Israël en guerre - Jour 375

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Ofek Preis et Cassie Blotner de SUNY New Paltz ont déclaré avoir été confrontées à de l’antisémitisme sur le campus. (Avec l’aimable autorisation de Ofek Preis)
Ofek Preis et Cassie Blotner de SUNY New Paltz ont déclaré avoir été confrontées à de l’antisémitisme sur le campus. (Avec l’aimable autorisation de Ofek Preis)

L’antisémitisme persiste sur les campus américains et ses séquelles s’aggravent

Victime de viol, exclue de son groupe de soutien, ou élève craignant de porter son étoile de David, les jeunes Juifs ne se sentent plus en sécurité dans leur fac

NEW YORK — Ofek Preis ne se rend plus seule en classe. Elle a peur d’être harcelée parce qu’elle est juive.

« Je n’en peux plus. Je voudrais pouvoir me rendre en cours normalement. Mais il y a tellement d’antisémitisme. C’est vraiment effrayant », regrette Preis, 21 ans, étudiante à l’Université d’État de New York (SUNY) New Paltz.

« C’est violent et pernicieux. On a le sentiment que tout nous échappe de notre quotidien : on ne se sent plus en sécurité nulle part », explique-t-elle au Times of Israel.

Preis n’est pas la seule à éprouver ce sentiment.

Beaucoup d’étudiants juifs aux États-Unis se plaignent d’être exclus des organisations du campus, pris pour cible sur les réseaux sociaux ou harcelés en cours par des étudiants, quand ce ne sont pas des professeurs.

Certains ont vu les dortoirs et trottoirs vandalisés, revêtus de croix gammées, les bâtiments recouverts de tracts assimilant les voyages du programme Birthright (Taglit) en Israël à un génocide et appelant les sionistes à « aller se faire f***».

Souvent, la couverture médiatique de ces incidents fait l’impasse sur leur charge émotionnelle pour les étudiants juifs qui en sont victimes.

Selon une enquête menée en octobre 2021 pour l’Anti-defamation League (ADL) et Hillel International, un étudiant sur trois serait personnellement confronté à une ou des expressions de haine antisémite dans le courant d’une année universitaire.

L’enquête révélait que 32 % des étudiants juifs avaient subi des attaques antisémites directes, et 79 % d’entre eux, à plusieurs reprises.

Selon le rapport annuel de l’ADL sur les campus, plus de 350 incidents anti-israéliens se sont produits sur les campus américains au cours de l’année universitaire 2021-2022.

Le harcèlement passe le plus souvent par l’exclusion d’étudiants sionistes, le soutien aux violences anti-israéliennes ou la diffusion de préjugés antisémites, explique ce rapport.

« Les crimes haineux, et notamment ceux qui découlent de l’antisémitisme, peuvent avoir des conséquences physiques, psychologiques et sociétales dangereuses. Des études montrent que les discriminations affectent le système immunitaire des victimes et de ceux qui en sont témoins, et que les effets des crimes haineux modifient les comportements au niveau sociétal pendant des années », précise un communiqué de l’Association Américaine de Psychologie de juin 2021.

Pour Preis, les problèmes ont commencé suite à son transfert de SUNY Geneseo à SUNY New Paltz à l’automne 2021.

Israélienne étudiant à l’étranger, Preis aurait été expulsée de New Paltz Accountability, groupe de soutien aux victimes d’agressions sexuelles, avec sa camarade de classe Cassie Blotner, pour avoir publié sur leurs réseaux sociaux des informations sur leur judéité.

Accusées de suprémacisme blanc, les deux jeunes filles ont été prises pour cible sur la plate-forme YikYak au printemps 2022, avec un message anonyme encourageant les étudiants à cracher sur « les sionistes ».

Clouée au pilori sur les réseaux sociaux comme sur le campus, la situation de Preis est, de son propre aveu, devenue insupportable.

Nerveuse, angoissée et incapable de se concentrer, elle a dû suivre la plupart des cours en ligne pendant des semaines. Elle a pris un appartement hors du campus. Cette décision l’a aidée sur le plan émotionnel mais pas sur le plan académique.

Inscrite en double cursus sciences politiques et sociologie, Preis confie avoir eu des difficultés et pris du retard dans ses études. Plutôt que de repasser ses examens pour obtenir les crédits manquants, elle a opté pour un cursus de sociologie avec une option en sciences politiques.

« C’est difficile pour moi de trouver l’énergie, chaque jour. En tant que victime d’agression sexuelle, j’avais déjà du mal, mais cela [l’antisémitisme] a ajouté une couche supplémentaire au sentiment d’insécurité », regrette Preis.

Illustration : Activistes anti-israéliens et pro-palestiniens à New York, 15 mai 2021. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Le Bureau des droits civils du ministère américain de l’Éducation mène l’enquête sur SUNY New Paltz, accusé d’avoir failli à l’obligation de protéger les étudiants juifs et prendre des mesures contre l’antisémitisme sur le campus.

L’enquête déterminera si l’université a violé le titre VI de la loi de 1964 sur les droits civils, interdisant toute discrimination fondée sur la race ou la religion.

« Nous dénonçons sans l’ombre d’une hésitation toute attaque contre les étudiants juifs de SUNY et ne tolérerons en aucune manière les actes de harcèlement ou d’intimidation antisémites sur le campus », affirme un communiqué de SUNY New Paltz, qui ajoute que l’université « reste plus que jamais mobilisée pour aider les étudiants et employés juifs face à la montée de l’antisémitisme ».

Le ministère de l’Éducation enquête également sur les plaintes déposées contre l’Université du Vermont (UVM), l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign et l’Université de Californie du Sud (USC).

Le Louis D. Brandeis Center for Human Rights Under Law, un groupe de défense juridique, a porté plainte avec Jewish on Campus [Juifs sur le campus], organisation à but non lucratif dirigée par des étudiants.

« Quand quelqu’un fait face à de l’antisémitisme et s’aperçoit que son université ne fait rien, il se sent impuissant, incapable d’en sortir », confie Julia Jassey, en quatrième année à l’Université de Chicago et cofondatrice de Jewish on Campus.

Jassey affirme, elle aussi, avoir été victime d’antisémitisme sur le campus.

En février dernier, la section de l’Université de Chicago de Students for Justice in Palestine (SJP) [Les étudiants pour la justice en Palestine] a conseillé aux étudiants, depuis ses réseaux sociaux, de ne pas suivre de « cours sionistes de m*** » et de « soutenir le mouvement pour la libération de la Palestine en boycottant les cours sur Israël ou ceux enseignés par des Israéliens ».

Se cacher à la vue de tous

« Il faut que la population se rende compte que l’expérience de l’antisémitisme est très difficile et douloureuse pour ces étudiants. On ne devrait pas être confronté à cela dans le cadre universitaire », explique Alyza Levin, présidente du Brandeis Center.

Lorsque Micah Gritz, étudiant de l’Université Tufts, se rend en classe, il s’assure de glisser son étoile de David sous sa chemise pour éviter le harcèlement antisémite. (Avec l’aimable autorisation de Micah Gritz/ Crédit photo: Shahar Azran/ CJM)

« La mauvaise nouvelle, c’est que tout ce que vous entendez sur la montée de l’antisémitisme est vrai. La bonne nouvelle, c’est que vous en entendez parler. Le nier ou le minimiser ne fait qu’aggraver l’anxiété ressentie par les étudiants. Cela leur fait penser que ce n’est peut-être pas réel, ou alors qu’ils devraient cacher qui ils sont, ce qui n’est pas acceptable », ajoute-t-elle.

Pourtant, dissimuler son identité est l’option privilégiée par de nombreux étudiants, parmi lesquels Micah Gritz, étudiant à l’Université Tufts.

Âgé de 20 ans et diplômé en sécurité internationale et études juives, il glisse son pendentif orné de l’étoile de David sous sa chemise lorsqu’il arrive en cours.

Avant l’université, cela n’avait jamais été un sujet de préoccupation.

Cela a changé la veille de sa rentrée en première année. Comme tant d’autres étudiants en première année, Gritz a voulu faire connaissance avec ses futurs camarades de classe via la plate-forme de réseaux sociaux GroupMe.

« Nous parlions de la rentrée lorsque, tout a coup, quelqu’un a dit être juif. » La question a fusé : « Israël ou la Palestine ? » », se rappelle Gritz.

Une fois sur le campus, il entend ce genre de propos : « Tu es juif, tu dois être riche » ou « Tu sais que vous tuez des enfants palestiniens ? »

« Parfois, je réagissais, je contrais les arguments, mais c’est épuisant de devoir se battre constamment pour son identité. Parfois, la priorité, c’est la santé mentale »

Le professeur de l’un des cours de sciences politiques insinue même que le lobby juif contrôle le gouvernement, confie-t-il.

« Parfois, je réagissais, je contrais les arguments, mais c’est épuisant de devoir se battre constamment pour son identité. Parfois, la priorité, c’est la santé mentale », ajoute-t-il.

S’impliquer avec Jewish on Campus, en qualité de directeur de l’exploitation, a aidé Gritz à faire face. Se tenir à distance des réseaux sociaux également, explique-t-il, ajoutant qu’il utilise rarement Instagram et garde son compte Twitter privé, pour suivre les informations.

Inquiet et en colère

Le fait que quelque 2 000 étudiants – 20 %, des 11 626 étudiants – de premier cycle de l’UVM soient juifs amène une étudiante à s’exprimer, mais sous couvert d’anonymat, de peur de représailles.

« C’était très important pour moi de fréquenter un établissement avec une forte présence juive : c’est d’ailleurs ce que j’ai écrit à l’appui de ma demande d’admission », explique-t-elle.

A son arrivée sur le charmant campus situé à un bon kilomètre du lac Champlain, elle apprécie la variété des organisations étudiantes : changement climatique, littérature, art, justice sociale…

Elle déchante rapidement.

En mai 2021, UVM Empowering Survivors, groupe de soutien aux victimes d’agressions sexuelles, publie des propos antisémites sur Instagram. Ensuite, c’est au tour d’un assistant de s’en prendre à des étudiants partisans d’Israël sur Twitter.

Par exemple, le 5 avril 2021, il écrit : « Est-il contraire à l’éthique, pour moi qui suis assistant, de ne pas récompenser les sionistes comme ils le doivent ??? Je trouve que c’est bien et drôle, -5 points pour une participation au programme Birthright en 2018, -10 points pour une photo avec un char sur le plateau du Golan, -2 points juste parce que je déteste ce que vous dégagez à titre général. »

Publication sur Instagram d’un groupe de soutien aux victimes d’agressions sexuelles de l’Université du Vermont annonçant l’exclusion des sionistes. (Courtoisie)

Non seulement l’université et son président, Suresh Garimella, refusent de commenter leur réaction aux accusations d’antisemitisme, mais ce dernier a déclaré que la couverture médiatique de l’enquête du ministère de l’Éducation « avait donné une image fausse de notre communauté ».

« L’UVM abrite une communauté juive forte et dynamique. Depuis de nombreuses années, elle attire un grand nombre d’étudiants, professeurs et membres du personnel juifs qui choisissent de venir y étudier, enseigner, faire de la recherche, pratiquer la médecine », indique le communiqué.

Cette déclaration n’a été d’aucun réconfort pour l’étudiante de l’UVM.

Le président de l’université du Vermont, Suresh Garimella, s’adressant à des journalistes, à Burlington, dans le Vermont, le 1er juillet 2019. (Crédit : AP/Lisa Rathke)

« Ce n’est pas parce qu’une école a une grande communauté juive que cela signifie qu’il n’y a pas d’antisémitisme ailleurs. Il est plus difficile d’être juif à l’extérieur », explique-t-elle.

« Je me sens mal à l’aise à l’idée d’évoquer ma judéité en cours. J’ai peur d’en parler pendant les discussions, même si tout le monde est normalement libre de parler sans crainte de son identité. »

Liora Rez, directrice exécutive de StopAntisemitism, explique que le courriel de Garimella est un parfait exemple de l’inertie d’une administration.

« Ils ne font rien pour protéger la santé mentale des étudiants juifs », regrette Rez. « Nombre de ces étudiants ressentent une grande insécurité. Certains se sentent même obligés de cacher leur identité juive ou de taire leur soutien à Israël. Cela génère beaucoup de stress et les journées sont compliquées pour de nombreux étudiants.»

Selon le dernier rapport du groupe de surveillance, 55 % des personnes sondées ont répondu « oui » à la question de savoir s’ils avaient subi une forme d’antisémitisme sur leur campus. 28 % seulement estiment que l’administration de leur école a pris des mesures pour lutter contre l’antisémitisme et protéger efficacement les élèves juifs.

Des conséquences à long-terme

Rose Ritch a obtenu son diplôme de l’USC il y a deux ans.

Son expérience est encore bien vivace.

C’était en août 2020 et Ritch était ravie. Elle venait d’être élue vice-présidente du gouvernement étudiant de premier cycle.

Sa joie fut de courte durée.

Des étudiants lancent en effet une campagne pour la destituer. Des publications sur Instagram la traitent de raciste pour avoir affiché son soutien à Israël. Sur Twitter, les mêmes étudiants évoquent « les sionistes de l’USC et de l’USG qui se font intimider sans relâche ».

« Ça s’est transformé en une véritable tornade. J’avais constamment la nausée, j’étais dévorée d’inquiétude. Je n’ai rien pu avaler pendant huit jours. Je n’arrivais même plus à dormir. C’était vraiment un moment difficile », se rappelle Ritch, aujourd’hui âgée de 24 ans.

Rose Ritch. (Courtoisie)

L’isolement a aggravé le stress. C’était au plus fort de la pandémie de COVID-19 et elle vivait seule. Les textos, appels téléphoniques et vidéo de soutien l’ont aidée, « mais j’aurais eu besoin que quelqu’un me prenne dans ses bras », explique-t-elle.

Pris isolément, certains membres de l’administration ont été d’un certain réconfort, mais il n’y a pas eu de condamnation publique du harcèlement, regrette Ritch.

Elle a alors pesé le pour et le contre pour prendre la meilleure décision.

« Les gens disaient que si je restais, c’était moi qui gagnais, et si je partais, c’était eux. Comme si c’était un choix purement binaire », explique Ritch.

« J’ai réalisé que je ne serais jamais une étudiante qui réussit si je restais. Gagner pour moi, c’était faire taire tout ce bruit. Je devais avant tout prendre soin de ma santé physique et mentale. »

Le harcèlement s’est poursuivi.

Elle suivait un cours de psychologie – organisé sur Zoom en raison des mesures liées à la pandémie – lorsque des messages privés sont arrivés, l’accusant de racisme, confie-t-elle.

Ritch se félicite de l’enquête menée sur l’USC en vertu du Titre VI ainsi que de l’annonce faite par l’université de la mise en place de partenariats avec des organisations comme l’ADL et l’American Jewish Committee (AJC).

Mais elle reste très affectée par les événements.

« Cela a été une expérience traumatisante, qui m’a beaucoup affectée mentalement, et bien plus longtemps que je ne l’aurais voulu. Je suis maintenant très consciente que certains n’aiment pas ce que je suis », confie-t-elle.

Changer de décor

Certains étudiants juifs comme Gritz ont choisi de tenir bon.

D’autres, comme Avi Zatz, ont décidé d’en finir. L’étudiant en agroécologie a été transféré de l’UVM à l’Université de Floride cette année, avant le debut de l’enquête sur le titre VI de l’UVM.

« J’adore mon nouveau campus. L’administration est très bien. On n’a pas peur d’être qui on est. S’il y a des problèmes, l’université prend rapidement des mesures pour y mettre fin, alors qu’à l’UVM, ils ont démissionné face au problème », explique Zatz à propos de son nouvel établissement, qui compte 18 % d’étudiants juifs sur les 34 881 étudiants de premier cycle.

Avi Zatz dit avoir été transféré de l’Université du Vermont à l’Université de Floride à cause de l’antisémitisme. (Avec l’aimable autorisation de Avi Zitz)

Zatz ajoute qu’il sentait que quelque chose n’allait pas à l’UVM, lorsqu’il a vu des étudiants défiler dans la rue principale de Burlington en soutien au mouvement de boycott d’Israël du BDS pendant les grandes fêtes de 2021.

« C’était très désagréable. Il y a aussi ces clubs très populaires sur le campus qui ne m’ont pas accepté à cause de ma judéité », regrette-t-il.

Par exemple, le club de lecture de l’UVM, un club étudiant officiellement reconnu par l’université, a un groupe « University of Vermont Revolutionary Socialist Union ». En mai 2021, ce groupe a annoncé publiquement qu’il interdirait les sionistes.

Ne se sentant plus autorisé à porter quoi que ce soit qui pourrait l’identifier comme juif, Zatz a demandé un entretien avec des responsables de l’administration.

« Pour faire court, ils n’en ont rien eu à faire. Ils m’ont clairement signifié qu’ils n’allaient pas dénoncer ces actes antisémites », explique Zatz. « Je me sentais isolé, pas en sécurité. Je pensais que je n’étais pas soutenu et que personne n’était tenu pour responsable. Je ne savais pas à quoi m’attendre à l’université, mais certainement pas à être rejeté parce que je suis juif. »

Le ministère de l’Éducation poursuit l’enquête mais les incidents antisémites ne reculent pas, bien au contraire.

Preis de SUNY New Paltz dit espérer que les gens prennent conscience de la charge émotionnelle que constitue l’antisémitisme pour les étudiants qui en sont victimes. « Cela va me poursuivre, où que j’aille, ce sentiment que ma sécurité, en tant qu’étudiante juive, n’est ni protégée ni prise en compte », conclut Preis. « Tout cela m’a amenée à me questionner sur les raisons pour lesquelles j’ai voulu venir étudier en Amérique, sur mes projets de rester ici après mon diplôme. Je ne suis plus certaine d’avoir un avenir ici. »

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