TORONTO — La nouvelle dirigeante du parti des Verts au Canada, Annamie Paul, est bien déterminée à améliorer l’image de son parti. Et au vu de ce qu’elle a subi en tant que femme juive et noire pendant la course au leadership de la formation, l’automne dernier, elle a parfaitement pris conscience d’une réalité : celle que son identité ne rendra pas le chemin plus facile.
Même dans la société multiculturelle du Canada, célébrée à l’international, qui est connue pour sa tolérance et son attachement à la diversité, le racisme demeure bien réel pour une personnalité comme elle. Et en tant que membre des deux communautés, elle en a souvent fait directement l’expérience.
Paul avait ouvert une nouvelle page de l’Histoire au mois d’octobre dernier en devenant la première femme juive et noire élue à la tête d’un parti fédéral – un parti qui n’occupe actuellement que trois sièges au Parlement (qui en compte 338) et qui fonctionne avec des ressources limitées. Mais cette victoire n’a pas eu lieu sans douleur : se présentant contre sept autres candidats, Paul a été la victime répétée des antisémites, à l’intérieur comme à l’extérieur de la formation.
« L’antisémitisme a été constamment présent dans la campagne après la révélation de mon identité juive », déclare Paul au Times of Israel lors d’un entretien récent accordé via Zoom. « C’est quelque chose que je n’ai jamais dissimulé dans ma vie et quand on m’a demandé quelles étaient mes origines, j’ai mentionné, bien entendu, que je suis Juive. C’est une partie importante de ce que je suis ».
Les violences qu’elle a ensuite subies ont eu un impact sur elle.
« L’antisémitisme, ça n’a jamais été facile et ça ne l’est toujours pas », ajoute Paul, âgée de 48 ans, alors qu’elle s’exprime depuis son domicile du quartier de Midtown à Toronto. « On ne s’y habitue réellement jamais. On est conscient de son existence, mais on n’est jamais pleinement préparé à y faire face ».

De la même manière, elle n’était que peu préparée à la manière de diriger un parti politique en période de pandémie.
« C’est une époque vraiment étrange », s’exclame Paul, ancienne avocate spécialisée dans les droits de l’Homme. « Je dois tout faire depuis une pièce de mon domicile de Toronto. On apprend beaucoup en termes de création à cause de cette nouvelle nécessité de mettre en place de nouveaux moyens pour relier virtuellement les personnes entre elles. Le plus gros défi, ça a été de me présenter aux Canadiens alors que je suis dans l’incapacité de me déplacer dans le pays. Quand vous arrivez à la tête d’un parti, le plus gros travail, c’est de créer le dialogue avec les autres pour expliquer qui vous êtes, quelle est votre vision pour le parti – ce que nous avons fait mais à un degré bien moindre que d’habitude ».
Ces derniers mois, dans le cadre des efforts qu’elle a livrés pour se faire connaître et pour faire mieux connaître le parti des Verts, Paul a pris la parole sur des sujets divers allant bien au-delà de la simple défense de l’environnement. Parmi ces thématiques, les prix du logement, le droit des pêcheurs indigènes et la dénonciation des persécutions de la minorité des Ouïghours par la Chine.

Établi en 1983, le parti des Verts, au Canada, s’appuie sur six principes majeurs : Le discernement écologique, la non-violence, la justice sociale, le développement durable, la démocratie participative et le respect de la diversité. Il a fallu presque trente ans avant que le parti ne parvienne à faire élire son premier membre au Parlement. Au cours du scrutin 2019, ses représentants au sein de l’institution sont passés au nombre de trois. La même année, Paul a rejoint la formation, en partie parce qu’elle avait le sentiment que cette dernière venait refléter ses croyances juives.
« Les valeurs qui se trouvent au cœur du parti se concentrent sur le respect de la vie humaine et de toute la vie sur cette planète », note-t-elle. « Dans nos six principes majeurs, il y a la reconnaissance de l’interconnexion entre les différentes choses et celle des responsabilités que nous avons les uns envers les autres ».
« Alors que je cherchais un foyer politique à rejoindre, cela m’a paru important », continue-t-elle. « Cela correspondait aux valeurs humanistes du judaïsme, le respect de la vie, l’idée qu’un geste fait pour aider autrui peut avoir des répercussions qui vont bien au-delà d’un seul geste, d’une seule personne. Ces valeurs juives ont du sens pour moi et elles se reflètent, selon moi, dans notre parti ».

La formation a été néanmoins été le théâtre de manifestations d’antisémitisme ces dernières années, un antisémitisme accompagné par des voix également férocement anti-israéliennes. En 2016, les Verts avaient approuvé une résolution en soutien au mouvement BDS (Boycott, Divestment, and Sanctions) pro-palestinien qui a été qualifié d’antisémite par certains gouvernements. Deux années auparavant, le président du parti Paul Estrin, qui était Juif, avait présenté sa démission suite à des critiques portant sur un post qu’il avait écrit et qu’il avait publié sur un blog, et dans lequel il avait dénoncé les tirs de roquette du Hamas contre des civils israéliens.
Pendant la course à la tête du parti, Paul a très mal vécu le fait que ses enfants, âgés de 16 et 20 ans, aient été exposés à des attaques anti-juives.
« Il est évident que ce qui a été le plus difficile pour moi, c’est ce qu’ils ont été amenés à subir », dit Paul qui élève ses deux fils Juifs aux côtés de son époux, membre lui aussi de la tribu. « Ils ont passé huit ans dans des externats juifs; Ils ont grandi dans des environnements très favorables à leur identité juive. Et les voir découvrir, pour la toute première fois, à quoi ressemblent les attaques et la haine suscités par leur identité juive, par ce qu’ils sont, a été particulièrement douloureux pour moi. Cela n’a pas changé leur fierté d’être Juif, mais cela a été difficile de les voir comprendre qu’il y a des gens qui ne les aiment pas et qui le font savoir – simplement à cause de ce qu’ils sont ».

Aujourd’hui, Paul – qui s’était convertie au judaïsme en l’an 2000 – est encore consternée face à ce qu’elle a vécu.
« C’est devenu vraiment immonde au fur et à mesure », explique-t-elle, disant qu’elle a dû aussi affronter le racisme anti-noir dans sa vie. « Tout a commencé par des insinuations, avec des suggestions voilées et des attaques contre moi en tant que sioniste. Puis, comme nous ne répondions pas, que personne ne répondait, les gens se sont enhardis, ils se sont montrés plus explicites. J’ai été accusée des préjugés habituels : d’être à la solde d’agents étrangers, de m’être engagée dans un parti politique pour faire avancer les objectifs poursuivis par ces agents étrangers, et de toutes ces choses traditionnelles en lien avec l’argent. »
Elle admet avoir été initialement prise par surprise.
« Je ne m’attendais certainement pas à ça », continue-t-elle. « Je n’avais pas réalisé qu’il y avait encore tant d’espace au Canada où il était acceptable de dire ce genre de choses. Les propos ont été tenus dans des forums publics, sur Facebook et sur Twitter, pas dans des coins obscurs de la Toile. J’ai été surprise de constater qu’il y a encore tant de personnes qui ne ressentent aucun malaise à dire ces choses en utilisant leur identité, sans utiliser de pseudonymes ou d’avatars ».
J’ai été accusée des préjugés habituels : d’être à la solde d’agents étrangers, de m’être engagée dans un parti politique pour faire avancer les objectifs poursuivis par ces agents étrangers, et de toutes ces choses traditionnelles en lien avec l’argent
Paul n’a pas été la seule à avoir été prise au dépourvu.
« Je pense que cela a été une surprise pour la communauté », précise-t-elle. « Après la parution de quelques articles à ce sujet, les médias canadiens ont commencé à suivre ma campagne de plus près. De nombreuses personnes n’avaient pas réalisé que des points de vue antisémites pouvaient être partagés en public si facilement, sans conséquence et sans crainte ».

Malgré ce qu’il s’est passé, elle rejette l’idée d’un antisémitisme endémique au sein du parti.
« Je suis juriste, analyste politique et je crois dans les données – mais je n’en ai vu aucune qui viendrait soutenir la conclusion que l’antisémitisme serait très répandu dans notre parti », ajoute Paul. « Et l’antisémitisme n’a certainement pas empêché ma victoire parce qu’il a été clairement établi, et aux yeux de tous, que j’étais une candidate juive. Ce que je peux dire de l’existence de la haine anti-juive au sein de notre formation, c’est qu’elle n’est pas majoritaire. Cela dit, tous les partis politiques comptent des membres qui nourrissent des points de vue antisémites et le nôtre n’est pas différent. Ces gens ne seront jamais les bienvenus et, s’ils sont identifiés, il seront exclus ».
Activiste dès l’enfance
Née à Toronto, Paul a manifesté un intérêt pour la politique en général et pour la politique publique en particulier quand elle était très jeune. Alors qu’elle n’avait que douze ans, elle a été sélectionnée pour faire partie des jeunes huissiers de l’assemblée législative de la province de l’Ontario dans le cadre d’un programme dirigé par une organisation non-partisane, la Canadian Political Science Association.
« J’étais l’un de ces enfants qui, pour une raison ou une autre, se passionnent pour la politique publique », note Paul. « Je pouvais donner le nom de tous les dirigeants de partis, ce genre de choses… J’avais un professeur formidable qui avait mentionné l’existence de ce programme et je me suis portée candidate. Contrairement à la manière dont cela a pu être dit par certains, ça n’a pas été un destin manifeste ou la première étape d’un plan visant à pouvoir, un beau jour, me présenter à des élections publiques ».

Elle a ensuite été huissière au sénat canadien et stagiaire pour deux partis politiques à l’assemblée législative de l’Ontario.
« J’ai tiré de ces expériences la conviction que la politique ne doit jamais être une carrière », s’exclame Paul. « C’est un domaine qui doit être approché sous l’angle de la vocation, quelque chose que vous allez faire pendant une période limitée, avant de faire encore autre chose. J’ai le sentiment d’avoir pu vivre une vie entière à l’extérieur de la politique avant de seulement réfléchir à l’intégrer ».
C’est en faisant ses études de Droit à l’université d’Ottawa qu’elle a rencontré celui qui devait devenir son mari, Mark Freeman. Alors qu’elle faisait sa maîtrise en Affaires publiques à l’université de Princeton, elle s’est convertie au judaïsme. C’est le directeur du campus Hillel, le rabbin Jim Diamond, dont Paul parle avec beaucoup de sympathie, qui a supervisé sa conversion.
Mais le judaïsme n’était pas totalement inconnu à Paul. Lors de son enfance passée à Toronto, un grand nombre de ses amis étaient Juifs, et elle se souvient avec émotion avoir été présente lors de leur bar- et bat- mitzvahs et avoir célébré les fêtes juives à leurs côtés.
Quand sa mère et sa grand-mère avaient immigré des Caraïbes pour venir au Canada, dans les années 1960, leurs qualifications professionnelles d’enseignante et d’infirmière n’ayant pas été reconnues, leurs premiers emplois avaient été de travailler comme domestiques pour des familles juives de Toronto.

Tout cela avait donné à Paul une image positive du judaïsme.
« Il est certain que tous ces contacts précoces favorables et intensifs avec le judaïsme m’ont aidé », dit-elle. « Ils ont posé les bases de l’engagement conclu avec mon conjoint de vivre une vie juive à laquelle je voulais totalement souscrire. Je voulais que notre future famille partage la même foi, la même religion, les mêmes traditions – ce qu’a assurément facilité ma vie auprès de mes amis juifs ».
Même avant sa conversion formelle, elle et Freeman avaient vécu une vie juive.
« C’est très personnel », explique-t-elle, « mais les traditions et les valeurs m’ont parlé. Il y avait une logique au rythme de la vie qui avait vraiment un sens pour moi ».
Pour Paul, fonder un foyer juif et y voir grandir ses enfants ont été l’une des plus grandes joies de sa vie.
« Il y a de nombreuses choses qui me réjouissent dans le judaïsme », note-t-elle avec un sourire. « L’une d’entre elles est que les Juifs savent comment célébrer les événements importants et faire la fête. J’adore les fêtes religieuses et tous les bonheurs qui viennent avec. Et quand vous vivez dans une famille juive, il y a beaucoup de ça ».

Lorsque Paul et son mari, avocat international spécialisé dans les droits de l’Homme, ont vécu en Europe pendant de nombreuses années, leurs fils ont fréquenté des externats juifs en Espagne et en Belgique. Pendant ce temps, elle-même a travaillé en tant qu’agente aux Affaires publiques à la mission canadienne auprès de l’Union européenne, au poste de conseillère à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye et en tant que directrice du Plan d’action politique international de Barcelone – qui conseille les organisations à but non-lucratif.
« Les avoir inscrits à ces externats a vraiment aidé à créer un sentiment communautaire réel pour nous, partout où nous avons vécu, ce qui a été très agréable », dit Paul, qui s’exprime couramment en quatre langues. « Et être une mère et assister à la bar-mitzvah de mes fils a été formidable ».
Paul et son mari sont attentifs au défi de l’éducation d’une nouvelle génération de Juifs. Les proches de sa belle-mère ont été assassinés pendant la Shoah à Auschwitz et à Sobibor.

BDS, c’est fini ?
Alors que plusieurs cousins de son mari habitent en Israël, Paul s’est rendue dans le pays à deux occasions – la dernière remonte à 2018. Jusqu’à présent, et depuis qu’elle est devenue dirigeante du parti écologiste, elle n’a pas eu de contacts avec les défenseurs de l’environnement au sein de l’État juif.
« J’adorerais qu’ils se manifestent », dit-elle. « L’une des choses que je veux faire, c’est vraiment revoir à la hausse nos liens réguliers avec le mouvement du parti des Verts partout dans le monde, parce que nous ne sommes que l’un de ces partis partageant les mêmes valeurs et ayant des représentants élus. A une époque comme la nôtre, cela devrait devenir un réseau puissant, particulièrement alors que nous sommes en quête d’exemples comparatifs sur ce qui fonctionne – que cela concerne la pandémie, le changement climatique ou l’évolution du travail ».

En tant que responsable d’un parti national, Paul est dorénavant appelée à donner son point de vue sur de nombreux sujets, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Et elle a été interrogée sur le conflit israélo-palestinien à de multiples reprises.
« Ma réponse est toujours la même et certains s’en satisfont, d’autres non », déclare Paul. « Au moins une partie de mon existence s’est concentrée sur les affaires internationales, la diplomatie publique et le droit international. Alors tout est très simple. Chaque État a des droits et des obligations définies par la loi internationale. La communauté internationale a pour obligation de garantir que les États qui ne se conforment pas à ces droits et à ces obligations sauront s’y conformer. J’applique à Israël la même norme qu’à tout autre État en ce qui concerne les violations du droit international ».
J’applique à Israël la même norme qu’à tout autre État en ce qui concerne les violations du droit international
En exemple, elle cite la proposition d’annexion de la Cisjordanie par Israël qu’elle considère comme une violation du droit international qu’elle a par ailleurs dénoncée l’année dernière. Si Israël avait décidé de la mener à bien, insiste-t-elle, cela aurait relevé de la responsabilité du Canada et de la communauté internationale de condamner l’initiative et de chercher à faire en sorte que l’État juif se conforme à nouveau à la loi internationale.

« Je ne considère pas la critique d’Israël comme antisémite », dit Paul. « Cela dit, il n’est absolument pas question qu’elle soit utilisée comme cache-sexe de l’antisémitisme. Il y a ces gens qui utilisent le prétexte de la critique d’Israël pour exprimer leur haine anti-juive, et j’ai vécu personnellement cela. Y a-t-il la même attention qui est accordée à tous les pays qui ont des antécédents de violation des droits de l’Homme ? Les critiques sont-elles au même niveau ? Non. Cela n’a jamais été le cas. Et est-ce que cela est juste ? Non. Absolument pas ».
Elle rejette avec intransigeance l’idée d’un deux poids, deux mesures servant les idées antisémites.
« Quand j’ai le sentiment qu’on me pose des questions sur Israël en tant que moyen d’exprimer des points de vue antisémites, alors j’interpelle la personne à ce sujet et je continuerai à le faire », dit Paul. « C’est vraiment injuste que tous les Juifs, sur cette planète, aient l’impression de devoir rendre des comptes concernant les actions du gouvernement d’un État-membre des Nations unies ».
Bien consciente que toute la communauté juive du Canada – elle est constituée de 400 000 personnes – n’est pas d’accord avec elle idéologiquement parlant, elle se dit néanmoins reconnaissante de la réponse que lui a apportée cette dernière.

« Ma relation avec la communauté juive du Canada, que cela ait été pendant ma campagne et après, est une relation qui m’apporte l’une de mes plus grandes joies et elle est source de beaucoup de fierté pour moi », déclare Paul. « La communauté a montré qu’elle était fière de moi et de ma victoire, cette victoire qui me permet d’être la toute première Juive à prendre la tête d’un parti fédéral, et la deuxième personne juive à l’avoir fait ».
Ces derniers mois, Paul a reçu de nombreuses invitations de la part des synagogues de tout le pays pour qu’elle prenne la parole devant les congrégations via Zoom.
« Les gens sont tellement curieux », s’exclame-t-elle. « Cela les intéresse. Ils sont très fiers, qu’ils soutiennent le parti des Verts ou non – et un grand nombre d’entre eux ne le soutiennent pas. En revanche, ils me soutiennent véritablement dans mon nouveau rôle, ce qui signifie énormément pour moi ».
Son élection à la tête des Verts a changé la manière dont de nombreux Juifs considéraient le parti.
« Il est indubitable que la perception du parti – en tant que formation qui pouvait potentiellement ne pas forcément réserver un bon accueil aux membres de la communauté juive – a changé », note-t-elle. « Je sais que le fait que les membres du parti m’aient élue à cette fonction a beaucoup de sens pour la communauté, et voir quelqu’un qui tire une telle fierté de son identité juive, qui est parfaitement à l’aise à l’idée de l’évoquer et de la fêter, c’est aussi très significatif parce qu’il y a encore cette impression, chez les Juifs, que ce n’est pas nécessairement quelque chose dont on peut beaucoup parler ».

Paul, qui ne siège pas encore au Parlement, espère bien remédier à cela, cette année, en se portant candidate dans un district de Toronto, que ce soit lors d’un scrutin intermédiaire ou lors des prochaines élections nationales.
Comme toute politicienne, elle espère que son parti améliorera encore ses performances lors des prochaines élections. Au minimum, elle ambitionne d’obtenir le statut de formation officielle pour les Verts au parlement – ils doivent rafler pour cela au moins douze sièges.
« Cela nous donnerait une voix que nous n’avons pas pour le moment », explique Paul. « Je travaille en faveur de l’avènement d’une vague verte, dans laquelle les Canadiens pourraient dire qu’ils veulent quelque chose de différent, qu’ils veulent quelque chose de meilleur qu’auparavant, et qu’ils nous font confiance pour qu’on fasse partie de ce changement ».
Et, pour elle, un résultat compte.
« Je serais très déçue si nous retournions au Parlement sans avoir marqué une avancée significative [par rapport aux trois sièges actuels] », précise Paul. « Je souhaite le dire parce que je vivrais personnellement très mal le fait que cela n’arrive pas. Si on devait revenir avec le même nombre de sièges, et peu importe comment quelqu’un d’autre pourrait tenter de le présenter, je serais pour ma part extrêmement déçue ».

Contrairement à de nombreux autres politiciens, Paul ne consacre que peu de temps à son apparence physique, évitant l’utilisation du maquillage et prêtant peu d’attention à sa coiffure.
« J’apprécie, en fait, quand on me pose des questions là-dessus plutôt que de se laisser aller à des spéculations invraisemblables », indique Paul en évoquant ses cheveux très courts, qu’elle conserve ainsi depuis vingt ans.
« Les gens se demandent si je suis malade ou si mon apparence physique est une déclaration politique. Concernant les femmes et que cela nous plaise ou non, la manière dont nous nous présentons est souvent filtrée à travers ce prisme », déplore-t-elle. « Pour moi, c’est simple : Je n’ai tout simplement pas le temps. Ne pas avoir à me faire une coiffure particulière et ne pas avoir à me maquiller me fait probablement gagner 30 minutes par jour. C’est très libérateur. Pouvez-vous imaginer ce que représentent 30 minutes par jour sur une année, tout ce qu’on peut faire de ce temps
gagné ? »