Une bannière anti-Israël déployée au Parc des Princes ; le PSG se désolidarise
Etaient représentés sur le tifo, autour des couleurs rouge et bleu du club, un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, Jérusalem, des chars ou encore une personne portant le keffieh
Les supporters ultras de la tribune Auteuil du Parc des Princes ont déroulé un imposant tifo en soutien à Gaza, mercredi avant le match de Ligue des champions du Paris SG, qui appartient au Qatar, contre l’Atlético Madrid (défaite 2-1), huit jours avant que la France n’affronte Israël à Paris.
Le tifo déroulé par le Collectif ultras Paris (CUP) de la tribune Auteuil surmontait une banderole « La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde ».
Etaient représentés, autour des couleurs rouge et bleu du PSG, un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, Jérusalem, des chars ou encore une personne portant le keffieh.
En outre, la lettre « i » de « Free Palestine » représentait une carte incluant l’ensemble du territoire de l’État d’Israël ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza, colorés au motif du keffieh palestinien.
Pendant le match, les supporters ont déroulé un autre message qui disait : « La vie d’un enfant à Gaza est-elle moins importante que celle d’un autre ? »
« Le club n’avait pas connaissance du projet d’affichage d’un tel message », a indiqué le PSG dans un communiqué transmis à l’AFP. « Le Paris Saint-Germain rappelle que le Parc des Princes est – et doit rester – un lieu de communion autour d’une passion commune pour le football et s’oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade. »
On ne sait pas comment ces supporters ont pu introduire une banderole aussi grande sans se faire contrôler.
« Scandaleuse banderole ce soir au Parc des Princes ! Une carte où l’Etat d’Israël n’existe plus. Un combattant palestinien masqué. Ce n’est pas un message de paix mais un appel à la haine », a réagi sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, qui a demandé que les auteurs du tifo soient sanctionnés.
Pour Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, il s’agit d’un « slogan qui appelle faussement à ‘la paix dans le monde' ». Ce tifo, ajoute-t-il sur X, « transpire avant tout la haine… Pas digne de Paris ni du football français ».
Le ministre des Sports, Gil Avérous, a lui aussi dénoncé sur X des « dérives inacceptables dans les tribunes de nos stades », estimant que « le PSG a la responsabilité de montrer l’exemple ».
A l’inverse, le chef de file de La France insoumise, Manuel Bompard, a sans surprise condamné la « criminalisation scandaleuse » du soutien aux peuples palestiniens et libanais, assurant que « les messages de paix ont toute leur place » dans un stade de foot.
Sur les bancs de La France insoumise, ils ont été nombreux à soutenir l’initiative des supporters ultras parisiens. « Honte à tous ceux qui invoquent la fausse ‘neutralité’ du sport », a réagi sur X la députée Claire Lejeune. Antoine Léaument a lui félicité « les supporters qui font rayonner la France dans le camp de la paix ».
De son côté, la députée macroniste (EPR) Caroline Yadan a qualifié le tifo de « banderole de guerre ».
Israël est en guerre contre le groupe terroriste Hamas et ses alliés depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d’Israël depuis la bande de Gaza, tué quelque 1 200 personnes et pris en otage 251 personnes, essentiellement des civils.
La riposte israélienne qui s’en est suivie a suscité des réactions négatives dans le monde entier, notamment des allégations de crimes de guerre qu’Israël nie catégoriquement. Les attaques antisémites ont également augmenté dans le monde entier depuis le pogrom perpétré par le Hamas.
La France affrontera Israël au Stade de France jeudi prochain, les supporters étant autorisés à assister au matche, dans le stade de 80 000 places.
Des questions ont été soulevées quant à la sécurité entourant l’événement dans un pays qui compte la plus grande communauté juive d’Europe – et la troisième au monde, loin derrière les États-Unis et Israël – ainsi que la plus importe population musulmane en Europe.
Le mois dernier, les responsables de la police parisienne ont déclaré que le match serait « bien entendu ouvert au public ».
L’Italie a joué contre Israël à Udine sous haute sécurité, mais la Belgique a joué son match à domicile à Debrecen, en Hongrie, après que sa fédération a déclaré qu’en « Belgique, aucune administration locale n’a jugé possible d’organiser le match à domicile des Diables Rouges contre Israël ».