Israël en guerre - Jour 339

Rechercher
  • Des personnels du Magen David Adom dans un hélicoptère d'évacuation en route pour évacuer les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
    Des personnels du Magen David Adom dans un hélicoptère d'évacuation en route pour évacuer les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
  • Des personnels du Magen David Adom évacuent les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
    Des personnels du Magen David Adom évacuent les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
  • Des personnels du Magen David Adom dans un hélicoptère d'évacuation en route pour évacuer les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
    Des personnels du Magen David Adom dans un hélicoptère d'évacuation en route pour évacuer les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)
  • Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d'un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d'évacuer les blessés de l'attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
    Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d'un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d'évacuer les blessés de l'attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
  • Des roquettes de Gaza vues depuis la piste où est stationné un hélicoptère du Magen David Adom. (Autorisation)
    Des roquettes de Gaza vues depuis la piste où est stationné un hélicoptère du Magen David Adom. (Autorisation)
  • Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
    Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
  • Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d'un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d'évacuer les blessés de l'attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
    Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d'un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d'évacuer les blessés de l'attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
  • Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)
    Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Les secours aériens civils qui sont passés à l’action lors du massacre du Hamas

Un pilote raconte les détails des missions menées après le carnage commis par les terroristes samedi dernier avec un nombre de victimes qui a dépassé les ressources de Tsahal

Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

Michael Shamai, 36 ans, était en train de boucler enfin son dernier tour de garde – il est pilote d’hélicoptère intervenant dans le cadre d’évacuations sanitaires – quand il a reçu un appel, samedi matin, lui demandant de venir prendre en charge deux blessés au kibboutz Revivim, situé à proximité de la frontière israélienne avec la bande de Gaza.

Quittant un abri antiaérien du terrain d’aviation de Sde Teiman, Shamai a d’abord pensé qu’il allait, avec d’autres membres des équipes de secours, évacuer des personnes touchées par les tirs de roquette qui avaient eu lieu ce matin-là, « ce qui m’aurait moins perturbé que ce qui est arrivé, en définitive », dit-il.

En route, l’équipe a découvert que les hommes avaient été blessés par balle. Shamai a brusquement pensé que l’hélicoptère Sikorsky S-76 mis à disposition de son équipe avait été créé pour transporter des personnes dans des conditions normales, pas pour affronter des armes légères ou des tirs de missile. Cet ancien pilote de Tsahal a alors su qu’une attaque armée serait seulement l’une des difficultés que devrait affronter son équipe – la deuxième étant le niveau de soins médicaux qu’un service d’urgence civil est en mesure d’offrir par rapport aux ressources supérieures de l’armée, qui est habituellement chargée de ce type d’évacuation.

Réalisant que l’un des deux civils blessés était dans un état critique, Shamai a demandé, à la radio, quel serait le délai nécessaire pour la potentielle arrivée d’un hélicoptère militaire. La réponse qu’il a reçue, dit-il, a été la suivante : « Il n’y en a pas, vous êtes seul, il n’y a pas d’hélicoptère militaire en route ».

A onze heures du matin, après avoir pris en charge les blessés, la demande soumise par Shamai de pouvoir atterrir l’hôpital Soroka a été refusée et il lui a été expliqué que l’hôpital « est fermé parce qu’il est rempli de blessés. Et si vous atterrissez ici, sachez qu’il n’y aura personne pour s’occuper de ces hommes. »

C’est lorsqu’il était en route pour l’hôpital Hadassah Ein Kerem, à Jérusalem, que l’un des blessés qui se trouvaient à bord a rendu son dernier souffle.

Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Cela a été l’une des sorties que Shamai, et deux autres hélicoptères civils d’évacuation sanitaire exploités par une entreprise privée pour le compte du Magen David Adom, a effectuées dans les premières heures déterminantes de l’attentat terroriste dévastateur qu’a commis le Hamas en Israël samedi dernier – des premières heures qui devaient faire plus d’un millier de morts, des civils en particulier, et plus de 3 000 blessés. Depuis, le bilan s’est encore alourdi, passant à plus de 1 300 morts.

Dans un contexte confus, avec une demande accrue, dans un contexte de surcharge des forces armées, la minuscule flotte d’hélicoptère civils de secours a dû prendre en charge des missions de sauvetage médical réservées d’habitude aux militaires et ce dès les premières heures de l’attaque, qui a commencé à 6 heures du matin, samedi dernier.

L’attaque terroriste du Hamas – qui a été la journée la plus meurtrière au sein d’Israël depuis la fondation de l’État, il y a 75 ans – a pris les forces de sécurité par surprise et il a fallu du temps pour que l’armée fasse son apparition. Et même à ce moment-là, les forces aériennes, complètement dépassées par le nombre sans précédent de blessés et par des missions aux objectifs différents, n’a pas été en mesure, parfois, de fournir les services nécessaires en temps voulu.

Pendant deux jours, les hélicoptères des services de secours privés ont pallié aux manques, selon Sharon Shiloh, conseiller au sein de Brook Aviation, la firme qui exploite la flotte de deux hélicoptères pour le compte du Magen David Adom.

Expliquant la décision prise par Brook d’envoyer des équipes sur la ligne de front, Shilon, 61 ans, ancien pilote de l’armée de l’air, note que l’entreprise privée s’est portée volontaire pour combler un manque – et pas un manque relatif à d’éventuelles compétences, précise-t-il.

« Il ne s’agissait pas d’incapacité, l’armée avait tant de missions à mener », dit Shiloh qui a assuré la coordination entre Brook, le Magen David Adom et l’armée de l’air. « Et les militaires avaient d’autres missions, des missions qui n’avaient rien à voir avec les évacuations médicales. Il y avait un besoin si important, je rappelle que nous comptions, à ce moment-là, 3 000 soldats et civils blessés ».

Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d’un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d’évacuer les blessés de l’attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Shiloh ajoute que Brook est actuellement le seul transporteur aérien médical civil en Israël et que dans des circonstances normales, un hélicoptère stationné au sud et un hélicoptère stationné au nord du pays suffisent à assurer le service. Même en temps de paix, ce sont les militaires qui prennent habituellement en charge les cas plus compliqués.

Un porte-parole du Magen David Adom n’a pas répondu à une demande de vérification. Le quotidien israélien The Marker avait précédemment fait savoir que le Magen David Adom n’avait pas déployé les hélicoptères disponibles auprès des opérateurs du Lahak et de la United Hatzalah depuis le mois de mars 2023, dans le cadre d’une procédure de justice actuellement en cours entre le Magen David Adom et Lahak.

Alors que les Israéliens tentaient d’assimiler l’envergure de l’attaque qui a eu lieu samedi matin, Shamai, dorénavant en charge des missions de secours qui sont normalement assurées par les militaires, se préparait.

Pour sa deuxième mission, peu après avoir refait le plein de carburant après avoir déposé les blessés à Jérusalem, il raconte avoir reçu un appel du kibboutz Mabuim, où de nombreux autres blessés avaient été rassemblés, à proximité de Gaza.

Un hélicoptère du Magen David Adom évacue les personnes blessée par le Hamas lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

« Il m’est clairement apparu que ce que nous faisions à ce moment-là était dangereux. D’un autre côté, la raison pour laquelle j’ai continué, c’est que même si nous ne faisions rien, c’était dangereux », s’exclame Shamai.

Alors que des informations et les posts, sur les réseaux sociaux, se multipliaient au sujet de l’arrivée des terroristes du Hamas au kibboutz Beeri voisin et sur la base militaire de Reim, et que les hommes armés du groupe terroristes massacraient des civils à une rave organisée aux abords de Reim, Shamai note « qu’à un moment, j’ai fini par me sentir plus en sécurité dans le ciel, dans l’hélicoptère, que sur le sol à Sde Teiman, à trois minutes seulement des otages à Beeri et à Reim ».

Alors qu’il procédait à l’évacuation de deux soldats – « tous les deux criblés de balles », dit Shamai – « je me suis interrogé : Mais où donc est l’armée ? »

Des roquettes de Gaza vues depuis la piste où est stationné un hélicoptère du Magen David Adom. (Autorisation)

« J’ai un petit hélicoptère qui peut prendre deux blessés et il y a des hélicoptères de l’armée qui sont en capacité, en cas de tir de missile, de les détourner ; qui sont fabriqués à l’aide de matériaux qui encaissent les tirs », note Shamai, qui fait remarquer que si son appareil avait essuyé des frappes, il se serait probablement écrasé.

De surcroît, continue-t-il, l’équipage qui se trouvait à bord – et notamment les personnels du Magen David Adom – n’étaient pas armés et ils n’avaient ni casque, ni gilets pare-balle.

Peu après le décollage de l’hélicoptère, l’un des médecins qui avait aidé à embarquer les soldats blessés a lui-même essuyé les coups de feu des terroristes, raconte Shamai. « Ce qui veut dire que quand nous avons atterri à Revivim, rien n’était terminé, les terroristes étaient encore là. »

Shiloh indique que Brook a pris la décision d’envoyer ses pilotes civils à proximité de la ligne de front en dépit du danger posé aux équipages. « Israël n’est pas une équipe de NBA. Nous ne pouvons perdre qu’une seule fois », dit-il, tentant d’expliquer la contribution apportée par l’entreprise à l’effort de guerre.

Des personnels du Magen David Adom dans un hélicoptère d’évacuation en route pour évacuer les blessés lors du carnage du groupe terroriste en Israël qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 3000 blessés, le 7 octobre 2023 (Autorisation)

Recevant sa troisième mission de la journée – il s’agissait d’évacuer des victimes qui se trouvaient à Bnei Netzarim – Shamai se souvient d’avoir dit à son superviseur : « Attendez une seconde, c’est vraiment très proche de Gaza. J’ai demandé : ‘Il n’y a pas d’hélicoptère militaire qui puisse aller là-bas ? Il est déjà 16 heures’. Il m’a répondu : ‘Non’. »

A Bnei Netzarim, Shamai a pris en charge un soldat et un civil qui avaient été blessés dans la matinée et qui avaient attendu leur évacuation pendant des heures.

« A chaque fois que je demandais qu’un hélicoptère militaire fasse notre évacuation – l’évacuation étant en son cœur une mission militaire, pas une mission civile – c’était la réponse qui m’était donnée » directement par l’armée de l’air. « Il fallait personnellement que je prenne une décision, si j’allais laisser les blessés attendre l’arrivée d’un hélicoptère militaire ou si j’irais moi-même », déclare Shamai. Il devait toujours opter pour la deuxième solution.

Autre complication, Shamai note avoir volé sans assistance GPS. Il explique qu’Israël avait brouillé le système de localisation par satellite pour déjouer les manœuvres des terroristes à l’intérieur du territoire.

« On naviguait comme dans le temps, avec une carte, de la frontière de Gaza et de la frontière égyptienne » jusqu’à l’hôpital Ichilov, à Tel Aviv.

Michael Shamai, à gauche, et Jorge Ordoñez, un autre pilote, aux commandes d’un hélicoptère des services du Magen David Adom chargé d’évacuer les blessés de l’attentat terroriste commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Atterrissant à Tel Aviv, Shamai déclare que l’équipe de secours a dû transporter les blessés, allongés sur les brancards, par les escaliers, le bruit des tirs des roquettes se faisant entendre obstinément, en raison du dysfonctionnement des ascenseurs.

En réponse au nombre écrasant de blessés nécessitant une évacuation par voie aérienne, Brook a transformé un hélicoptère chargé du transport de ses cadres en hélicoptère d’évacuation pour renforcer brièvement sa flotte, la faisant passer à trois. Lundi, un éclat d’obus issu d’un tir de roquettes a endommagé les pâles du rotor, immobilisant l’appareil, dit Shiloh.

« Les pilotes se sont jetés sur les blessés pour les protéger », dit-il, pendant cette frappe à la roquette à Ashkelon.

Le conseiller stratégique estime que sur les 200 à 250 missions d’évacuation sanitaires qui ont été menées au cours des premières quarante-huit heures de la guerre entre Israël et Gaza, l’équipe Brook-Magen David Adom a effectué environ une vingtaine d’évacuations de plus de 50 blessés et soldats.

Aux côtés de Shamai dans le cockpit, il y avait un pilote originaire d’Équateur qui n’a pas la nationalité israélienne. Comme Shamai, Jorge Ordoñez, 57 ans, a décidé de rester sur le territoire israélien pendant la guerre et de continuer ses missions d’évacuation aérienne.

« D’une manière ou d’une autre, j’ai le sentiment au plus profond de moi que je suis un citoyen israélien comme les autres et que j’ai une mission à accomplir, peu importe ce que cela impliquera tant que je serai en mesure de sauver des vies », commente Ordoñez. « Je suis honoré et privilégié d’être ici et de continuer à travailler, jour après jour, avec le peuple le plus courageux, avec le peuple le plus résilient », ajoute-t-il, saluant les équipes médicales de secours par hélicoptère – dont certains auraient été pris en otage et seraient actuellement retenus en captivité à Gaza.

Déterminé à rester à ses côtés dans le cockpit, Shamai indique que « j’ai annulé mon billet de retour pour l’Allemagne ; ma petite amie est inquiète et elle est triste mais elle comprend. Et dans l’intervalle, moi, je vais rester ici, jusqu’à ce qu’il soit clairement établi que la situation est stable et qu’il n’est plus nécessaire que je reste ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.