Israël en guerre - Jour 372

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Leora Harris, 41 ans, de Talmei Yosef travaille dans un magasin de fournitures agricoles. (Crédit : Dafna Talmon/Zman Yisrael)
Leora Harris, 41 ans, de Talmei Yosef travaille dans un magasin de fournitures agricoles. (Crédit : Dafna Talmon/Zman Yisrael)
Les déracinés du 7 octobre

« Je ne me sens plus en sécurité nulle part ; je me sens prisonnière »

Leora Harris, 41 ans, qui travaille dans un magasin de fournitures agricoles, a été évacuée à Paran dans la vallée de l’Arava avec ses deux fillettes ● Voici son histoire

Voici le cinquième volet de la série « Les déracinés ». Chaque article est le monologue de l’un ou l’une des dizaines de milliers d’Israéliens déplacés par la guerre contre le Hamas, évacués de la frontière nord du pays ou de l’enveloppe de Gaza.

Leora Harris : Je suis née au moshav Talmei Yosef, dans le nord-ouest du Néguev, en 1982. Mes parents, qui avaient immigré d’Afrique du Sud en 1979, ont d’abord été évacués du Sinaï. En 1981, ils ont dû faire face à une nouvelle évacuation, cette fois de « l’ancien » Talmei Yosef, qui était situé près de Yamit, une implantation israélienne dans la partie nord de la péninsule du Sinaï. Yamit a été évacuée en 1982. Mes parents se souviennent de leurs séjours en campement à Ras Burqa, en Égypte, et mon père a même obtenu son permis de conduire à Rafah, où ils avaient l’habitude de faire leurs courses.

Après l’évacuation, certains habitants ont déménagé, entre autres, à Netiv HaAsara. Tous n’ont pas choisi de s’installer dans le nouveau Talmei Yosef.

La veille de Simhat Torah, le vendredi 6 octobre, ma sœur Nicole, qui habite Beer Sheva, est venue avec son mari et ses enfants. Sasha, une amie proche de Rehovot, est également venue avec ses deux enfants. Habituellement, ma sœur passe la nuit chez nous, mais cette fois-ci, elle a décidé de rentrer chez elle.

Après le dîner, Sasha et moi sommes allées à une fête près du Nahal Besor. Il y avait trois fêtes ce soir-là : la grande rave-party Supernova à [proximité du kibboutz] Reïm, un autre festival de musique trance, Psyduck, à proximité du kibboutz Nirim, et la fête près de Besor, organisée par mon ami qui invitait les gens depuis jeudi à camper sur les rives du Nahal Besor.

Je ne voulais pas laisser mes parents trop longtemps avec quatre enfants, alors nous sommes rentrées à la maison vers 1h du matin. Les enfants avaient monté une tente sur la pelouse, mais au cours de la nuit, ils ont fini par rentrer dormir à l’intérieur de la maison.

Samedi 7 octobre

Vers 6h30, ma fille Atalia, âgée de 10 ans, m’a réveillée en me disant : « Maman, il y a tellement de boums ». Je ne les avais pas entendus et il n’y avait pas de notifications de Red Alert [Alerte rouge – une application israélienne d’alerte aux roquettes]. En général, je ne me réveille pas à cause des explosions, à moins qu’elles ne soient exceptionnellement fortes ou proches. Je me suis levée et j’ai réalisé que la situation était loin du scénario « normal » de Red Alert.

Carte de Talmei Yosef. (Crédit : Google Maps)

Je vis à Talmei Yosef depuis ma naissance, je suis donc familière avec les différents bruits – je peux faire la distinction entre les tirs de notre [système de défense anti-missile] « Dôme de fer », leurs roquettes, les tirs d’armes à feu, les tirs d’hélicoptères ou les tirs de chars d’assaut. Comme je n’ai pas de mamad – pièce sécurisée – dans ma caravane (je vis sur le terrain de mes parents), nous sommes allées dans leur mamad.

Nous avons réussi à prendre quelques poupées, des couvertures et un autre matelas, pensant pouvoir fermer la porte et continuer à dormir. Il y a un mini-frigo avec de l’eau et des petits trucs à grignoter dans la pièce sécurisée, donc tout allait bien. Nous avons pris nos téléphones et nos chargeurs et sommes entrés dans le mamad. Nous étions huit humains et trois chiens.

Puis nous avons reçu un message sur le groupe WhatsApp « Talmi Yosef Security » à propos d’une possible infiltration terroriste, nous disant de nous diriger vers la pièce sécurisée. Je ne me souviens pas s’ils ont mentionné le verrouillage de la porte, mais nous ne la fermons généralement pas à clé pour faciliter un éventuel sauvetage depuis l’extérieur. Néanmoins, après un incident d’infiltration à Sde Avraham (un moshav proche de la frontière de la bande de Gaza), nous avions ajouté un verrou. Mon père a installé le même verrou pour d’autres personnes dans le moshav.

C’est alors que les alertes ont commencé à retentir. Nous n’étions pas du tout conscients de l’ampleur de la situation à l’extérieur. À un moment donné, l’électricité a été coupée et nos téléphones n’avaient plus de batterie, si bien que nous avons décidé de dormir un peu. Une heure plus tard, lorsque le courant est revenu, Internet a été coupé. Nous avions prévu d’allumer la télévision pour avoir les informations dès que le courant serait rétabli. Nous avons entendu des coups de feu, des missiles et des tirs d’hélicoptères, ce qui est inhabituel. C’était incroyablement bruyant.

Aviez-vous peur ?

Très peur. J’ai toujours peur.

De quoi avez-vous peur ?

Il y a quelques jours, il y a eu une interception du Dôme de fer juste au-dessus de nous. Nous sommes au milieu de nulle part, près de la frontière jordanienne, et je crains qu’un missile ne nous tombe dessus ou, Dieu nous en préserve, qu’il ne se passe quelque chose à la frontière. Où que vous alliez dans ce pays, vous vous retrouverez à proximité d’une frontière. Je suis terrifiée à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à mes filles.

Bref, ce samedi-là, à un moment donné, tout le monde a commencé à avoir faim. Sasha et moi avons décidé de sortir [du mamad] et de préparer quelque chose à manger ; mes parents ont dit qu’ils se relayeraient pour aller aux toilettes. En chemin, je suis entrée dans la chambre de mes parents, j’ai allumé la télévision et j’ai vu un bandeau : 200 morts.

J’ai compris que quelque chose de vraiment grave était en train de se produire. On m’a diagnostiqué un [trouble de stress post-traumatique] TSPT à la suite de toutes les précédentes « vagues ». Chaque bruit me fait sursauter, chaque porte qui claque, chaque avion qui passe au-dessus de moi. Chaque petite chose attire mon attention. J’ai commencé à souffrir de graves crises d’angoisse et j’ai décidé de me faire diagnostiquer et soigner.

Pendant longtemps, j’ai refusé de suivre une thérapie. J’avais peur de m’effondrer et de ne plus être capable de vivre normalement, d’autant plus que j’étais l’adulte responsable du foyer. Mais les crises d’angoisse se sont intensifiées et j’ai commencé à souffrir d’insomnie. J’avais du mal à vivre normalement et j’ai donc entamé une thérapie.

Leora Harris avec ses chiens dans son logement temporaire, au moshav Paran, en novembre 2023. (Crédit : Dafna Talmon/Zman Yisrael)

Qu’avez-vous ressenti pendant ces longues heures passées dans le mamad ?

J’étais morte de peur, mais j’ai pu continuer à agir. J’ai demandé à Sasha de surveiller les actualités et je suis allée faire à manger. En chemin, j’ai pris soin de verrouiller toutes les portes, de fermer les stores et d’éteindre toutes les lumières. Nous avons apporté la nourriture dans le mamad et j’ai demandé à ma mère d’aller regarder les infos parce que je ne voulais pas en discuter à côté des filles.

Au fur et à mesure que les nouvelles tombaient et que le nombre de victimes augmentait, j’ai rassemblé tout le monde et déclaré : « Écoutez, c’est grave, et nous ne quitterons cette pièce que si c’est une urgence. » Je pense que Sasha et mes parents se sont peut-être dit que j’étais hystérique, ils ont peut-être mis cela sur le compte de mon TSPT, et ils avaient sans doute raison – cela a peut-être joué.

Je me souviens d’avoir dit un jour à mon thérapeute que j’avais rêvé que des terroristes s’introduisaient chez moi. Nous avons parlé de la possibilité qu’une telle chose se produise. Après tout, nous avons une frontière dotée d’une clôture intelligente et du Dôme de fer, et l’armée se jette sur le moindre sac en plastique qui frôle la clôture. Nous pensions qu’ils nous protégeaient, mais il s’avère que mes craintes étaient justifiées.

Talmei Yosef n’a pas été infiltré ce jour-là. Les membres de l’équipe locale d’intervention rapide ont identifié la possible infiltration et ont été déployés et se sont tenus prêts avec deux fusils M16 et quatre armes personnelles. Nous avons entendu de nombreux coups de feu rapprochés. Je ne me souviens pas de ce que j’ai dit aux filles.

De temps en temps, des messages arrivaient du WhatsApp du groupe de sécurité : un rapport faisait état de 1 400 blessés ; un message demandait de recueillir des informations sur les personnes présentes au Festival Supernova, de Reïm ; une tentative de trouver des personnes qui ne répondaient pas à leur téléphone. Le dimanche matin, nous étions toujours dans le mamad. À 10h17, nous avons reçu un message : « il y a des terroristes à Yated », un moshav voisin. À 10h40, un autre message : « personne ne sort du moshav jusqu’à nouvel ordre ».

L’évacuation

Je n’avais jamais évacué lors des précédents conflits. Toutefois, l’impact du dernier conflit sur mes filles m’a amenée à décider que s’il y avait une prochaine fois, nous évacuerions. Le dimanche, on nous a envoyé un SMS nous informant d’une évacuation organisée par l’armée. J’avais peur de partir, et j’avais peur de rester, alors j’ai contacté quelqu’un en qui j’avais confiance et je lui ai demandé : « Qu’en penses-tu ? » Son conseil a été le suivant : « Prends les filles et pars. »

J’ai supplié mes parents de partir, mais ils n’ont pas voulu évacuer. J’avais l’impression de les abandonner à la mort, mais je sentais aussi qu’il fallait que je parte avec mes filles au plus vite.

Qu’avez-vous emporté avec vous ?

Un tee-shirt, un pantalon et quelques vêtements d’été pour les filles, mais ce n’était pas assez. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ce que j’emportais. J’ai pris mon meilleur couteau de cuisine, pensant que je pourrais me défendre si un terroriste arrivait (…). J’ai également pris soin d’emporter mes médicaments contre la fibromyalgie ; j’avais peur d’une éventuelle crise après avoir connu une période agréable lorsque j’avais repris le travail et que les choses commençaient à s’améliorer.

Souffrant de fibromyalgie, il m’est arrivée d’être clouée au lit. Il a fallu du temps pour que les gens comprennent ce que je vivais. J’essaie de ne pas faire de longs trajets en voiture, de peur qu’une crise ne m’empêche de rester vigilante.

Nous nous sommes d’abord arrêtées chez ma sœur à Beer Sheva, où nous avons passé une nuit.

Je lui ai signalé, à elle et à mon frère, que nos parents refusaient d’évacuer. Mais ma sœur s’est énervée après eux. Mon frère, qui est la personne la plus froide que je connaisse, les a appelés et leur a hurlé de partir. Ils sont finalement venus le lundi et m’ont ramené mes chiens.

J’ai cherché un endroit où je pouvais amener mes chiens et j’ai décidé de me rendre dans une ferme isolée près de Mitzpe Ramon. Malgré les circonstances, s’il n’y avait pas eu d’évacuation forcée, j’aurais sans doute apprécié ce séjour. Ils nous ont accueillis si chaleureusement que les mots manquent pour décrire leur gentillesse.

Vue aérienne du moshav Paran. (Crédit : CC by SA Matanba/Wikipedia)

Chez nous, nous avons encore deux chats et 50 poules. Les voisins qui sont restés pour s’occuper des fermes et des champs, ainsi que les membres de l’équipe d’intervention, s’occupent d’eux. Après avoir passé une semaine à la ferme de Mitzpe Ramon, j’ai d’abord réservé un hôtel qui acceptait les chiens à Eilat, mais j’ai annulé au dernier moment. L’idée de me retrouver en ville me rendait littéralement malade.

Les deux meilleures amies de mes filles se trouvent à Paran, dans la vallée de l’Arava, et elles avaient désespérément besoin de compagnie. J’ai pris contact avec quelqu’un à Paran qui m’a donné les coordonnées de personnes proposant des logements indépendants (petits appartements adjacents à des habitations principales).

À quoi ressemble le quotidien ?

Notre espace de vie est petit – encore plus petit qu’un studio. Il n’y a pas de salon séparé et la cuisine fait partie de la pièce. Lorsque nous sommes arrivées, la meilleure amie d’Anabel nous attendait et a immédiatement fait visiter le moshav aux filles.

Nous avons d’abord envisagé de partager ce logement avec mes parents, car nous n’avions pas trouvé de place pour eux.

Cependant, quelqu’un du moshav nous a mis en garde contre une telle promiscuité et a trouvé un logement séparé pour mes parents chez un couple dont le fils avait été appelé comme réserviste.

Nous ne faisons rien et nous faisons beaucoup à la fois. Nous disposons d’un four d’appoint, d’une plaque chauffante et d’un mini-réfrigérateur. Notre salle à manger consiste en une petite table installée à l’extérieur. Je fais la lessive chez les voisins d’en face, qui ont un Khan (un terrain de camping pour touristes, usuel dans la région) qui était en sommeil depuis plusieurs années et qui est maintenant à la disposition des réservistes. Ils ont installé une buanderie qui sert à la fois aux réservistes et aux personnes évacuées.

Le fait d’avoir été déplacé est pesant. Nous avons été déracinés de notre maison après un massacre. Contrairement aux habitants des kibboutzim, les résidents des moshavim sont éparpillés dans divers endroits, chacun devant faire face à ses propres difficultés. Je me sens complètement déconnectée de tout ce qui se passe. Le bon côté des choses, c’est qu’il y a ici des bénévoles formidables qui nous aident dans tous les domaines. Et je bénéficie d’une certaine aide sociale en tant que mère célibataire sans pension alimentaire.

Qu’est-ce qui vous manque le plus ?

Ma maison me manque. Mon espace de travail dans le salon, où je crée des objets d’art – des bijoux en pâte à modeler, en passant par la peinture et la sculpture – me manque. Environ deux semaines après le début de la guerre, nous sommes retournées à Talmi Yosef pour récupérer d’autres matériels d’arts plastiques, sortir les poubelles et nettoyer le réfrigérateur qui dégageait une odeur épouvantable à cause de la viande avariée causée par les coupures de courant. C’était assez désagréable.

Des jardinières de fraises, au moshav Talmei Yosef. (Crédit : Dr. Avishai Teicher/Facebook)

Qu’est-ce qu’un foyer pour vous ?

C’est une question compliquée. Je veux retrouver les paysages de mon enfance, la maison où j’ai grandi et où j’ai élevé mes filles jusqu’à aujourd’hui. Je veux retrouver mon beau jardin, les arbres fruitiers que j’ai cultivés pendant toutes ces années, mes poules et mes chats que j’ai laissés derrière moi, mes voisins et mes amis – tout ! Tous ces éléments constituent pour moi un foyer.

D’un autre côté, un foyer devrait être un endroit où l’on se sent en sécurité, et je ne suis pas convaincue que je pourrai un jour me sentir à nouveau en sécurité dans ma propre maison. Je ne me sens plus en sécurité nulle part aujourd’hui ; je me sens prisonnière. La nuit, je dors en jeans et en tee-shirt, et non en pyjama, pour que, si Dieu nous en préserve, quelqu’un entre par effraction, je sois au moins habillée.

Un Shabbat, ma mère a préparé le plat qu’elle avait l’habitude de cuisiner tous les vendredis : du poulet au citron. C’est le plat le plus simple et le plus délicieux. Et soudain, pendant un instant, je me suis sentie à la maison.

L’école à Ein Yahav

Il y a quelques semaines, un centre d’apprentissage a été ouvert à Ein Yahav pour les enfants des évacués du Conseil régional d’Eshkol. Au départ, j’ai hésité à y envoyer mes filles, car je ne voulais pas être séparée d’elles. Mais je me suis rendue compte que l’instauration d’une routine était essentielle à leur bien-être. Ils ont mis en place une école merveilleuse et encourageante mais je suis toujours angoissée lorsqu’elles ne sont pas à mes côtés.

La classe d’Anabel compte neuf enfants et celle d’Atalia, 20. Tout le monde vient du Conseil régional d’Eshkol, y compris les enseignants. La journée commence à 9h du matin, ce qui est très bien. Le matin, ils ont une leçon de STEM [science, technologie et mathématiques], et le reste de la journée, comme le disent mes filles, « passe joyeusement ». Ceux qui ont besoin de cours particuliers en bénéficient.

Bientôt, l’école ajoutera des cours d’art plastique et de zoothérapie. Le plus merveilleux, c’est qu’une fois par semaine, il y a une « journée de la forêt », leur activité préférée. J’aimerais que l’école ressemble toujours à ça. Il y a des navettes aller-retour et les cours se terminent à 13h.

En résumé, c’est l’école idéale : un personnel formidable, de petites classes et un soldat-enseignant dans chaque classe pour un soutien supplémentaire. Ils apprennent les choses vraiment importantes et le reste de la journée est consacré à un apprentissage agréable. C’est à peu près ce à quoi l’enfance devrait ressembler.

Leora Harris. (Crédit : Dafna Talmon/Zman Yisrael)

L’avenir

Talmei Yosef est mon paradis et je veux y retourner. Il fut un temps où je pensais qu’ils [le gouvernement et Tsahal] veillaient sur nous, mais je sais maintenant que ce n’est pas le cas. Pour l’instant, nous sommes dans le noir, sans calendrier précis. Je me contente de faire ce qui est nécessaire, et c’est difficile. La situation manque de clarté car, si d’un côté nous ne rentrerons pas avant d’être en sécurité, de l’autre, comment pourrions-nous à nouveau nous sentir en sécurité ?

Notre confiance a été fortement ébranlée. Ils nous ont tous trahis. Je pense que chacun des 120 membres de la Knesset devrait être tenu pour responsable. Ils siègent tous dans des commissions différentes, et chacun devrait donc démissionner.

Je ne peux m’empêcher d’imaginer ce qui se serait passé si cela s’était produit un dimanche matin. Nous aurions tous pu nous retrouver sans nos enfants, puisque notre école se trouve à seulement quatre kilomètres de la frontière.

Comment pourrais-je ramener mes filles dans cette école ? Comment y retourner sachant que la moitié des enfants n’y reviendront probablement pas, et que certains enseignants et soignants n’y reviendront pas non plus ? Mes filles ont des camarades de classe qui doivent faire face à la perte ou à la disparition de membres de leur famille. Une femme de ma promotion, qui travaillait comme flic à Supernova près de Reïm, a été assassinée ce jour-là.

Mes filles m’ont vue pleurer et ont voulu savoir pourquoi. Je leur ai dit que quelque chose était arrivé à mon amie, et elles mont demandé : « Maman, est-elle blessée ou tuée ? »

Nous ne savons pas comment nous pourrons revivre à Talmei Yosef, et cela me brise le cœur. D’un autre côté, même si je trouve un endroit ailleurs, ce ne sera pas chez moi. Je pense que ce sentiment « d’être déplacée » me poursuivra jusqu’à ce que je rentre, si je rentre un jour.

Le soutien des résidents de Paran est vraiment incroyable. La propriétaire de mon appartement m’a accueillie sans même savoir si elle recevrait un loyer. Chaque fois que j’évoque un problème, il y a toujours quelqu’un prêt à m’aider. La communauté de Paran nous a accueillis chaleureusement. C’est tellement réconfortant de voir que les gens se soucient autant de nous, et pourtant tout va si mal qu’il est difficile de comprendre toute cette gentillesse. Où est le gouvernement dans tout ça ?

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