Habituellement, les cimetières accueillent familles et amis éplorés. Mais ce mardi, alors que les sirènes ont retenti dans l’ensemble du pays, les quelques soldats qui effectuaient une garde d’honneur, le visage à moitié dissimulé par des masques, ont commémoré un Yom HaZikaron pas comme les autres, un Yom HaZikaron aux prises de la pandémie de coronavirus qui sévit dans le monde entier.
Pour la première fois depuis la création de l’Etat d’Israël, il y a 72 ans, les cimetières militaires ont été fermés, et les Israéliens ont été enjoints de faire leur deuil ou de rendre leurs hommages en privé. Le pays est alors devenu une incroyable mosaïque qui montre l’infiltration du Covid-19 dans les sphères les plus sacrées.
A 11 heures ce matin, les Israéliens se sont immobilisés et ont observé deux minutes de silence, l’une pour les soldats tombés au combat, l’autre pour les victimes du terrorisme, tête inclinée vers le bas en signe de respect.
Le jour du Souvenir a commencé lundi soir par une sirène de raid aérien, qui donne lieu à une minute de silence. Les rares voitures encore dans les rues se sont immobilisées et les Israéliens, pour la plupart confinés, sont sortis sur leurs balcons et dans leurs jardins pour entamer cette journée de deuil, habituellement ponctuée de cérémonies et d’hommages publics.
Le nombre de victimes de guerre israéliennes cette année, ce qui inclut les soldats, policiers, agents du Shin Bet et du Mossad, tués dans l’exercice de leurs fonctions, est de 23 816, selon les chiffres communiqués vendredi par le ministère de la Défense. Israël rend également hommage à 4 166 victimes du terrorisme. Ces deux chiffres remontent à 1860, avant la création de l’Etat d’Israël.
Depuis le dernier Yom HaZikaron, 75 nouveaux noms ont été ajoutés à la liste de ceux tombés en défendant le pays depuis 1860.
Quarante-deux d’entre eux étaient des soldats, des officiers de police et des civils, et 33 étaient des vétérans handicapés décédés en raison de complications résultant de blessures subies pendant leur service.
Avec près de 23 000 victimes de guerres ou de bataille et plus de 4 000 victimes du terrorisme, la quasi-totalité des Israéliens sont concernés. Les cimetières sont habituellement bondés, familles et amis viennent se recueillir et des cérémonies sombres organisées par diverses instances gouvernementales, militaires et privées évoquent la mémoire des disparus.
Cependant, cette année, en raison des mesures d’urgence imposées pour éviter une deuxième vague de propagation du nouveau coronavirus, les familles, les amis et les compagnons d’armes des victimes ont dû adapter leur façon de faire leur deuil.













Judah Ari Gross a contribué à cet article.