USA: une commission du Congrès veut intensifier les sanctions contre le Hezbollah
Le directeur de la commission des Affaires étrangères, Ed Royce, promet d'appliquer des mesures punitives supplémentaires contre le groupe terroriste libanais
WASHINGTON – Une commission s’est réunie au Congrès américain pour envisager un renforcement des sanctions contre le Hezbollah, milice libanaise alliée de l’Iran.
Le représentant républicain Ed Roye (Californie), président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, qui a convoqué la réunion de jeudi, a déclaré que la loi de 2015 sur la prévention du financement du Hezbollah était un bon début, mais qu’elle devait être renforcée, dans la mesure où le Hezbollah est toujours une menace pour Israël.
« La deuxième partie de cette loi est en route, a-t-il dit dans son discours d’ouverture. Mais malheureusement, c’est bien peu pour les Israéliens qui sont sous une pluie de roquettes à la frontière du Liban, où pour les Syriens qui sont égorgés par ces terroristes. »
Le Hezbollah est une milice libanaise désignée par les États-Unis comme un groupe terroriste. Il a déclaré la guerre à Israël en 2006, et a toujours été perçu comme l’allié de l’Iran. Il a été fondé grâce au soutien de l’Iran suite à l’invasion du Liban par Israël en 1982, et le Hezbollah et l’Iran aident actuellement le régime de Bashar el-Assad à s’équiper en Syrie, où la guerre civile continue de ravager le pays.
Les personnes présentes ont suggéré, entre autres mesures, d’intensifier les sanctions en vigueur sur les institutions financières liées au Hezbollah, pour y inclure des sanctions « secondaires », ciblant des institutions qui traitent avec les institutions sanctionnées. Matthew Levitt, directeur du programme Stein sur le contre-terrorisme et le renseignement à l’Institut Washington pour la politique au Proche Orient, a affirmé que l’application de sanctions secondaires sur les organisations qui traitent avec le Hezbollah en Afrique et en Amérique latine « servirait de rappel puissant sur l’ampleur et la portée internationale » de cet acte.
L’Anti-Defamation League (ADL), qui a transmis un témoignage écrit, a fait des recommandations similaires. « En dépit de l’exposition publique des agents de l’Iran et du Hezbollah dans l’attentat meurtrier de 1994 au centre AMIA en Argentine, le Hezbollah continue à jouir d’avantages financiers via des organisations criminelles transnationales », a déclaré l’ADL. Le Hezbollah n’a jamais reconnu son implication dans cet attentat, qui a fait 85 morts et des centaines de blessés.
David Fisher, expert en finances qui témoignait au nom de la Foundation for Defense of Democracies, a décrit l’ampleur des activités présumées criminelles du Hezbollah, qui, selon lui, finance le terrorisme.
« Le Hezbollah, associé aux cartels sud-américains et à des partenaires paramilitaires, est désormais l’un des plus grands exportateurs de narcotiques depuis l’Amérique du sud et l’Amérique centrale vers l’Afrique occidentale et l’Europe, et est peut-être la plus grande organisation de blanchiment d’argent au monde », a-t-il dit.
Royce a parlé de la manière dont le Hezbollah construit son influence militaire. « Depuis ses débuts, le Hezbollah a développé un large réseau criminel impliqué dans diverses activités illégales, du trafic de drogues à la contrebande de cigarettes, en passant par le blanchiment d’argent et la contrefaçon. Ces terroristes internationaux sont aussi des criminels internationaux. »
D’autre part, le département américain de la Justice a annoncé jeudi l’arrestation d’Ali Kourani et de Samer El Debek, accusés d’avoir agi pour le compte de l’organisation terroriste.
Ils sont notamment accusés d’avoir trouvé un fournisseur d’armes aux États-Unis ainsi que d’avoir identifié des cibles militaires israéliennes dans la région de New York et au Panama, selon un communiqué du département de la Justice. NBC a également indiqué qu’ils faisaient du repérage à l’aéroport La Guardia et dans les locaux du FBI à New York.