Israël en guerre - Jour 367

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Un arrêt de bus pour les élèves à Kiryat Motzkin, en de Galilée occidentale, en avril 2024. (Crédit : Inbal Bernstein)
Un arrêt de bus pour les élèves à Kiryat Motzkin, en de Galilée occidentale, en avril 2024. (Crédit : Inbal Bernstein)
Reportage

« Routine » scolaire au nord d’Israël : Sirènes, salles de classe non protégées, trajets en bus sous le feu de l’ennemi

Dans ce contexte d’escalade, les parents des communautés bombardées affirment que leurs enfants paient le prix de la guerre et s’efforcent de trouver des solutions (qui n’existent pas toujours)

Noam Yonash, élève de 6e de la communauté de Ben Ami en Galilée occidentale, va au collège au kibboutz Kabri, à sept kilomètres de la frontière avec le Liban. Avant l’embrasement actuel des combats dans le nord, des sirènes retentissaient déjà chaque semaine autour de Kabri.

Les salles de classe de cette école ne sont pas renforcées, les zones fortifiées ne sont pas assez grandes pour tous les élèves et sont, de toute façon, à 30 secondes de course de sa salle de classe, alors que le temps d’alerte avant la chute d’une roquette est nul.

« Lorsque les sirènes retentissent, ils s’allongent sur le sol, les mains sur la tête, et espèrent que tout ira bien », explique la mère de Noam, Shiri Yonash.

« C’est vraiment effrayant. Comment peut-on se concentrer sur l’école dans ces conditions ? Comment pouvons-nous dormir la nuit en sachant qu’au matin, nous l’enverrons à l’école ? Comment le ministère de l’Éducation et le [Commandement du] Front intérieur peuvent-ils laisser les écoles fonctionner dans de telles conditions ? »

De nombreuses maisons de la région ne sont pas non plus protégées et les habitants se couchent au sol au son des sirènes. Interrogée sur la différence avec les collégiens, Shiri insiste : « C’est tout aussi scandaleux. Mais ma maison dispose d’un mamad [pièce sécurisée] et nous ne nous couchons pas par terre lorsque les sirènes retentissent. Ben Ami est à deux kilomètres au sud de Kabri. Pourquoi mon fils devrait-il aller à l’école dans un endroit plus dangereux que sa maison ? »

Ben Ami et Kabri, toutes deux adjacentes à la ville de Nahariya, font partie des communautés dites de « deuxième ligne », limitrophes du Liban, qui subissent aujourd’hui des tirs de roquettes incessants de la part du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Elles n’ont pas été évacuées au cours de la guerre ; et les barrages incessants tirés par le Hezbollah ont totalement entravé leur vie quotidienne.

L’école primaire de Kabri est fréquentée par des membres du kibboutz et des résidents de Ben Ami et du kibboutz voisin de Netiv HaShayara, ainsi que par des élèves des communautés dites de « première ligne » qui ont été évacuées mais qui vivent encore dans la région – principalement à Nahariya.

Yonash est à la tête d’un groupe de parents de Ben Ami et de Netiv HaShayara qui exigent que leurs enfants soient transférés au sud de Kabri ou dans un établissement protégé. Le Conseil régional de Mateh Asher est en train de construire des zones protégées supplémentaires à l’école de Kabri et son président, Moshe Davidovitch, promet qu’elles seront prêtes dans environ deux mois.

En attendant, il s’efforce d’accéder à la demande des parents qui souhaitent que leurs enfants soient transférés.

L’école élémentaire du kibboutz Kabri, 2024. (Crédit : Parents d’enfants de l’école élémentaire du kibboutz Kabri)

Après avoir lutté pendant environ six mois, les parents de Ben Ami et de Netiv HaShayara ont cru que Davidovitch avait enfin trouvé une solution : l’école de Kabri serait divisée, de sorte que les élèves dont les parents l’exigent pourraient étudier dans un bâtiment qui serait mis à leur disposition au kibboutz Shomrat, non loin d’Akko. Les parents qui s’y opposent, ainsi que les enfants de Kabri et les évacués, pourront rester à l’école de Kabri.

« Jusqu’à présent, à Shomrat, il n’y a eu que sept sirènes d’alerte », a déclaré Yonash au début du mois.

« Il y a une alerte préalable de 30 secondes là-bas, et chaque salle de classe a, à proximité, une pièce blindée où se rendre au pas de course. Nous avons été ravis lorsque nous nous sommes rendus sur place et que nous avons constaté cette solution. »

Le Conseil régional de Mateh Asher a mené un sondage auprès des parents des deux communautés et a constaté qu’environ 80 % d’entre eux souhaitaient transférer leurs enfants à Shomrat. Les parents qui travaillent à Kabri et ceux qui ont des enfants ayant des besoins particuliers ont demandé à ce qu’ils restent à Kabri. Le transfert devait avoir lieu prochainement. Mais pendant ce temps, certains enfants, à Kabri, n’ont pas repris le chemin de l’école et sont restés à la maison depuis que la rentrée scolaire.

Cependant, le 12 septembre, le ministère de l’Éducation a annoncé qu’il n’approuverait pas le transfert. En effet, les 73 élèves dont les parents avaient fait une demande ne suffisait pas à atteindre le nombre minimal de 90 élèves requis par le ministère pour ouvrir une nouvelle école – à raison de quinze élèves par classe.

« Depuis jeudi, je communique par téléphone avec des parents au cœur brisé », déclare Yonash. « J’ai trouvé un mémo du directeur-général du ministère de l’Éducation selon lequel le minimum s’élevait à 66, soit une moyenne de onze élèves par classe de l’année scolaire. Mais même si je fais erreur, comment pouvez-vous passer outre la décision de transférer les élèves dans de telles circonstances, sous un tel prétexte ? Il s’agit d’une négligence extrême. »

Une salle de classe, au kibboutz Kabri, en 2024. (Crédit : Tani Goldstein)

Certains parents affirment que la directrice du district nord du ministère de l’Éducation, Orna Simhon, a refusé le transfert en raison de ce qu’ils décrivent comme des « considérations non professionnelles ». Les directeurs d’école, selon eux, ne sont pas intéressés par un transfert qui nécessiterait l’embauche de nouveaux employés et pensent que Simhon les soutient.

Dans sa réaction, le ministère de l’Éducation insiste sur le fait qu’il s’agit d’une « décision conjointe des autorités locales et du ministère de l’Éducation, en partie à cause d’un sondage qui avait révélé qu’un tel transfert n’était pas réalisable en raison d’un nombre insuffisant d’élèves intéressés ».

Le ministère souligne en outre que la fréquentation de l’école de Kabri est « en parfaite conformité avec les instructions du [Commandement du] Front intérieur », ajoutant que « l’autorité locale prévoit de construire deux espaces renforcés supplémentaires dans les semaines à venir au profit des élèves ».

« Malheureusement, il n’y avait pas assez de parents qui avaient fait une demande de transfert de leurs enfants à Shomrat », déplore Davidovitch, tout en restant ambivalent. « J’ai soutenu la demande des parents, mais l’opposition du ministère de l’Éducation n’est pas déraisonnable. »

Yonash, ingénieure de formation, son époux, qui travaille à son compte dans le domaine de la construction, et leurs enfants, ont tous quitté leur communauté lorsque la guerre a éclaté. Ils ont passé environ un mois et demi à Haïfa et au kibboutz Beit Oren, puis sont rentrés.

« Beaucoup de familles ont quitté la communauté lorsque la guerre a éclaté [en octobre dernier], mais presque toutes sont revenues. Le sentiment d’appartenance et la force de l’habitude sont plus forts, et la situation durant l’année scolaire précédente était raisonnable », note-t-elle.

« Durant l’été, la situation s’est détériorée. Nous pensons parfois à reprendre et à partir. Lorsqu’ils ont parlé d’un assaut majeur, nous avons fait nos valises et envisagé de nous réfugier chez nos parents dans le sud. Mais notre travail est ici, nos enfants les plus âgés sont au lycée et leurs amis sont ici. Si les choses empirent vraiment, nous fuirons. En attendant, nous sommes comme une grenouille que l’on fait cuire et qui s’y est déjà habituée », dit-elle.

Moshe Davidovitch, président du Conseil régional de Mateh Asher, dans un restaurant de Shavei Tzion, en septembre 2024. (Crédit : Tani Goldstein)

Ils ont vu l’incendie par la fenêtre du bus

De nombreuses communautés de « seconde ligne » sont confrontées à la situation inverse de celle de la famille Yonash. Avant que la guerre n’éclate, certains lycéens de la région fréquentaient un lycée non protégé dans le kibboutz Gesher HaZiv, au nord de Nahariya, et avaient été transférés au cours de l’année scolaire précédente dans un lycée de Kiryat Motzkin.

Certains élèves et leurs parents – principalement des résidents de Gesher HaZiv – sont frustrés par la situation actuelle et demandent à retourner à l’école du kibboutz.

Inbal Bernstein, propriétaire d’une petite entreprise et mère célibataire de Gesher HaZiv, a deux enfants qui fréquentent le lycée évacué à Kiryat Motzkin. Lorsque la guerre a éclaté, elle s’est réfugiée avec ses enfants chez ses parents à Akko, où elle a ensuite loué un appartement. Mais comme Gesher HaZiv n’avait pas été évacué, elle n’avait pas droit aux aides. Ils sont, depuis deux semaines, de retour au kibboutz. « Je n’avais plus les moyens de payer le loyer », dit-elle. Bernstein fait partie d’un groupe de parents qui exigent que leurs enfants soient ramenés à Gesher HaZiv.

« Il y a une heure et demie de trajet entre Gesher HaZiv et les Krayot, aller et retour, dans un bus bondé, ce qui constitue un danger mortel. Des sirènes ont déjà retenti pendant le trajet et le chauffeur n’a pas voulu s’arrêter, disant que ce n’était pas sûr. Il avait probablement raison. C’était effrayant et désagréable. Plus de 100 jeunes se retrouvaient debout à un arrêt de bus, non loin de deux abris mobiles, chacun ne pouvant accueillir que 20 personnes à la fois. Le bus a parfois 30 minutes de retard et ils attendent là-bas pendant ce temps. »

Un fonctionnaire du Conseil régional de Mateh Asher note que les arrêts de bus ont récemment été améliorés, que des abris mobiles ont été ajoutés et que les bus arrivent plus fréquemment, de sorte que les élèves n’ont pas à attendre aussi longtemps.

« La semaine dernière, lorsqu’il y a eu un incendie sur la Route 89, ils l’ont vu et senti depuis la fenêtre du bus », raconte Bernstein.

« Parfois, entre deux cours ou pendant les journées les plus courtes, ils doivent attendre deux ou trois heures à Kiryat Motzkin avant que le bus n’arrive. Mes enfants veulent faire leurs devoirs, mais en vain. Ils reviennent épuisés de l’école, alors que l’alternative est une promenade de cinq minutes avec leurs amis. »

« Ils devront même passer leurs examens de fin d’études à Kiryat Motzkin. Laissez-les au moins passer leur bagrout [baccalauréat] à proximité ! Ne parlons même pas des activités extra-scolaires de l’après-midi, auxquelles je ne peux pas les conduire et que je vais donc devoir annuler. Mon fils fait partie de la ligue d’échecs et ne pourra pas continuer à jouer. »

Il convient de noter que son kibboutz est le plus septentrional des communautés qui n’ont pas été évacuées. L’école n’est qu’à cinq kilomètres de la frontière et n’est pas correctement protégée.

Mais cela ne décourage pas Bernstein, qui a une solution.

Un abri mobile, sur un parking près d’une école du kibboutz Kabri, 2024. (Crédit : Tani Goldstein)

« Non loin de l’école, il y a des garderies vacantes qui peuvent être réaffectées. Nous vivons ici, le kibboutz n’a pas été évacué. Ma maison dispose d’une pièce renforcée, mais le délai d’alerte étant nul, nous n’arrivons de toute façon pas à temps. Certaines maisons du kibboutz n’ont même pas de chambres renforcées. Je préfère donc que les enfants restent ici dans les mêmes conditions qu’à l’école plutôt que de passer trois heures par jour dans le bus, ce qui est beaucoup plus effrayant et dangereux. »

Le fait que les garderies soient trop petites pour accueillir tous les élèves ne décourage pas non plus Bernstein. « Ils peuvent se diviser en groupes et étudier un jour sur deux, pour que tout le monde s’y retrouve », explique-t-elle.

Mais la mise en œuvre de cette mesure ne serait pas facile. Il n’est pas certain que les parents des élèves vivant au sud de Gesher HaZiv soient d’accord, que les écoles puissent être divisées sans nuire aux liens sociaux des élèves et qu’il y ait suffisamment d’enseignants.

« Toute la région est attaquée », insiste-t-elle.

« Il n’y a pas beaucoup de différence entre Gesher HaZiv et d’autres endroits – et, oui, on peut diviser. La vie sociale à l’école consiste principalement à être entassé dans un bus. Nous pouvons nous en passer en attendant. »

Concernant les épreuves du bagrout, le ministère de l’Éducation répond que « compte tenu de la situation sécuritaire, le ministère envisage actuellement d’autres allègements pour les élèves du nord lors des prochains examens du bagrout de janvier 2025 ».

Les deux aînés de Yonash vont au lycée de Kiryat Motzkin, mais elle ne voit pas les choses de la même manière que Bernstein : « Il est vrai que le trajet est inquiétant, mais je préfère qu’ils aillent à Motzkin et en reviennent, et qu’ils soient en sécurité à l’école, plutôt que de passer toute la journée à Gesher HaZiv. »

Les bus ne peuvent pas être renforcés, mais les autorités s’efforcent de leur fournir une protection aérienne optimale.

Le lycée Sotzkin, où les évacués de Galilée occidentale vont à l’école, à Kiryat Motzkin. (Crédit : Conseil régional de Mateh Asher)

Ayant appris par Tsahal que les bus du nord n’étaient pas protégés par les airs, Davidovitch explique qu’il leur a « donné tous les itinéraires des bus d’étudiants et qu’ils ont assuré une protection aérienne maximale des itinéraires pendant les trajets ».

Tenant compte du fait que les bus ne partent pas toujours à l’heure prévue, « Nous avons pris une marge d’erreur de 30 minutes. Est-ce totalement sûr ? Absolument pas », ajoute-t-il.

Mais les élèves attendent longtemps aux arrêts de bus et les abris mobiles ne peuvent pas accueillir tout le monde. Davidovitch est d’accord, mais il affirme « qu’il n’y a pas de solution totale ».

« J’ai contacté le maire de Kiryat Motzkin et je me suis assuré qu’il alloue deux bus aux élèves qui s’y rendent, pour qu’ils ne montent pas ensemble et ne soient pas agglutinés aux arrêts de bus, mais plutôt en groupes divisés. »

Certains parents de diverses communautés exigent que leurs enfants fréquentent des écoles plus proches de leur domicile, tandis que d’autres préfèrent un endroit plus éloigné et plus sûr. La division des écoles semble donc raisonnable, mais Davidovitch reste inflexible.

« Je comprends tous les parents, mais certaines scissions sont possibles et d’autres non. En fragmentant les écoles, nous détruirons le tissu social dont les enfants ont besoin, surtout par les temps qui courent », estime-t-il.

Les demandes contradictoires des parents donnent lieu à de rudes disputes. Tali Oz Albo, porte-parole du Conseil régional de Mateh Asher, est elle-même résidente de la communauté de Shavei Tzion, non loin de Nahariya.

« J’ai reçu des appels de parents alarmés de communautés qui avaient été évacuées, comme celle de Betzet, disant : ‘Nous avons entendu qu’il y a un groupe de parents qui a parlé avec un correspondant [de Zman Yisrael], lui disant qu’ils veulent que les enfants soient transférés de Kiryat Motzkin à Gesher HaZiv.’ Cette idée a rendu les parents évacués furieux », raconte-t-elle.

« Les parents évacués ont loué des appartements à Kiryat Motzkin dans le seul but d’être à proximité de l’école. L’un d’entre eux était en larmes et m’a demandé : ‘Est-ce que quelqu’un pense vraiment que je vais laisser mon enfant faire le trajet tous les jours, d’ici à Gesher HaZiv ?’ Cela vous paraît-il sain d’esprit ? Depuis un an, je déménage avec lui d’un hôtel à l’autre, et maintenant nous avons enfin finalement loué un appartement près de la nouvelle école pour lui donner un sentiment de stabilité ! »

« Les parents vont bien. Chacun vit les difficultés différemment. Ils ont des demandes contradictoires parce que la réalité dans laquelle nous nous trouvons ici – et à laquelle nous avons été abandonnés – est tout simplement surréaliste, insupportable, impossible, incompréhensible. Nous essayons d’aider tout le monde, mais certains problèmes n’ont pas de solution. »

Oz Albo a elle-même une fille qui va au lycée de Nahariya. Sa classe se trouve au troisième étage, alors que l’abri est souterrain et trop petit pour que tous les élèves puissent s’y installer.

« Ma fille fait l’expérience directe de l’incapacité du gouvernement à fournir une protection », dit-elle.

Un complexe scolaire, au kibboutz Gesher HaZiv, en 2024. (Crédit : Tani Goldstein)

« Lorsque les sirènes retentissent, ils se couchent dans les couloirs, les mains sur la tête. L’année dernière, il y a eu des tirs pendant les épreuves du bagrout. Chaque fois qu’elle sort le soir, nous devons, pour des raisons logistiques, la faire passer d’une zone protégée à l’autre. »

La situation en Galilée supérieure ou orientale est similaire à celle de la Galilée occidentale, peut-être plus difficile en raison des tirs plus fréquents en provenance du Hezbollah. Aussi les élèves des communautés de « seconde ligne » – dans les régions du mont Meron, de Safed, des montagnes de Naphtali et de la vallée de Hula – se rendent tous à l’école en voiture pendant des heures, tandis que d’autres fréquentent des écoles mal protégées.

Une réalité inacceptable

Certains élèves sont incapables de s’adapter à la réalité qui leur a été imposée. Les parents et les élèves avec lesquels nous nous sommes entretenus nous ont parlé d’enfants et de jeunes qui sont reclus chez eux, qui manquent l’école pendant de longues périodes et qui n’ont plus de contacts avec leurs amis. Certains dorment habillés ou se douchent en maillot de bain. La plupart des élèves s’adaptent, mais ce n’est pas facile pour eux non plus.

Gilad Yarchi, de Kabri, fréquente le lycée du kibboutz. Il étudie dans une salle de classe dont le plafond en plâtre est rabattable et qui est dotée de grandes fenêtres. La zone protégée la plus proche se trouve à 30 secondes de course dans les escaliers, mais personne ne s’y rend. Des zones protégées supplémentaires sont en cours de construction à l’école, mais en attendant, lorsque les sirènes retentissent, les élèves s’allongent sur le sol.

« Il y a des détonations pendant les heures de cours, ainsi que pendant les examens de bagrout », raconte-t-il.

« Nous avons vu des incendies à travers les fenêtres. Il est difficile de se concentrer dans ces conditions. Parfois, les soldats nous avertissent de ne pas sortir de chez nous. La plupart du temps, nous le faisons, mais nous restons vigilants. Je surveille, sur mon téléphone, les alertes lancées dans d’autres communautés, car si une alerte est émise pour le kibboutz Matsuva, nous savons alors que nous devons nous préparer. Mais je préfère aller à l’école ici plutôt que d’aller ailleurs. »

Gilad Yarchi, lycéen du kibboutz Kabri, à l’entrée de sa sa salle de classe, en septembre 2024. (Crédit : Tani Goldstein)

Son père Amir, PDG chez Israel Friends of Technion, souhaite que ses enfants restent près de chez eux, malgré toutes les difficultés. « Les enfants sont soumis à un stress incroyable, et nous aussi », explique-t-il.

« Certains parents souhaiteraient que leurs enfants aillent à l’école ailleurs. Je ne voudrais pas qu’ils fassent de longs trajets, parce que le bus n’est pas renforcé et que les routes sont ciblées, alors il vaut mieux qu’ils restent ici, près de chez eux, de leurs amis et de leur environnement familier. La communauté a déjà souffert de l’éloignement de certaines personnes évacuées, et certaines d’entre elles ne reviendront jamais. »

« Cela fait onze mois que nous sommes dans cette merde et nous n’en voyons pas la fin », déclare-t-il, tout en reconnaissant que d’autres communautés connaissent une situation pire, notamment en Haute-Galilée. Il n’échangerait pas non plus sa place avec celle des personnes évacuées.

En même temps, il suppose que « certaines personnes restent ici simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens financiers de partir ».

« Cela fait onze mois que nous sommes dans cette merde et nous n’en voyons pas la fin. »

Il reste humble et pragmatique.

« Si nous en arrivons à une situation de tirs quotidiens, comme ce fut le cas pendant la Deuxième Guerre du Liban, ou à d’autres circonstances extrêmes, nous puiserons dans nos économies pour partir. Nous ne resterons pas ici à n’importe quel prix et dans n’importe quel scénario. »

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