Une église de Haifa clôt sa cour pour empêcher les pèlerins juifs d’y prier
Les pèlerins disent que l'église se trouve sur la tombe d'un prophète biblique, les responsables de Stella Maris y voient des tentatives d'intimidation des ultra-nationalistes
Les responsables de l’église Stella Maris à Haïfa ont installé des clôtures autour de leur édifice pour empêcher les pèlerins juifs de s’y rendre. Ces derniers considèrent que cet endroit est le lieu de repos d’un prophète de la Bible.
Les clôtures, dont l’installation cette semaine fait suite à des mois de tension provoquée par l’arrivée récente de pèlerins juifs, bouclent la cour avant de cette église du XIXe siècle, probablement le lieu de culte chrétien le plus important de Haïfa.
Selon les pèlerins, qui sont membres du mouvement hassidique Breslev, des documents datant de plusieurs siècles indiquent que la tombe du prophète Elisha, successeur du prophète Elijah, se trouverait sur le site où l’église a été construite.
Plusieurs de ces pèlerins disent vouloir prier à l’extérieur de l’édifice.
Les membres de la communauté chrétienne locale s’opposent à ces pèlerinages, qu’ils considèrent comme des tentatives d’intimidation de la part d’ultra-nationalistes.
Contactés par le Times of Israel, les membres de Breslev qui ont participé à ces pèlerinages dans le périmètre de l’église n’ont pas encore indiqué si et comment la clôture affectera leurs futures visites.
L’arrivée des pèlerins, perçue par de nombreux chrétiens comme une attaque contre Stella Maris, a donné lieu à plusieurs reprises à des bousculades et à des affrontements physiques entre Arabes locaux, qui sont chrétiens et les pèlerins juifs. Ces dernières semaines, la police a arrêté plusieurs personnes appartenant aux deux groupes.
Dans une interview accordée au site web Arabs48, Ibrahim Ghattas, un militant local, a qualifié cette situation de « piège tendu par l’extrême droite » aux Arabes, qui pourraient ainsi être accusés de violence dans le cadre de ces affrontements.
La clôture, dit-il, « limite la liberté de mouvement » des paroisses, mais elle est nécessaire « pour les protéger » de ce qu’il considère comme étant un « piège ».