Israël en guerre - Jour 494

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  • La vue du lac de Tibériade depuis un ancien club d'officier syriens visité par Eli Cohen dans le nord d'Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La vue du lac de Tibériade depuis un ancien club d'officier syriens visité par Eli Cohen dans le nord d'Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Eli Cohen, agent espion du Mossad, exécuté en Syrie en 1965. (Crédit: capture d'écran YouTube)
    Eli Cohen, agent espion du Mossad, exécuté en Syrie en 1965. (Crédit: capture d'écran YouTube)
  • L'avant-poste militaire syrien de Tel Faher, avec des eucalyptus qui auraient été plantés sur suggestion d'Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    L'avant-poste militaire syrien de Tel Faher, avec des eucalyptus qui auraient été plantés sur suggestion d'Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Un escalier en spirale dans un ancien quartier-général militaire syrien, près de Quneitra, dans le nord d'Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Un escalier en spirale dans un ancien quartier-général militaire syrien, près de Quneitra, dans le nord d'Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Des graffitis dans un ancien quartier-général militaire syrien dans le nord d'Israël dans lequel Eli Cohen se rendait en tant qu'espion (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Des graffitis dans un ancien quartier-général militaire syrien dans le nord d'Israël dans lequel Eli Cohen se rendait en tant qu'espion (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Une vue de la chambre d'hôtes Magdala dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Une vue de la chambre d'hôtes Magdala dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Une synagogue partiellement rénovée avec un sol en mosaïque à la chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Une synagogue partiellement rénovée avec un sol en mosaïque à la chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La piscine de la chambre d'hôtes Magdala dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La piscine de la chambre d'hôtes Magdala dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Un crépuscule sur le lac de Tibériade à la chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, sur le sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Un crépuscule sur le lac de Tibériade à la chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, sur le sentier de randonnée Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (crédit :Gil Klemperer)
    La chambre d'hôtes Magdala, dans le nord d'Israël, près du sentier de randonnée Eli Cohen (crédit :Gil Klemperer)
  • Le carrefour Eliad sur le sentier de randonnée Eli Cohen, ancien site d'un camp militaire syrien (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Le carrefour Eliad sur le sentier de randonnée Eli Cohen, ancien site d'un camp militaire syrien (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Ancien check-point syrien dans le nord d'Israël avec un magasin en souvenir d'Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Ancien check-point syrien dans le nord d'Israël avec un magasin en souvenir d'Eli Cohen (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Golan: Le sentier de randonnée Eli Cohen, dans les traces de l’espion légendaire

L’itinéraire qui commémore le légendaire agent israélien comprend d’anciens camps militaires syriens, des clubs d’officiers, des sculptures et des panoramas éblouissants

Pour capturer le plateau du Golan, au cours de la guerre des Six jours, les soldats israéliens avaient été dans l’obligation de détruire un certain nombre d’avant-postes syriens fortifiés. Heureusement, quelques-uns avaient été faciles à localiser parce qu’ils étaient entourés d’eucalyptus.

Nombreux sont ceux qui pensent encore aujourd’hui que la plantation de ces arbres avait été l’ouvrage d’Eli Cohen, un espion israélien qui avait été arrêté en 1965 et pendu sur une place publique à Damas. Au fil des ans, Cohen avait côtoyé et s’était lié d’amitié avec des Syriens (très) haut placés. La rumeur veut qu’il ait suggéré aux Syriens de planter les arbres pour apporter un peu d’ombre aux soldats qui gardaient les postes. L’armée israélienne aurait ainsi eu une idée de la taille des postes grâce aux nombres d’arbres qui, parce qu’ils étaient initialement étrangers à ce paysage, se faisaient remarquer de manière outrancière.

La semaine dernière, nous avons invité des amis à nous rejoindre sur le sentier de randonnée Eli Cohen, qui avait été terminé en 2013. Cet itinéraire de 70 kilomètres de long, dédié à l’espion héroïque dont la dépouille ne devait jamais être rapatriée en Israël pour y être inhumée, a été imaginé par Gil Brenner, un guide touristique.

Brenner lui-même avait mis au point ce sentier (même si son nom n’est pas mentionné une seule fois au cours du périple) en définissant le tracé de ce parcours à partir des sites où Cohen avait passé du temps ou qu’il avait été amené à traverser pendant ses années passées en Syrie. Le plateau du Golan a été capturé par Israël à la Syrie en 1967.

Des sculptures évocatrices, installées sur certains des sites, ont été offertes par Yuval Lupan du kibboutz Ginossar tandis que les informations fournies par les guides audio, appelés les masbiranim, rajoutent une dimension supplémentaire à ce voyage unique et merveilleux. Au moins un guide audio permet d’écouter un enregistrement réalisé par Cohen quand il était espion.

Eli Cohen, agent espion du Mossad, exécuté en Syrie en 1965. (Crédit: capture d’écran YouTube)

Cohen incarnait la quintessence du patriote, de la loyauté et du dévouement. Il adorait son épouse et ses enfants et il avait parfaitement conscience de la vulnérabilité de sa position, qui pouvait être trahie à chaque instant. Mais son désir de se mettre au service d’Israël, en offrant le meilleur de ses capacités, était dévorant – et il devait payer ce désir au prix de sa vie.

Né en Egypte de parents syriens, Cohen avait immigré en Israël en 1957 et il avait épousé Nadia, une femme d’origine irakienne, deux ans plus tard. Il avait d’abord travaillé comme comptable mais il avait perdu son activité professionnelle en 1960.

Cette année-là, la frontière entre Israël et la Syrie avait commencé à connaître de vivres tensions et le Mossad avait eu besoin d’une recrue parlant parfaitement arabe et susceptible de s’intégrer avec aisance dans la haute-société syrienne. Cohen avait été choisi et, en 1962, après une formation extensive et des mois passés à parfaire sa couverture, il avait été envoyé en Syrie sous le nom de Kamal Amin Sabet.

Le parcours commence sur un parking ombrageux aux sources chaudes de Hamat Gader, une partie de l’enclave qui avait été saisie à Israël par les Syriens en 1951 et qui avait été transformée en station touristique pour les officiers syriens et leurs proches. Par le biais de ses contacts avec des membres d’élite de la société syrienne, Cohen y avait été invité à plusieurs occasions. De là, et en dépit de la fermeture de ce secteur précis au public, il avait obtenu la permission de visiter les avant-postes syriens placés le long du plateau du Golan.

Un ancien quartier-général militaire syrien sur le sentier de randonnée Eli Cohen, d’où l’espion avait accès, grâce à ses contacts, au sommet de la hiérarchie de la société syrienne (Crédit : Shmuel Bar-Am)

La sculpture de basalt de Lupan porte le symbole du ministère du Tourisme israélien et une citation du livre des Nombres, 13:2 : « Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël ».

A côté de cette route, qui relie Hamat Gader à Qouneitra (Route 98), plus loin, il y a un vieux bâtiment qui hébergeait les douanes françaises et que les Syriens utilisaient comme poste de contrôle. Des photos de la carte de visite et de l’appartement dans lesquels Cohen avait vécu à Damas sont accrochées au mur, présentées aux côtés d’autres objets personnels ayant appartenu à l’espion.

Le pont cassé sur la vallée Yarmouk qui avait été saboté par les commandos de Palmach en 1946 (Crédit : Shmuel Bar-Am)

De l’autre côté de la route, il y a un panorama magnifique offert sur la vallée Yarmouk, surmonté par un pont cassé en deux. Construit par les Turcs ottomans en 1904, ce pont ferroviaire de 130 mètres de long servait aux pèlerins musulmans qui partaient à la Mecque depuis la Syrie. C’est le seul des dix ponts qui a été détruit par les commandos du Palmach à être resté exactement tel qu’il était au jour de sa destruction.

A proximité, au sommet d’une large barrière anti-char qui faisait partie de la ligne fortifiée des Syriens jusqu’en 1967, il y a une sculpture unique de la tête de Cohen. Elle présente quatre visages le montrant regardant dans quatre directions : Vers Israël, vers la Jordanie, vers la Syrie et vers le Liban. Si nous n’avions pas écouté le guide audio, nous n’aurions probablement pas remarqué que lorsque l’espion regarde dans la direction de l’Etat juif, ses lèvres sont ouvertes et que lorsqu’il regarde la Syrie, sa bouche est fermée.

Une sculpture d’Eli Cohen construite sur une ancienne ligne de défense syrienne (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Cette partie du sentier de randonnée offre un point de vue superbe sur la vallée, en bas, et sur le mont Tabor. Nous nous sommes assis, à l’ombre, pour profiter aussi de la vue d’un lac de Tibériade aux eaux d’un bleu profond.

Les comptes-rendus consacrés à cet itinéraire laissent entendre qu’il faut deux à quatre heures pour le parcourir. Et heureusement, nous nous étions permis de prendre une journée entière, ce qui nous autorisait à nous rendre sur l’ensemble des sites présentant des panoramas auxquels il nous aurait été difficile de renoncer. Parmi eux, le Club des officiers syriens, situé au Kibboutz Afik.

Un panneau placé sur le bâtiment dit : Balcon du mont Nebo – appelé ainsi parce que, comme Moïse qui avait eu l’interdiction d’entrer en Terre promise l’avait admirée depuis le mont Nebo, Cohen se serait tenu ici, regardant douloureusement et avec regret une vue sidérante du lac de Tibériade, du mont Tabor, des montagnes de la basse-Galilée et de l’antique Hippos.

Vue du lac de Tibériade depuis une barrière militaire syrienne sur laquelle Eli Cohen s’était rendu en tant qu’espion (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Fiszgop Plaza, à côté du club, est un site de commémoration remarquablement aménagé. Il rend hommage aux membres de la famille Fiszgop qui avait été assassinée pendant la Shoah.

Des camps militaires syriens parsèment la Route 98 et l’un d’eux est situé sur le territoire où s’est installée la communauté d’Eliad (Eli pour toujours) et où elle se trouve toujours aujourd’hui.

Ici, ainsi qu’à un autre arrêt qui a été placé aux abords de tables de pique-nique, d’une grosse roche en basalt et de deux cyprès d’une taille impressionnante, nous avons appris que toute personne entrant sous de faux prétextes dans la zone était immédiatement mise à mort.

Lorsque sa couverture avait été percée, Cohen avait été jugé et condamné à la pendaison sans avoir le droit d’être accompagné par un avocat de la défense et lors d’une audience à huis-clos qui avait été fermée aux médias étrangers.

Les bureaux délivrant les autorisations nécessaires pour les civils qui désiraient pénétrer dans les zones militaires se situaient au second étage du siège de l’armée syrienne, à Qouneitra. Et nous nous sommes donc arrêtés pour observer cette énorme structure aujourd’hui recouverte de graffitis ainsi que l’escalier en spirale qu’avait emprunté Cohen à plusieurs occasions.

Enfin, au pied du mont Avital, une statue bouleversante représente une femme – Nadia Cohen – qui regarde dans la direction de Damas, attendant en vain le retour d’Eli dans son pays tant aimé.

Sculpture de Nadia Cohen au pied du mont Avital, dans le nord d’Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)

La chambre d’hôtes Magdala

Chaque matin, au lever du soleil, le père Eamon Kelly présente un chat vidéo en direct, le long des rives du lac de Tibériade. Kelly, Irlandais d’origine, qui est directeur-adjoint de la chambre d’hôtes Magdala, est non seulement l’une des personnalités les plus positives que nous avons été amenés à rencontrer jusqu’à aujourd’hui, mais il partage aussi ses pensées joyeuses avec ses abonnés sur Facebook. Interrogé sur la description de son travail au sein de la chambre d’hôtes, il répond  » Sourire – et rassembler ».

La nuit de notre virée le long du sentier de randonnée Eli Cohen, nous nous sommes installés à Magdala. L’aménagement extérieur mélange basalt noir et calcaire clair et à l’intérieur, les couleurs sont douces, la réception est recouverte de verre, les chambres sont confortables et l’ambiance est excessivement agréable et relaxante.

Mais la partie chambre d’hôtes fait partie d’un complexe bien plus large, qui est absolument unique. Il comprend les terrains de fouilles d’un ancien village de pêcheurs nommé Magdala, village d’origine de la disciple et amie de Jésus – Marie de Magdala – qui inclut une synagogue qui a été partiellement restaurée, avec des sols en mosaïque et la Pierre de Magdala, décorée avec minutie.

Vue extérieure de la chambre d’hôtes Magdala, près de Tibériade, sur le lac de Tibériade (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Le caractère antique du site se reflète dans l’entrée – dont le centre est une piscine (utilisée par l’industrie des pêcheurs, dans le village) entourée de basalt, des roches amenées jusqu’ici depuis les abords du lac. Des fragments vieux de deux milliers d’années ont été incrustés dans des piliers peu communs, le long d’un parc exquis, qui présente une carte de la Galilée réalisée en mosaïque et une allée prenant la forme d’un poisson et qui est éclairée par des fontaines. A côté de l’eau, un centre spirituel aux chapelles très particulières, une cour rendant hommage aux femmes du monde entier, et une fenêtre sur le lac de Tibériade.

Quand la chambre d’hôtes de Magdala avait ouvert ses portes, au mois de novembre dernier, elle s’était immédiatement remplie de pèlerins. Mais – comme cela a été le cas de tous les hôtels en Israël – elle avait fermé pendant les premiers mois de la crise du coronavirus.

Et tandis qu’elle a repris ses activités, il y a quelques semaines, c’est Israël qui s’est depuis fermé aux touristes. Et aujourd’hui, par conséquent, ses occupants sont des Israéliens « bloqués » dans le pays – mais qui semblent enthousiastes et heureux d’avoir découvert cette nouvelle adresse de vacances qui propose une combinaison d’histoire, d’eau, de jardins, une vue exceptionnellement belle des montagnes et une grande variété de plaisirs à proximité.

La vue du lac de Tibériade depuis la chambre d’hôtes Magdala (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Magdala se situe le long de l’Autoroute 90, au nord de Tibériade. Les fouilles sont ouvertes tous les jours de 10 heures du matin à 15 heures. Pour davantage d’informations, veuillez contacter le centre par téléphone — 074-700-3204; 053-3261619 — ou visiter son site internet.

Aviva Bar-Am est l’auteur de sept guides en anglais sur Israël.
Shmuel Bar-Am est un guide touristique agréé qui propose des visites privées et personnalisées en Israël pour les particuliers, les familles et les petits groupes.

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