Israël en guerre - Jour 476

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Interview

L’actrice Ayelet Zurer, puissante dans le thriller psychologique ‘Losing Alice’

La série en huit épisodes présente l’actrice de Shtisel en réalisatrice plongée dans un nouveau projet avec une femme fatale pour scénariste

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

L’actrice reconnue Ayelet Zurer emmène les téléspectateurs dans une course folle de pouvoir, de sexe et de féminité dans « Losing Alice », la série thriller psychologique produite par Dori Media Productions et HOT.

La série de huit épisodes est actuellement diffusée sur HOT, et sera diffusée dans le reste du monde sur Apple TV Plus, plus tard dans l’année.

Créée et réalisée par Sigal Avin, cette série israélienne très féminine suit Alice (Zurer), une réalisatrice de 48 ans qui n’a pas de succès professionnel depuis des années, se concentrant sur l’éducation des trois filles qu’elle a avec son mari David (Gal Toren), un acteur à succès. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Sophie (Lihi Kornowski), une jeune scénariste, par hasard dans un train et qu’elles décident de se lancer ensemble dans un projet. Le projet conduit Alice sur une route trépidante, aux motifs douteux et sexuellement chargé.

La série en huit morceaux a beaucoup à dire sur la maternité en corrélation avec le travail, a déclaré Zurer, s’exprimant depuis son domicile à Los Angeles au début de la semaine dernière.

« Quel genre de travail faites-vous quand vous êtes mère ? » dit Zurer.

Alice se débat à ce stade de sa vie, mais elle n’est pas nécessairement mécontente dans sa vie en général. La série « la prend à un moment où elle ne se sent pas épanouie », ajoute Zurer.

C’est juste. Alice vit dans une belle maison de la banlieue nord de Binyamina, soutenue par une belle-mère mielleuse qui aide régulièrement avec les enfants, et son beau mari. C’est une maison qui permet le voyeurisme, avec un pan entier de la maison fait de vitres, permettant aux téléspectateurs et aux autres personnages de regarder la vie d’Alice, d’observer chacun de ses mouvements.

Alice a réalisé des publicités, et se dit qu’elle est heureuse de planifier l’anniversaire de sa fille et le dîner du vendredi soir, mais en réalité elle s’ennuie et a un sérieux problème de page blanche pour son prochain scénario.

La rencontre fortuite avec Sophie, une jeune femme extrêmement sexy et expressive, finit par changer la vie d’Alice, personnellement et professionnellement.

L’arrivée de Sophie semble une coïncidence, bien que son caractère de femme fatale fasse se demander à Alice si ses choix sont bons ou mauvais.

Ayelet Zurer (à gauche) avec Lihi Kornowski qui joue Sophie dans le thriller noir «Losing Alice» (Autorisation HOT).

Le hasard a également joué un rôle dans la planification de la série, en particulier pour Zurer et Avin. Le réalisateur a auditionné de nombreuses actrices en Israël, mais voulait que Zurer fasse aussi un essai. « Je pense qu’elle m’avait en tête », a déclaré Zurer.

À l’époque, Zurer était à Los Angeles et Avin voulait qu’elle auditionne par Skype.

« Je ne voulais pas, je ne pouvais pas comprendre comment je pouvais faire un essai par Skype », a déclaré Zurer, qui a désormais régulièrement participé à des entretiens et des conversations sur Zoom durant la pandémie de COVID-19. « Je sentais que le personnage était tellement profond que cela devait être fait en personne, alors je lui ai dit : ‘Non, merci.’ »

Avin a continué. Puis la mère de Zurer est venue lui rendre visite aux États-Unis lors d’un voyage très attendu, s’est cassé le coude et Zurer a dû la ramener en Israël. En Israël, Avin a envoyé un texto à Zurer lui demandant si elle était par hasard en Israël, puisque c’était les fêtes de Pessah. Zurer répondit qu’elle y était, et l’essai a finalement eu lieu, en personne.

« Cela a continué tout au long de la production », a déclaré Zurer. « On a continué à avoir de la chance. On a appelé ça les dieux de la production. »

La manière dont les productions israéliennes sont réalisées est en partie à l’origine du plaisir qu’elle a pris lors du tournage, explique Zurer. Avin est à la fois scénariste et réalisatrice, ce qui a permis aux acteurs d’échanger avec elle et de s’exprimer sur les scènes, les épisodes et les thématiques abordées tout au long du processus de réalisation.

« On a vraiment la vision d’ensemble », note-t-elle. « On a une image globale de la construction, pas seulement de la structure ».

Ayelet Zurer (deuxième à gauche) dans « BTipul », qui a fait l’objet d’un remake aux Etats-Unis sous le nom de « In Treatment » (Autorisation : BTipul)

Autre avantage pour Zurer : Travailler en hébreu et en Israël, ce qu’elle continue à faire après quinze années passées aux Etats-Unis.

« C’est plus de travail pour moi de tourner en anglais », note Zurer, qui a un vocabulaire anglo-américain riche, sans une trace d’accent. « Il faut que je me sente vraiment à l’aise avec le texte, il faut vraiment que je le travaille. Et tourner en hébreu, pour moi, c’est comme prendre place à côté d’un ami d’enfance tandis que travailler en anglais, c’est plutôt rencontrer un nouvel ami ».

Zurer s’est installée aux Etats-Unis à l’âge de 35 ans, avec son mari et leur enfant, à un moment où la majorité de sa carrière avait été établie au sein de l’Etat juif et où il y avait des opportunités qui pouvaient se présenter pour elle à Hollywood.

« J’ai fait des choses vraiment énormes que je chéris encore, comme ‘BeTipoul’, » dit-elle, se référant à la série devenue culte consacrée à un psychologue et à ses patients qui a fait l’objet d’un remake américain à succès appelé « In Treatment ».

« J’ai le sentiment que, d’une certaine manière, je suis presque meilleure en Israël parce que la langue est tellement facile pour moi que je peux creuser toujours plus profondément les choses. Et, en me montrant honnête, je ne sais pas si j’ai tenu des rôles en anglais aussi approfondis que celui d’Alice ».

Le premier film anglophone de Zurer avait été « Munich », nominé aux Oscars, après que Steven Spielberg, la remarquant lors du casting, l’a choisie pour incarner l’épouse d’Eric Bana. Elle a également partagé l’affiche avec Dennis Quaid et William Hurt dans « Angles d’attaque » en 2008, avec Jeff Goldblum et Willem Dafoe dans « Adam Resurrected » la même année, et elle s’est illustrée dans « Anges et Démons », en 2009, un long-métrage réalisé par Ron Howard avec Tom Hanks.

Just found this photo of the first day on #Angeles & Demons. With the incomparable #Tom Hanks, fabulous #Ron Howard and actor #David Pasquesi, #pierfrancesco. Guess who makes us laugh?

Posted by Ayelet Zurer on Tuesday, January 15, 2019

Il y a eu aussi « Freeway et nous », en 2012, avec Diane Keaton et Kevin Kline et « Man Of Steel », en 2013, avec Russell Crow. Et, bien sûr, elle a prêté ses traits à Elisheva dans « Shtisel, » via Neflix, une interprétation très applaudie par les millions de fans de cette série consacrée à une famille ultra-orthodoxe.

Mais tourner des long-métrages reste l’activité privilégiée parmi toutes les autres pour Zurer, leur réalisation s’apparentant, à ses yeux, à « un poème dans le mouvement », dit-elle.

« Losing Alice » ressemble à un film en raison de son format de mini-série, explique Zurer, avec un début, un milieu et une fin qui font écho à la structure d’un long-métrage.

Personnage principal, Zurer apparaît à l’écran la majorité du temps et elle entretient une relation profonde avec la caméra. Ce qui se transforme en une expérience hautement personnelle pour le spectateur, qui a le sentiment de pénétrer l’âme d’Alice à tout instant.

Ayelet Zurer dans le rôle d’Elisheva et Michael Aloni dans le rôle d’Akiva dans la série « Shtisel » (Autorisation : YES Studios)

« Il y a un processus mental lors duquel j’efface réellement tout autour de moi », explique Zurer. « Je ne parle pas beaucoup et je ne souris pas beaucoup sur un plateau, je tente de concentrer vraiment mon énergie sur les personnes avec lesquelles j’interagis dans ma scène, et je me focalise aussi sur la caméra. Je tente de ne pas mentir, dans tous les sens du terme, et de ne pas prendre de décision mais bien d’être présente en vivant dans l’instant ».

Ce sont des compétences qu’elle utilise dans son jeu depuis des années mais qui se sont révélées particulièrement essentielles dans « Losing Alice », où toute l’histoire, dans ce qu’elle a de bon et de mauvais, doit être montrée.

« Il y a du pouvoir dans les mauvaises choses, dans les petits mensonges qu’on se raconte à soi, l’envie, les manipulations, et toutes ces choses que normalement, on ne veut pas montrer dans la vie et qui soudainement, peuvent vous retomber dessus », note-t-elle.

Alors que la série a été récemment achetée par Apple – elle sera doublée et sous-titrée en anglais – Zurer est heureuse et excitée à l’idée de se dire que « Losing Alice » pourra être présenté à un public plus large. Pour le moment, toutefois, elle reste à son domicile de Los Angeles, où le monde du cinéma tourne au ralenti pour cause de coronavirus, et elle travaille sur ses propres projets créatifs et d’écriture.

« Il se passe très peu de choses ici », explique Zurer, « mais je fais d’autres choses et ne pas me trouver en permanence devant la caméra n’est pas un problème pour moi ».

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