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Le rabbin Moshe Azman à Jérusalem, le 1er décembre 2022 (Crédit: Lazar Berman/The Times of Israel)
Le rabbin Moshe Azman à Jérusalem, le 1er décembre 2022 (Crédit: Lazar Berman/The Times of Israel)
Interview

Ce rabbin intrépide aimé des Ukrainiens pour son soutien et ses vidéos de hizouk

Moshe Azman dirige la synagogue Brodsky de Kiev, connait Zelensky et a servi à Tsahal ; sa communauté est devenu un centre d’aide aux civils, aux institutions et à la société

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

KIEV – Des héros improbables ont rallié les Ukrainiens depuis les quelque onze mois que dure l’invasion de leur pays par la Russie.

La bravoure et la ténacité personnelles du petit comédien juif devenu président Volodymyr Zelensky – qui était loin d’être apprécié de tous avant la guerre brutale – en ont fait un leader de guerre internationalement reconnu qui a été mentionné au même titre que Winston Churchill. Une vidéo du musicien ukrainien de funk Andriy Khlyvnyuk entonnant une chanson folklorique populaire quelques jours après s’être engagé dans les forces de défense territoriale est devenue virale, raidissant l’échine des jeunes Ukrainiens dans la difficile phase initiale de la guerre.

La figure la plus surprenante à émerger est sans doute un rabbin de 56 ans qui est désormais immédiatement reconnaissable dans tout le pays avec sa gabardine, son chapeau noir et sa longue barbe poivre et sel.

Moshe Reuven Azman, chef de la synagogue Brodsky, dans le centre de Kiev, et l’une des deux personnes qui revendiquent le titre de grand rabbin d’Ukraine, a acquis une certaine notoriété dans le pays grâce à ses messages de soutien – ou hizouk, comme il les appelle en hébreu – essentiellement en ukrainien, qu’il partage sur ses réseaux sociaux.

Azman et la communauté de Kiev sont également devenus une source d’aide humanitaire pour les Ukrainiens et même pour les institutions gouvernementales, comme l’a montré son récent voyage dans la ville de Kherson, peu après sa libération du contrôle russe le 11 novembre. Dans les mois qui ont suivi, il s’est régulièrement rendu dans les capitales des pays pour demander un soutien à l’effort de guerre ukrainien, notamment lors d’un voyage à Londres à la mi-décembre pour un événement des Amis conservateurs d’Israël, où il a rencontré l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

S’adressant au Times of Israel depuis un hôtel de Jérusalem le mois dernier, Azman a raconté son voyage dans le paysage meurtri de Kherson. « Je pouvais encore voir des panneaux publicitaires de propagande russe », a-t-il dit. « Ils n’ont pas eu le temps de les enlever. »

Dans les premiers jours de l’invasion, Azman est entré dans la conscience du grand public avec une vidéo qu’il a postée. Coiffé de son chapeau caractéristique et vêtu d’une veste d’hiver ouverte, Azman tenait un rouleau de la Torah dans ses bras et lançait un appel furieux aux Russes pour qu’ils s’expriment contre la guerre.

« Si, à Dieu ne plaise, je dois mourir, alors que la malédiction s’abat sur ceux qui se taisent et participent tranquillement à cette attaque », a-t-il tonné, s’exprimant en russe devant l’arche de la synagogue en bois d’Anatevka, le village inspiré du film ‘Un violon sur le toit’ qu’il a fondé en 2015 pour les réfugiés du Donbas après que des troubles y ont commencé l’année précédente.

La vidéo du 1er mars a été vue plus de 770 000 fois rien que sur Facebook, et beaucoup plus sur d’autres réseaux.

Ses vidéos suivantes ont pris un ton différent, en mélangeant des thèmes juifs et patriotiques pour diffuser des messages positifs à son public majoritairement non juif. Dans une vidéo datée du 11 septembre, Azman traverse Kiev en voiture et commence par expliquer le début de la portion de la Torah de la semaine. « Lorsque Dieu est avec vous dans la guerre, vous êtes au-dessus de votre ennemi », dit-il. « Aujourd’hui, l’Ukraine se bat pour sa terre, pour sa nation, pour ses familles. L’ensemble du monde civilisé est du côté de l’Ukraine, et c’est pourquoi Dieu est du côté de l’Ukraine. »

Azman exhorte également les citoyens à prendre au sérieux les sirènes de raid aérien, citant l’exhortation du judaïsme à prendre soin du corps créé par Dieu, et a même publié une vidéo musicale dans laquelle on le voit chanter une chanson patriotique originale pour le jour de l’indépendance de l’Ukraine.

Il termine sur une note typiquement optimiste : « Tout ira bien et nous aurons bientôt la victoire. Demain sera une bonne journée comme aujourd’hui, le soleil brille ».

« Tout est détruit »

Kherson a été le premier grand centre urbain à tomber aux mains des forces russes et la seule capitale régionale dont les troupes de Moscou ont pris le contrôle. Avant de se retirer de la ville en novembre, après huit mois d’occupation, les forces russes ont détruit les infrastructures énergétiques, ce qui a perturbé l’approvisionnement en eau et en électricité de Kherson.

Avant la libération de la ville, Azman s’est rendu à Kherson dans un camion chargé de nourriture et de médicaments pour la communauté juive locale. Ils avaient également demandé au rabbin d’apporter des batteries portables afin de pouvoir continuer à charger leurs téléphones – leur lien vital avec le monde – pendant les longues coupures d’électricité.

« Des deux côtés de la route, 100 % des maisons ont été détruites », poursuit-il. « Les routes sont détruites, tout est détruit. »

Cette cargaison de nourriture n’a cependant jamais atteint la communauté juive. Lorsque le personnel d’Azman a ouvert le camion sur la place centrale de Kherson, des milliers d’habitants se sont présentés. « Il y avait tellement de gens affamés qui sont arrivés et nous ne pouvions pas les laisser », a-t-il expliqué.

« Ils avaient faim mais étaient heureux », se souvient Azman.

« Nous apprécions vraiment toute l’aide qui a été apportée », a déclaré Yevhen Korniychuk, ambassadeur d’Ukraine en Israël, au Times of Israel en décembre. « Et il est très actif. Il a rassemblé beaucoup d’aide humanitaire et de soutien politique, etc. Et nous accueillons tout soutien en ce moment, car nous sommes dans une situation très difficile. »

En novembre, Azman a également rencontré le gouverneur de l’oblast de Kherson, qui a demandé de l’aide pour remplacer les biens gouvernementaux que les Russes avaient pillés.

« Il m’a dit que les Russes avaient tout volé – les voitures, les ordinateurs, même les salles de bain », a déclaré Azman. « Il m’a donné deux pages énumérant ce dont il avait besoin ».

Azman a organisé la livraison, trois jours plus tard, de 100 ordinateurs, d’outils de soudure et d’un camion nacelle pour réparer les poteaux et les stations électriques. « Ils étaient stupéfaits », se souvient-il.

Contrôle de la température pour les blessés

De retour à Kiev, la situation est meilleure, mais elle reste difficile, car la Russie attaque les infrastructures énergétiques de l’Ukraine. La maison d’Azman n’a de l’électricité que deux heures par jour. La synagogue Brodsky est alimentée par un générateur qu’il a installé récemment.

Les membres de sa communauté vivent dans des appartements dépourvus de chauffage fiable alors que l’hiver commence à se faire sentir, et sont souvent contraints de se serrer les uns contre les autres autour d’un réchaud à gaz dans le sous-sol. La communauté cherche à leur apporter une solution.

Le rabbin de Kiev Moshe Azman (à droite) s’entretient avec l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson lors du déjeuner d’affaires annuel organisé à Londres par les Amis conservateurs d’Israël, le 13 décembre 2022 (Crédit : Autorisation)

Depuis juin, Azman a organisé des dons de dizaines de lits d’hôpitaux et de plus de 400 climatiseurs aux hôpitaux de Kiev, dont beaucoup accueillent des soldats blessés au combat contre les Russes.

« Nous sommes vraiment reconnaissants à la communauté juive depuis le début de l’effort de guerre », a déclaré Viktor Netchitayvo, commandant adjoint du département de la police de Kiev, au Times of Israel lors de la livraison de lits à un hôpital de la police de Kiev en août.

« Elle nous a beaucoup aidés en nous fournissant de la nourriture pour nos équipes qui travaillent et patrouillent dans les rues. Nous avons également reçu des climatiseurs pour cet hôpital et de nombreux autres. Et maintenant nous avons également reçu les lits, pour que les policiers gravement blessés puissent recevoir un traitement approprié. »

Viktor Netchitayvo, commandant adjoint du département de la police de Kiev (G), Larysa Bezuh, directrice du centre médical principal du ministère ukrainien de l’intérieur (C), et le rabbin Moshe Azman à Kiev, le 1er août 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)

La police de Kiev comptait deux morts et 17 blessés à ce stade de la guerre, selon Netchitayvo.

« Cette aide est cruciale », a déclaré en août Larysa Bezuh, directrice de l’hôpital principal du ministère ukrainien des Affaires intérieures. « En ce moment, les températures sont très élevées à l’extérieur, et contrôler la température dans les chambres des soldats gravement blessés permet d’accélérer le processus de guérison. Nous pourrons également les utiliser pour contrôler les températures en automne, avant que le chauffage central ne soit allumé. »

L’hôpital utilise les climatiseurs dans les salles où sont soignés les soldats les plus gravement blessés.

« Ennemi du peuple »

Azman est né à Leningrad en 1966. En tant que refuznik juif, il a été arrêté à de multiples reprises par le KGB. Selon le journal officiel soviétique Pravda, Azman avait été désigné comme un « ennemi du peuple  » par le régime soviétique.

Il a finalement été autorisé à se rendre en Israël en 1987, où il a étudié dans un séminaire rabbinique, s’est engagé dans Tsahal en tant qu’aumônier et a travaillé pour le projet du Habad « Les enfants de Tchernobyl ».

En 1995, il a été envoyé en Ukraine par le mouvement Habad-Loubavitch pour récupérer la synagogue historique de Brodsky et la restituer à la communauté juive. Le bâtiment néo-roman, construit en 1898 pour les Juifs aisés du centre de Kiev, avait été confisqué par les Soviétiques en 1926 et était utilisé comme théâtre.

Le rabbin Moshe Azman en tant que réserviste de Tsahal, 2014 (Crédit : Autorisation)

En 1997, le théâtre a déménagé, et Azman a dirigé les rénovations jusqu’à la réouverture de la synagogue trois ans plus tard.

« Je ne voulais pas faire de cette synagogue une synagogue musée européenne, je voulais en faire un foyer juif, un centre communautaire juif », a-t-il déclaré au Times of Israel lors de sa récente visite à Jérusalem.

Le rabbin Yaakov Bleich, un membre de la secte hassidique Karlin-Stolin né aux États-Unis, occupait déjà la fonction de grand rabbin lorsque Azman est arrivé. En 2005, un groupe de communautés, désormais appelé Alliance des communautés juives d’Ukraine, s’est réuni pour élire Azman comme grand rabbin. Les dirigeants du mouvement Habad se sont opposés à cette décision et depuis, Azman n’est plus associé au mouvement institutionnel Habad.

« J’ai été élu sans qu’on me demande mon avis », a insisté Azman. « 300 responsables de communautés étaient présents à Kiev, je n’étais pas là ; après ils m’invitent et tout le monde vient et me dit mazel tov, mazel tov ».

« Je n’en voulais pas [de cette fonction] car la politique n’était pas mon truc », a-t-il ajouté.

Des amis haut placés

Qu’il ait voulu ou non le titre de grand rabbin, Azman a certainement tout fait pour assumer son rôle.

Dans le sillage de la prise de la Crimée et de l’invasion du Donbas par la Russie en 2014, Azman a créé le village d’Anatevka, nommé d’après le shtetl fictif et le village ukrainien de Hnativka, le vrai lieu où le maître hassidique, le Maggid de Tchernobyl, a été enterré.

Un homme juif traverse le village d’Anatevka, le 24 juillet 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)

S’appuyant sur des bailleurs de fonds privés et sur son propre argent, Azman a dépensé des millions pour construire des dizaines d’appartements, une synagogue en bois et des écoles religieuses pour 400 étudiants d’Anatevka et de Kiev. Plus de 200 Juifs habitaient le village avant la guerre de 2022.

Lorsque le Times of Israel a visité le site en août, moins de 10 Juifs y vivaient.

Le village était peut-être paisible en août, mais pendant les premiers jours du conflit, il a servi de refuge aux Juifs fuyant l’avancée russe sur Kiev. Azman y avait rassemblé des milliers de membres de la communauté avant d’organiser un convoi massif hors du pays accompagné par des gardes armés.

Anatevka sert désormais de point de chute à l’aide humanitaire d’Azman à Kherson. La ville a commencé à se repeupler avec le retour des Ukrainiens qui avaient fui à l’étranger.

Malgré ses affirmations concernant son désintérêt pour la politique, Azman n’a pas hésité à développer des liens étroits avec les responsables politiques.

Il connaît Zelensky depuis des années, bien avant que le président n’entre en politique en 2019.

L’acteur ukrainien et futur président Volodymyr Zelensky, à gauche, et le rabbin Moshe Azman, au centre, en 2018, un an avant l’élection de Zelensky à la présidence ukrainienne. (Crédit : Autorisation)

Azman n’a pas eu l’occasion de voir le président ukrainien ces derniers temps, mais il s’est entretenu avec son chef de cabinet après le vote des Nations unies en novembre, au cours duquel Kiev a soutenu la demande de la Cour internationale de justice de se prononcer sur « l’occupation prolongée, l’implantation et l’annexion du territoire palestinien par Israël ».

Avant la fête de Rosh HaShana, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeriy Zaluzhnyy, a rencontré Azman pour discuter de la nomination d’un aumônier militaire juif et des moyens de convaincre Israël de renforcer son soutien à l’Ukraine.

Comme de nombreux autres dirigeants ukrainiens juifs, Azman était un fervent supporter de l’ancien président américain Donald Trump. Après la prise d’assaut du Capitole américain par des partisans de Trump en 2021, Azman a publié sur Facebook que le « Maïdan a commencé aux États-Unis », en référence aux manifestations de grande ampleur qui ont conduit à l’éviction du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014.

Azman, et Anatevka, se sont retrouvés sous les projecteurs dans la presse internationale en 2019 concernant la destitution de l’ancien président Donald Trump. En mai de cette année-là, Rudy Giuliani, avocat de Trump, avait déclaré au New York Times qu’il envisageait de se rendre en Ukraine pour prononcer un discours rémunéré devant un groupe juif sur la politique au Moyen-Orient. Un jour plus tard, il a annulé son voyage au milieu d’un tollé concernant son projet de rencontrer Zelensky au cours de la visite afin de faire pression sur lui pour qu’il mène des enquêtes qui auraient été perçues comme bénéfiques à la candidature de Trump en vue de sa réélection en 2020.

On a appris par la suite que le groupe juif en question était les American Friends of Anatevka. Au lieu de se rendre à Anatevka, Giuliani est allé à Paris, où il a rencontré Azman, qui lui a remis une clé surdimensionnée du village, et l’a nommé maire honoraire.

Fin octobre 2022, Azman était en Israël, où il a participé à des rassemblements de soutien à l’Ukraine à Tel Aviv, Jérusalem et Eilat, et a rencontré des soldats ukrainiens blessés qui sont soignés en Israël.

L’affinité et les liens d’Azman avec la droite israélienne étaient également évidents lors de sa visite.

Au cours de la dernière campagne électorale israélienne précédant le scrutin du 1er novembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est apparu dans une vidéo aux côtés d’Azman, promettant un soutien plus important aux Juifs ukrainiens et russes en Israël.

« Ce qui se passe en Ukraine est une affreuse tragédie », avait déclaré Netanyahu. « Lorsque je reviendrai à la tête du pays, avec l’aide de Dieu et avec votre aide, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, j’utiliserai tout mon poids et mon expérience, pour mettre fin à cette tragédie qui aigrit la vie des habitants de l’Ukraine. »

Le rabbin Moshe Azman (C) et le candidat de l’époque, Benjamin Netanyahu (R), au musée des Amis de Sion à Jérusalem, en octobre 2022 (Crédit : Autorisation)

Le rabbin est également apparu sur la scène du musée des Amis de Sion à Jérusalem avec Nir Barkat, député du Likud qu’Azman a accueilli à Kiev en septembre, et Netanyahu, alors candidat. Azman a souligné qu’à l’instar de l’Ukraine, qui refuse de céder des terres à la Russie, les dirigeants israéliens ne devraient jamais accepter de renoncer à « la terre sainte donnée par le Tout-Puissant ».

Le rabbin a célébré la victoire de Netanyahu lors des récentes élections, publiant ses félicitations à « Netanyahu et à l’ensemble du bloc nationaliste de droite », et exprimant son espoir qu’une nouvelle phase commence pour Israël et ses relations avec l’Ukraine.

Bien que le gouvernement de droite dirigé par Netanyahu ait l’intention d’apporter de grands changements en Israël, il est peu probable qu’il adopte les politiques souhaitées par Azman et les responsables ukrainiens, notamment en matière de ventes d’armes. Netanyahu est prudent sur le plan international et a tissé des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine au fil des ans.

« J’espère qu’il continuera à tenir ses promesses pour aider le peuple juif », a déclaré Azman à propos du gouvernement de Netanyahu cette semaine. « C’est un gouvernement véritablement juif, qui peut avant tout apporter un sentiment de sécurité à Israël, et aussi aider les faibles. »

« J’espère qu’il tournera une nouvelle page dans ses relations avec l’Ukraine, afin que l’Ukraine puisse devenir un véritable allié d’Israël, maintenant que l’Iran se bat aux côtés de la Russie, et qu’il aidera les olim [nouveaux immigrants juifs], comme il me l’a été promis », a déclaré Azman.

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