BODROGKERESZTUR, Hongrie – Blotti dans les collines vallonnées de la région viticole de Tokaj en Hongrie, le petit village de Bodrogkeresztur a été plongé dans une atmosphère de fête à la fin du mois dernier, avec l’arrivée de dizaines de milliers de pèlerins juifs orthodoxes venus du monde entier pour se rendre sur la tombe du célèbre « faiseur de miracles » du 19e siècle, le rabbin Yeshaya Steiner.
La ville de 800 habitants a été fermée à la circulation en raison des nombreux fidèles venus prier sur la tombe du csodarabbi, le « rabbin faiseur de miracles » en hongrois. Des flottes de navettes ont amené les visiteurs par dizaines jusqu’au centre de la ville, partant toutes les minutes ou toutes les deux minutes. D’autres navettes assuraient ensuite le transport entre le centre du village et la tombe du rabbin, située au sommet d’une colline sereine surplombant la ville.
Des hommes, la plupart vêtus de noir et de blanc, et quelques femmes, ont envahi la rue principale de Bodrogkeresztur, une route à deux voies bordée de petites maisons à un étage, caractéristiques de l’ère socialiste du pays.
« Nous sommes arrivés ici hier, en empruntant une route longue et difficile à travers la Pologne pour atteindre ce saint homme », raconte Yanky Barzesky, 21 ans. Vivant à Bnei Brak, ville israélienne majoritairement ultra-orthodoxe, c’était son troisième pèlerinage. « Nous sommes entrés et nous avons prié, nous avons pleuré, nous avons dormi à proximité et nous nous sommes réveillés pour prier à nouveau. Nous recueillons la grâce de Dieu – nous la recueillons en quantité pour la ramener avec nous en Israël ».
La popularité croissante de ces festivités annuelles a toutefois tendu les liens avec la population locale, fait grimper en flèche les prix de l’immobilier à Bodrogkeresztur et suscité des inquiétudes sur une augmentation possible de la criminalité avec le départ en masse des habitants du village, qui laissent derrière eux un vide infrastructurel.
La communauté juive hongroise par contre en a bénéficié, car cela a amené une augmentation du tourisme juif orthodoxe tout au long de l’année, augmentant l’offre pour répondre à la demande de restaurants casher et d’autres services destinés aux pèlerins religieux.
Un bidonville moderne
Bodrogkeresztur, ou Kerestir comme on l’appelle en yiddish, abritait une petite communauté juive prospère depuis le XVIIIe siècle.
À la fin du XIXe siècle, Steiner, connu des fidèles sous le nom de Reb Shayale, est arrivé dans la ville et s’est forgé une réputation de thaumaturge hassidique réputé pour son hospitalité. Reb Shayale est mort en 1925 et, pendant la Shoah, les 535 Juifs de la ville ont été envoyés dans les camps de la mort nazis, où ils ont presque tous été assassinés.
Après la chute du communisme en 1989, les descendants de Reb Shayale, dont la plupart vivent aujourd’hui à New York, sont revenus petit à petit pour prier sur sa tombe, chaque année, à la date anniversaire de sa mort. Voici une dizaine d’années, les suppliants, pour la plupart hassidiques, se comptaient par centaines. Ces dernières années, le nombre de pèlerins a augmenté de façon exponentielle, à mesure que la popularité de Reb Shayale s’accroît au sein du courant juif orthodoxe.
L’événement annuel est organisé par les familles Rubin et Friedlander, toutes deux descendantes de Reb Shayale, mais qui se disputent âprement les droits de gestion de l’événement.
Comme les années précédentes, les petits-enfants et arrière-petits-enfants de Steiner, avec l’aide de riches donateurs, ont suivi ses traces en fournissant gratuitement, 24 heures sur 24, de la nourriture et des boissons aux invités affamés, dont beaucoup venaient tout juste d’arriver. Cette année, l’effort populaire a été amplifié massivement – et précipitamment.
Des tentes pouvant accueillir des milliers de personnes ont été dressées dans tous les espaces libres de la ville, et des centaines de travailleurs et de bénévoles ont préparé et servi des repas sous forme de buffet à l’intérieur. Des synagogues improvisées et des bains rituels ont vu le jour à côté des cuisines de campagne, et ces structures temporaires ont donné à Bodrogkeresztur une allure de bidonville.
Des panneaux en yiddish, parfois traduits en anglais ou en hongrois, encombrent presque tous les espaces vides, se bousculant pour attirer l’attention. Accrochées aux fenêtres et suspendues en travers de la rue, fixées au sol et attachées aux barrières de contrôle des foules, elles orientent les piétons vers les bains rituels et les salles de prière, les tentes de rafraîchissement et les maisons d’hôtes. D’autres encore proposent le salut spirituel pour 50 dollars par mois ou délimitent des sections réservées aux VIP.
Bien que l’ancienne maison du rabbin – rachetée par ses descendants il y a quelques années et utilisée comme centre des festivités – soit située le long de la rue principale, le maire, Istvan Rozgonyi, est le seul habitant qui semble avoir pris la mesure de la curieuse transformation de la ville.
« Le conseil local et l’ensemble du village nous aident autant qu’ils peuvent », a déclaré M. Rozgonyi au Times of Israel. « Cela représente un problème de logistique et de sécurité très complexe pour notre communauté et nous devons nous préparer pour tout ce qui concerne le stationnement, la sécurité et la logistique des foules ».
« L’événement a reçu des réactions mitigées parce qu’il cause beaucoup de désagréments aux gens qui vivent ici », a déclaré Rozgonyi. « La réaction est mitigée, très mitigée. »
Croissance exponentielle, défis exponentiels
Avec un afflux déclaré de 50 000 personnes venues d’endroits aussi éloignés que les États-Unis, Israël et l’Europe pour demander au rabbin céleste d’intercéder en leur faveur, le nombre de visiteurs de cette année a probablement établi des records pour un pèlerinage juif européen, dépassant même le pèlerinage notoirement populaire sur la tombe du rabbin Nachman de Breslev à Ouman, en Ukraine, dont le nombre de visiteurs a culminé à 40 000 en 2018.
« Le nombre de visiteurs a vraiment augmenté de manière disproportionnée ces dernières années », constate le rabbin Slomo Koves, responsable de l’EMIH orthodoxe, affilié à Chabad, qui regroupe les communautés juives de Hongrie. « Grâce à la mobilisation des familles qui ont participé à l’organisation et à d’autres donateurs et facilitateurs, la notoriété des pouvoirs spirituels de Reb Shayale s’est considérablement accrue », ajoute-t-il. Kerestir est probablement devenu le lieu de pèlerinage juif le plus visité en dehors d’Israël – nous parlons de 150 000 personnes qui viennent chaque année. Pas seulement à la date anniversaire de la mort de Reb Shayale, mais 365 jours par an ».
Si cela peut sembler une aubaine économique pour la ville de Bodrogkeresztur, située dans l’une des régions les moins prospères de Hongrie, Rozgonyi a affirmé que la ville ne voit que peu d’avantages à ce déluge d’étrangers.
« L’événement ne contribue malheureusement que très peu à la communauté locale, car tous les produits consommés par les pèlerins, la nourriture, les boissons, l’eau – ainsi que tout le matériel nécessaire à leur préparation – doivent être casher, et ils n’achètent rien à la population locale », a déclaré Rozgonyi.
« L’économie du pays en profite plus que nous – les vols à destination et en provenance du pays, l’hébergement à Budapest et à Debrecen, l’hébergement à Tokaj. Notre communauté n’en profite pas tant que cela. Cette année, c’est la première fois que certains frais seront facturés pour l’utilisation des espaces publics. Cela dit, nous accueillons et attendons tout le monde avec amour », a-t-il déclaré.
Selon Rozgonyi, le village assume certaines dépenses, mais la grande majorité des coûts logistiques liés à l’événement sont payés par les familles Rubin et Friedlander.
Chaque branche a mis en place un centre indépendant à partir duquel elle fournit toute une gamme de services aux visiteurs – les Rubin dans l’ancienne maison de Reb Shayale, et les Friedlander dans un réseau de tentes situées plus haut sur la colline, plus près de la tombe du rabbin. Rien que pour les Rubin, les frais généraux de l’événement de cette année se sont élevés à 2 millions de dollars, a indiqué le rabbin Menachem Mendel Rubin, qui supervise la partie familiale de l’opération. La majorité des fonds provient de divers donateurs, a-t-il précisé, aucun don ne dépassant 100 000 dollars.
Jusqu’à présent, explique Rozgonyi, aucune des deux familles n’avait demandé ou payé de permis de construire, ni pour occuper des terrains publics, ni pour fournir des hébergements ou des services de restauration. Cette année, la famille Rubin a demandé – et obtenu – l’autorisation du gouvernement local pour organiser l’événement.
« Ils ont réalisé que nos intérêts et nos objectifs sont les mêmes : vivre pacifiquement les uns à côté des autres et vivre ensemble », a déclaré M. Rozgonyi. » Ils poursuivent le principe du rabbin faiseur de miracles, alors que d’autres essaient juste de se remplir les poches avec cette idée « . Depuis cette année, la famille Rubin soutient le village et j’espère qu’elle continuera à le faire à l’avenir.
Bien que les Rubin aient reçu le feu vert officiel, la famille Friedlander a elle aussi offert l’hospitalité 24 heures sur 24 à des milliers d’invités dans son campement habituel.
« Le but de cet événement est avant tout de rendre hommage à Reb Shayale. L’œuvre de sa vie consistait à offrir de la nourriture aux gens, et nous trouvons un moyen de perpétuer cette tradition depuis huit ou neuf ans : nous sommes venus dans la région pour offrir de la nourriture, nous assurer que tout le monde a de quoi manger et trouver le salut », a déclaré au Times of Israel le rabbin Moshe Yosef Friedlander, qui est à l’origine des efforts des Friedlander.
« Pour nous, le grand gouvernement est très utile, mais le maire local, même à ce jour, fait tout pour nous déranger. Et ça ne va pas marcher, nous allons rester ici jusqu’à la venue du [messie] », a-t-il déclaré.
L’avenir du village menacé
Les relations avec la population locale ont failli dégénérer pendant la pandémie de coronavirus, lorsque des milliers de pèlerins sont entrés dans le pays – certains avec de faux documents – pour prier sur la tombe de Reb Shalaye, alors que les frontières de la Hongrie étaient fermées à la plupart des étrangers, que de nombreux commerces étaient fermés et que les rassemblements étaient interdits.
L’arrivée remarquée d’une myriade d’étrangers dans la ville a suscité l’ire des habitants, qui ne pouvaient sortir de chez eux que pour acheter des produits de première nécessité, et a fait la une des journaux nationaux (lien en hongrois).
Interrogé sur les allégations selon lesquelles les familles Rubin et Friedlander se seraient enrichies en fabriquant de faux documents, Rubin a déclaré au Times of Israel que les familles fournissaient des documents authentiques – délivrés dans le but d’assister à un événement religieux – par l’intermédiaire de leurs organisations, qui sont répertoriées en Hongrie en tant que sociétés.
« Pourquoi l’aurions-nous fait ? Ayant des entreprises bien établies grâce auxquelles nous avions le droit de délivrer des centaines de permis légaux, il n’y avait aucune raison pour nous de fabriquer de faux permis. Si nous pouvions délivrer un permis légal, pourquoi l’aurions-nous fait ? demande Rubin. « La raison pour laquelle la rumeur s’est répandue est que certaines agences de voyage et d’autres personnes n’ont pas pris ces permis au sérieux et se sont dit qu’elles pouvaient tout simplement copier nos permis et les distribuer. Certaines personnes ont été arrêtées à l’aéroport pour de faux documents, des documents qui avaient été délivrés par notre société, mais c’était des faux ».
Un représentant de la famille Friedlander a lui aussi rejeté ces accusations, des propos qui ont été confirmés par Rubin.
« Même si nous sommes concurrents et que je désapprouve beaucoup de ses agissements, la raison pour laquelle nous n’avons pas délivré de faux permis est la même et je doute vraiment qu’il l’ait fait. Pourquoi l’aurait-il fait ? Il a lui aussi une entreprise et donc les moyens de délivrer des permis légaux. Par conséquent, je ne peux pas croire qu’il l’ait fait », a expliqué Rubin.
Selon M. Rozgonyi, les relations avec la population locale pourraient bientôt ne plus être d’actualité. » L’avenir de la communauté et du village ici est face à une question plus importante », a-t-il déclaré.
Selon Rozgonyi, plus d’un tiers du village appartient aujourd’hui à des investisseurs étrangers, qui achètent des propriétés et les laissent inoccupées la majeure partie de l’année, ou les louent à des pèlerins religieux qui s’y rendent tout au long de l’année.
« Sept ou huit investisseurs sont en train d’acheter des propriétés – pour la nourriture et pour le logement », explique Rozgonyi, ajoutant que les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche de 500 à 1000 % par rapport aux villages voisins, provoquant un exode massif de Bodrogkeresztur.
« Il y a 400 maisons dans le village. 125 d’entre elles sont entre les mains d’investisseurs et ne sont pas entretenues, à quelques exceptions près. Si nous laissons les choses en l’état, dans dix ans, Bodrogkeresztur, tel que nous le connaissons, n’existera plus. »
Certains craignent également que Bodrogkeresztur ne prenne le relais d’Ouman, l’autre grand site de pèlerinage juif situé dans l’Ukraine voisine. Cette ville, beaucoup plus grande que Bodrogkeresztur qui compte 85 000 habitants, a connu une augmentation du crime organisé, de la drogue et de la prostitution dans les quartiers les plus fréquentés par les pèlerins religieux, à cause d’une minorité – très visible, il est vrai – de visiteurs juifs.
« Quand un type vient ici et commet une infraction ou quelque chose d’illégal, le type juif, il rentre chez lui et n’en subit pas les conséquences », a déclaré M. Rubin. « Nous, qui vivons ici, nous payons les pots cassés pour toutes ces personnes qui ne se comportent pas comme il faut. Lorsque le gouvernement s’énerve, il ne s’en prend pas à l’individu parce qu’il ne sait même pas de qui il s’agit. Il s’en prend à nous ».
Intervention du gouvernement
Une des solution envisageable pourrait être un renforcement de la coopération entre la communauté juive de Hongrie – qui n’a pas été historiquement liée à l’héritage de Reb Shayale – et les gouvernements locaux et nationaux.
En février de cette année, le secrétaire d’État hongrois pour les Églises, les Minorités et les Affaires civiles, Miklos Soltesz, a rencontré le grand rabbin ashkénaze israélien David Lau et le rabbin hongrois Slomo Koves dans le bureau de Lau à Jérusalem.
Lors de cette rencontre, Soltesz a déclaré (lien hongrois) qu’un nouveau quartier résidentiel était en cours de planification près de la tombe de Reb Shayale et qu’il pourra accueillir des dizaines de milliers de pèlerins en visite. Ce projet permettrait de désengorger le village et d’améliorer considérablement la situation des visiteurs qui séjournent à Bodrogkeresztur dans des conditions de promiscuité et d’inconfort, tout en facilitant l’accès au lieu saint.
Le Times of Israel a visité une maison d’hôtes près de la maison du rabbin des miracles et y a trouvé des dizaines d’invités dormant dans des lits superposés dans un espace exigu et inachevé, manquant de lumière du soleil et d’intimité.
L’origine du financement du projet n’est pas très claire, mais 1,6 milliard de forints (4,7 millions de dollars) devraient être alloués par le gouvernement hongrois pour moderniser les infrastructures de Bodrogkeresztur (lien hongrois).
Interrogé sur les allégations de criminalité, de non-respect des lois locales et de conditions de vie sordides, Koves s’est montré méprisant.
« Bien qu’il ne suffise que d’une seule personne sur des milliers de visiteurs pour profaner le nom de Dieu, je n’ai rien entendu de concret à ce sujet », a-t-il déclaré.
Koves a néanmoins indiqué que son organisation avait été contactée par le gouvernement pour l’aider à « mieux s’organiser ».
« Bien que notre rôle soit de répondre aux besoins de la communauté juive locale, ce pèlerinage a pris une telle ampleur que nous pensons qu’il est nécessaire de rassembler toutes les personnes concernées afin de bâtir quelque chose de précieux pour tous », a déclaré Koves.
Une approche plus unifiée profiterait non seulement aux habitants de Bodrogkeresztur, mais aussi aux pèlerins eux-mêmes.
« Les juifs découvrent la Hongrie comme une destination de choix »
Pour Koves, le pèlerinage joue également un rôle dans le renforcement de la vie juive locale. Les touristes israéliens ont déjà un impact considérable sur le tourisme hongrois, puisque 144 000 Israéliens ont visité le pays rien qu’en 2019, soit le quatrième plus grand nombre de visiteurs non européens.
Si l’on ajoute à cela les 150 000 pèlerins juifs religieux supplémentaires qui pourraient rester dans le pays plus longtemps qu’une courte escapade à Bodrogkeresztur, « je pense que cela aura à terme un impact important sur les relations israélo-hongroises, et cela en a déjà un sur l’économie hongroise », a déclaré Koves.
Depuis 2018, le nombre de restaurants casher dans la capitale hongroise a plus que triplé, passant de trois restaurants à une dizaine, les options s’élargissant pour inclure des cafés casher, des restaurants pour le petit-déjeuner, de la nourriture italienne, des sushis, de la restauration rapide et des kürtőskalács, les célèbres gâteaux à la broche hongrois. Un hôtel exclusivement glatt casher, qui fonctionne actuellement avec une cuisine pour produits laitiers mais qui inclura bientôt une cuisine de viande, a également ouvert ses portes cette année dans le centre de la ville.
« À mon avis, cela cadre avec un phénomène très intéressant observé ces dernières années, à savoir que les juifs – les juifs religieux et, en général, les Israéliens – découvrent la Hongrie comme une destination de choix », a déclaré Koves. « Il ne s’agit pas seulement d’attirer à court terme davantage de touristes juifs et religieux en Hongrie, mais aussi d’attirer des personnes qui investissent, travaillent et vivent ici. »
« La Hongrie est, de manière générale très accueillante pour les juifs religieux, et il n’y a pas de communauté musulmane susceptible de vous inquiéter – vous ne risquez pas d’être attaqué dans la rue. Par conséquent, si ce pèlerinage est bien géré, je pense qu’il aura un effet positif supplémentaire sur la vie juive à Budapest, comme c’est déjà le cas. Budapest est en train de devenir un foyer chaleureux et accueillant pour les juifs et l’un des meilleurs centres juifs d’Europe. »
De son côté, Rozgonyi, qui dit passer 10 de ses 12 heures de travail quotidiennes à s’occuper des questions liées au pèlerinage, envisage, lui l’avenir de l’événement annuel, mais avec plus de circonspection.
« Nous nous préparons maintenant pour 2025, qui sera le centième anniversaire de la mort du rabbin – ce qui implique des chiffres effrayants », a-t-il déclaré.