Israël en guerre - Jour 435

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  • Le rabbin Gershon Burshteyn, chef spirituel du centre religieux juif Mordechay Navi d'Arménie, vu à l'extérieur du centre qu'il dirige. (Crédit : Larry Luxner)
    Le rabbin Gershon Burshteyn, chef spirituel du centre religieux juif Mordechay Navi d'Arménie, vu à l'extérieur du centre qu'il dirige. (Crédit : Larry Luxner)
  • Des membres de la minuscule communauté juive d'Arménie se réunissent dans un restaurant à Erevan sur cette photo non datée. (Crédit : Larry Luxner)
    Des membres de la minuscule communauté juive d'Arménie se réunissent dans un restaurant à Erevan sur cette photo non datée. (Crédit : Larry Luxner)
  • Une pierre tombale dans l'ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des dizaines de tombes datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)
    Une pierre tombale dans l'ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des dizaines de tombes datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)
  • Une étoile de David marque l'entrée de l'ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des pierres tombales datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)
    Une étoile de David marque l'entrée de l'ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des pierres tombales datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)
  • Le Tsitsernakaberd, ou complexe commémoratif du génocide arménien, est le mémorial officiel du pays aux victimes du génocide arménien de 1915-1916. (Crédit : Larry Luxner)
    Le Tsitsernakaberd, ou complexe commémoratif du génocide arménien, est le mémorial officiel du pays aux victimes du génocide arménien de 1915-1916. (Crédit : Larry Luxner)
  • Des personnes passent devant le mémorial de la Shoah à Erevan, sur lequel est inscrit en hébreu et en arménien : "Être ou oublier : Se souvenir des victimes de la Shoah" (Crédit : Larry Luxner)
    Des personnes passent devant le mémorial de la Shoah à Erevan, sur lequel est inscrit en hébreu et en arménien : "Être ou oublier : Se souvenir des victimes de la Shoah" (Crédit : Larry Luxner)
  • Rimma Varzhapetyan, présidente de la communauté juive arménienne, dans son bureau d'Erevan. (Crédit : Larry Luxner)
    Rimma Varzhapetyan, présidente de la communauté juive arménienne, dans son bureau d'Erevan. (Crédit : Larry Luxner)

La relation de l’Arménie avec les Juifs et Israël peut-elle changer ?

La majorité des Juifs avaient fui le pays au début du 20e siècle et la relation entre Israël et l’Azerbaïdjan a freiné l’amélioration des liens – mais il y a des signes d’espoir

EREVAN, Arménie (JTA) – Juste à l’extérieur d’un village isolé situé à deux heures de route à l’est d’Erevan, dans une clairière qui n’est accessible qu’en descendant une pente raide et en traversant un pont en bois branlant, il y a quelque chose de remarquable : une porte métallique bleue décorée d’une étoile de David, une porte qui garde l’entrée de l’un des cimetières juifs les plus insolites du monde.

Dans ce cadre bucolique, troublé seulement par le gazouillis des oiseaux et par le bruit de l’eau tumultueuse qui court dans la rivière Yeghegis, se trouvent 64 pierres tombales entières et les vestiges d’autres pierres – des stèles qui ont été installées ici entre 1266 à 1346. Leurs inscriptions, écrites en hébreu et en araméen, sont étudiées par les chercheurs depuis des années.

Parmi elles, l’épitaphe d’un jeune garçon juif reflète le profond chagrin de ses parents : « Vos morts [vivront], les cadavres se lèveront, réveillez-vous et chantez de joie, ô habitants de la poussière ! Car [votre rosée] est une rosée radieuse ».

Le cimetière médiéval, rarement visité de nos jours et dans un état d’abandon évident, est néanmoins la preuve qu’une communauté juive a longtemps existé et même prospéré en Arménie, patrie de l’Arche de Noé biblique et première nation chrétienne au monde.

Cette communauté est aujourd’hui l’une des plus petites des 15 républiques qui, jusqu’en 1991, formaient l’Union soviétique – même si elle a connu un essor ces derniers mois avec les Juifs fuyant la Russie.

En outre, même si Israël abrite la plus ancienne communauté arménienne de la diaspora et que la Vieille Ville de Jérusalem s’enorgueillit d’un quartier arménien, les relations de l’Arménie avec les Juifs et Israël sont difficiles, tant pour des raisons historiques que parce que l’État d’Israël s’est posé comme un allié déterminant de l’ennemi juré de l’Arménie, l’Azerbaïdjan.

Rimma Varzhapetyan, 74 ans, préside la Communauté juive d’Arménie, dont le siège est à Erevan. Son organisation, qui existe depuis 25 ans, occupe un petit bureau au rez-de-chaussée d’un institut pour sourds et muets.

Une pierre tombale dans l’ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des dizaines de tombes datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)

Varzhapetyan dit être en désaccord avec un sondage qui a été réalisé en 2019 par le Pew Research Center, selon lequel 32 % des Arméniens interrogés avaient déclaré ne pas accepter les Juifs comme compatriotes – le pourcentage le plus élevé de tous les 18 pays européens inclus dans l’enquête.

« Il n’y a pas d’antisémitisme en Arménie », déclare Varzhapetyan, elle-même russophone. Elle est née dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk mais elle vit en Arménie depuis 52 ans.

« C’est vrai que notre économie n’est pas très développée, c’est pourquoi de nombreux Juifs – scientifiques, médecins, journalistes et autres – ont fait l’alyah. Il n’y a pas non plus vraiment d’activité religieuse de nos jours, mais nous essayons de célébrer toutes les fêtes juives », dit-elle, en utilisant le mot hébreu pour désigner le départ vers Israël.

Rimma Varzhapetyan, présidente de la communauté juive arménienne, dans son bureau d’Erevan. (Crédit : Larry Luxner)

Après la chute de l’Union soviétique, quelque 15 000 familles juives arméniennes ont émigré en Israël, dit-elle, et aujourd’hui, ce pays d’environ 3 millions d’habitants compte environ 280 familles juives. Il est néanmoins difficile d’en être sûr car les rares Juifs du pays se marient entre eux.

Les chiffres de Varzhapetyan sont beaucoup plus optimistes que ceux avancés par le rabbin Gershon Burshteyn, le chef spirituel du centre religieux juif arménien Mordechay Navi d’Erevan depuis 1996.

Burshteyn, un Juif orthodoxe né dans la région et qui ressemble étrangement à Tevye le laitier – il parle même avec un accent yiddish – précise que la plupart des Juifs, dans le pays, sont issus de familles arrivées après la Seconde Guerre mondiale. Ils vont venus d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, d’Ouzbékistan et, dans une moindre mesure, d’Azerbaïdjan, explique-t-il.

Le rabbin Gershon Burshteyn, chef spirituel du centre religieux juif Mordechay Navi d’Arménie. (Crédit : Larry Luxner)

« Avant les années 1920, il y avait deux communautés juives ici : une issue de Pologne et une d’Iran. À l’époque, elles représentaient 17 % de la population d’Erevan », indique Burshteyn, 60 ans. « Mais pendant le génocide arménien de 1915, il y a eu des rumeurs laissant entendre que l’armée russe allait céder Erevan aux Turcs, et les Juifs perses sont donc retournés en Iran. »

Selon lui, il n’y a aujourd’hui pas plus de 100 à 200 Juifs sur les 2,9 millions d’habitants de l’Arménie et presque tous vivraient à Erevan. A l’exception de quelques-uns qui se seraient installés à Vanadzor, la troisième ville d’Arménie.

Mais ces chiffres ne reflètent pas exactement la réalité car, d’une part, au moins 500 Arméniens pourraient prétendre à l’immigration en Israël en vertu de la Loi du retour de 1953, ce qui signifie qu’ils ont au moins un grand-parent juif.

Des membres de la minuscule communauté juive d’Arménie se réunissent dans un restaurant à Erevan sur cette photo non datée. (Crédit : Larry Luxner)

D’autre part, les mariages mixtes sont très répandus dans le pays et seuls une vingtaine d’Arméniens sont issus de mères et de pères Juifs, d’après Burshteyn.

Le nombre de personnes assistant aux offices du Shabbat ne dépasse pas les 25 – et les fidèles sont pour la plupart âgés de 45 ans ou plus. La viande casher est disponible grâce à un shokhet, ou abatteur rituel, qui vient une ou deux fois par mois de Tbilissi, la capitale de la Géorgie voisine. Quant aux offices de Rosh HaShana et de Yom Kippour, ils attirent une centaine de personnes.

Ida Zilman, 71 ans, est peintre et designer. Elle enseigne les arts et l’artisanat dans une école primaire locale. Son père, un Juif ukrainien d’Odessa, a été grièvement blessé lorsqu’il combattait pour l’Armée rouge soviétique. En 1944, il a été démobilisé et envoyé dans le Caucase où il a embrassé une carrière de géologue.

« Il a aidé à établir l’industrie métallurgique en Arménie et c’est là qu’il a rencontré ma mère », raconte Zilman, une grand-mère qui assiste aux offices de la synagogue lors des fêtes juives. Avec son défunt mari, elle s’est également rendue en Israël. Sa demi-sœur vit à Ashdod.

« J’adore Israël mais je me sens bien ici en Arménie », dit-elle. « Il y a des rumeurs disant que [les Arméniens sont] antisémites, mais ce n’est pas vrai. Quand je dis aux gens que je suis Juive, ils sourient ».

Une étoile de David marque l’entrée de l’ancien cimetière juif de Yeghegis, en Arménie, qui contient des pierres tombales datant des 13e et 14e siècles. (Crédit : Larry Luxner)

Il y a six ans, Israël avait sorti un timbre en hommage au célèbre chanteur Charles Aznavour, à ses parents et à sa sœur Aïda, qui avaient tous accueilli des Juifs chez eux pendant la Seconde Guerre mondiale. Des dizaines d’autres Arméniens à travers l’Europe qui ont aussi protégé ou sauvé des vies juives sont honorés au mémorial de la Shoah de Yad Vashem en Israël.

Mais cette chaleur n’est pas universelle, prévient Ilya Dorfman, entrepreneur en logiciels d’une cinquantaine d’années qui a vécu à Moscou, Toronto, San Francisco et à New York avant de décider de retourner dans son Arménie natale.

« Parfois, je parle avec des jeunes ici et pour eux, les Juifs sont toujours contre les Arméniens. Mais cela ne se traduit jamais par une haine antisémite », dit-il.

« Ce n’est certainement pas un sentiment antisémite que j’ai ressenti lorsque je vivais en Russie, ou même en Ukraine après l’indépendance, » ajoute-t-il.

Une grande partie du malaise qui existe entre l’Arménie et Israël découle du soutien militaire important apporté par Israël à l’Azerbaïdjan, riche en pétrole, avec lequel l’Arménie a mené de nombreuses guerres pour la région du Haut-Karabakh, une région revendiquée par les deux anciens États soviétiques. Les combats ont fait rage de 1988 à 1994, faisant 16 000 morts parmi les Azerbaïdjanais et 4 000 parmi les Arméniens.

Des pompiers travaillent parmi les ruines d’une maison touchée par un bombardement azéri lors de récents affrontements frontaliers avec l’Azerbaïdjan, dans l’implantation de Sotk, en Arménie, le 14 septembre 2022. (Crédit : Karen Minasyan/AFP)

Le conflit qui couvait depuis longtemps a entraîné une nouvelle guerre à la fin de l’année 2020. L’Azerbaïdjan – dirigé par le président Ilham Aliyev, fortement soutenu par la Turquie et Israël – a fini par reconquérir les 20 % du territoire qui avait été capturé par l’Arménie en 1994. (Parmi les forces azerbaïdjanaises, des soldats issus de la population juive du pays, soit quelque 8 000 personnes).

Le mois dernier, de nouveaux affrontements frontaliers entre les deux belligérants ont fait près de 300 morts de part et d’autre, l’Azerbaïdjan, majoritairement musulman, et l’Arménie, majoritairement chrétienne, s’accusant mutuellement de génocide et de violations des droits de l’homme.

« La vérité est qu’Israël a fourni des armes à ce gangster criminel qu’est Aliyev et à son élite, à qui on a bourré le crâne. [Aliyev] a distribué des médailles aux soldats qui ont décapité des soldats arméniens et yazidis », selon Dorfman.

« Vous ne croiriez pas le nombre de lettres que nous avons écrites, nous, la communauté juive d’ici, pour révéler ce qui s’est réellement passé. Mais en Israël, ce n’est pas un sujet très populaire. »

Le ministre de la Défense Benny Gantz en visite d’État en Azerbaïdjan, le 3 octobre 2022. (Crédit : Nicole Laskavi/MOD)

Artiom Chernamorian, fondateur d’une organisation à but non lucratif appelée Nairi Union of Armenians et dont le siège est à Petah Tikva, en Israël, se dit rebuté par la politique israélienne officielle à l’égard de son pays natal – ainsi que par l’alliance d’Israël avec l’Azerbaïdjan.

« Israël a de l’argent pour les ONG du monde entier, mais pas un shekel pour soutenir la communauté juive d’Arménie. C’est une honte », estime Chernamorian, qui a fait son alyah il y a 20 ans.

« Comment l’État d’Israël – une nation qui a subi un génocide – peut-il aider un dictateur islamique à tuer des Arméniens dans le Haut-Karabakh ? Nous savons tous que c’est un assassin et que l’Azerbaïdjan n’est pas du tout une démocratie. »

L’Azerbaïdjan « dément pourtant catégoriquement » avoir commis des violations des droits de l’homme à l’encontre de soldats ou de civils arméniens.

Le 12 octobre, un haut-responsable du ministère de la Défense a déclaré à un site Internet basé à Bakou que les bombardements ciblés de l’Arménie sur la population locale de Ganja, une ville frontalière, « démontrent son mépris du droit humanitaire international et de la Convention de Genève », et que « ceux qui ont commis ces crimes de guerre devront être traduits en justice ».

Les Arméniens sont également très mécontents du fait qu’Israël refuse de reconnaître officiellement le massacre de 1,5 million d’Arméniens par les Ottomans en 1915 comme un génocide, de peur d’offenser la Turquie – avec laquelle il a, par ailleurs, rétabli des relations diplomatiques cette année après une longue interruption des relations entre les deux pays.

Le Tsitsernakaberd, ou complexe commémoratif du génocide arménien, est le mémorial officiel du pays aux victimes du génocide arménien de 1915-1916. (Crédit : Larry Luxner)

À l’entrée du complexe commémoratif du génocide arménien d’Erevan, les visiteurs sont accueillis par une citation d’Adolf Hitler, qui, une semaine avant son invasion de la Pologne en 1939, avait déclaré : « Qui, après tout, parle aujourd’hui de l’extermination des Arméniens ? »

Par pure coïncidence, l’Azerbaïdjan possède un mémorial du génocide similaire sur le site d’un charnier recueillant les dépouilles de près de 17 000 civils azerbaïdjanais qui avaient été tués en 1918 par les bolcheviks arméniens – un charnier situé à Quba, à quelques kilomètres du village entièrement juif de Krasnaya Sloboda.

Le rabbin Yona Yaakobi se tient devant la grande synagogue, encore active, dans la ville juive azerbaïdjanaise de Krasnaya Sloboda. (Crédit : Autorisation)

Achot Chakhmouradian fait des efforts considérables en faveur de l’amélioration des relations israélo-arméniennes.

Depuis 2013, Chakhmouradian est le consul honoraire d’Israël à Erevan.

Son bureau, au deuxième étage de sa concession automobile familiale, est décoré de certificats en hébreu et en arménien qu’il a fait encadrer. Il y a aussi installé le terrarium de son python de compagnie.

« Nos deux pays ont tellement de choses en commun », dit Chakhmouradian, qui n’est pas Juif.

« Tous les deux sont enclavés et entourés de pays musulmans. Et nous sommes tous les deux des peuples anciens, qui ont connu des tragédies modernes – le génocide arménien de 1915 et la Shoah. Par conséquent, nous avons de grandes communautés à l’étranger, mais la diaspora arménienne est encore plus importante que la diaspora juive. »

Chakhmouradian explique que, suite à un changement de gouvernement en Arménie, son pays a finalement décidé en 2018 d’ouvrir une ambassade à Tel-Aviv, et les relations ont prospéré avec des visites de haut niveau et un groupe d’amitié interparlementaire actif.

Mais deux ans plus tard – lorsque la guerre a éclaté entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan – l’ambassadeur a été rappelé pour protester contre les ventes d’armes faites par Israël au gouvernement de Bakou.

« À mon avis, ce n’était pas la bonne décision », note-t-il. « Israël n’est pas le seul pays à vendre des armes. La Russie, par exemple, est un bien plus grand allié de l’Arménie, et elle vendait également des armes aux deux parties. »

Selon Chakhmouradian, près de 180 000 Israéliens ont visité la Géorgie en 2019 avant que la pandémie ne frappe ; la même année, à peine 5 000 touristes israéliens sont venus en Arménie.

Bien qu’il y ait plus d’Israéliens entretenant des liens avec la Géorgie qu’avec l’Arménie, Chakhmouradian dit être optimiste sur une possible augmentation considérable du nombre de touristes venant découvrir l’Arménie avec les vols directs qui relieront Tel Aviv à Erevan – une durée de vol de moins de deux heures et demie.

Un drapeau géant est accroché dans le quartier arménien avant les commémorations pour le 100e anniversaire du génocide arménien dans la Vieille Ville de Jérusalem. (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

Les choses pourraient bien être en train de s’améliorer

En avril, le président israélien Isaac Herzog a rencontré Arman Akopian, le nouvel ambassadeur d’Arménie en Israël, qui lui a présenté ses lettres de créance et qui a signé le livre d’or officiel dans un hébreu inhabituellement fluide.

Les deux hommes ont ensuite discuté de l’histoire vieille de 1 700 ans de la communauté arménienne en Israël et des affinités entre les deux peuples.

En outre, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la récente mobilisation des réserves par Vladimir Poutine, envoyées pour combattre sur le front, ont conduit des dizaines de milliers de citoyens russes à émigrer en Arménie, l’un des seuls endroits où ils peuvent encore voyager facilement.

Parmi eux, au moins 450 Juifs ont élu domicile à Erevan, selon Burshteyn, ce qui a considérablement augmenté la taille de la communauté juive locale, même si ce n’est que de manière temporaire.

Et le 6 octobre, l’Azerbaïdjanais Aliyev a rencontré de manière informelle le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président turc Recep Tayyip Erdoğan – marquant les premiers entretiens de haut niveau entre les dirigeants turcs et arméniens depuis des dizaines d’années.

Ce qui a suivi aussi le récent rapprochement d’Erdoğan avec Israël et la reprise des liens diplomatiques entre Israël et la Turquie.

« Il y a une énorme présence arménienne dans la Vieille Ville de Jérusalem, et de nombreux Arméniens veulent visiter Israël en pèlerinage. Mais personne ne veut perdre une journée entière à voyager », s’exclame Chakhmouradian.

« S’il y avait des vols directs, je suis sûr que certains de ces touristes pourraient aussi devenir des hommes d’affaires ou des investisseurs potentiels. Le potentiel est énorme, » ajoute-t-il.

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