Israël en guerre - Jour 433

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  • Un policier se tenant entre un groupe de jeunes ultra-orthodoxes et une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur de l’Ouest, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
    Un policier se tenant entre un groupe de jeunes ultra-orthodoxes et une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur de l’Ouest, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
  • Des membres du groupe féministe religieux, les Femmes du Mur, priant à l’occasion de Rosh Hodesh, au mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 4 mars 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
    Des membres du groupe féministe religieux, les Femmes du Mur, priant à l’occasion de Rosh Hodesh, au mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 4 mars 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
  • Pages arrachées d’un siddur par de jeunes hommes orthodoxes à la section égalitaire du mur Occidental le 30 juin 2022. (Crédit : Mouvement Masorti)
    Pages arrachées d’un siddur par de jeunes hommes orthodoxes à la section égalitaire du mur Occidental le 30 juin 2022. (Crédit : Mouvement Masorti)
  • Des jeunes ultra-orthodoxes interrompent une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
    Des jeunes ultra-orthodoxes interrompent une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
  • Des jeunes ultra-orthodoxes interrompant une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
    Des jeunes ultra-orthodoxes interrompant une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)
  • Des Israéliens font leurs courses au supermarché Rami Levy de Modiin, le 1er février 2022. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)
    Des Israéliens font leurs courses au supermarché Rami Levy de Modiin, le 1er février 2022. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)
  • Prière orthodoxe séparée sur la plateforme de prière pluraliste de l’Arche de Robinson, au mur occidental, le 13 juillet 2018. (Crédit : Courtoisie)
    Prière orthodoxe séparée sur la plateforme de prière pluraliste de l’Arche de Robinson, au mur occidental, le 13 juillet 2018. (Crédit : Courtoisie)

Bar-mitzvah perturbée par des extrémistes : « Nous avons vu le pire visage d’Israël »

Des ultra-orthodoxes ont pris d’assaut des fidèles dans la partie égalitaire du mur Occidental, quasiment sous les yeux de la police. Les témoins se disent choqués et déçus

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Dans la matinée de jeudi, la semaine passée, des dizaines de garçons et de jeunes hommes orthodoxes ont envahi la partie égalitaire du mur Occidental, au sud de la place principale, et perturbé les trois cérémonies de bar et bat mitzvah qui s’y déroulaient, à grand renfort de sifflets et d’insultes, mais aussi en déchirant des livres de prières.

Ils n’ont pas réussi à interrompre les prières – les cérémonies sont allées à leur terme, avec lecture de la Torah et récitation de la prière du hallel – mais ont ébranlé certaines convictions des personnes présentes, notamment leur relation à Israël ou à leurs compatriotes juifs, et en particulier les Juifs orthodoxes.

Les deux garçons et la jeune fille qui célébraient ce jour-là leur bar et bat mitzvah étaient venus des États-Unis pour marquer leur passage à l’âge adulte, dans la plus pure tradition juive. L’un des garçons et la fille ont tous deux la double nationalité américano-israélienne et leurs invités étaient aussi bien Américains qu’Israéliens. Le second garçon, Seth Mann, avait lui aussi fait le voyage depuis les Etats-Unis, avec de nombreux amis et membres de la famille. Pour certains d’entre eux, il s’agissait d’un tout premier contact avec Israël.

Le discours de Mann lors de sa bar mitzvah , diffusé en direct sur YouTube, témoigne d’une vision idéalisée du mur Occidental, qui s’est rapidement brisée sur une réalité bien moins glorieuse.

« Il n’y a pas meilleur endroit que celui-ci pour comprendre ce que signifie faire partie d’une communauté et d’un peuple », a lu Mann, avant de s’interrompre pour rire de l’ironie de la situation, alors que des dizaines d’hommes et de garçons orthodoxes tentaient, à quelques mètres de là, de lui faire comprendre brutalement qu’il ne faisait pas partie de leur peuple, ou du moins, qu’il n’en était pas un membre des plus appréciés.

Pour les adultes présents, l’incident laisse un goût amer et une vision pour le moins négative de la communauté juive orthodoxe et ultra-orthodoxe.

« Personnellement, j’ai été très surpris de voir à quel point ils étaient perturbateurs et malveillants. Comment peut-on perturber la bar mitzvah d’un garçon juif au Kotel [mur Occidental en hébreu] ?

Pages arrachées d’un siddur par de jeunes hommes orthodoxes à la section égalitaire du mur Occidental le 30 juin 2022. (Crédit : Mouvement Masorti)

« C’est censé être une mitzvah ! » a déclaré le père de l’un des garçons, qui a souhaité garder l’anonymat.

« C’est ce que les nazis feraient – et c’est nous qu’ils traitaient de nazis ! », a-t-il ajouté.

Liz Goodman, l’épouse du rabbin qui officiait lors de la bar mitzvah de Mann, était elle aussi consternée.

« L’orthodoxie n’est pas acceptable s’ils ne peuvent pas contrôler ces enfants. Je comprends qu’ils nous détestent, mais ils ne devraient pas être autorisés à se comporter de la sorte », a-t-elle déclaré.

Il n’est pas certain que les trouble-fêtes, essentiellement des ultra-orthodoxes mais pas seulement, soient venus au mur Occidental ce jour-là pour perturber les célébrations de ces trois jeunes.

Il est beaucoup plus probable qu’ils soient venus pour protester contre les Femmes du Mur, groupe féministe qui organise des offices dirigés par des femmes au Mur occidental au début de chaque mois hébreu, jour connu sous le nom de Rosh Hodesh. Jeudi dernier, en ce début du mois de Tammuz, comme chaque mois, des bus remplis de garçons et de filles ultra-orthodoxes ainsi que d’hommes et de femmes, pour la plupart issus d’établissements religieux, ont été conduits au mur Occidental pour se confronter à elles.

Ces manifestations parfois violentes sont la plupart du temps organisées par un groupe orthodoxe extrêmement conservateur connu sous le nom de Centre Liba. Les jeunes manifestants arrivent avec des pancartes et des sifflets, ainsi qu’un panonceau décrivant les faits susceptibles d’entraîner – ou non – leur arrestation par la police.

Ce rituel mensuel de vitriol et de violence commence et se termine généralement sur la place principale du mur Occidental, où les Femmes du Mur organisent leurs prières/manifestation.

Des membres de Femmes du Mur prient pour Rosh Hodesh au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 4 mars 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Pour une raison inconnue, jeudi dernier, quelques jeunes extrémistes ont décidé d’étendre leur manifestation à la partie égalitaire, également connue sous le nom de « section Israël », « section famille », « section sud » ou – à tort – « section réformée ». Elle est aussi parfois dénommée « Arche de Robinson », en référence à l’arche, identifiée par l’érudit biblique Edward Robinson, qui s’y trouvait autrefois et menait au mont du Temple.

La section égalitaire est, en fait, administrée par le mouvement Massorti, l’équivalent israélien du mouvement conservateur nord-américain, mais il se trouve que les trois cérémonies qui ont eu lieu ce jour-là ont été conduites par des rabbins conservateurs.

Le chef du Centre Liba a tenu à préciser que les manifestants présents ce jour-là dans la section égalitaire n’y avaient pas été conduits par son organisation.

« Il n’y a aucun lien entre ces types et le Centre Liba », a déclaré le directeur du groupe, Oren Henig, au Times of Israel.

Le groupe se composait d’une cinquantaine d’adolescents et de jeunes hommes, dont beaucoup de haredim mais certains haredi-leoumi (nationalistes-religieux), aussi appelés ‘hardal. L’un des principaux instigateurs est le fils du député de YaHadouth HaTorah, Yitzhak Pindrus, qui s’est lui-même vanté par le passé d’avoir organisé des manifestations contre les Femmes du Mur. Le cabinet de Pindrus n’a pas donné suite à une demande de commentaire.

Tearing a page with God's name at the egal Kotel.

Posted by Andrew M. Sacks on Thursday, June 30, 2022

Henig a déclaré qu’il ne cautionnait pas les violences qui ont eu lieu dans la section égalitaire, mais comprenait parfaitement les motivations des manifestants. Il a également reconnu que parfois son groupe y manifestait, décrivant leur présence comme à des « offices de prière ».

Pour Henig – comme pour les manifestants et leurs soutiens – les services mixtes constituent un affront au caractère sacré du mur Occidental, justifiant de tout faire pour les empêcher. « La partie sud fait partie du mur Occidental. Il ne devrait pas y avoir de services mixtes là-bas. Cela porte atteinte à la sainteté de l’endroit », a affirmé Henig.

Ce ne sont en rien des hooligans, même ils se sont comportés comme tels. Ils se voient en soldats d’une guerre spirituelle

« Il n’y a aucun lien entre [les manifestants] et le Centre Liba, mais je comprends que ces gens se soucient de ce problème. Cela les blesse, les dérange », a-t-il confié.

L’approche de Henig n’est pas celle de tous les Juifs orthodoxes – en effet, certains rabbins de premier plan ont explicitement appelé à ce que la section égalitaire soit respectée ou du moins ignorée – mais il existe une opposition farouche aux Juifs réformés et conservateurs dans de larges pans de la communauté orthodoxe et ultra-orthodoxe d’Israël.

Le rabbin Perry Netter, le rabbin conservateur basé en Israël qui a officié la bat mitzvah à la section égalitaire jeudi dernier, s’est déclaré convaincu que les manifestants avaient vraiment le sentiment d’agir conformément à la volonté de Dieu.

Des jeunes ultra-orthodoxes interrompent une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)

« Ce ne sont pas des hooligans, même s’ils se sont comportés comme tels. Ils se croient les soldats d’une bataille spirituelle », a-t-il assuré .

Netter a imputé ce type de comportement à une « fétichisation » du mur Occidental, qui, a-t-il noté, ne faisait pas partie du temple juif à proprement parler, mais du mur de soutènement construit en dessous par Hérode. « Il servait à contenir les immondices ! » dit-il, exaspéré.

La section égalitaire n’est pas coutumière de ce genre d’exactions, même s’il lui arrive parfois d’en être victime – comme l’été dernier, lorsqu’un service organisé le jour de jeune de Tisha BeAv, qui commémore la destruction des deux temples juifs, a été perturbé par un groupe du Centre Liba. (Henig a reconnu qu’il s’agissait d’un « faux pas », assurant qu’il n’était pas dans les intentions du groupe de « se battre avec » les Juifs progressistes lors de Tisha BeAv le mois prochain, sans pour autant écarter la possibilité de s’y rendre.)

Même si l’endroit est normalement épargné par les manifestations violentes, il est régulièrement repris par des Juifs orthodoxes, dont certains appartiennent au Centre Liba, qui installent des cloisons séparatrices pour garantir la ségrégation entre hommes et femmes, en violation des coutumes de l’espace égalitaire.

Prière orthodoxe séparée sur la plateforme de prière pluraliste de l’Arche de Robinson, au mur occidental, le 13 juillet 2018. (Crédit : Courtoisie)

Plus tôt cette année, le Premier ministre de l’époque, Naftali Bennett, s’était engagé auprès des responsables réformés et conservateurs à améliorer les installations de la section égalitaire.

Cette promesse n’a, pour l’heure, pas été honorée, à la consternation de ces mouvements. Le compromis du mur Occidental, en vertu duquel les courants non orthodoxes du judaïsme disposeraient officiellement d’une voix pour la gestion du lieu saint, reste également lettre morte..

« Au moins, nous avons évité la chaleur »

Aucune des familles et des invités qui se trouvaient dans la section égalitaire jeudi ne s’attendait à ce que les cérémonies de passage à l’âge adulte de leurs enfants soient perturbées par des extrémistes. Ils ne s’attendaient pas non plus à ce que la police les laisse faire, comme on peut le voir dans les nombreuses vidéos. Ils ont en outre regretté que l’incident soit passé inaperçu dans la presse israélienne, sans guère d’écho de la part des députés israéliens.

« S’il s’agissait d’Arabes, cela aurait fait la Une des journaux », a déclaré le père de l’un des garçons de la bar mitzvah, qui a demandé que l’anonymat de sa famille soit préservé.

« Je ne comprends pas – et je pense que je ne comprendrai jamais – comment des agissements pareils peuvent être tolérés, sans aucune réaction  », a-t-il ajouté.

Des jeunes ultra-orthodoxes interrompent une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur Occidental, le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)

Son épouse et lui-même étaient conscients qu’une manifestation était susceptible d’avoir lieu à cause de l’office des Femmes du Mur, prévu le même jour, mais ils espéraient qu’en programmant la bar mitzvah tôt le matin, ils ne seraient pas ennuyés.

« Nous n’ignorions pas le risque de manifestation, mais nous espérions qu’en prenant le premier créneau, nous éviterions les manifestants et la chaleur », a déclaré la mère du garçon au Times of Israel, avant d’ajouter, en riant, qu’au « moins, nous avons évité la chaleur. »

Le père, qui est né et a grandi en Israël mais vit aujourd’hui en Virginie, s’est dit choqué par le niveau de violence et de haine dont il a été témoin ce jour-là.

« Ils n’arrêtaient pas de nous crier : ‘Reformim’. Je ne comprenais pas pourquoi ils nous disaient ça. Nous sommes conservateurs ! »

Des vidéos donnent à voir des extrémistes, pour la plupart des adolescents qui traitent les fidèles de « nazis », « chrétiens », « animaux », « shiksas » (une insulte désobligeante pour les femmes non juives) et, à la grande confusion des invités présents, de « juifs réformés ».

« Ils n’arrêtaient pas de nous crier : ‘Reformim’. Je ne comprenais pas pourquoi ils nous disaient ça. Nous sommes conservateurs ! » a déclaré au Times of Israel Goodman, dont le mari a officié lors de la bar mitzvah.

En plus des signes, des insultes, des sifflets et des cris, il y a eu des cas de violence physique contre des personnes et des biens. Le grand-père de l’un des garçons qui fêtait sa bar mitzvah – un survivant de la Shoah – s’est fait arracher sa canne, qui a été jetée de côté. L’une des tables utilisées pour les services de prière a été endommagée et des tefillin ont été jetés par terre, selon Goodman.

« Ils n’avaient pas l’intention d’en venir aux mains. C’était surtout de la violence verbale, pour faire du bruit. Le but était de perturber, pas de se retrouver impliqués dans des situations justifiant l’intervention de la police », a expliqué la mère de l’autre garçon.

Des livres de prières ont également été déchirés. Dans une vidéo publiée par le Mouvement Masorti, on voit l’un des garçons ultra-orthodoxes prendre une page déchirée et faire mine de se moucher avec.

« Nous avons vu le pire visage d’Israël, en l’endroit pourtant le plus saint pour les Juifs », a déclaré le père.

Henig n’a pas condamné cette profanation des livres de prières, mais a déclaré qu’il n’y avait « aucune bonne raison » de le faire.

Bien que la famille du garçon qui faisait sa bar mitzvah vive aux États-Unis, la plupart de ses invités venaient d’Israël, essentiellement de milieux laïcs. Le père du garçon a déclaré qu’ils étaient eux aussi choqués par le niveau d’agressivité et par la réticence de la police à intervenir.

Nous avons vu le pire visage d’Israël, à l’endroit le plus saint pour les Juifs

« La police n’a rien fait. Ils ne les ont pas fait partir ; ils n’ont même pas protégé les gens qui étaient là. Nous avons fort heureusement eu suffisamment de self-control pour ne pas commencer à frapper ces gars, mais cela aurait pu dégénérer très rapidement », a déclaré le père.

Netter, rabbin installé en Israël qui a officié lors de la bat mitzvah, a également été choqué par la passivité de la police.

« Il y avait quelques policiers et gardes-frontières. Il n’y avait pas assez de forces de l’ordre, et ils ne s’en sont pris aux [manifestants] que lorsque ces derniers sont devenus violents…et quand ils l’ont fait, ils les ont simplement repoussés sur la rampe, leur laissant tout le loisir de revenir », a déclaré Netter au Times of Israel.

Yizhar Hess, l’ex-chef du Mouvement Massorti en Israël et actuel vice-président de l’Organisation sioniste mondiale, était présent à la dernière grande manifestation de militants orthodoxes à cet endroit.

Hess a expliqué qu’en pareil cas, les policiers hésitent à s’en prendre aux manifestants, en partie, selon lui, parce que ce type de manifestation essentiellement non violente se trouve dans une sorte de zone grise juridique, mais aussi par manque de volonté politique et de directives claires.

Un policier se tient entre un groupe de jeunes ultra-orthodoxes et une cérémonie de bar mitzvah à la section égalitaire du mur de l’Ouest le 30 juin 2022. (Crédit : Laura Ben-David)

« Les directives actuelles ne permettent pas à la police d’agir. Vous pouvez donc faire tout ce qui peut être fait dans un espace public. Mais nous savons bien que lorsque la police veut agir, elle le fait. La prévention d’un trouble à l’ordre public ne requiert pas de directives spéciales », a assuré Hess.

À l’exception de quelques articles dans la presse locale lorsque la vidéo d’un garçon se mouchant avec un siddour a été publiée, l’incident est passé totalement inaperçu en Israël.

Deux ministres – le ministre de la Diaspora Nachman Shai et le ministre des Communications Yoaz Hendel – et un membre de la Knesset, Alon Tal, membre du Mouvement Massorti, ont publié sur Twitter pour condamner les manifestations, mais aucun autre responsable n’a fait de déclaration publique.

Une mauvaise première impression

C’était, pour certains invités, le tout premier voyage en Israël et probablement la première expérience de rejet en raison de leur appartenance à un courant non orthodoxe du judaïsme.

Goodman a déploré ces agissements, qui complexifient la tâche de ceux qui œuvrent à rapprocher les gens du judaïsme et les amener à soutenir Israël.

« Nous essayons de faire en sorte que les gens aiment le judaïsme. C’est pourquoi mon mari est devenu rabbin. Ce qui s’est passé là-bas est tout simplement effroyable », a-t-elle déclaré.

« C’était surréaliste, difficile à croire. C’était tellement, tellement embarrassant. »

Quelle est leur relation avec Dieu après cela ? Quelle est leur relation avec Israël après cela ?

Henig, qui a rappelé que son groupe n’avait rien à voir avec les manifestants, a déclaré que l’humiliation subie par les fidèles n’était pas sa principale préoccupation.

« Leurs offices n’humilient-ils pas Dieu ? Ils n’humilient pas le mur Occidental ? Ils n’humilient pas le peuple juif ? », a-t-il questionné, de manière rhétorique.

« En me plaçant à hauteur d’enfant … je dirais que si c’est pour lui source d’angoisse, j’essaierais de lui faire comprendre les choses. Mais ce n’est pas une bonne chose d’organiser des offices mixtes de bar mitzvah au mur Occidental », a-t-il déclaré.

« Calme et digne »

Les trois enfants ont été unanimement félicités par les personnes présentes pour leur aplomb et leur persévérance.

Seth a réussi à lire la Torah malgré les sifflements et les cris. Il a réussi à aller jusqu’au bout de son discours, certes en accélérant un peu et en criant pour se faire entendre malgré le vacarme, mais il a dit tout ce qu’il avait à dire.

Netter a également été impressionnée par l’aplomb de la jeune fille dont c’était la bat mitzvah, et notamment sa précision dans sa lecture de la Torah. Le Times of Israel n’a pas été en mesure de joindre sa famille pour recueillir des commentaires.

« Elle était calme. Elle était digne, pas du tout troublée par ce qui se passait. La famille a dit : ‘Nous n’allons pas les laisser gâcher ce que nous sommes venus faire’ », a déclaré Netter.

« Cette fille a fait une merveilleuse lecture de la Torah. Elle était parfaite, tant dans les paroles que dans la mélodie. Chaque « trope » était juste », a-t-il déclaré, utilisant le terme yiddish pour les cantillations.

Les membres de la famille venue de Virginie ont également été impressionnés par la détermination et la concentration de leur fils.

« En fin de compte, il ne s’est pas laissé déconcentrer et il a lu la Torah. Il a fait preuve d’aplomb et de caractère. Il ne s’est pas démonté. Nous voulons avant tout garder en mémoire tout le travail qu’il a fourni pour se préparer et la manière dont il s’est comporté », a conclu la mère du garçon.

« S’il a réussi à faire sa bar mitzvah là-bas, dans ces circonstances, rien ne pourra l’arrêter », a-t-elle ajouté.

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