La cloche de l’école a sonné, la porte s’est ouverte et la foule de lycéens a commencé à s’éparpiller. C’était une journée d’hiver fraîche et ensoleillée dans la pittoresque ville septentrionale de Zichron Yaakov, bourg vert et prospère de taille moyenne niché dans les contreforts de la chaîne du Carmel.
Tout semblait normal dans cette sortie d’école, si ce n’est la grande banderole à l’entrée, avec les photos de dizaines d’Israéliens otages à Gaza.
Un pourcentage élevé des quelque 25 000 habitants de Zichron Yaakov travaille dans le secteur des hautes technologies, à l’université ou encore dans le domaine artistique, ce qui confère à la ville une atmosphère plutôt libérale.
Le lycée principal, Tichon Hamoshava, est l’un des plus grands du pays, avec plus de 1 200 élèves. Etablissement public laïc, Tichon Hamoshava se classe régulièrement parmi les premiers en termes de pourcentage d’étudiants à s’engager dans l’armée israélienne.
Zichron, comme on appelle souvent la ville, est éloignée à la fois de Gaza et de la frontière nord israélo-libanaise, très agitée en ce moment, mais les deux conflits sont très présents à l’esprit des élèves de Terminale qui ont pris un moment pour parler avec le Times of Israël, la semaine passée, de la guerre, de l’état du pays et de l’avenir.
Ces élèves ont passé une grande partie de leurs années lycée sur Zoom à cause de la pandémie de coronavirus, note Yaara Levinson-Dagan, coordonnatrice de la classe, organisatrice d’activités et agente de liaison avec les parents depuis quatre ans. Aujourd’hui, ils ont devant eux la perspective de décrocher leur diplôme dans un pays en guerre.
« Tout ce qu’ils ont traversé les prépare à leur vie d’adulte », dit-elle, en traversant l’établissement tentaculaire pour rejoindre les étudiants dans une salle de classe d’histoire calme, dont les murs sont tapissés d’images de la période précédant l’État et de la Seconde Guerre mondiale.
Les élèves de Terminale ont beaucoup de résilience et de confiance en eux : ils ont fait du bénévolat, chacun à leur manière, pendant des mois dans le cadre de l’effort de guerre. Ils sont nombreux à vouloir rejoindre les rangs de l’armée israélienne dans des unités de combat, explique Keren Miller, une conseillère scolaire présente lors d’une partie de la discussion.
Elle mettrait « volontiers » sa vie entre leurs mains en tant que « leaders d’avenir » dans l’armée ou le gouvernement, déclare-t-elle.
Trois étudiantes, Inbar Carmi, Maayan Shalom et Yuval Meller, ainsi qu’un étudiant, Shaked Hadar, qui n’a pas souhaité être photographié, ont pris part à cette table ronde. Ces quatre jeunes âgés de 17 ans viennent d’horizons semblables et ont été sélectionnés par l’école pour participer à la discussion. Ils espèrent tous obtenir leur diplôme d’études secondaires [bagrout] fin juin.
La discussion, qui s’est déroulée en hébreu, a été traduite et remaniée pour plus de clarté et des questions de longueur.
The Times of Israël : Comment gérez-vous la situation en Israël ? Ce ne sont pas des conditions normales pour terminer ses études secondaires.
Yuval Meller : C’est difficile. La charge mentale est énorme avec les devoirs et révisions, et cela affecte beaucoup de choses.
Maayan Shalom : Il faut garder le sens de l’humour. En Troisième et Seconde, déjà, nous avons eu la pandémie de coronavirus, puis les grèves, un soulèvement politique, et maintenant ça. Je pense qu’à Zichron, nous ne vivons pas la guerre comme ailleurs parce que nous n’avons pas d’alertes aux roquettes, nous ne ressentons pas vraiment la guerre.
Qu’en est-il de l’avenir ? Quels sont vos projets ?
Inbar Carmi : Pour moi, faire un an de service [civil].
Shaked Hadar : Cette guerre n’a fait que confirmer l’intérêt d’intégrer l’armée. Je voulais déjà entrer dans une unité de combat, mais aujourd’hui, c’est on ne peut plus clair. L’armée n’est pas seulement une phase de la vie, c’est quelque chose d’essentiel pour le pays : il nous faut servir. Je pourrais m’engager tout de suite, mais je préfère faire une année de service en premier.
Maayan : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec Shaked. Pour moi, la guerre montre que la solution militaire, le militarisme, des deux côtés, n’est pas la solution. Nous avons vraiment besoin de trouver une solution politique, une solution éducative. Oui, Tsahal est important, et je servirai aussi. Je l’avais pourtant remis en question. Mais où aller, que faire et que suis-je prête à faire ?
Inbar : Je suis tout à fait d’accord avec Shaked. Je veux faire une académie militaire avant l’armée, mais je ne vais pas pouvoir m’engager pour des raisons de santé que je viens d’apprendre. J’avais l’intention d’entrer dans l’armée : c’est donc très difficile pour moi en ce moment, je voulais vraiment m’engager. Je suis aussi d’accord avec Maayan sur ce que le pays doit faire pour le long-terme, mais il est plus important que jamais de protéger la vie de la population, comme le fait l’armée.
Je pense faire un service national comme ambulancière. C’est ce que j’avais l’intention de faire dans l’armée – là, ça aurait été au combat, alors que pour le service national, ce sera avec le service de secours du Magen David Adom.
Yuval : Je veux aller dans une unité de combat. Cela m’a toujours plus attirée que le reste, ce qui ne veut pas dire aue les autres postes sont mauvais. J’aimerais m’engager dans la Marine et faire partie d’une unité de combat. Même si la guerre fait peur, elle vous oblige à vous dire : je ne vais pas attendre les bras croisés. Je ne vais pas fuir mes responsabilités. J’irai et je ferai ma part : je fais partie de ce pays et de ses objectifs. Mais avant tout ça, je vais faire une année soit dans une académie militaire, soit au titre du service national.
Il semble que la plupart de votre classe le fasse.
Maayan : Apparemment, nous sommes nombreux à vouloir faire une académie militaire ou un service national. Très nombreux.
Inbar : C’est précisément parce que nous vivons à Zichron. Ailleurs, ça pourrait ne pas être pareil.
En Première et Terminale, l’armée israélienne vous a déjà fait passer des tests, non ?
Inbar : Oui, tout à fait.
Shaked : Les tests de capacité de combat sont très durs et stressants, mais ceux qui le veulent vraiment réussissent. Ce n’est pas agréable – ce n’est pas censé l’être – : le service ce n’est pas une partie de plaisir. Les tests sont conçus pour vous mettre dans des situations extrêmes, et ils voient comment vous vous comportez.
Inbar : Tout le processus avec l’armée commence en milieu de Première avec un entretien personnel, des examens psychométriques et un bilan de santé. Après cela, il y a une journée d’examens et, en fonction des résultats, on reçoit un questionnaire sur les différentes filières de Tsahal. Mes cousins m’ont beaucoup aidée pour m’y retrouver.
Ensuite, on reçoit les résultats. En Terminale, entre tous ces tests et résultats et les demandes d’admission aux académies militaires ou au service national, on apprend à bien se connaître.
Avez-vous de la famille, des frères et sœurs plus âgés, et réservistes ? Ou d’autres personnes de votre connaissance qui seraient parties se battre ?
Shaked : Mon frère est officier dans la marine, mais il occupe cette année un poste administratif au quartier général de Tsahal à Tel Aviv. Il voit à quel point c’est stressant et comment la guerre les a pris au dépourvu au début, mais maintenant, ils ont davantage de contrôle sur la situation. Au début, nous avons bien vu combien c’était difficile pour lui.
Inbar : J’ai deux frères aînés. L’un d’eux travaille sur des ordinateurs dans un bunker. Mon autre frère a également été appelé dans la réserve en 8200 [une unité de renseignement]. Ils sont en sécurité, mais nous connaissons beaucoup de personnes plus âgées qui sont dans l’armée.
Maayan : L’une des choses les plus effrayantes pour moi, c’est quand ils ont tué Benji Needham, un ancien de notre école. Il avait deux ans de plus que nous : je ne le connaissais pas, mais tout à coup, j’ai pris conscience de la proximité de tout ça. Cela remet les choses en perspective. Cela pourrait être mes amis dans un an. C’est la réalité.
Inbar : Cela montre que la guerre n’est pas si loin. Même si nous ne ressentons pas la guerre, à Zichron, d’une certaine manière, lorsque nous recevons une nouvelle comme celle-là, ça nous ramène à la réalité.
Shaked : On l’entend, mais sans y croire. Quelqu’un qui jouait au football avec vous, il y a deux ans, fait la une des journaux pour la pire des raisons.
Que pensez-vous de l’avenir d’Israël en cette période incertaine ?
Yuval : C’est difficile de penser au lendemain, parce que le lendemain, c’est aujourd’hui. C’est beaucoup de responsabilités, je pense que nous le ressentons tous. Mais il est difficile d’y penser pour le moment parce que nous avons toujours la tête dedans et qu’il n’y a aucune certitude sur le moment ni même la manière dont cela se terminera. Cela va dépendre en grande partie de nous : nous devons comprendre ce qu’il faut faire ensuite.
Maayan : Si vous me disiez de prendre les choses en main maintenant, je le ferais, mais ce n’est pas possible. Nous avons besoin de gens qui dirigeront l’État en sachant que nous n’avons pas d’autre choix que l’éducation. Il est primordial d’éduquer à la paix, au vivre-ensemble, au règlement des problèmes, et non à la haine ou aux effusions de sang, quel que soit le côté. En fin de compte, comme avec l’Allemagne nazie, cela a pris du temps, et il est vrai que la situation n’est pas la même. Peut-être que cela prendra 60 ou 70 ans, mais il sera possible de trouver un accord si nous investissons dans l’éducation.
Shaked : La guerre a beaucoup changé les gens. Me concernant, certaines de mes positions les plus à gauche ont été balayées par la guerre. Et cela a malmené ma foi dans une solution à deux États. Je pense que la guerre est un désastre, peu de temps après le coronavirus, et après la révolte [contre les projets du gouvernement de réformer le système judiciaire] – tout cela nous a divisés, mais aujourd’hui nous sommes à nouveau unis. J’espère que cela va continuer et que ceux qui tentent de nous diviser, à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement, ne seront pas suivis.
Maayan : C’est dans les moments difficiles que l’unité se démontre. Avant la guerre, les divisions étaient très, très profondes. La guerre impose au pays de se comporter différemment : nous nous sommes aperçus que nous étions tous dans le même bateau. Nous en avons assez de toute cette haine de part et d’autre de l’échiquier politique, nous sommes ensemble, en nous battant ou en faisant du bénévolat. Tout le monde fait ce qu’il peut pour atteindre notre objectif commun. Si cet esprit perdure après la guerre, ce sera très bien.
Yuval : Tout d’un coup, on a vu des résidents d’implantations et des gens de gauche faire des choses ensemble, alors qu’avant ils ne s’adressaient même pas la parole. La même chose pourrait se passer entre nos deux pays, Israël et les Palestiniens. De toute évidence, cela prendra beaucoup de temps. Je suis optimiste.
Inbar : Je pense qu’avant cela, nous devons préserver notre unité. Comme nous l’avons dit, les divisions nous ont affaiblis et c’était un gros problème. Nous sommes tous ensemble maintenant. J’espère que nous pourrons continuer dans le même esprit parce que nous n’avons pas le choix. Si nous ne pouvons pas faire ça, alors nous ne pourrons jamais rien faire avec d’autres pays.
Il existe un stéréotype selon lequel les gens de Zichron sont tous de gauche. Les choses ont-elles changé aujourd’hui ?
Shaked : Que peut-on y faire ? On a vu des artisans de la paix se faire assassiner, des gens qui aidaient les Gazaouis, qui voulaient trouver une solution. Tout a été brisé en un instant. Cela remet en question la confiance que l’on souhaite placer en eux. Cela prendra du temps. Enormément de personnes, à Zichron, sont très affectées par ce qui s’est passé. Il est clair qu’il est beaucoup plus difficile d’être de gauche aujourd’hui.
Maayan : Je pense que beaucoup de gens ont perdu l’espoir. La gauche, et le processus de paix, c’est très optimiste. Mais ce choc… la période qui a suivi le 7 octobre a brisé toute forme d’optimisme. Dès l’instant où l’on perd l’optimisme, on perd ses idées de gauche. C’est arrivé à beaucoup de personnes à Zichron. Par ailleurs, les gens qui étaient déjà de droite le sont encore plus.
Yuval : Tout le monde change d’opinion en ce moment.
Inbar : Cela fluctue. Le mois qui a suivi la guerre, je voulais qu’on fasse des choses horribles à Gaza, pour que nos soldats ne meurent pas. Mais maintenant que j’y repense, je me dis : comment ai-je pu dire une chose pareille ? C’est une période très complexe. Parfois, l’opinion change du jour au lendemain. La question est de savoir quel chemin nous allons suivre après la guerre.
On entend parler partout des smartphones, omniprésents, et des images traumatisantes qui circulent. Vous avez dit que Zichron Yaakov était une bulle, mais vous pouvez voir la guerre sur votre téléphone.
Inbar : Compte tenu de la vitesse à laquelle tout ceci se propage, je suis certaine que beaucoup de personnes ont vu ces choses. Pour ce qui est des vidéos, je ne peux pas dire, parce que j’ai fait en sorte de ne pas les regarder. Les smartphones et les réseaux sociaux permettent de diffuser des opinions, partout, en un instant, et d’influencer des personnes qui ne comprennent parfois pas très bien ce qui est en jeu. Toutes ces opinions ont une grande influence sur les personnes. Certaines croient tout ce qu’elles voient sur leur téléphone, que ce soit sur Instagram, TikTok ou ailleurs.
Lisez-vous la presse ? Ou vous informez-vous surtout sur TikTok et Instagram ?
Shaked : Nous sommes moins présents sur les réseaux sociaux. Par exemple, moi, je n’ai ni Instagram ni TikTok. Parce que… cela rend stupide. Vraiment ! Il est plus facile d’influencer les enfants. Je vois des enfants de 12 ans – vous croyez qu’ils lisent des articles ? Ils voient ces vidéos, qu’ils croient sur parole, et on se retrouve avec des jeunes avec une « culture TikTok ».
Inbar : J’aimerais dire deux choses là-dessus. Le fait de vivre à Zichron fait que certains d’entre nous se sentent coupables d’avoir échappé à tout ça et utilisent les réseaux sociaux pour régler leur culpabilité d’une manière ou d’une autre. Au début, certains d’entre nous utilisaient les vidéos pour se sentir entourés, pour vérifier les informations en continu et se sentir impliqués. Dans ce genre de situation, même si le pays est petit, il y a un sentiment de distance. Raison pour laquelle nous étions rivés à nos écrans et avons vu ces choses horribles, pour faire taire notre honte, parce que tout allait bien chez nous.
Par ailleurs, s’agissant de notre groupe en particulier, nous étions en voyage à ce moment-là. Nous avons des amis aux États-Unis, mais on peut dire que nous les avons perdus.[Ils expliquent que l’an dernier, ils ont tous les quatre passé deux semaines à New York et Washington DC dans le cadre d’un cours d’histoire. Ils ont été jumelés à une classe d’étudiants américains et sont rapidement devenus amis avec certains d’entre eux.]
Au début de la guerre, ils me contactaient pour me demander : « Comment ça va ? Que se passe-t-il ? Nous sommes inquiets, faites attention à vous », de belles paroles de ce style.
Et petit à petit, ils ont commencé à poser des questions. Je leur ai répondu directement : je préfère que vous me posiez des questions plutôt que d’apprendre des choses d’un message stupide qui n’a aucun sens. J’ai répondu à leurs questions, mais à un moment donné, je me suis rendue compte qu’ils ne prêtaient pas du tout attention à mes réponses. Mon meilleur ami là-bas m’a dit que je devais apprendre des choses sur mon pays. Certains d’entre eux ont participé à des manifestations pro-palestiniennes. Ils ont commencé à parler de génocide.
Nous avions un groupe sur les réseaux sociaux, Maayan et moi, avec certains d’entre eux. Au cours de la première semaine, nous avons vu surgir un antisémitisme profondément enraciné dont nous n’étions absolument pas conscientes. Cela a été très difficile, j’étais certaine qu’ils étaient de notre côté, mais finalement non.
Maayan : J’ai beaucoup de critiques à formuler à l’égard de la communauté juive d’Amérique du Nord. Je suis allée deux fois au Canada pour un camp d’été et j’ai de la famille dans le New Jersey. Il y a des jeunes de mon camp, de mon âge, notamment quelqu’un qui a des parents israéliens, qui ne cesse de répéter qu’Israël est en train de commettre un génocide.
Inbar : Ils adorent le mot génocide. Ils n’ont que ce mot à la bouche.
Maayan : Pour tout ce qui se passe, le guerre à Gaza, Israël est toujours en faute pour eux. Ils veulent qu’Israël disparaisse. Je ne peux pas m’empêcher de me demander comment c’est possible, d’où cela vient. Vous êtes Israéliens, vous êtes Juifs ! Cultivez-vous, regardez un peu ce qui s’est passé ici le 7 octobre et vous comprendrez pour quelle raison nous faisons ce que nous faisons.
Le 7 octobre, des gens sont venus en Israël pour assassiner, violer, tuer… Ils ont fait irruption dans des maisons et tiré sur des enfants dans leur lit. Comment condamner ce qu’Israël fait après des choses pareilles ? Oui, évidemment, il faut être vigilant et avoir l’oeil sur ce qui se passe, mais comment se fait-il que des Juifs qui ont de la famille en Israël, qui savent ce que c’est, pensent des choses pareilles ?
L’une des choses les plus importantes à dire ici c’est que les Juifs, en tant que Juifs, ont l’obligation de comprendre ce qui se passe ici. Quand des Juifs disent des choses négatives sur Israël, c’est mille fois plus fort que de la bouche de n’importe qui d’autre. Juifs de la diaspora : Vous avez beaucoup de pouvoir. Vous êtes physiquement là où Israël n’est pas. Vous pouvez expliquer les choses.
Israël fait de son mieux. Ce serait merveilleux si aucun Palestinien n’avait à souffrir de tout cela. Cela me fait mal quand une mère juive israélienne, druze ou autre perd un fils au combat à Gaza, comme j’ai de la peine pour ceux qui ont perdu un être cher le 7 octobre, pour les mères palestiniennes qui perdent un fils à Gaza.
Shaked : Enfin, à part les terroristes !
Maayan : À part eux oui… Pour le Hamas, c’est différent.
Inbar : Nous adorons cet endroit et nous ne voulons pas le quitter. Raison pour laquelle nous restons et allons tout faire pour reconstruire. C’est ce que nous voulons dire. Nous sommes prêts à travailler dur, à sortir de notre zone de confort, à servir là où ce sera nécessaire. Nous avons un objectif commun.