Frappe meurtrière sur Majdal Shams : Une couverture médiatique biaisée
L'attaque du Hezbollah qui a tué 12 enfants et adolescents israéliens a fait l'objet d'un traitement pouvant être largement qualifié de partiel dans les principaux journaux
Tous les médias s’accordent sur le fait que l’attaque à la roquette menée samedi après-midi par les terroristes libanais du Hezbollah sur la ville druze de Majdal Shams – une frappe meurtrière qui a tué douze enfants et adolescents israéliens qui jouaient au football et blessé des dizaines d’autres, – a le potentiel de marquer un tournant et de relancer les craintes d’embrasement régional, – une riposte « sévère » étant désormais attendue de la part de Tsahal.
Cependant, à l’annonce de la nouvelle de l’attaque, la plupart des journaux français ont tenu à parler de « Golan syrien occupé », semblant avoir oublié l’essentiel : la mort de 12 enfants israéliens, qui jouaient sur un terrain de football quand le missile transportant 53 kg d’explosifs est tombé sur le petit stade.
Dimanche soir, Le Monde titrait ainsi : « Israël : douze morts à la suite de tirs de roquettes sur le Golan annexé, l’État hébreu mène des frappes contre le Hezbollah au Liban. » C’est seulement vers la fin de l’article que l’on apprend qu’il « s’agissait d’enfants sur un terrain de football », d’après « le responsable local Beni Ben Muvchar ».
« Sur le plateau du Golan, occupé et annexé par Israël, une explosion a tué 12 personnes », écrit L’Humanité – le lendemain. De son côté, Libération titre : « Douze morts après des tirs de roquettes sur le Golan annexé », et ne précise qu’il s’agit d’enfants qu’en citant la prise de parole du président Isaac Herzog.
Le Figaro et les Echos font exception : tous deux ont titré « Douze enfants druzes tués » mais au lendemain de l’attaque.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères français a lui aussi fait l’objet d’une controverse sur les réseaux sociaux. On peut y lire : « La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque qui a frappé la localité druze de Majdal Shams, dans le Golan syrien occupé, au bilan particulièrement lourd. Nous adressons nos condoléances aux proches des victimes, parmi lesquelles de nombreux mineurs, et nos pensées solidaires aux blessés. »
Après un entretien avec son homologue iranien lundi, le président français Emmanuel Macron a enfin évoqué la responsabilité du Hezbollah.
Caroline Yadan, la députée Renaissance représentant notamment les Français d’Israël a critiqué sur X les éléments de langage choisis par le ministère dans son communiqué.
Et en langage plus clair @francediplo je reprends les termes de mon tweet de ce matin.
N’hésitez pas à vous en inspirer ⤵️Le Hezbollah soutenu par l’Iran s’est livré aujourd’hui à une attaque meurtrière à la roquette contre la ville druze de Majdal Shams, dans le nord d’Israël,… https://t.co/UAlY8NnLlP
— Caroline Yadan (@CarolineYADAN) July 28, 2024
Son prédécesseur Meyer Habib s’est aussi insurgé sur le même réseau : « La réaction de la France est une honte ! Le Golan n’est pas occupé ! Ces pauvres enfants qui ont été massacrés alors qu’ils jouaient au football […] sont des citoyens israéliens à part entière ! »
La réaction de La France ???????? est une honte!!
Le Golan n’est pas occupé !!
Le Golan fait partie intégrante d Eretz Israël????????! ! Ces pauvres enfants qui ont été massacrés, alors qu’ils jouaient au foot, sont Druzes comme 160000 israéliens! ,Ils sont des citoyens israéliens à… pic.twitter.com/BnRah0A2ke— Meyer Habib (@Meyer_Habib) July 28, 2024
Le Bnai Brith France a aussi interpellé le ministre des Affaires étrangères :
Qu’est-ce que c’est que ce communiqué @francediplo ??
Il manque juste les mots « Hezbollah », « civils israéliens », « enfants ». Des mots que visiblement vous n’arrivez pas à prononcer. Au nom de quel intérêt ou de quel objectif ?
Un honte absolue. Une de plus.
La France se… https://t.co/3xuRBcmne9— Philippe Meyer (@philippemeyer92) July 28, 2024
Des médias comme la BBC et CNN, dont le traitement médiatique de la guerre qu’Israël mène contre les terroristes palestiniens du Hamas a soulevé maintes polémiques, a aussi choisi d’utiliser des titres similaires – à l’instar de l’AFP qui, en dépit des preuves apportées, a semblé aussi remettre en cause la responsabilité pourtant irréfutable du Hezbollah pro-Iran dans cette énième attaque meurtrière contre Israël depuis le 8 octobre, au lendemain du pogrom du Hamas.