D’une largeur de 14 km à son point le plus étroit, situé à l’extrémité ouest de ce continent dangereux, imprévisible et largement hostile, l’État d’Israël est menacé de destruction depuis sa création il y a 70 ans.
Grâce à la détermination de son armée, il a survécu à des efforts répétés pour l’anéantir au moyen de guerres conventionnelles. Grâce à la résilience de ses citoyens, il a contrecarré les attaques stratégiques du terrorisme. Il est actuellement confronté à des groupes terroristes bien armés et financés par l’Iran à ses frontières nord et sud, qui se consacrent ouvertement à sa destruction, et a dû défendre sa clôture de Gaza au cours des dernières semaines contre de violentes manifestations organisées sous l’impulsion du Hamas, dans le but ultime de supprimer la frontière et de « libérer toute la Palestine ».
Et même s’il est tenu de continuer à se protéger physiquement et à se défendre contre ceux qui cherchent à l’éliminer, il doit aussi se battre sur un second champ de bataille – devant les tribunaux de l’opinion publique, y compris les forums juridiques, via la diplomatie, les médias conventionnels et les réseaux sociaux – contre ceux qui déforment les défis auxquels il est confronté et les politiques qu’il suit pour relever ces défis.
Sur ce deuxième champ de bataille, Israël souffre régulièrement de diffamations mineures et majeures – faussement accusé de tout (pour n’offrir qu’un trio d’exemples récents), de tuer des bébés (qui ont des problèmes cardiaques préexistants), de mettre sous blocus des populations entières (alors qu’un relâchement de la sécurité permettrait aux organisations terroristes d’importer encore plus d’armes), d’utiliser la violence injustifiable contre les civils (à la frontière de Gaza, là où les organisations terroristes ont reconnu elles-mêmes que la plupart des morts récents étaient leurs membres).
Depuis des décennies, les défenseurs d’Israël, que ce soit dans le pays ou à l’étranger, affirment que l’État juif a échoué à maintes reprises sur le deuxième champ de bataille – n’a pas pris la lutte suffisamment au sérieux, n’a pas réussi à élaborer des stratégies, n’a pas utilisé suffisamment de porte-parole et d’autres défenseurs, n’a pas alloué des ressources adéquates.
Dans ce contexte, les partisans et défenseurs d’Israël devraient se réjouir de savoir que le ministère des Affaires stratégiques a été chargé ces dernières années d’affronter l’activisme anti-israélien en général, et en particulier le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) – une campagne mondiale au cœur du deuxième champ de bataille contre Israël.
De nombreux stratèges et activistes du BDS, ostensiblement concentrés sur le fait de punir Israël pour ses politiques à l’égard des Palestiniens, s’efforcent dans la pratique de diaboliser Israël dans sa totalité, afin de lui dénier sa légitimité existentielle.
Sous la direction du ministre Gilad Erdan, le ministère a obtenu quelque 130 millions de shekels (environ 31 millions d’euros) à utiliser sur trois ans pour combattre le BDS, avec la possibilité d’obtenir d’autres fonds s’il réussit. La lutte contre le BDS est devenue une priorité, sinon la priorité du ministère – qui a vu son personnel d’une poignée d’employés il y a trois ans passer à plusieurs dizaines aujourd’hui. (Pour information : Dans le cadre de son action, le ministère a financé l’année dernière des « contenus sponsorisés » dans le Times of Israel et plusieurs autres médias israéliens.)
Comme je l’ai dit, les partisans et les défenseurs d’Israël devraient être ravis. Mon but ici est d’attirer l’attention sur les paramètres à l’intérieur desquels cette bataille est menée.
Coopération entre le ministère et Kela Shlomo
La nature même de son travail anti-BDS, selon le ministère des Affaires stratégiques, exige un certain caractère secret. Lors d’une session spéciale d’un comité de la Knesset sur la transparence, ou le manque de transparence de ses opérations en juillet dernier, par exemple, la directrice-générale du ministère, Sima Vaknin-Gil, a même refusé de divulguer les noms des employés du ministère, tellement leur domaine d’action était sensible, a-t-elle dit. Vaknin-Gil, qui était auparavant responsable de la censure au sein de Tsahal, se montre même méfiante quant au processus d’embauche.
Les documents du ministère qui énumèrent ses dépenses, obtenus en vertu de la réglementation sur la liberté d’information et consultés par le Times of Israel, contiennent ligne après ligne des allocations budgétaires dans lesquelles les bénéficiaires ne sont pas spécifiés, et où beaucoup de paiements sont marqués « secrets ». (Le Times of Israel a cherché à interviewer Vaknin-Gil pour discuter du travail anti-BDS du ministère, mais aucune interview n’a été programmée à ce jour.)
Le Times of Israel a posé au ministère diverses questions spécifiques concernant le contenu de cette pièce, et le ministère a indiqué qu’il serait heureux d’y répondre, mais qu’il ne pourrait le faire qu’après s’être libéré d’une conférence majeure qu’il organise les 19 et 20 juin. L’information provenant de plusieurs sources du ministère est incluse dans ce document.
Les responsables du ministère reconnaissent en privé – et en sont fiers – que le ministère a une division qui recueille de l’information de source ouverte sur les organisations du BDS et leurs militants, et qu’il utilise cette information pour tenter de dissuader les militants et les activités du BDS. Néanmoins, ils insistent sur le fait que tout ce que le ministère fait est légal et qu’il cherche à s’attaquer au BDS et à habiliter les militants anti-BDS, uniquement dans le cadre de la loi, que ce soit dans le pays ou à l’étranger.
À cette fin, le ministère a conclu un accord de coopération – et non un « partenariat » juridique – avec une organisation appelée Kela Shlomo, une société « d’intérêt public » créée il y a un an et demi pour lever et allouer des fonds afin d’aider à protéger Israël de ceux qui cherchent à le diaboliser et à le délégitimer.
Les dirigeants de Kela Shlomo comptent de nombreuses personnalités israéliennes fiables et respectées, dont l’ancien directeur-général du ministère des Affaires étrangères, Dore Gold ; l’ex-ambassadeur à l’ONU et au Royaume-Uni, Ron Prosor ; l’ancien chef du renseignement militaire de Tsahal, le directeur du think tank INSS et futur ministre du Travail, Amos Yadlin ; l’ex-agent principal du renseignement et premier conseiller des médias étrangers Miri Eisin ; et Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale.
Son président bénévole est Micah Lakin Avni, PDG de l’institution financière commerciale Peninsula Group, dont le père Richard, 76 ans, ancien directeur d’une école du Connecticut qui avait fait faire l’alyah à sa famille, a été tué par balle et poignardé à mort dans une attaque terroriste palestinienne contre un bus de Jérusalem il y a trois ans.
Un autre de ses fondateurs est Yossi Kuperwasser, ancien chef de la recherche en renseignement militaire de Tsahal et prédécesseur de Vaknin au ministère des Affaires stratégiques, qui est aujourd’hui chef de projet au « Jerusalem Center for Public Affairs Research Institute ».
Dans une interview, Kuperwasser s’est enthousiasmé à l’idée que l’objectif de la coopération est de permettre une activité plus intense. Kela Shlomo, a-t-il expliqué, est conçu pour « servir de cadre pour réunir l’argent des donateurs et l’argent du gouvernement », et ainsi « multiplier les capacités de chacune des parties à promouvoir des activités contre la délégitimation ».
Il a indiqué que Kela Shlmo avait réuni « assez d’argent pour commencer à travailler », bien qu’il ne divulguerait pas les détails de ce qui a été fait jusqu’à présent.
Plusieurs autres personnes liées à Kela Shlomo, contactées par le Times of Israel, ont fourni des informations sur ses objectifs, mais ont préféré garder l’anonymat.
L’objectif à long-terme de Kela Shlomo, a-t-on dit au Times of Israel, est de faire en sorte que le droit légitime à l’existence d’Israël soit compris et approuvé aussi largement que possible, pour toujours. Avec cette ambition tout à fait louable, elle s’efforce de mieux comprendre les attitudes du monde à l’égard d’Israël, notamment par le recours aux sondages. Elle cherche à déterminer quel type d’activisme et de messages visant à nuire à Israël est efficace et pourquoi, et quelles contre-attaques et initiatives valent la peine d’être poursuivies. Elle vise à rendre plus autonomes les militants pro-israéliens existants – avec de l’information et des fonds. Il veut faire avancer de nouvelles idées qui, d’après ses recherches, seront probablement efficaces. Elle est particulièrement intéressée à amener plus de « leaders d’opinion » en Israël – pour qu’ils découvrent ce pays par eux-mêmes – non pas en organisant leurs propres voyages, mais en mettant des fonds à la disposition des organisations existantes qui amènent ce type de visiteurs.
En un mot, Kela Shlomo a commencé à élaborer une stratégie pour contrer le BDS et pour contre-attaquer.
Il est impératif de faire échouer les semeurs de haine
Kuperwasser a fait remarquer qu’il a commencé à mettre en évidence la menace du deuxième champ de bataille pour Israël alors qu’il était à la tête de la recherche sur le renseignement militaire de Tsahal il y a plus de quinze ans.
Il a rappelé que les activistes du BDS et leurs semblables cherchent à « réduire notre capacité à nous défendre et à provoquer la disparition d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif ». La stratégie, a-t-il dit, est de faire valoir que les Juifs n’ont pas d’histoire dans cette partie du monde, et en même temps de soutenir « que même si les Juifs ont le droit d’être ici, ce qu’ils n’ont pas, la façon dont ils l’exercent est si terrible, qu’ils ne méritent pas d’exister ».
En tant que directeur général du ministère des Affaires stratégiques de 2009 à 2014, il incombait à Kuperwasser d’élaborer une stratégie gouvernementale de lutte contre le BDS. L’impératif a été mis en évidence par la condamnation mondiale d’Israël à la suite du rapport Goldstone 2009 du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui accusait Israël et le Hamas d’avoir commis des crimes de guerre dans le conflit de Gaza des mois auparavant et alléguait qu’Israël visait délibérément des civils – une accusation dont Richard Goldstone, son auteur, a par la suite retiré, car, a-t-il dit, il avait appris la vérité sur ce qui s’était passé.
L’urgence a encore été soulignée par l’incident du Mavi Marmara en 2010, au cours duquel les responsables de la diplomatie publique d’Israël n’ont pas su apporter une réponse efficace et opportune aux allégations fallacieuses et dévastatrices selon lesquelles les soldats israéliens auraient délibérément tué des militants pour la paix non armés à bord d’un navire cherchant à violer le blocus de sécurité israélien de Gaza. (En fait, les soldats israéliens qui tentaient de réquisitionner le navire, après qu’il a refusé de changer de cap, ont été attaqués par des voyous avec des matraques et des barres et ont ouvert le feu en état de légitime défense, tuant 10 d’entre eux. L’information publiée dans un reportage du Times of Israel il y a trois mois a révélé que l’un des organisateurs de la flottille a reconnu plus tard que les soldats israéliens n’ont eu recours au feu qu’après qu’un ancien marine américain à bord du Marmara a saisi une arme à feu de l’un d’eux ; ce reportage n’a eu que peu de résonance au niveau international.
À l’époque de Kuperwasser, le ministère, fidèle à son nom, a élaboré une stratégie – notamment en matière de collecte et de diffusion de l’information, de participation à des forums politiques et juridiques internationaux et avec les médias, et de collaboration avec les étudiants pour tenter de façonner le débat – à mettre en œuvre par d’autres ministères appropriés, mieux financés et expérimentés, dont les Affaires étrangères et la Justice.
Après son départ, cependant, et avec l’arrivée d’Erdan, ministre de haut vol du Likud, le travail de lutte contre le BDS est devenu un projet central pour le ministère, et l’accent mis par le ministère des Affaires étrangères sur le plaidoyer en Israël a été réduit ; certains anciens employés du ministère des Affaires étrangères, a-t-on dit au Times of Israel, travaillent maintenant au ministère des Affaires stratégiques.
« C’est une bonne chose », a déclaré M. Kuperwasser au sujet de l’accent mis par le ministère sur la lutte contre le BDS. « Ils ont donné beaucoup plus de poids au projet ». Et d’ajouter : « Je ne disposais que de quelques personnes. Ils en ont deux ou trois douzaines. Pour moi, ce n’était qu’une partie de notre travail au ministère. J’ai également été très impliqué dans la question iranienne et palestinienne. Ils se concentrent uniquement sur la question du [boycott]. Et ils peuvent mettre de l’argent en commun avec d’autres organismes et ministères. »
La mission d’Erdan
L’accord de coopération entre le ministère des Affaires stratégiques d’Erdan et Kela Shlomo en est encore à ses débuts et son fonctionnement n’est pas très clair. Il a été décrit par certains des participants comme étant similaire à l’arrangement entre le gouvernement et Taglit-Birthright Israël, le programme qui amène de jeunes juifs de la diaspora en Israël lors de courts voyages et qui est financé conjointement par le gouvernement israélien, des organisations juives et des philanthropes privés.
En annonçant la coopération avec Kela Shlomo en décembre, Erdan a déclaré avec confiance qu’elle permettrait à Israël et à ses partisans de vaincre le BDS : « La campagne de boycott tente de noircir le nom d’Israël et de l’isoler dans le monde entier. Des milliards de personnes sont exposées à l’incitation et à la fausse propagande visant à porter atteinte à la légitimité d’Israël en tant qu’État juif et à saper les fondements moraux de notre existence », a poursuivi M. Erdan. « Une lutte commune, menée par le gouvernement et les organisations pro-israéliennes, doublera nos capacités et nous permettra de contrecarrer et de vaincre la campagne de boycott ».
Peu après, Erdan a annoncé qu’Israël était passé de la défense à l’attaque dans la bataille contre ses détracteurs, et a annoncé la publication d’une liste de 20 organisations qui, selon lui, promeuvent le boycott d’Israël. En coopération avec le ministère de l’Intérieur, il a juré que son ministère empêcherait les membres de ces groupes d’entrer dans le pays.
Les personnes qui connaissent le fonctionnement de Kela Shlomo se font résolument l’écho de l’insistance de Kuperwasser pour que ses opérations soient toujours légales, morales et transparentes, et que son action soit justifiée et légitime
Kuperwasser a déclaré que l’accord de coopération entre le ministère des Affaires stratégiques et Kela Shlomo a été conclu mais pas encore mis en œuvre… sur la base de fonds de contrepartie, bien que le Times of Israel ait appris par ailleurs qu’un comité directeur, qui comprend des représentants du ministère et des donateurs, a été mis en place et a fait des recommandations pour l’allocation des fonds, et que certains fonds ont déjà été distribués. (Il s’agissait de l’un des nombreux cas où, au cours de la rédaction de cet article, diverses personnes ont fourni des commentaires contradictoires que je n’ai pas été en mesure de recouper définitivement. Toutefois, aucune information n’a été communiquée quant aux bénéficiaires de ces fonds.)
En déclarant « Je ne peux pas entrer dans ces détails » concernant les actions de Kela Shlomo jusqu’à présent, Kuperwasser a souligné : « Tout ce que nous faisons est totalement légal. Il n’y a pas de problème. Nous faisons très attention à cet égard de ne pas faire quoi que ce soit de controversé ».
Les personnes qui connaissent le fonctionnement de Kela Shlomo se font résolument l’écho de l’insistance de Kuperwasser pour que ses opérations soient toujours légales, morales et transparentes, et que son action soit justifiée et légitime. L’objectif est de protéger Israël, disent-ils, et de le faire, d’ailleurs, sans suivre aucun ordre du jour partisan. Ainsi, Kela Shlomo cherche à atteindre un équilibre entre ses donateurs et est déterminé à éviter une situation où un ou quelques gros donateurs avec des affiliations politiques très claires sont capables de dominer et de personnaliser ses interventions. En effet, il a commencé ses activités en utilisant des dons relativement modestes, a-t-on dit au Times of Israel, tandis que les gros donateurs potentiels sont gardés en attente pour le moment.
Parmi les fondateurs de Kela Shlomo se trouve Sagi Balasha, l’ancien PDG du Israeli Leadership Council, qui a ensuite été rebaptisé Conseil israélo-américain, et qui a été financé en grande partie par Sheldon Adelson. Toutefois, M. Adelson ne fait pas partie des bailleurs de fonds de Kela Shlomo à ce jour, a précisé M. Kuperwasser. Pas plus que le président du Congrès juif mondial, Ron Lauder, a-t-il ajouté.
Il a refusé de dire qui sont les donateurs. « Nous n’avons pas à divulguer nos financements, vu que nous n’avons reçu d’argent d’aucun gouvernement », a-t-il souligné.
Les organisations pro-israéliennes sont déconcertées
Alors que Kuperwasser s’enthousiasme pour l’activité renforcée rendue possible par la coopération entre Kela Shlomo et son ancien ministère, certains de ceux impliqués dans Kela Shlomo, a-t-on dit au Times of Israel, ont néanmoins certaines réserves sur cet accord – car il constitue inévitablement une politisation de l’action anti-BDS.
L’attrait de la relation conjointe du point de vue du ministère est clair. La coopération avec Kela Shlomo permet de doubler les ressources financières, les donateurs de Kela Shlomo fournissant des fonds de contrepartie. Cette entente peut aussi permettre à certains projets d’aller de l’avant à l’étranger, ce qu’un ministère seul, limité par les contraintes de la Loi sur l’enregistrement des agents étrangers [Foreign Agents Registration Act – FARA], ne pourrait pas faire. Chez nous, cela peut permettre au ministère de se soustraire aux exigences en matière de liberté d’information.
Plus fondamentalement, cette entente pourrait signifier que les organisations pro-israéliennes qui refusaient jusqu’à présent de recevoir l’argent du ministère peuvent maintenant le faire.
On a informé le Times of Israel que de nombreuses organisations pro-israéliennes à but non lucratif ont refusé d’accepter les offres de financement du gouvernement et du ministère des Affaires stratégiques au cours des dernières années. Dans certains cas, cela s’explique en partie par des préoccupations concernant le FARA. Dans au moins deux cas, cela était dû en partie au fait que le gouvernement cherchait à superviser rigoureusement leur travail. Certains organismes ont également été consternés par les propos d’un organisme de collecte d’information au sein du ministère. L’impression donnée par le ministère qu’il agit en sous-main, selon une source, a été une grosse erreur, et son ardent désir était que le travail accompli par le ministère ne mette pas les partisans d’Israël mal à l’aise.
Une des organisations à but non lucratif qui ont dit non aux fonds du ministère est StandWithUs, qui se décrit comme « une organisation éducative israélienne internationale à but non lucratif ». Elle a expliqué qu’elle refuse de prendre l’argent du gouvernement israélien. « En tant qu’association éducative à but non lucratif, nous nous efforçons de préserver notre indépendance ; c’est très important pour nous », a déclaré Michael Dickson, directeur exécutif du bureau israélien de StandWithUs.
Il y a trois ans, StandWithUs a conclu un accord avec le cabinet du Premier ministre en vertu duquel le gouvernement devait lui fournir quelque 250 000 dollars pour aider à diffuser des messages pro-israéliens par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Cet arrangement n’a pas été mis en œuvre, parce qu’il est devenu clair pour StandWithUs que le gouvernement avait l’intention de définir et de contrôler le message.
Une autre organisation qui a compris qu’il ne fallait pas prendre l’argent du ministère est The Israel Project, qui se décrit comme « une organisation éducative américaine non partisane qui se consacre à l’information des médias et au débat public sur Israël ». A un certain moment, le Israel Project a discuté avec le ministère des Affaires stratégiques de l’idée d’amener des journalistes latinos en Israël dans le cadre d’un projet à long-terme financé en partie par le gouvernement, a-t-on dit au Times of Israel, mais a conclu que l’entreprise n’allait pas fonctionner comme une initiative conjointe et l’a abandonnée.
Un article paru le mois dernier dans le Forward cite également les fédérations juives d’Amérique du Nord et le Jewish Council for Public Affairs parmi les organisations qui ont rejeté les offres de financement du ministère. C’est parce que « l’acceptation de l’accord proposé aurait exigé qu’ils s’enregistrent comme agents étrangers auprès du ministère de la Justice [américain] », selon l’article, citant des responsables communautaires juifs.
Le Maccabi World Union, qui opère dans 70 pays, est une organisation qui travaille avec le ministère dans le cadre d’une campagne de relations publiques conjointe pour lutter contre la propagande anti-israélienne. Sa campagne conjointe a été rendue publique par le ministère en mai dernier, avant que l’entente du ministère avec Kela Shlomo ne soit annoncée.
Il y a quelques semaines, l’avocat Shachar Ben-Meir a demandé à la Cour suprême de mettre fin aux activités d’espionnage et de propagande menées par le ministère et Kela Shlomo, selon le site Web Seventh Eye. La requête affirmait que le ministère menait des opérations illégales pour manipuler l’opinion publique et que sa nouvelle relation avec Kela Shlomo avait pour but de lui permettre de mener des activités qu’un ministère se verrait autrement interdire.
Le ministère des Affaires stratégiques « est non seulement ‘aidé’ par des organisations privées dans l’exercice de ses activités, mais il transfère aussi une grande partie de ses pouvoirs – des pouvoirs draconiens de surveillance, d’espionnage et de propagande – à des organisations privées qui ne sont pas directement responsables devant le gouvernement », a fait valoir Ben-Meir dans sa plainte, d’après le rapport. « Le ministère lui-même mène des activités radicales qui sont probablement inadaptées à une démocratie, comme l’espionnage et la propagande, et transfère même [la capacité de mener à bien] ces activités radicales à des organismes privés ».
Une personne qui connait le travail de Kela Shlomo a rejeté les accusations d’activités illégales et a déclaré que la plainte était absurde. C’était un peu comme faire appel à la Cour suprême pour empêcher Tsahal de défendre le pays, a dit cette personne. De plus, Israël a tous les droits, voire toutes les obligations, d’agir légalement pour protéger sa bonne réputation, et c’est ce que fait Kela Shlomo, a-t-elle ajouté.
Plusieurs organisations qui ont refusé le financement du ministère à ce jour peuvent envisager de recevoir de l’argent de Kela Shlomo si leurs dirigeants, avec les restrictions du FARA à l’esprit, sont convaincus que ce serait tout à fait légal, a-t-on dit au Times of Israel. Les ressources sont rares, il y a un travail important à faire et les financements seraient les bienvenus. Il leur faudrait consulter un avocat, nous a-t-on dit, pour savoir si la nature de la relation de coopération entre le ministère des Affaires stratégiques et Kela Shlomo constituait un obstacle à l’acceptation de tels fonds.
S’exprimant de manière anonyme, certains militants pro-israéliens se sont félicités, quoique sous certaines réserves, de l’arrivée d’Erdan et du renforcement du ministère. Sous Erdan et Vaknin-Levy, ont-ils dit, le ministère avait obtenu un financement gouvernemental garanti, recruté du bon personnel et s’est avéré capable de réduire la bureaucratie. Un accord de coopération avec Kela Shlomo, ont-ils également indiqué, pourrait être très efficace – s’il est bien fait.
Ils ont précisé que cela signifiait que le gouvernement devrait rester en dehors de la prise de décision de Kela Shlomo. Beaucoup dépendra, selon eux, de la façon dont ce comité directeur conjoint du ministère et de Kela Shlomo fonctionnera dans la pratique.
Les acteurs de l’ombre
Bien que le ministère et Kela Shlomo refusent de préciser les bénéficiaires du financement, les gens qui connaissent bien le fonctionnement de Kela Shlomo ont indiqué qu’ils travailleraient avec des organisations juives crédibles et expérimentées et des groupes de défense des droits des Israéliens bien connus. En revanche, les gens qui connaissent à la fois le travail du ministère et celui de Kela Shlomo ont insisté sur le fait qu’ils n’utiliseraient pas les services des diverses organisations israéliennes secrètes telles que Black Cube et Psy-Group, créées et/ou dotées d’anciens agents de renseignement israéliens, qui ont récemment fait les gros titres de façon négative.
Le fondateur et copropriétaire de Psy-Group aurait prétendument fait campagne pour Trump en 2016 en utilisant et manipulant les réseaux sociaux pour augmenter les chances du candidat à la présidence ; Black Cube aurait cherché à calomnier les membres de l’administration Obama impliqués dans l’accord nucléaire iranien. Les deux sociétés figurent parmi les accusés dans une procédure intentée par un fonds d’investissement canadien, West Face Capital, qui réclame 500 millions de dollars en dommages-intérêts pour une campagne de diffamation présumée et une tentative d’infiltration à son encontre. Les deux sociétés nient tout acte répréhensible dans chacune de ces affaires.
Le Times of Israel a appris que Psy-Group et Black Cube ont fait des démarches auprès du ministère des Affaires stratégiques, offrant leurs services au cours des dernières années dans la bataille contre le BDS, et ont été repoussés.
Comme l’a rapporté le Times of Israel la semaine dernière, cependant, Psy-Group est également cité dans le procès de Canadian West Face Capital comme ayant mené des activités pour contrer le BDS. Comme nous l’avons également signalé, de multiples sources ont dit que Psy-Group est l’une de ces entreprises qui participent à de telles activités et que le ministère est au courant de leur travail. Les sources, nous l’avons noté, ont dit que ces sociétés se livrent à diverses activités d’infiltration contre les dirigeants et les militants du BDS.
Ce travail comprend la divulgation des sources de financement des activités du BDS dans le cas où ce financement est obtenu auprès d’organisations terroristes ou d’autres organisations interdites, et la publication des cas où des militants ont exprimé des opinions extrémistes et/ou antisémites. L’objectif est de dissuader les militants de poursuivre leurs activités, ont expliqué les sources. Le travail de Psy-Group dans ce domaine a été financé par des donateurs privés, a-t-on indiqué au Times of Israel, mais n’a pas pu le confirmer de manière indépendante.
Bien qu’il ait dit qu’il ne pouvait pas préciser avec quelles organisations pro-israéliennes Kela Shlomo travaillait – il serait injuste de le faire, a-t-il dit, sans obtenir leur accord – Kuperwasser a déclaré fermement dans notre interview que Kela Shlomo n’a aucun lien avec des entreprises telles que Psy-Group et Black Cube. « Je ne sais pas si ces entreprises ont travaillé pour le gouvernement », a-t-il ajouté. « Peut-être qu’ils ont fait du bon travail ». Mais Kela Shlomo, répéta-t-il, n’a pas travaillé avec eux.
« Si quelqu’un demande à Kela Shlomo de faire quelque chose de douteux, je lui dirai de ne pas le faire », a-t-il dit. « Mais je ne vois aucune raison de croire que cela se produira. »
Quant à Israël Cyber Shield – une troisième société mystérieuse qui, selon un récent rapport de Haaretz qui a été vigoureusement contesté – a recueilli des renseignements sur l’activiste musulmane américaine et partisane du BDS Linda Sarsour, Kuperwasser a indiqué que le rapport était inexact. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il savait sur le Cyber Shield d’Israël et, le cas échéant, sur sa relation avec Kela Shlomo, Kuperwasser a refusé de commenter.
D’autres sources proches de Kela Shlomo ont indiqué qu’il existe ou a existé une relation quelconque entre les deux entités. Le Times of Israel a reçu des informations troublantes, avec des insinuations selon lesquelles Kela Shlomo s’est en fait développé à partir du Cyber Shield d’Israël, ou que le travail de collecte de données open-source par Israel Cyber Shield était utile pour Kela Shlomo, ou qu’Israel Cyber Shield continue de recueillir des informations légitimes au nom de Kela Shlomo. Une autre organisation pro-israélienne a indiqué qu’elle travaille, de façon intermittente, avec Israël Cyber Shield, qui, selon elle, fait des recherches précieuses, fiables et à code source ouvert sur les activistes et l’activisme du BDS.
Alors que Kuperwasser a insisté sur le fait que les activités de Kela Shlomo ne seraient pas seulement légales et morales, mais aussi au-dessus de tout reproche – « Nous ne sentons pas le besoin de faire quoi que ce soit de problématique pour mener cette guerre », a-t-il dit – d’autres personnes proches de Kela Shlomo ont exprimé une position légèrement différente. Rien d’illégal ou d’immoral ne serait fait, a-t-on dit au Times of Israel, mais le monde du BDS est un monde sale, et si les partisans d’Israël n’étaient pas prêts à riposter par des moyens semblables, ils ne parviendraient à rien.
Où pourrait-on fixer la limite ? Une personne a indiqué qu’il serait acceptable, par exemple, de créer et d’utiliser de fausses identités sur les réseaux sociaux pour diffuser des informations exactes sur les activistes du BDS, alors que la diffusion de fausses informations ne le serait pas. En revanche, d’autres ont déclaré que tout type de faux serait inacceptable.
Les pratiques attribuées à Black Cube et à Psy-Group, telles qu’elles sont alléguées dans l’affaire West Face Capital, ne répondent manifestement pas à cette dernière norme.
Un partenariat à éviter…
Comme je l’ai dit plus haut, ce que je veux dire dans mon article, c’est qu’il faut faire preuve de prudence. D’après ce que je peux en juger, Kela Shlomo est une organisation bien intentionnée qui cherche à protéger Israël sur le deuxième champ de bataille en finançant un effort stratégique pour contrer légitimement les militants anti-israéliens et habiliter les militants pro-israéliens.
Dans ce cas, il me semble clair que ses dirigeants devraient se méfier d’un partenariat avec un ministère qui – par définition, comme tout ministère gouvernemental – est dirigé par une direction politique qui ne partage pas la vision non partisane de Kela Shlomo.
En outre, comme de nombreux membres du personnel d’organisations pro-israéliennes et juives l’ont souligné à maintes reprises au Times of Israel, l’implication du gouvernement dans le plaidoyer pro-israélien à la base peut être extrêmement contre-productif. « Des organisations comme la nôtre ne mettront pas en péril notre indépendance en acceptant de l’argent du ministère », a déclaré l’un de ces cadres supérieurs. « Mais plus généralement, la participation des politiciens du gouvernement peut souvent être profondément inutile. » L’activité anti-BDS de la base, le Times of Israel l’a entendu à plusieurs reprises, devrait être laissée aux activistes de la base, qui ne veulent pas être compromis par une relation supposée avec telle ou telle coalition ou ministre.
Un membre du personnel a cité l’annulation ce mois-ci du match amical de football entre Israël et l’Argentine à Jérusalem comme un exemple d’engagement politique radicalement inutile. Le match aurait eu lieu s’il avait été joué, comme prévu à l’origine, à Haïfa, où il aurait pu mettre en évidence la coexistence judéo-arabe de la ville. Au lieu de cela, lorsque le gouvernement est intervenu et qu’il a déplacé le match à Jérusalem, dans ce qui a été considéré comme une politisation du match, l’Argentine s’est retirée.
De même, la meilleure façon de causer des problèmes pour le Concours Eurovision de la chanson de l’année prochaine, a dit ce membre du personnel, serait que les politiciens cherchent à faire en sorte qu’il se tienne à Jérusalem – une manœuvre que le gouvernement a d’abord cherché à mettre en œuvre mais qui, sous le coup du fiasco argentin, semble maintenant avoir été abandonnée.
Plusieurs militants pro-israéliens ont également déploré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres ministres, même s’ils l’ignorent, apportent une dimension politique contre-productive aux concerts et aux événements de certains artistes qui viennent en Israël, simplement en les rencontrant ou en cherchant à les rencontrer. Justin Bieber et Britney Spears, par exemple, ont tous deux refusé à la dernière minute de rencontrer Netanyahu lors de concerts donnés en Israël ces dernières années – ce qui est compréhensible, ont expliqué les militants, car de telles rencontres en feraient des cibles encore plus importantes pour les militants du BDS qui tentent de dissuader les artistes de se produire ici.
Les lignes rouges de qui ?
Comme les dirigeants de Kela Shlomo le savent sans aucun doute, le monde de la défense des droits des Israéliens est rempli d’innombrables organisations, chacune avec son propre programme, chacune avec ses propres lignes rouges. L’établissement de relations appropriées, avec les organisations appropriées, sera crucial pour l’objectif déclaré de Kela Shlomo, tel qu’articulé par Kupperwasser, d’éviter « tout ce qui pose problème ».
Et dans ce domaine aussi surgissent désormais diverses sociétés israéliennes secrètes – des sociétés à but lucratif, qui se vantent de leurs capacités discrétionnaires, offrant des promesses de succès alléchantes, dont les lignes rouges sont parfois fixées ailleurs.
Les anciens agents du renseignement israéliens ont connu un certain succès auprès de leurs sociétés de renseignements privées en raison de la réputation exceptionnelle des services de renseignement de l’État d’Israël. Qui d’autre que le Mossad aurait imaginé, et encore moins réalisé, l’opération incroyablement audacieuse menée à Téhéran plus tôt cette année pour soustraire les archives du programme d’armes nucléaires de l’Iran sous le nez du régime – ouvrir des coffres-forts et envoyer des quantités colossales de matériel hors du pays puis en Israël ?
S’il y a un travail secret vital à faire dans la défense nationale d’Israël, il va sans dire qu’il devrait être fait par les services de sécurité de l’État d’Israël
Mais même le Mossad s’est parfois rendu coupable d’orgueil – en ratant la tentative d’assassinat de Khaled Meshaal du Hamas à Amman en 1997, par exemple, et laissant beaucoup plus de preuves de sa présence présumée que prévu à Dubaï lors de l’assassinat présumé du trafiquant d’armes du Hamas Mahmoud Al-Mabhouh en 2010.
Les anciens agents du renseignement israéliens peuvent croire qu’ils sont capables de vaincre tous les adversaires. Mais la multiplication des manchettes entourant les activités de leurs sociétés indique que les acteurs de l’ombre sont mis en lumière.
S’il y a un travail secret vital à faire dans la défense nationale d’Israël, il va sans dire qu’il devrait être fait par les services de sécurité de l’État d’Israël – et non par leurs anciens employés, qui travaillent dans des entreprises privées en dehors du cadre des contrôles et contrepoids légaux d’Israël.
La façon dont il faudrait procéder
Un membre du personnel d’une organisation pro-israélienne à qui on a demandé si celle-ci avait accepté de l’argent du ministère d’Erdan, a déclaré que, loin de le faire, son organisation a rapidement quitté une réunion au cours de laquelle l’offre avait été faite.
Un autre membre du personnel d’une autre organisation a déclaré qu’il était plutôt cocasse que, depuis des années, des mouvements pro-israéliens tentent d’alerter le gouvernement israélien sur la gravité du défi du BDS, et de se faire rejeter, alors qu’aujourd’hui, le ministère des Affaires stratégiques tente de distribuer de l’argent à ces mouvements pro-israéliens et « ne peut le donner » car, par définition, la participation du ministère politise et rend leur travail difficile, notamment du point de vue de la légalité.
Kela Shlomo serait beaucoup mieux avisé de se tenir à l’écart de l’emprise financière du ministère des Affaires stratégiques et de contrôler plutôt de façon complète et directe l’argent qu’il recueille.
Kela Shlomo semble être le mécanisme par lequel le ministère cherche à surmonter ces obstacles. Mais Kela Shlomo serait beaucoup mieux avisé de se tenir à l’écart de l’emprise financière du ministère des Affaires stratégiques et de contrôler plutôt de façon complète et directe l’argent qu’il recueille et de veiller en toute indépendance aux normes de fonctionnement les plus strictes des organisations et des activités qu’il finance.
Dans le cas du ministère des Affaires stratégiques, il s’agissait d’une construction – comme le ministère de la Diplomatie publique avant lui et le ministère de l’Information avant lui – initialement créée pour des raisons de pure politique intérieure : Il fallait trouver des emplois pour les politiciens ambitieux, et quand il n’y avait pas assez de postes ministériels à pourvoir, de nouveaux ministères étaient créés.
Il y a trois ans, lorsque la coalition actuelle a commencé à gouverner et qu’Erdan a été nommé pour diriger le ministère des Affaires stratégiques, les diplomates israéliens ont anonymement mis en garde contre le probable fiasco, car divers pouvoirs du ministère des Affaires étrangères ont été répartis entre pas moins de six ministres ; un an plus tard, en mai 2016, le contrôleur de l’État a publié un rapport fustigeant les dirigeants israéliens qui ont failli complètement dans la bataille contre le BDS. Soulignant son point de vue, quelques semaines plus tard, des diplomates israéliens à Londres auraient télégraphié au ministère des Affaires étrangères que le ministère des Affaires stratégiques travaillait derrière le dos de l’ambassade, causait de la consternation dans la communauté juive et risquait de violer la loi britannique.
Aujourd’hui, le ministère des Affaires stratégiques a obtenu un budget beaucoup plus important – qu’il cherche à dépenser sans transparence – et des responsabilités élargies, dont certaines relevaient auparavant des ministères de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Demain, alors que la politique intérieure d’Israël change et que les ministres vont et viennent, ses finances et, en fait, tout son avenir changeront avec eux.
Pour l’instant, plutôt que de se mettre sur le devant de la scène publique et de prédire haut et fort ses succès, comme l’a fait son ministre, tout en essayant de distribuer secrètement l’argent des contribuables – y compris aux organisations pro-israéliennes dont certaines ont été déconcertées par ses approches – le ministère pourrait se recentrer sur ses prérogatives précédentes, afin de se concentrer sur la stratégie nationale. Erdan, quant à lui, pourrait se concentrer sur son autre domaine de responsabilité, à peine marginal – en tant que ministre de la Sécurité publique, responsable de notre force de police surchargée, qui s’est avérée si épouvantablement négligée dans la lutte contre le fléau mondial de la criminalité en col blanc organisée en Israël.
Le ministère des Affaires étrangères marginalisé d’Israël – qui a sous-estimé la menace du deuxième champ de bataille pour Israël pendant des années et n’a pas agi efficacement pour la contrer – devrait être chargé de faire au moins la partie du travail qu’il aurait dû faire, par le biais de mécanismes entièrement transparents, pour relever les défis de l’heure. Ce dont le ministère des Affaires étrangères pourrait avoir besoin, c’est d’un plan stratégique du genre de celui que Kuperwasser a aidé à élaborer depuis toutes ces années, et d’un ministre à part entière – ce poste a été occupé par le Premier ministre au cours des trois dernières années – pour le remanier et s’assurer que le travail est fait.
La BDS est peut-être une sale affaire, mais la défense des intérêts des Israéliens ne doit pas tomber dans les égouts avec elle. A la fois parce que c’est mal et parce que ça aura un effet boomerang. Les répercussions de la révélation d’une telle activité, et il est certain qu’elle le serait, l’emporteront de loin sur les avantages.
Les activistes du BDS cherchent à saper la légitimité même d’Israël, a déclaré Yossi Kuperwasser au Times of Israel. Ainsi, les méthodes pour les contrer, a-t-il souligné à juste titre, doivent toujours être strictement transparentes.
« C’est une guerre de légitimité », a-t-il dit au sujet des activités de Kela Shlomo. « Vous devez prouver que vous faites des choses légitimes. »
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