Israël en guerre - Jour 424

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Le soleil se couche sur la mer Méditerranée dans la ville côtière d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, vendredi 12 septembre 2014. (AP Photo/Tsafrir Abayov)
Le soleil se couche sur la mer Méditerranée dans la ville côtière d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, vendredi 12 septembre 2014. (AP Photo/Tsafrir Abayov)

Énergie : Pourquoi Israël ne profite donc pas du soleil ?

La ministre de l’Énergie favorise le renouvelable ; le soleil pourrait fournir toute notre énergie d’ici 2035, mais il y a les différends politiques et la bureaucratie…

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Alors que les incendies, les inondations, les ouragans et autres catastrophes naturelles placent les conséquences du changement climatique en tête de l’agenda international, de nombreux pays développés trouvent une nouvelle urgence à l’absolue nécessité d’atteindre la cible du zéro émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 – ce qui impliquera de réduire de manière substantielle l’utilisation des énergies fossiles.

Pour 2050, Israël, pour sa part, s’est fixé un objectif plus modeste – la baisse de la réduction des émissions totales de 85 % par rapport au niveau de 2015. Ce qui comprendra une réduction de 85 % des émissions émanant de la production électrique même si le pays n’a pas encore déterminé de façon exacte quelle serait dans ce cadre la proportion d’électricité obtenue par le biais des énergies renouvelables – principalement par le soleil.

Le pays a échoué à atteindre l’objectif qui avait été fixé par le ministère de l’Énergie de produire 10 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables à l’horizon 2020, se contentant de 6 %. Et même si le pays dispose d’une importante étendue de désert, d’un soleil abondant, d’un accès privilégié à de nouvelles technologies qui permettent de générer et de stocker l’énergie de manière efficace, il est douteux que l’objectif de 30 % d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables soit vraiment réaliste.

Le ministère de l’Énergie a épousé sans retenue l’option du gaz naturel issu des vastes gisements qui se situent au large de la côte. Karine Elharrar, devenue ministre de l’Énergie au mois de juin, a annoncé qu’elle superviserait un changement de cap vers les énergies renouvelables qu’elle considère comme une indispensable priorité.

Mais il y a encore un certain nombre d’obstacles à franchir pour mener à bien la révolution solaire en Israël. Il faudra notamment trouver de l’espace pour tous les panneaux qui seront nécessaires pour fournir l’électricité, moderniser les infrastructures électriques devenues obsolètes et insuffisantes tout en trouvant une solution pour les problèmes d’organisation.

La députée Karine Elharrar. (Crédit : Yesh Atid, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons)

Un Israélien sur huit désirant installer des panneaux solaires sur les toits des habitations se voit répondre qu’il n’y a pas de place sur le réseau pour la prise en charge de l’échange. Certains commencent à évoquer une transformation radicale de la manière dont le réseau a été élaboré dans le pays, prônant un modèle décentralisé qui, selon eux, pourra exploiter plus efficacement l’énergie solaire de façon diffuse.

Réunir tous les éléments nécessaires exige une coordination entre une gamme sidérante de ministères, d’agences de l’État, d’intervenants privés et autres. Mais l’instance chargée de déterminer ce qu’il faudra concrètement faire pour atteindre les cibles fixées n’a commencé son travail qu’au mois de décembre.

Mettre les gaz

Yuval Steinitz, qui a été ministre de l’Énergie de 2015 au mois de juin dernier, laissera le souvenir d’un défenseur invétéré du gaz.

Le ministre israélien de l’Énergie Yuval Steinitz lors d’une discussion sur un projet de loi visant à dissoudre le parlement, à la Knesset, à Jérusalem, le 29 mai 2019. (Crédit: Hadas Parush/Flash90)

C’est lui qui aura refusé de fixer un objectif de génération d’électricité par le biais des énergies renouvelables à l’horizon 2050, disant qu’il n’y avait pas assez de connaissances sur la manière dont cette technologie se développerait.

Même si de nombreux pays ont pris leurs distances avec les énergies fossiles, le ministère de l’Énergie de Steinitz a continué à accorder des permis d’exploration de gaz et de pétrole – même s’il s’était engagé à éliminer toute utilisation du charbon, encore plus sale, d’ici 2025 (Elharrar, qui lui a succédé, a annoncé au mois d’août que l’exploration pétrolière cesserait mais que la prospection et les forages offshore continueraient.)

Steinitz a donné son feu vert à des projets de construction de nouvelles centrales électriques alimentées au gaz pour répondre aux besoins de consommation nationaux.

Il a aussi supervisé des accords portant sur des approvisionnements en gaz conclus avec la Jordanie et l’Égypte, s’intéressant également à l’envoyer vers l’Europe plus lointaine et il a cofondé l’EMGF (Forum du gaz de la Méditerranée orientale) avec la Grèce, Chypre et d’autres.

Un rapport des Nations unies, publié au mois de mai, a déclaré que l’élargissement des infrastructures et de l’usage de gaz naturel était « incompatible avec le maintien du réchauffement global à une température de 1,5 degré Celsius [la cible de l’ONU qui avait été établie dans l’accord de Paris sur le climat] »

La centrale électrique Orot Rabin depuis le parc Nahal Hadera à Hadera, en Israël, le 25 novembre 2017. (Crédit : Gili Yaari/Flash90)

Avec tant d’œufs dans le panier du gaz naturel, le ministère de l’Énergie de Steinitz s’est montré réticent à l’idée de s’engager en faveur des énergies renouvelables de manière radicale.

Une feuille de route portant sur la réduction des émissions que le ministère avait rendue publique au mois d’avril parlait en des termes généraux sans mettre en place de tournants intermédiaires, et Steinitz y évoquait la difficulté d’atteindre l’objectif des 30 % – qu’il avait lui-même revu à la hausse alors qu’il s’était précédemment engagé en faveur de 17 % de la production électrique à base d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.

L’un de ses principaux arguments contre l’énergie solaire aura toujours été le manque d’espace disponible.

Il a notamment déclaré lors d’un point-presse, au début de l’année, qu’il faudrait près de cent mille hectares pour fournir au pays 90 % à 100 % de l’électricité dont il a besoin à partir des énergies renouvelables. Ce qui multiplierait par deux, a-t-il ajouté, l’environnement construit en Israël, les routes comprises.

Des gazelles de montagne sur une colline à côté d’une forêt dans la banlieue de Jérusalem le 12 janvier 2021. (Crédit : MENAHEM KAHANA / AFP)

Le directeur-général du ministère de l’Énergie, Udi Adiri, qui devrait être remplacé par Elharrar, avait déclaré à la même occasion que l’énergie solaire nécessitait 150 fois la superficie de terrain requise pour le développement du gaz naturel et il avait vivement recommandé aux personnes présentes de prendre aussi en compte la préservation des paysages et de la biodiversité en tant que facteurs environnementaux.

Il a déclaré, au début du mois d’octobre, devant la Commission de l’environnement de la Knesset nécessiterait la mise à disposition de moins de 18 000 hectares. Un porte-parole du ministère a ultérieurement établi clairement que sur la totalité de cette superficie, 8 000 hectares pourraient provenir de site potentiels à double usage.

Il y a des toits et autres qui sont d’ores et déjà utilisés – qui vont de bâtiments agricoles ou industriels aux carrefours autoroutiers, voire aux cimetières.

Le directeur-général du ministère de l’Énergie Udi Adiri (Capture d’écran : YouTube)

L’Autorité de l’électricité israélienne, qui régule l’industrie de l’énergie, estime qu’au moins 4 000 hectares de terres découvertes seront nécessaires pour atteindre la cible des 30 %, même si le Conseil de planification national a limité la quantité de terrains à disposition des panneaux solaires à la moitié de cette superficie.

En contraste, le ministère de la Protection environnementale et le projet ENZ (zéro net) au sein du Centre Heschel du développement durable, un bureau politique environnemental de Tel Aviv, ont réalisé des modèles indiquant que l’État juif pourrait atteindre les 95 % d’énergie renouvelable d’ici 2050 à travers l’approche du double usage.

Le ministère de la Protection environnementale a même estimé qu’il y avait suffisamment d’espace pour les panneaux solaires sur les toits et sur des sites à double-usage pour répondre à 46 % des besoins israéliens en électricité.

La vue de la centrale électrique d’Ashalim dans le désert du Negev, dans le sud d’Israël, le 21 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

100 % solaire ?

Ofer Yannay a fondé et dirige l’entreprise Nofar Energy, spécialisée dans l’énergie solaire. Parmi les innovations de sa firme, des panneaux solaires flottant dans un bassin, exploitant ainsi des surfaces sous-utilisées pour produire de l’électricité.

Selon Yannay, Israël pourrait tirer à 100 % son électricité du soleil d’ici 2035 sans mettre un seul panneau sur une terre vierge.

Ofer Yannay, fondateur et dirigeant de Nofar Energy. (Crédit : Reuven Kopichinsky)

« Nous devons nous fixer comme objectif d’installer des panneaux sur toutes les surfaces qui pourront générer de l’énergie, les toits des voitures, les surfaces des routes, la façade des bâtiments – une technologie existe pour tout ça », s’exclame Yannay qui a tenté en vain d’obtenir un permis pour ses installations solaires flottantes, un arrière-goût de la bureaucratie qui, selon les experts, est aussi responsable de l’absence d’expansion des projets solaires.

Chargée de réaliser un plan national qui aiderait à gérer les sites d’énergie solaire à double usage, la cheffe de la planification au sein du ministère de l’Énergie, Dorit Hochner, a cherché à élargir à la fois les lieux où les panneaux pourraient être installés et les régulations actuellement mises en place.

Appelé Tama 10D 10/2, le nouveau plan national pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur des sites à double-usage s’intéresse à l’installation de panneaux aux carrefours de circulation, sur les barrières acoustiques, sur les murs de soutènement, dans les déchetteries, dans les serres, sur les parkings extérieurs, dans les cimetières et dans les bâtiments publics, comme ceux des compagnies du téléphone ou de l’eau.

Le département de Hochner travaille dorénavant sur un document d’orientation qui permettrait de rajouter les bases militaires, les clôtures, les façades de bâtiments et l’agrivoltaïque – qui combine production d’électricité et l’ombre bénéfique au récolte – à la liste, et il se penche aussi sur un plan consacré au stockage de l’énergie solaire.

Hochner a aussi réussi à faire monter un certain nombre de voyageurs dans le train du Projet de loi des arrangements économiques qui avance actuellement à la Knesset et qui soutiendrait l’idée de panneaux solaires installés sur des sites à double usage dans des secteurs hors de son champ de supervision, ce qui signifie que d’autres ministères vont devoir aussi s’impliquer.

Une proposition recommande de planifier l’installation de panneaux solaires au-delà de la portée de tir des militaires et même dans des champs de mine nettoyés, des zones qui sont normalement contrôlées par le bureau du Premier ministre et par le ministère de la Défense.

Photo d’illustration : Un champ de mine israélien. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)

Une autre clause exemptera les entreprises spécialisées dans les panneaux solaires de plus-value foncière sur le capital sur les parkings et autres sites à double usage, contournant le ministère de l’Intérieur qui n’en exempte actuellement que les toits.

Hochner a aussi proposé à l’Autorité des terres israélienne la charge d’établir le prix pour les terres où seraient installées les installations solaires plutôt que de devoir négocier avec des promoteurs potentiels sur chaque projet, rajoutant de l’incertitude au processus. Et elle veut aussi que la Commission de planification réexamine sa limitation à 200 hectares de terrain pour les projets relevant du solaire.

Mais plusieurs personnes impliquées expliquent au Times of Israel que trouver l’espace nécessaire pour les panneaux solaires n’est qu’un obstacle parmi d’autres pour tous les défenseurs du passage à l’énergie solaire.

Des infrastructures inappropriées

Autre obstacle déterminant, le réseau d’électricité qui n’est pas en capacité d’assumer le changement vers une énergie solaire décentralisée malgré des demandes répétées, au fil des ans, de l’élargir et de le moderniser.

Les premiers panneaux solaires placés sur un réservoir par Nofar Energy dans la vallée du Jourdain. (Capture d’écran :YouTube)

Les limitations sur le réseau impliquent que la Corporation électrique israélienne a rejeté 13 % de toutes les installations solaires privées qui nécessitaient d’être branchées, explique un porte-parole de la firme.

Les résidents de Galilée et du plateau du Golan dans le nord du pays et d’Eilat, dans le sud, ont, par exemple, été informés qu’ils ne pourraient pas ajouter de panneaux solaires au système avant 2023.

Image illustrant un employé de Israël Electricity Corporation soulevé par une grue au niveau d’un poteau de services publics pour effectuer des travaux de maintenance le 10 juin 2013. (Flash 90)

Dans un récent document politique, l’Autorité de l’électricité a noté que pour atteindre l’objectif de 30 % d’énergies renouvelables, il faudrait construire six nouvelles installations de distribution (qui convertissent la très haute tension de 400 000 volts à la tension moyenne de 160 000 volts), presque cent sous-stations (qui convertissent les lignes à 160 000 volts en une tension encore inférieure) et 1 600 kilomètres de câbles de transmission – suffisamment pour quadriller le pays entre trois et quatre fois.

Le document a aussi noté qu’il pourrait falloir une décennie pour terminer une nouvelle sous-station en raison du temps nécessaire pour terminer la planification et obtenir les permis. Construire une ligne à haute tension peut également prendre dix ans en raison de la nécessité d’acquérir des terres, de planifier le projet, d’avoir les autorisations adéquates pour ce faire et de la construire.

Il mentionne aussi d’autres difficultés, parmi lesquelles la concurrence lors de l’achat des terres et l’opposition publique aux pylônes et aux lignes à haute-tension à proximité des habitations ou dans les paysages panoramiques.

Certains experts pensent que le stockage de l’énergie solaire produite lorsque le soleil brille, et le fait de ne l’injecter dans le réseau qu’en dehors des heures de pointe en utilisant les lignes sous-utilisées, pourrait être une alternative à l’expansion du réseau.

Aujourd’hui, selon le ministère de l’Energie, Israël ne dispose que de 300 mégawatts de stockage, et il s’agit de stockage par pompage, qui exploite la pression de l’eau et non des batteries. L’Autorité de l’électricité estime que d’ici 2030, elle devra être en mesure de stocker environ 3 gigawatts, soit 10 fois la capacité actuelle.

Une centrale électrique d’Israël Electric Corporation située sur la côte méditerranéenne à Hadera, Israël (Crédit : Yossi Zamir / Flash90)

Selon Yannay, si Israël parvient à augmenter sa capacité de stockage de plus de 13 000 %, pour atteindre 40 gigawatts, et à mettre en œuvre certaines mesures d’efficacité sur le réseau, l’objectif de 2030 pourra être atteint sans aucune expansion physique des infrastructures.

« Le réseau doit être géré de manière à ce que d’autres producteurs puissent l’utiliser lorsque les grandes centrales électriques ne fonctionnent pas », a-t-il déclaré. « Une meilleure gestion permettrait au réseau d’accueillir trois fois plus d’énergie déjà aujourd’hui. »

Le Royaume-Uni, l’un des trois premiers marchés mondiaux pour le déploiement du stockage au cours des prochaines années, selon une société d’études de marché, devrait installer 298 mégawatts de stockage cette année et 2,9 gigawatts, soit 2 900 mégawatts, l’année prochaine. L’Espagne a fixé un objectif de 20 gigawatts pour le déploiement du stockage d’énergie d’ici 2030.

Yannay estime que les ménages producteurs d’énergie solaire qui ont la possibilité d’accéder à leur propre électricité moins chère la nuit paieront la facture.

« Sans stockage, l’électricité renouvelable est bon marché le jour et chère la nuit. Avec le stockage, les gens peuvent fournir leur propre électricité pour moins cher la nuit et être payés pour le surplus qu’ils vendent au réseau », a-t-il déclaré.

Prévoyant qu’il y aura un million de véhicules électriques sur les routes d’ici 2026, il a ajouté que tous les bâtiments auront également besoin de stockage pour recharger les véhicules la nuit.

La demande existe déjà. La société Nofar Energy de Yannay a installé la première installation de batteries solaires du pays, d’une capacité de 3,22 mégawatts, en février au kibboutz Nir Yitzhak dans le Néguev.

La société a conclu un accord de 30 millions de dollars avec Tesla pour des batteries permettant de stocker 100 mégawatts d’électricité dans 35 kibboutzim et plusieurs centres commerciaux – le premier près de la jonction Bilu dans le centre d’Israël, d’ici la fin de l’année prochaine. Yannay a également acquis des batteries d’une valeur de 20 mégawatts auprès d’un autre producteur pour cinq autres kibboutzim.

Les premières batteries de stockage d’énergie solaire de Nofar Energy au kibboutz Nir Yitzhak dans le sud d’Israël. (Crédit : Nofar Energy)

Eilat et la région d’Arava sont déjà alimentées à 100 % par l’énergie solaire pendant la journée et disposeront bientôt d’un stockage suffisant pour être également indépendantes sur le plan énergétique pendant la nuit.

« Nous avons montré que le stockage est aujourd’hui deux fois moins cher que l’extension du réseau », a déclaré Dorit Davidovich-Banet, PDG de l’initiative pour les énergies renouvelables d’Eilat-Eilot. « Et les prix ne cessent de baisser ».

En effet, en décembre, un appel d’offres pour l’énergie solaire, y compris le stockage, s’est clôturé à 17,45 agorot (5,36 centimes) par kilowattheure, ce qui, selon le quotidien économique The Marker, était 31 % moins cher que le gaz naturel à l’époque.

Mais dans son document d’orientation, l’AIE n’a pas tenu compte du stockage dans ses calculs, affirmant que la technologie de stockage par batterie en était encore à ses débuts.

Lors d’un entretien avec le Times of Israël, Hochner a exprimé un point de vue similaire.

Elle a toutefois déclaré que son personnel effectuait des recherches sur le stockage et espérait commencer à travailler sur un plan directeur national de stockage d’ici la fin de l’année.

Selon le général de division (de réserve) Shlomo Turgeman, qui dirige une nouvelle société d’État chargée de gérer l’industrie électrique, des changements seront proposés pour rendre le réseau plus efficace. Mais il a écarté l’affirmation de Yannay selon laquelle l’objectif de 30 % pourrait être atteint sans que le réseau soit également étendu.

Trop de cuisiniers… gâtent la sauce ?

L’entreprise de Turgeman, Noga – Independent System Operator Ltd, a été créée dans le cadre d’une réforme structurelle du secteur inefficace de l’électricité introduite en 2018.

La nouvelle société de gestion – chargée de produire un plan détaillé pour atteindre l’objectif 2030 – n’a commencé à travailler qu’en décembre. Elle ne reprendra officiellement la gestion quotidienne du réseau de la Société israélienne d’électricité qu’en novembre.

Sami Turgeman, président du nouveau gestionnaire de réseau indépendant du secteur de l’électricité. (Capture d’écran YouTube)

Interrogé sur les responsabilités de chacun pour garantir la réalisation de l’objectif de 30 %, Turgeman a répondu que c’était « la question la plus importante », la répartition des responsabilités n’étant pas toujours claire.

Le ministère de l’Energie détermine les objectifs et assume la responsabilité générale de leur réalisation, a déclaré Turgeman.

L’Autorité de l’électricité, qui dépend du ministère, est chargée de la réglementation et des mesures d’incitation financière, que le ministère des Finances doit financer.

La société de gestion qu’il dirige est chargée de la planification des infrastructures. Elle travaille intensivement à l’élaboration d’un programme détaillé et intégré qui sera présenté d’ici la fin de l’année. Ce programme fournira des données sur la quantité d’énergie renouvelable pouvant être produite, sur l’ampleur de l’extension du réseau et sur la quantité de stockage nécessaire.

Une fois que la société de gestion aura achevé ses plans, la Compagnie israélienne d’Electricité sera chargée de les mettre en œuvre.

Si l’on ajoute à cela le ministère de l’Intérieur (responsable des autorités locales), le ministère de l’Agriculture, le Conseil national de planification des infrastructures (connu sous son acronyme hébreu, Vattal), l’Autorité foncière israélienne et les organisations environnementales qui surveillent tous les développements d’un œil d’aigle, comme la Société pour la protection de la nature en Israël, les complexités de l’avancement commencent à apparaître plus clairement.

On constate des progrès, et la coordination générale du ministère de l’Énergie fonctionne mieux sous la houlette de la nouvelle ministre Elharrar, selon des personnes très impliquées, mais le rythme reste encore terriblement lent.

Une vision pour l’avenir

La réforme de l’électricité de 2018 garantit le raccordement de toutes les installations énergétiques, y compris le stockage, au réseau national, au motif que personne ne peut être laissé sans secours.

Dorit Davidovich-Banet (Autorisation)

Mais certains, comme Davidovich-Banet, souhaiteraient que la gestion du réseau électrique soit décentralisée, ce qui permettrait aux communautés locales de gérer leur propre demande et offre d’énergie renouvelable.

D’autres font également pression en faveur d’un système de réseau dit « intelligent ».

« Ne serait-il pas plus logique que si j’ai un excédent d’électricité et que mon voisin en a besoin, je le lui fournisse directement ? », a déclaré Yosef Abramowitz, qui a créé il y a dix ans le premier champ solaire du pays au kibboutz Ketura, dans le désert d’Arava.

« Je devrais pouvoir stocker ma propre énergie dans une batterie chez moi, mais il n’existe aucune réglementation à ce sujet et, à l’heure actuelle, ce n’est pas économique », a-t-il déclaré.

Pour Abramowitz, un système décentralisé serait plus sûr face aux menaces extérieures. Ces dernières années, Israël a fait de la protection de son infrastructure électrique contre les cyberattaques étrangères, notamment celles de l’Iran, une priorité absolue. Mais un système décentralisé serait presque impossible à démanteler.

Vue aérienne d’un champ d’énergie photovoltaïque de 40 mégawatts récemment construit au Kibbutz Ketura, et qui fournit un tiers de la consommation quotidienne d’électricité de la ville d’Eilat. (Autorisation)

« Si tout le monde avait des panneaux et des batteries, alors nous aurions toujours de l’électricité lorsque les Iraniens essaieraient de couper notre réseau », a-t-il déclaré. « On pourrait penser qu’un pays soucieux de sa sécurité comme le nôtre aurait été au fait de cette question il y a des années, mais les ministères des Finances et de l’Energie, qui connaissent cette option, n’ont rien fait à ce sujet. »

« Ils [les ministères de l’Energie et des Finances] peuvent penser que le gaz naturel est bon pour notre économie, mais l’électricité [au gaz] est trois fois plus chère [que l’énergie solaire], et c’est sans compter les économies sur les coûts environnementaux et sanitaires, et le potentiel de l’énergie solaire pour fournir plus d’emplois, en particulier dans la périphérie du pays », a-t-il déclaré. « Il y a aussi les coûts encourus pour défendre les champs de gaz marins. »

« C’est le contraire d’une politique énergétique économiquement saine. »

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