Ci-dessous le texte officiel (traduction non-officielle du Times of Israël) du discours du président américain Joe Biden le 10 octobre 2023, promettant son soutien à Israël à la suite de l’attaque commise par le Hamas le samedi 7 octobre.
REMARQUES DU PRÉSIDENT BIDEN SUR LES ATTAQUES TERRORISTES EN ISRAËL
Salle à manger d’État
14h24, 10 octobre 2023 (heure de Washington)
LE PRÉSIDENT : Bonjour.
Vous savez, il y a des moments dans la vie – et je dis cela littéralement – où le mal pur et véritable se déchaîne sur ce monde.
Le peuple d’Israël a vécu un tel moment ce week-end, sous les mains ensanglantées de l’organisation terroriste du Hamas – un groupe dont le but déclaré est de tuer des Juifs.
C’était un acte de mal à l’état pur.
Plus de 1 000 civils massacrés – et pas seulement tués, mais massacrés – en Israël. Parmi eux, au moins 14 citoyens américains ont été tués.
Des parents assassinés, qui se servaient de leur corps pour tenter de protéger leurs enfants.
Des informations terribles font état de bébés tués.
Des familles entières décimées.
Des jeunes abattus alors qu’ils assistaient à un festival musical célébrant la paix – célébrant la paix !
Des femmes violées, frappées, exhibées comme des trophées.
Les familles ont caché leur peur pendant des heures et des heures, essayant désespérément de garder leurs enfants calmes pour éviter d’attirer l’attention.
Et des milliers de blessés, vivants mais portant en eux des impacts de balles, des plaies causées par des éclats d’obus, et la mémoire de ce qu’ils ont enduré.
Vous savez tous que ces traumatismes ne disparaissent jamais.
Il y a encore tant de familles qui attendent désespérément de connaître le sort de leurs proches, sans savoir s’ils sont vivants, morts ou otages.
Des nourrissons dans les bras de leur mère, des grands-parents en fauteuil roulant, des survivants de la Shoah enlevés et retenus en otages – des otages que le Hamas menace désormais d’exécuter en violation de tous les codes moraux humains.
C’est odieux.
La brutalité du Hamas – cette soif de sang – rappelle le pire – les pires déchaînements de l’État islamique.
C’est du terrorisme.
Mais malheureusement, pour le peuple juif, ce n’est pas nouveau.
Cette attaque a fait remonter à la surface des souvenirs douloureux et les cicatrices laissées par des millénaires d’antisémitisme et de génocides du peuple juif.
Donc, en ce moment, nous devons être très clairs : nous sommes aux côtés d’Israël. Nous soutenons Israël. Et nous veillerons à ce qu’Israël dispose de ce dont il a besoin pour protéger ses citoyens, se défendre et répondre à cette attaque.
Rien ne justifie le terrorisme. Il n’y a aucune excuse.
Le Hamas ne défend pas le droit du peuple palestinien à la dignité et à l’autodétermination. Son objectif déclaré est l’anéantissement de l’État d’Israël et le meurtre du peuple juif.
Ils utilisent les civils palestiniens comme boucliers humains.
Le Hamas ne propose que terreur et effusion de sang, sans se soucier de savoir qui en paie le prix.
La perte de vies innocentes est déchirante.
Comme toutes les nations du monde, Israël a le droit – et même le devoir – de répondre à ces attaques brutales.
Je viens de raccrocher de mon troisième appel avec le Premier ministre Netanyahu. Et je lui ai dit que, si les États-Unis vivaient ce que vit Israël, notre réponse serait rapide, décisive et écrasante.
Nous avons également discuté de la manière dont les démocraties comme Israël et les États-Unis étaient plus fortes et plus sûres lorsque nous agissons conformément à l’État de droit.
Les terroristes ciblent délibérément les civils et les tuent. Nous respectons les lois de la guerre. Cela est important. Là est la différence.
Aujourd’hui, les Américains de tout le pays prient pour toutes ces familles qui ont été déchirées. Beaucoup d’entre nous savent ce que ça fait. Cela laisse un vide dans la poitrine lorsqu’on perd un proche, vous avez le sentiment d’être aspiré. La colère, la douleur, le sentiment de désespoir.
C’est ce qu’on entend par « tragédie humaine » – une atrocité d’une ampleur épouvantable.
Mais nous allons continuer à rester unis, à soutenir le peuple d’Israël qui subit des pertes indescriptibles et à nous opposer à la haine et à la violence du terrorisme.
Mon équipe est en communication quasi constante avec nos partenaires israéliens et ceux de toute la région et du monde depuis le début de cette crise.
Nous augmentons notre aide militaire supplémentaire, notamment en munitions et en intercepteurs, afin de reconstituer le Dôme de Fer.
Nous allons veiller à ce qu’Israël ne manque pas de ces atouts essentiels pour défendre ses villes et ses citoyens.
Mon administration a consulté étroitement le Congrès tout au long de cette crise. Et lorsque le Congrès reprendra ses fonctions, nous leur demanderons de prendre des mesures urgentes pour financer les besoins de sécurité nationale de nos partenaires essentiels.
Il ne s’agit pas ici de parti ou de politique. Il s’agit de la sécurité du monde, de la sécurité des États-Unis d’Amérique.
Nous savons désormais que des citoyens américains font partie des personnes détenues par le Hamas.
J’ai demandé à mon équipe de partager des renseignements et de déployer des experts gouvernementaux supplémentaires pour consulter et conseiller leurs homologues israéliens sur les efforts visant à libérer des otages, car en tant que président, je n’ai pas de priorité plus élevée que la sécurité des Américains détenus en tant qu’otages dans le monde entier.
Les États-Unis ont également renforcé leur dispositif militaire dans la région pour renforcer leur dissuasion.
Le ministère de la Défense a déplacé le porte-avions USS Gerald R. Ford vers la Méditerranée orientale et a renforcé la présence de nos avions de combat. Et nous sommes prêts à intégrer des actifs supplémentaires si nécessaire.
Permettez-moi de le répéter : à tout pays, à toute organisation, quiconque envisage de profiter de cette situation, je n’ai qu’un mot à dire : ne le faites pas. Ne le faites pas.
Nos cœurs sont peut-être brisés, mais notre détermination est claire.
Hier, je me suis également entretenu avec les dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni pour discuter des derniers développements avec nos alliés européens et coordonner notre réponse unie.
Cela s’ajoute à des journées d’engagement constant avec des partenaires de toute la région.
Nous prenons également des mesures chez nous. Dans les villes des États-Unis d’Amérique, les services de police ont renforcé la sécurité autour des centres de vie juive.
Et le Département de la Sécurité intérieure et le Federal Bureau of Investigation travaillent en étroite collaboration avec les forces de l’ordre nationales et locales et les partenaires de la communauté juive pour identifier et contrecarrer toute menace intérieure qui pourrait émerger en lien avec ces horribles attaques.
C’est le moment pour les États-Unis de se rassembler et de pleurer avec ceux qui sont en deuil.
Soyons très clairs : il n’y a pas de place pour la haine en Amérique – ni contre les Juifs, ni contre les musulmans, ni contre qui que ce soit. Ce que nous rejetons, c’est le terrorisme. Nous condamnons le mal aveugle, comme nous l’avons toujours fait.
C’est ce que représente l’Amérique.
Vous savez, il y a un peu plus de 50 ans – j’y pensais ce matin, en discutant avec le secrétaire d’État et la vice-présidente dans mon bureau… Il y a plus de 50 ans, en tant que jeune sénateur, j’ai visité Israël pour la première fois, en tant que sénateur nouvellement élu.
J’ai fait un très, très long voyage. J’ai rencontré Golda Meir dans son bureau juste avant la guerre de Yom Kippour. Et je suppose qu’elle pouvait voir la consternation sur mon visage quand elle a décrit ce à quoi ils étaient confrontés. Nous sommes sortis dans le couloir devant son bureau pour prendre quelques photos. Elle m’avait regardé et, tout d’un coup, m’avait dit : « Vous voulez une photo ? » Alors, je me suis levé et je l’ai suivie.
Nous sommes restés là, silencieux, à regarder la presse. Elle pouvait voir, je suppose, mon inquiétude. Elle s’est penchée et m’a chuchoté : « Ne vous inquiétez pas, sénateur Biden. Nous avons une arme secrète ici en Israël » – vraiment, c’est ce qu’elle a dit – « Nous n’avons aucun autre endroit où aller. » « Nous n’avons aucun autre endroit où aller. »
Depuis 75 ans, Israël est le garant ultime de la sécurité du peuple juif dans le monde entier, afin que les atrocités du passé ne puissent plus jamais se reproduire.
Et qu’il n’y ait aucun doute : les États-Unis soutiennent Israël.
Nous veillerons à ce que l’État juif et démocratique d’Israël puisse se défendre aujourd’hui et demain, comme nous l’avons toujours fait. C’est aussi simple que ça.
Ces atrocités sont écœurantes.
Nous sommes avec Israël. Que ce soit clair.
Merci.