnu être responsable de ces dernières.
« Le fait que quelqu’un ait appuyé sur ces boutons montre que la personne qui l’a fait ressent un grand besoin de prouver les dégâts profonds [essuyés par le Hezbollah] », a-t-il ajouté, de façon ambiguë.
Il a également rappelé que, lundi dans la soirée, il avait écrit un article dans le Yedioth qui transmettait les propos tenus par des sources de haut-rang proches des services sécuritaires israéliens, qui mettaient en garde contre un éventuel faux pas susceptible d’entraîner une escalade sur le front nord.
En mettant toutes ces informations bout à bout, il se pourrait bien, selon Bergman, que les hauts-responsables de la sécurité israélienne aient craint qu’une attaque imminente contre le Hezbollah, bien que largement méritée par le groupe terroriste, ne serve pas nécessairement l’objectif de guerre officiel qui vient d’être désigné : celui de permettre le retour en toute sécurité des habitants du nord du pays.