Quand il n’exerce pas en tant que médecin vasculaire, le prolifique Ariel Toledano semble se livrer à une forme d’otium compulsif, ce loisir studieux porté au pinacle dans l’Antiquité : dans ses livres, tous passionnants, il traduit et commente Maïmonide, ferraille avec Henri Atlan, ouvre pour ses lecteurs les Huit portes d’accès à la sagesse, les guide sur le chemin de l’Harmonie et ausculte la médecine du Talmud… C’est, dans ce nouvel opus, l’aventure prophétique qu’il invite à parcourir, à travers l’histoire individuelle des figures emblématiques de Moïse, Myriam, Samuel, Abigaïl, Elie, Jonas, Amos, Isaïe, Michée, Nahum, Jérémie, Ezékiel, Zacharie, Malachie….
Conçu comme une enquête s’appuyant sur les textes de la Bible, les enseignements du Midrash et de la Kabbale, ainsi que sur de nombreux commentaires rabbiniques, Le Livre de la Prophétie s’attache à reconstituer l’itinéraire des prophètes mentionnés dans le Talmud. Une ode à la prophétie et à l’espérance juive et l’occasion de se demander dans quelle mesure la parole des prophètes porte encore aujourd’hui.
Times of Israël : Pourquoi affirmez-vous : « Il n’y a pas lieu de prouver l’historicité des textes bibliques aux découvertes archéologiques ». Les découvertes archéologiques ne sont-elles pas pourtant souvent brandies comme des preuves légitimes ?
Ariel Toledano : La Bible n’a pas pour vocation première de livrer un récit historique au sens strict ; elle est avant tout un texte porteur de sagesse, destiné à éclairer l’humanité. On ne doit donc pas attendre de l’archéologie qu’elle vienne prouver l’historicité des textes bibliques. Certes, certaines découvertes archéologiques — comme celles de Tel Azeka ou de Megiddo — peuvent ponctuellement corroborer des éléments évoqués dans les récits bibliques. Mais ces données, souvent fragmentaires et sujettes à interprétation, ne peuvent être considérées comme des preuves au sens rigoureux du terme. L’archéologie et la Bible n’opèrent pas dans le même registre : l’une s’appuie sur des vestiges matériels, l’autre sur une tradition vivante de lecture et d’interprétation. Les textes bibliques invitent à une compréhension profonde de la destinée humaine, à travers des récits qui transcendent les faits pour atteindre une vérité spirituelle. Il ne faudrait donc pas réduire leur lecture à celle d’un simple document historique : on passerait alors à côté de l’essentiel.
Vous soulignez le fait que le prophète n’est pas uniquement le destinataire passif de révélations divines mais qu’il est un médiateur actif : serait-il ce qu’on appellerait aujourd’hui un bon « communicant » ?
Les prophètes sont des hommes et des femmes capables de percevoir la parole divine et de la transmettre la plus fidèlement possible. La terminologie hébraïque de « navi » vient de la racine niv, qui signifie « parole » et qui s’entend comme « porte-parole ». Ils ne sont pas, à proprement parler, de « bons communicants » au sens où on l’entend aujourd’hui, car leur mission n’est pas de plaire, de séduire ou d’adapter leur discours pour convaincre. Au contraire, ils sont souvent porteurs d’une parole difficile, ne cherchant qu’à éveiller les consciences.
Pourquoi la tradition talmudique recense-t-elle un nombre de prophètes moins importants que dans la Bible ?

L’idée d’écrire ce livre sur la prophétie m’est venue lorsque j’ai découvert que le Talmud affirme qu’il y a eu 48 prophètes dans l’histoire biblique — sans en donner la liste complète — tout en précisant qu’il y a eu 7 prophétesses, dont il révèle cette fois les noms. Pourquoi ce nombre de 48 pour les hommes ? Et pourquoi ne pas donner leur identité ? Même Rachi, le plus grand commentateur de la Bible et du Talmud, ne parvient qu’à en identifier 46, et précise qu’il ignore qui sont les deux derniers. C’est une histoire juive, à la fois sérieuse et ironique ! Nous ne sommes pas capables de citer tous les personnages qui fondent la tradition hébraïque, porteurs d’une parole essentielle, celle qui a nourri l’espoir pendant plus de quinze siècles d’histoire biblique.
Mon livre prend la forme d’une enquête, une recherche de l’identité des 48 prophètes mentionnés dans le Talmud, afin de tenter de reconstituer leur histoire. Pour cela, je me suis appuyé sur les textes de la Bible, les enseignements du Midrash et de la Kabbale, ainsi que sur de nombreux commentaires rabbiniques.
Quel statut pour Sarah, Hannah, Abigail et Esther ?
C’est une histoire de définition. Pour le Talmud, la question ne se pose pas pour les trois femmes explicitement appelées prophétesses dans la Bible : Myriam, Déborah et Houlda. Leur statut est clair. Mais qu’en est-il des quatre autres – Sarah, Hannah, Abigail et Esther ? Leur reconnaissance comme prophétesses ne repose pas sur une désignation explicite, mais sur l’interprétation de leurs paroles, de leurs actes, ou de la façon dont le divin agit à travers elles. C’est là que la tradition entre en jeu, et avec elle, une lecture plus fine, parfois allusive, du texte.
Malgré une faible proportion, vous parlez de « l’importance de la voix et du rôle des femmes dans l’histoire biblique ». On pense à Déborah…
Certes, la proportion de prophétesses est faible — à peine 13 % selon le Talmud, qui en recense 7 sur 55. Mais il faut se replacer dans le contexte de l’Antiquité : voir des femmes investir un tel rôle spirituel et politique était déjà une véritable révolution.
Vous citez Déborah, elle est prophétesse, juge et chef militaire. Sa figure incarne une autorité complète, rare même chez les hommes.
On peut aussi évoquer Hannah, dont la prière personnelle devient un modèle liturgique. Par la force de sa parole et de sa foi, elle initie une forme de lien divin encore plus intime.
Et bien sûr Esther, qui joue un rôle salvateur pour tout un peuple. Cela montre que, dans la tradition biblique, la voix des femmes, même rare, est toujours porteuse d’un tournant, d’un basculement de l’histoire.
Et cette « réjouissante » affirmation du Talmud qui relève, en substance, qu’en matière de prophétie, Abraham est moins bon que Sarah ?
Le Talmud fait le lien avec Yiska, le second prénom de Sarah, qui désigne le fait qu’elle « voyait » (sakheta) par l’esprit saint (rouah hakodesh). Cette capacité de vision justifie qu’il soit écrit dans le livre de la Genèse : « tout ce que Sarah te dira, écoute sa voix ! » Sarah, à l’image des autres prophètes de la tradition hébraïque, parvient à comprendre le sens de l’Histoire et se révèle capable de conseiller son époux Abraham, alors qu’il est lui-même un prophète.
Les prophètes n’ont-ils pas en commun leur réticence initiale à investir ce rôle ?
Cette réticence initiale face à l’appel divin est un thème récurrent chez les prophètes. Beaucoup ressentent une forme de vertige ou cherchent même à fuir une vocation qui les confronte à une étrangeté intérieure. Moïse affirme qu’il n’a pas les mots, Jonas prend la fuite, Isaïe se dit homme aux lèvres impures, Jérémie se plaint de sa jeunesse. Cette résistance reflète une forme de liberté. Elle suppose un choix, un combat intérieur. Mais cette réticence est aussi le signe d’une profonde humilité. Le prophète ne se sent jamais à la hauteur, car il lui faut concilier une vie intérieure intense avec une compréhension lucide du monde, et surtout être en mesure de parler avec une objectivité absolue. C’est cette tension, entre le moi intime et le monde, qui fait la grandeur de la parole prophétique.
De la dangerosité d’être prophète, notamment prophète de vérité : pouvez-vous nous parler de Jérémie ?
En effet, l’indépendance de la parole prophétique comporte des risques réels. En refusant toute compromission avec le pouvoir, les prophètes de vérité s’exposent à la violence et à la répression contrairement aux prophètes de cours qui sont soumis au pouvoir et prompts à le conforter. Jérémie en fait l’expérience lorsqu’il annonce, sous le règne de Joachim, fils de Josias, la destruction du Temple de Jérusalem si le peuple ne se repent pas. Cette déclaration, perçue comme une provocation insupportable, soulève un tollé. Le peuple s’empare de lui en criant : « Il faut que tu meures ! ». Cet épisode, ainsi que le destin tragique d’autres prophètes, met en évidence le danger intrinsèque à la vocation prophétique. Le prophète Ouriaa est exécuté par le roi Joachim. Mikhayehou et Hanani sont jetés en prison pour leurs discours dérangeants.
Les prophètes sont habités, écrivez-vous, de trois vertus principales : la sagesse, le courage mais pourquoi aussi la richesse qu’on peine à considérer comme une vertu ?
Vous avez raison, la sagesse et le courage s’imposent naturellement quand on pense aux prophètes. Mais, dans la sagesse juive, la richesse devient une vertu lorsqu’elle est bien orientée — non pas comme simple possession matérielle, mais comme capacité d’indépendance. Elle ne contredit pas l’humilité. Elle devient une liberté face au besoin. Une distance face à la pression.
Pourquoi la tradition juive ne met-elle pas en avant la prédiction de l’avenir dont sont capables les prophètes ?
Les prophètes hébraïques sont avant tout des prédicateurs, et non des prédicteurs — pour reprendre la formule de Josy Eisenberg. Leur mission n’est pas de dévoiler un avenir figé, mais de secouer le présent, d’interpeller la conscience collective. La tradition juive ne met pas l’accent sur leur capacité à annoncer des événements futurs, même si elle ne la nie pas. Cette orientation s’explique par une vision profondément éthique du temps : l’avenir n’est pas une fatalité, mais une potentialité, qui reste dépendante des choix humains.
« L’avenir n’est pas une fatalité, mais une potentialité, qui reste dépendante des choix humains. »
Dans ce livre, vous revenez sur une notion que vous aviez déjà abordée dans vos ouvrages précédents : le déterminisme, en excipant de la formule « ein mazal leisrael », il n’y a pas de déterminisme astral pour Israël, opinion que vous dites majoritaire chez les rabbins du Talmud. En bref, l’homme reste-t-il libre ou est-il acculé à appliquer ce que Dieu décide ? En quoi les prophètes sont-ils concernés par ce point ?
Les prophètes n’annoncent pas un avenir figé. Ils avertissent, ils préviennent, pour susciter un sursaut. Si l’homme était condamné à accomplir ce que Dieu décide, leur parole n’aurait aucun sens. Or, malgré les appels pressants des 48 prophètes, le peuple, à maintes reprises, a choisi de ne pas se repentir — et c’est précisément ce choix qui a rendu inévitables les catastrophes annoncées. La prophétie ne nie pas la liberté : elle la met en tension. Elle révèle que la volonté divine s’exprime non pour imposer, mais pour engager. Le prophète est là pour dire « ce qui peut être évité » et non pas « ce qui doit arriver ».
Isaïe énonce ce qui caractérise selon lui un bon dirigeant politique : « La souveraineté repose sur son épaule : on l’appelle Merveilleux conseiller. Héros divin. Père de la conquête, Prince de la Paix ». En Israël comme ailleurs, des qualités à espérer chez un dirigeant moderne ?
J’ai été impressionné par le portrait qu’Isaïe brosse d’un dirigeant idéal, et ses qualités restent étonnamment actuelles. Porter la souveraineté sur son épaule, c’est assumer pleinement la responsabilité du pouvoir. Être un « merveilleux conseiller », c’est savoir écouter, anticiper et guider avec sagesse. Le « héros divin » évoque la force morale et la conscience d’un engagement qui dépasse l’intérêt personnel. « Père de la conquête » suggère une ambition constructive pour le bien commun. Et « Prince de la paix » rappelle que le but ultime du pouvoir, c’est de garantir une paix véritable, pas seulement l’absence de guerre. Ces vertus sont exigeantes, mais elles restent un cap vers lequel tendre — en Israël comme ailleurs. Rappelons que dans un monde où les pouvoirs forts et autoritaires gagnent du terrain, ce modèle de dirigeant juste, visionnaire et pacificateur apparaît plus nécessaire que jamais.
Nathan, qui s’est mêlé à plusieurs reprises des affaires publiques, incarnerait-il de nos jours la fonction de bon conseiller ?
On pourrait voir en Nathan une figure du conseiller idéal — pas celui qui flatte, mais celui qui alerte, qui redresse, qui ose dire ce qui dérange, y compris au sommet de l’État. Il réprimande David avec intelligence et tact, puis intervient pour assurer la succession légitime de Salomon. Contrairement aux conseillers de cour qui flattent ou servent des intérêts personnels, Nathan agit au nom de la justice et du bien commun. Un modèle de courage éthique, toujours actuel.
Quelques mots sur la parole des prophètes pour proclamer la légitimité du peuple d’Israël à vivre sur cette terre ?
Cette question est en réalité sous-jacente à l’ensemble de mon livre : comment en est-on arrivé, aujourd’hui, à contester la légitimité du peuple juif à vivre sur une terre marquée par plus de quinze siècles d’histoire prophétique ? Dès son premier commentaire sur la Torah, Rachi, le grand maître de Troyes, anticipe cette remise en question au XIe siècle. Il cite Jérémie pour rappeler un principe fondamental : « Toute la terre appartient à Dieu… Il l’a donnée à qui bon Lui a semblé. » Ce lien entre le peuple d’Israël et sa terre n’est pas seulement historique. Il est spirituel, enraciné dans l’alliance, porté par les prophètes. Dans un monde où les crispations identitaires, les replis nationalistes et les conflits religieux redessinent les équilibres, la parole prophétique, profondément ancrée dans la justice et la conscience morale, devrait être une boussole. Il ne s’agit pas d’associer cette parole aux discours religieux extrémistes — elle s’en distingue radicalement. Elle ne cherche pas à exclure, mais à éveiller. Cette formule, souvent attribuée à Malraux — « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas » — résonne aujourd’hui comme un avertissement, autant qu’un espoir.
Vous écrivez : « Les prophètes sont à leur manière des soignants attentifs et débordants de tendresse et d’empathie à l’égard des hommes ». À vous lire, Dr Toledano, on se demande si un soignant attentif et plein d’empathie pourrait aujourd’hui prétendre au titre de prophète…
Oui, d’une certaine manière, un soignant qui pratique avec une conscience aiguë du monde, qui refuse l’indifférence, qui agit avec empathie et courage… porte quelque chose de la dimension prophétique. Pas au sens spirituel, bien sûr, mais au sens éthique : il incarne une parole silencieuse, un geste humble mais puissant, qui répare, qui alerte, qui relève. Mais le Talmud nous rappelle que la prophétie a disparu avec les derniers prophètes bibliques, pour ne subsister, dit-on, que chez les fous et les enfants — ceux qui, justement, ne sont pas pris au sérieux. Cette formule, aussi troublante qu’ironique, nous dit peut-être une chose : la prophétie ne se manifeste plus par l’autorité, mais par la marge ; non plus dans l’institution, mais dans l’intuition. Ceux qui perçoivent autrement, qui ressentent avant les autres, qui s’indignent quand tout le monde s’habitue — sont peut-être les héritiers discrets de la prophétie.

Quel est votre prophète « préféré » ?
C’est une question difficile. J’ai de l’intérêt pour chacun d’entre eux. Mais s’il fallait en choisir un, peut-être que je dirais Isaïe. D’abord parce qu’il a prononcé une phrase à laquelle je pense souvent dans mon métier de soignant : « Béni soit celui qui donne de la force à celui qui est fatigué ». Maïmonide l’a d’ailleurs inscrite au-dessus de sa signature dans le manuscrit de son Commentaire sur la Mishna — comme un rappel essentiel. Ensuite, parce que j’éprouve une réelle compassion pour ce grand prophète, actif sous les règnes de quatre rois successifs du royaume de Juda. Sa mission est longue, exigeante, et sa trajectoire, tout simplement incroyable. La Bible reste silencieuse sur la fin de sa vie, mais je laisse aux lecteurs de mon livre le soin de découvrir ce que la tradition talmudique a retenu de son destin.
Ce livre résonne comme un hommage à la lettre youd qui « concentre tout ce qui peut exister ». Vous dédiez l’ouvrage à votre famille et cette « lettre qui nous unit »…
La lettre youd qui ressemble à un point concentre tout ce qui peut exister selon la Kabbale. Tout commence par un point, une étincelle, une essence pure, et que ce point contient déjà, en puissance, tout le déploiement futur du monde, de la pensée, de la parole. J’ai voulu dédier ce livre à ma famille — car elle est ce point d’ancrage, cette source d’amour et de sens qui m’aide à tenir et à me réaliser. Et à cette lettre, justement, qui nous unit : discrète mais essentielle, cachée mais porteuse de tout. Le youd, une lettre de transmission, de filiation, et surtout de promesse.
Est-ce sa discrétion qui en fait un symbole d’humilité ?
C’est la plus petite lettre de l’alphabet et c’est en cela aussi une leçon d’humilité. Le nom divin commence par cette lettre minuscule, presque invisible, pour rappeler que la véritable puissance est cachée, contenue dans l’essence.
Et Sarah, qui a perdu le youd de son prénom ?
En effet, Sarai devient Sarah, Dieu retire le yod de son prénom pour y placer une autre lettre, un hé. Ce youd ne disparaît pas : il sera transmis plus tard au prophète Josué, le disciple de Moïse, pour le fortifier dans sa mission. Rien ne se perd dans les lettres hébraïques, tout se transmet à l’image du cycle de la vie dans lequel rien ne disparaît vraiment. Une idée fondamentale de transformation perpétuelle où tout renaît sous une autre forme dans la nature.
Ce retrait du youd chez Sarah rappelle que toute transformation profonde implique un déplacement intérieur, un don, une transmission. C’est aussi cela, la lettre qui nous unit : ce fil discret entre les générations, les figures fondatrices, et les vocations silencieuses.
Se référer aux prophètes est certes très vertueux mais « parlent-ils » vraiment à nos sociétés modernes ou restent-t-ils figés dans la tradition ?
Les prophètes ont toujours eu pour mission d’éveiller les consciences, de secouer l’inertie, et de provoquer des changements essentiels au sein des sociétés dans lesquelles ils évoluaient. Dans le monde moderne, bien que les contextes aient changé, les dynamiques de pouvoir, de vérité et de justice rappellent étrangement celles des époques prophétiques.
Aujourd’hui encore, les vérités dérangeantes, souvent indispensables à l’évolution éthique et sociale, sont fréquemment étouffées par les structures de pouvoir. Les voix qui dénoncent, alertent ou appellent à la transformation — ces « prophètes modernes » — sont parfois marginalisées, discréditées, voire réduites au silence.
À l’inverse, le conformisme est souvent valorisé et récompensé. Ce déséquilibre fragilise la capacité des sociétés à se remettre en question et à progresser de manière juste. En ce sens, le message des prophètes résonne puissamment dans nos débats contemporains. Leur voix continue de tracer un chemin vers une éthique du courage.
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Ariel Toledano, Le livre de la Prophétie, Histoire biblique de la destinée humaine, In Press Editions, 320 p, 20 €