Israël en guerre - Jour 425

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  • Eylon Levy surpris lors d'un entretien avec Sky news, en novembre 2023. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
    Eylon Levy surpris lors d'un entretien avec Sky news, en novembre 2023. (Crédit : Capture d'écran X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
  • Eylon Levi, porte-parole du gouvernement israélien avec Rachel Brooks, chargée de TikTok, au mois de novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)
    Eylon Levi, porte-parole du gouvernement israélien avec Rachel Brooks, chargée de TikTok, au mois de novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)
  • Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, en novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)
    Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, en novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)

Le nouveau porte-parole israélien à l’international fait sourciller certains

Entre ses mic drops légendaires et sa répartie enflammée face à des journalistes sceptiques, Eylon Levy apprend à maîtriser TikTok et à se mesurer aux pro-Hamas sur les réseaux sociaux

Il était près de 23h, heure d’Israël, dans le courant du mois dernier, et le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, était en ligne avec le journaliste Lewis Goodall. L’animateur de radio britannique a plaidé à de multiples reprises en faveur d’un cessez-le-feu dans la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, comme s’il s’agissait d’une solution magique à tous les problèmes de la région, en particulier pour la population de Gaza.

Alors que Goodall insistait une fois de plus sur le fait que la population de Gaza souhaitait simplement un cessez-le-feu, Levy a souligné que 137 otages environ étaient encore retenus en captivité, aux mains du Hamas, au moment même de l’entretien. Il a également rappelé les horreurs perpétrées le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont pris d’assaut la frontière israélienne, tuant 1 200 personnes – pour la plupart des civils – dans des actes d’une brutalité stupéfiante, et ont enlevé plus de 240 autres personnes pour les emmener de force dans la bande de Gaza.

Quand Levy a été interrogé au sujet de l’un de ses tweets qui qualifiait les participants au mouvement de protestation anti-Israël, à Londres, « d’apologistes du viol », Levy, 32 ans, a décidé de passer à la vitesse supérieure.

« Je lui ai dit que si quelqu’un, qui que ce soit, se sentait offensé par la formule ‘apologiste du viol’, alors je lançais le défi suivant : je demandais à tous ceux qui se rendraient à une marche pro-palestinienne d’y aller avec le panneau ‘Je condamne le Hamas pour avoir violé des femmes et des filles israéliennes’, de me taguer sur Twitter avec une photo et j’ai dit que pour chacun d’entre eux, je donnerais dix livres sterling à l’UNRWA ou à toute autre organisation caritative de leur choix. J’ai dit que je leur présenterais des excuses. Je lui ai dit que maintenant, la balle était dans leur camp », raconte Levy au cours d’un entretien avec le site en hébreu du Times of Israel, Zman Yisrael, qui est resté dans l’ombre du porte-parole pendant une journée.

Si des centaines de personnes avaient dû se présenter avec de tels panneaux, nul doute que Levy aurait connu de graves problèmes, la probabilité de l’approbation d’une telle dépense de la part du conseiller juridique du Bureau du Premier ministre étant proche de zéro.

« J’ai pris un risque calculé parce qu’il était évident, pour moi, que personne ne relèverait jamais ce défi. Dites quelque chose contre le Hamas pendant ce type d’événement et ça en est fini pour vous », dit Levy. « De manière inattendue, un type – un jeune membre de la communauté Habad, à New York – a relevé le défi et il s’est tenu avec le panneau à une cinquantaine de mètres de la manifestation. J’ai rapidement fait un don à l’ONG juive de son choix. Ce sont les 18 dollars les mieux dépensés de ma vie ».

Des manifestants brandissant des panneaux et des drapeaux lors d’un rassemblement en soutien aux Palestiniens, aux abords du Parlement, dans le centre de Londres, le 15 novembre 2023. (Crédit : Henry Nicholls/AFP)

Quand Levy évoque cette histoire de don, il n’est plus, pendant un moment, le porte-parole d’Israël mais un comédien de stand-up en plein sketch, sur la scène d’une boîte de nuit de Greenwich Village.

« Je n’ai pas toujours ce genre de réflexes, mais parfois, il faut réellement tenter de réfléchir hors des sentiers battus », dit-il.

Levy sait bien comment travaillent les médias. Avant de rejoindre l’Administration de diplomatie publique nationale, Levy était présentateur des informations anglophones pour l’Autorité de diffusion israélienne et pour i24News. Ces deux dernières années, il a été le conseiller du président Isaac Herzog chargé des médias.

Il est né à Londres – ses deux parents travaillent dans l’immobilier – et son intérêt pour les relations publiques n’a fait que croître depuis ses succès remportés dans les clubs de débat, des succès connus dès l’âge de 14 ans. Alors qu’il étudiait la philosophie, la politique et l’économie à Oxford (le même cursus de licence qui a été suivi par plusieurs Premiers ministre britanniques, notamment par David Cameron, Rishi Sunak, et Liz Truss), il a continué à s’illustrer dans les championnats d’éloquence en Europe et dans le monde entier. Il a aussi passé une maîtrise en relations internationales à Cambridge.

Le porte-parole du gouvernement israélien Eylon Levy, au mois de novembre 2023. (Crédit : Chaim Katz)

Il a consacré sa thèse à l’immigration juive en provenance des pays arabes dans les années 1950, dans le contexte de la formulation de la politique étrangère d’Israël.

« Au cours de cette période, Israël a intégré une vague de réfugiés originaires d’Irak, y-compris mes grands-parents, alors que les Palestiniens commençaient à construire leur propre narratif. J’ai comparé la manière dont Israël a créé son propre récit sur les réfugiés juifs en provenance des pays arabes versus le récit palestinien, avec notamment la question de la compensation ».

Peu après avoir terminé son DEA, au mois d’août 2014, il a immigré en Israël à l’âge de 23 ans pour se porter volontaire dans le cadre de l’Opération Bordure protectrice.

« J’avais l’intention de prendre part à la guerre mais je suis arrivé dans le pays à 19 heures 30 pour apprendre qu’elle s’était terminée à 19 heures ».

Levy s’est présenté au Bakum [le centre d’incorporation de Tsahal] et il a intégré au COGAT, l’organe de Coordination des Activités du gouvernement dans les territoires, comme aide-de-camp au bureau civil.

Son rôle était d’accompagner le colonel du COGAT lors de toutes ses réunions avec l’Autorité palestinienne et avec la communauté internationale où des questions comme l’approvisionnement en électricité en direction de la population de Gaza étaient soulevées.

« Aujourd’hui, je ressens de la frustration quant au rôle que j’ai tenu pendant cette période toute entière. J’avais, moi aussi, cette conception fausse que si nous leur apportions à manger, de l’eau, alors ils auraient quelque chose à perdre, ce qui serait un outil de dissuasion du terrorisme », regrette-t-il.

Levy déclare avec détermination que la bande de Gaza devra être reconstruite après la guerre – une guerre qui vise à écraser le Hamas. Il est convaincu, le cas échéant, qu’Israël et le Hamas continueront dans la même spirale violente et mortifère.

« On me demande, dans des interviews, si je ne pense pas que continuer l’attaque contre le Hamas contribuera à faire naître une nouvelle génération encontre plus extrême. Et je réponds : ‘C’est le contraire’. Si le Hamas commet de tels crimes contre l’Humanité, qu’il a le sentiment que le monde tente de ligoter les mains d’Israël – alors là oui, il est plus probable que cela contribuera à radicaliser encore davantage les futures générations ».

Le porte-parole du gouvernement israélien Eylon Levy au mois de novembre 2023. (Crédit :Avner Hofstein)

Levy a été qualifié de menteur à de si nombreuses reprises dans des entretiens avec les médias internationaux lorsqu’il disait qu’il y avait un centre de commandement du Hamas sous l’hôpital Shifa, à Gaza, qu’il lui a même commencé à douter lui-même de son existence, déclare-t-il.

« C’est du Gaza-lighting ! Je l’appelle comme ça », dit-il. « Je n’ai pas inventé la formule mais je l’ai adoptée. Puis, il y a une semaine, j’ai été interrogé par la BBC et on leur a montré tout ce qu’on avait trouvé sous Shifa. Ils m’ont dit : ‘M. Levy, veuillez nous expliquer ce que nous sommes en train de voir’. Là, ils ont été dans l’obligation de reconnaître qu’en effet, le Hamas avait construit et placé des infrastructures terroristes sous l’hôpital. »

« Je suis tout simplement sidéré par le nombre d’entretiens où je dois répondre à : ‘Mais le Hamas le nie’ ou ‘mais le Hamas le dément’, » continue Levy. « C’est une organisation terroriste qui décapite, qui brûle vives des grands-mères, qui kidnappe des enfants et qui nie ensuite l’avoir fait. Cela revient à dire : ‘Mais l’État islamique le dément’. »

Une vie d’adrénaline et de caféine

Levy reprend un café. C’est le début de l’après-midi et c’est sa troisième tasse.

« Je vis sur l’adrénaline et sur la caféine », s’exclame-t-il. « Cela remplace la gym que je ne peux plus faire depuis le début de la guerre ».

Alors que commence un entretien accordé à une chaîne colombienne, Levy, gonflé à bloc, d’abord impassible, déploie toute une gamme d’arguments raisonnés, élaborés. Il n’a aucune hésitation. Il ne se victimise pas, il ne hausse pas le ton, il ne philosophe pas.

Son visage est malgré tout tendu par une colère retenue lorsqu’il évoque les enfants ; son regard se fait pénétrant quand il parle des soldats et il reprend une expression de neutralité lorsqu’il mentionne le Premier ministre – ce Premier ministre contre lequel il manifestait il y a encore un peu plus de deux mois, arborant un tee-shirt sur lequel était écrit « Démocratie ou rébellion ». Toutefois, il est impossible de détecter ne serait-ce qu’une once d’animosité de la part du porte-parole à l’égard du chef de gouvernement.

Eylon Levi, porte-parole du gouvernement israélien avec Rachel Brooks, chargée de TikTok, au mois de novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)

L’interview se termine et Levy sourit : « Muchísimas Gracias por hablar conmigo, gracias, », dit-il au journaliste colombien. L’un de ses supérieurs israéliens s’étonne : « Mais quand est-ce qu’il a appris à parler espagnol ? », et une autre personne présente, un bénévole, soupire et dit avec admiration : « Il parle aussi le français ».

L’Administration de la diplomatie publique accueille des dizaines de volontaires provenant d’agences variées – Bureau des relations publiques du gouvernement, Administration du porte-parole de l’armée, Service israélien des prisons, Conseil de sécurité nationale, police israélienne, ministère des Affaires étrangères et autres.

Eylon Levy surpris pendant un entretien avec Sky news, au mois de novembre 2023. Capture d’écran : X, used in accordance with clause 27a of the copyright law)

Depuis l’incident survenu lors d’une interview sur Sky News – où Levy n’avait pas pu cacher sa surprise face à une question posée par la journaliste qui l’interrogeait, affichant une expression qui avait donné lieu à de nombreux memes – un grand nombre de ses apparitions sont devenues virales, qu’il s’agisse de sa parodie de l’accent israélien en anglais lors d’un podcast américain ou d’une vidéo où il s’amusait à présenter de fausses excuses à ceux qu’il accusait d’être des partisans du Hamas, affirmant qu’ils ne sont, en fin de compte, « qu’indifférents » à l’égard des atrocités commises par l’organisation.

Pendant les pauses entre deux entretiens, Levy parle avec Rachel Brooks, responsable des publications sur TikTok, qui l’accompagne partout, sur la manière de réaliser une vidéo pour apporter une réponse personnelle. L’objectif est d’élargir le réseau des influenceurs, sur TikTok en particulier, où Israël perd souvent du terrain face aux soutiens du Hamas. Sur TikTok, le froncement de sourcils surpris de Levy a donné lieu à une vidéo de musique trance.

Levy déclare qu’il a compris qu’il avait un impact lorsqu’il s’est retrouvé avec 145 000 adonnés sur Twitter et quand, sur Instagram, il est passé d’un compte privé à une page suivie par plus de 76 000 personnes. Mais le buzz a un prix. Récemment, les comptes ont été pris pour cible par une attaque de bots (probablement d’Indonésie) et son compte Instagram a été suspendu pendant environ 12 heures, apparemment en raison des signalements faits par ces mêmes bots.

Il semble un peu débordé par le fait qu’il est aujourd’hui à la tête de toute une équipe chargée des réseaux sociaux, avec une manager TikTok – qui a son propre assistant – un chef de cabinet et un organisateur.

« Toute cette folie est survenue dans les circonstances les plus terribles et les plus folles. Alors parfois, ce n’est pas une situation agréable pour moi – on s’amuse de mes sourcils froncés et pendant ce temps-là, des soldats meurent, nous sommes en guerre et nous sommes encore en train d’identifier les victimes du massacre du 7 octobre », dit-il.

La maison où les restes de Liel Hetzroni, 12 ans, ont été découverts au kibboutz Beeri, près de la frontière séparant Israël et Gaza, dans le sud d’Israël, le 19 novembre 2023. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Désastre diplomatique anticipé

Quelques jours après le début de la guerre, alors que le monde entier s’inquiétait d’un éventuel conflit régional sur plusieurs fronts et que Hassan Nasrallah, du Hezbollah, prononçait un long discours, Levy s’était fait remarquer pour la première fois.

En termes de stand-up, sa réponse au discours de Nasrallah – « On dirait qu’Israël a assassiné le rédacteur du discours de Nasrallah » – était drôle. Sur le plan diplomatique, ce fut un désastre.

Lors d’une conférence de presse en direct, Levy a déclaré : « Nous avons écouté le discours long et décousu de Hassan Nasrallah. J’avoue qu’il était tellement ennuyeux que je ne sais pas si son rédacteur de discours n’a pas été tué lors des récentes frappes de Tsahal sur le Hezbollah dans le nord du pays. »

« Je tiens à souligner que, malgré l’affluence, Nasrallah lui-même n’était pas sur scène. Il se cachait dans un bunker comme un lâche, et si je devais faire un discours d’une heure pour défendre les violeurs pédophiles du Hamas, j’aurais également peur de montrer mon visage en public. »

Des partisans du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah regardant le chef Hassan Nasrallah prononcer un discours télévisé sur grand écran, dans une salle de Beyrouth, le 11 novembre 2023. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Il a ajouté dans un tweet : « Le discours de Nasrallah est tellement ennuyeux… »

Malgré son anglais so british, Levy – qui était alors bien moins connu – a immédiatement été étiqueté comme un pur produit de la machine israélienne de diplomatie publique, peu concentrée et trop confiante. Dans le contexte des échecs monumentaux du 7 octobre, Levy a été perçu comme un représentant du gouvernement israélien complaisant et satisfait de lui-même, toujours prisonnier de la croyance selon laquelle les menaces de l’ennemi ne doivent pas être prises au sérieux parce qu’ils sont trop lâches pour agir en conséquence.

Au sein du Directorat national de la Diplomatie publique, la réponse de Levy a été considérée comme un désastre médiatique, certains suggérant qu’il soit démis de ses fonctions de porte-parole pour les médias internationaux. Heureusement, Mark Regev, ancien porte-parole international du Premier ministre, et Moshik Aviv, le chef du Directorat de la Diplomatie publique nationale, ont estimé qu’il fallait lui donner une seconde chance – et une certaine orientation.

« Oui, je me trouvais drôle », explique Levy. « Mais en tant que porte-parole d’un gouvernement, et non en tant que simple utilisateur de Twitter, mon rôle n’est pas de faire rire les gens. J’ai répondu avec un humour britannique sombre et impassible. Mais je n’ai pas été nommé à mon poste pour faire du stand-up pour le public israélien, et mon humour n’a pas pris dans ce cas. Une fois sur 200 interviews environ, je dérape. Cela arrive. »

Dans le même temps, sa famille ne cesse de le bombarder sur WhatsApp. Son frère lui envoie des nouvelles fraîches d’un site web anglais qui sont arrivées quelques secondes après qu’il a dit quelque chose pendant une conférence de presse, et sa mère écrit avec enthousiasme sur WhatsApp : « Je trépigne de fierté, c’est incroyable. Je reçois des messages te concernant de personnes dont nous n’avons pas eu de nouvelles depuis des années. Le directeur de notre banque nous a appelés pour nous dire que tu faisais du bon travail ».

Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, en novembre 2023. (Crédit : Avner Hofstein)

Tout cela est bien loin de la vie tranquille qu’il aurait pu mener à Londres.

« Parfois, dans les moments difficiles, je me demande pourquoi j’ai besoin de cette aventure. Là-bas, on peut vivre une vie tranquille, sans soucis. Puis je me rappelle que j’ai un rôle important à jouer dans l’histoire que nous sommes en train de créer ici, et cela me donne un élan sioniste très sérieux. Cela me rappelle pourquoi nous avons un pays, pourquoi nous devons nous battre pour lui et pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre de baisser les bras et d’abandonner. »

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