Israël en guerre - Jour 371

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Zohar Argov, en 1981. (Crédit : Archives de l'armée israélienne)
Zohar Argov en 1981. (Crédit : Archives de Tsahal)
Investigation

Comment la mort de Zohar Argov a remodelé un violeur en icône

35 ans après la mort en prison du légendaire chanteur séfarade et violeur condamné, sa musique est plus populaire qu’elle ne l’était de son vivant, même dans l’ère post #MeToo

Zohar Argov en 1981. (Crédit : Archives de Tsahal)

Un peu plus de 35 ans après sa mort, Zohar Argov est toujours surnommé « le roi ».

Aujourd’hui, le légendaire musicien séfarade est encensé par des chanteurs contemporains, on en parle avec révérence et on lui attribue même des noms de rues.

En dépit d’une histoire personnelle très peu reluisante, comprenant une condamnation pour viol, des infractions répétées en matière de drogues et de multiples peines de prison, l’héritage d’Argov n’est pas aussi controversé qu’on pourrait le croire. En fait, il est sans doute plus populaire que jamais.

Au cours des années 2009-2019, trois des dix chansons les plus écoutées en Israël étaient interprétées par Argov, selon l’ACUM, la société de droits d’auteur à but non lucratif. Selon le groupe d’analyse Media Forest, Argov était le 18e artiste le plus écouté à la radio en Israël pendant l’année hébraïque qui s’est terminée en septembre 2022 – et l’un des deux seuls musiciens décédés à figurer dans le top 20.

La popularité d’Argov n’a fait que croître après sa mort derrière les barreaux. Et bien qu’il soit idolâtré par de nombreux fans, Argov – condamné pour viol, emprisonné à plusieurs reprises, et ayant terminé sa vie en prison alors qu’il faisait face à une autre accusation de viol – n’est guère un modèle.

Mais en 2022 – même après le mouvement #MeToo – sa musique reste aussi populaire que jamais et alors que les villes continuent à lui rendre hommage, peu semblent connaître ou se soucier de ses crimes. Comme l’a dit un animateur de radio israélien en aparté, il refuse personnellement de passer des chansons d’Argov – mais il aurait du mal à l’admettre publiquement, car il pense qu’il serait soumis à une vague de critiques.

Zohar Argov (Crédit : Moshe Shai/Flash90)

« La société israélienne a un problème. Elle affiche une trop grande tolérance et une trop grande souplesse, et les gens ne paient pas le prix des crimes odieux qu’ils ont commis, qu’il s’agisse de chanteurs, d’acteurs ou de médecins », a déclaré Orit Sulitzeanu, directrice exécutive de l’Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël.

La popularité d’Argov perdure, en partie grâce à une génération de Juifs séfarades qui le considéraient comme le porte-parole de leur culture.

Les générations suivantes n’ayant jamais totalement accepté le passé criminel d’Argov, des décennies après la mort de l’artiste, nous voyons des échos de son héritage controversé dans l’actuel chanteur séfarade le plus populaire d’Israël, Eyal Golan. Empêtré dans un scandale d’abus sexuels qui dure depuis des années, Golan – avec le soutien de ses fans dévoués – nie tout acte répréhensible et sa popularité  demeure intacte.

Si l’industrie musicale israélienne n’est pas capable de faire face à son passé, comment peut-elle aborder correctement son présent ?

Pionnier d’un nouveau genre

Argov est largement considéré comme le parrain de la musique séfarade, un genre autrefois dédaigné et relégué au second plan et qui, aujourd’hui, est omniprésent sur les radios israéliennes, dans les playlists des DJ de mariage et dans la culture populaire.

« Il n’était pas le roi au début, il n’était définitivement pas le roi – il était très, très rejeté par l’industrie grand public », a expliqué Amy Horowitz, professeur et universitaire qui a écrit le livre Mediterranean Israeli Music and the Politics of the Aesthetic en 2010.

Il est souvent considéré comme étant à l’origine d’un tournant dans la culture israélienne. « Dans une certaine mesure, il est à l’origine de la percée des chanteurs séfarades, qui étaient jusqu’alors très éloignés du courant dominant », a déclaré Eran Litvin, rédacteur musical à la radio publique Kan et historien de la musique.

Avant qu’Argov ne fasse irruption sur la scène nationale, la plupart des DJ de radio en Israël refusaient de diffuser de la musique séfarade. Jusqu’en 1982, il a surtout chanté lors de mariages et dans de petits clubs et salles de danse. Cette année-là, il s’est produit et a remporté le festival des chanteurs séfarades à Jérusalem et sa musique a été diffusée en direct à la télévision et à la radio, marquant ainsi un tournant majeur dans sa carrière.

« Sa grande percée a définitivement eu lieu en 1982, et dans les cinq années qui ont suivi, il a sorti plusieurs autres albums, beaucoup de tubes. La plupart d’entre eux sont encore diffusés à la radio aujourd’hui », a déclaré Litvin.

Son succès auprès du grand public a été célébré et salué par les immigrants des pays du Moyen-Orient, qui ont vu dans sa célébrité un signe de leur propre acceptation dans la société israélienne.

« L’attrait de masse rencontré par Argov s’explique en partie par le fait qu’il a donné une voix à la formation d’une identité pan-ethnique séfarade qui s’est formée au fur et à mesure que les communautés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord interagissaient dans les maabarot [camps d’intégration d’immigrants] et les quartiers », écrit Horowitz dans son livre sur la musique séfarade.

Sa musique, a ajouté Horowitz au cours de la conversation, était appréciée et célébrée par « des gens qui comprenaient son pouvoir – que ce qu’il avait dans la voix pouvait donner de la force et du courage aux communautés opprimées ».

Mais à ce qui aurait pu être l’apogée de sa carrière, la vie d’Argov a pris fin dans une cellule de prison à Rishon Lezion. Pour comprendre comment il en est arrivé là, et comment et pourquoi sa musique a gagné en popularité après sa mort, nous devons revenir au début.

« Comme une tragédie grecque »

Le chanteur est né en 1955 au sein d’une famille d’immigrés yéménites vivant dans un quartier défavorisé de Rishon Lezion et s’appelait en réalité Zohar Orkabi. Il a eu une enfance difficile, avec un père alcoolique, violent, ne disposant que de peu de revenus pour le nourrir et l’habiller, lui et ses neuf jeunes frères et sœurs.

À 17 ans, Argov se marie et un an plus tard, il a un fils, ce qui l’exempte du service militaire obligatoire. Le jour de la brit mila (circoncision) de son fils, le père d’Argov meurt, vraisemblablement d’une intoxication alcoolique. Pour nourrir sa famille, Argov effectue des tâches subalternes ponctuelles et se produit occasionnellement avant de sortir son premier album en 1977, à l’âge de 22 ans.

Un an plus tard, il est arrêté, jugé et finalement condamné pour avoir violé une jeune femme après qu’elle a décliné une invitation à rentrer chez elle avec lui. Il a tristement dit au juge lors de son procès pour viol : « Il n’y a pas de fille qui ne veuille pas, il faut juste savoir prendre… il y a celles qu’il faut convaincre un peu, et celles qu’il faut convaincre beaucoup ».

Après environ un an de prison, Argov est libéré et retourne enregistrer de la musique. Sa réputation ne cesse de croître et il sort plusieurs autres albums avant de percer, en remportant un festival télévisé en 1982 avec sa chanson désormais emblématique, « Haperach Begani » (La fleur dans mon jardin).

Zohar Argov au festival de la chanson séfarade à Ramle le 5 février 1985. (Crédit : Nati Harnik/GPO)

« Ce festival de 1982, retransmis à la télévision dans tout le pays – à une époque où il n’y avait qu’une seule chaîne – a catapulté sa renommée bien au-delà des cercles qui le connaissaient auparavant », a souligné Edwin Seroussi, professeur de musicologie et directeur du Centre de recherche sur la musique juive de l’Université hébraïque.

Selon Seroussi, l’apparition d’Argov au festival et à la télévision « a vraiment été un moment charnière », notant qu’aujourd’hui, la musique séfarade est « plus ou moins la musique pop d’Israël ».

Et Argov, a-t-il dit, « faisait partie de sa génération fondatrice ».

L’histoire mouvementée d’Argov n’est pas passée inaperçue au lendemain de sa grande victoire. Peu après le festival de 1982, le magazine hebdomadaire HaOlam HaZeh, aujourd’hui disparu, a publié une pleine page sous le titre « Le violeur chantant », détaillant le crime et la condamnation d’Argov.

Mais il semble que la plupart des Israéliens ne savaient pas ou ne se souciaient pas assez de son passé pour freiner son ascension vers la gloire. Au cours des cinq années suivantes, Argov a sorti cinq albums enregistrés en studio, générant des succès radiophoniques alors même qu’il sombrait dans la toxicomanie et semblait passer plus de temps en prison qu’en studio d’enregistrement.

En juillet 1987, à sa sortie de prison pour d’autres motifs, Argov vole une arme au poste de police de Rishon Lezion. Pour ce crime, il est condamné à six mois de prison. En octobre, Argov bénéficie d’un week-end de permission de sortie de prison, au cours duquel il rencontre une femme nommée Iris Gabai. Argov tente de la violer, selon ce que Gabai déclare à la police, et il est transféré de sa cellule de prison à la prison de la police pour une enquête plus approfondie.

Quelques jours plus tard, le 6 novembre 1987, Argov est retrouvé mort dans sa cellule, une corde faite de couvertures et de draps déchirés autour du cou. Plusieurs personnes – y compris celles qui se trouvaient dans la prison à l’époque – ont suggéré que le suicide d’Argov était en fait une tentative ratée d’attirer l’attention des gardiens de la prison.

Après la mort d’Argov, sa renommée n’a fait que croître. Le public a pleuré le chanteur dont la vie s’est interrompue à l’âge de 32 ans, et dont la musique avait donné sa place à une population laissée pour compte.

« Je pense que sa mort – mais aussi le fait qu’il était en prison – a ajouté au glamour que les rock stars ont tendance à avoir », a commenté Litvin. « C’était une sorte de rock star qui a mené une vie extrême, de la grande pauvreté à l’immense succès, et il est devenu un symbole. »

Zohar Argov (à droite) se produisant avec d’autres chanteurs au Jerusalem Hann Club le 10 août 1987. (Crédit : Gal Yehiam/Collection Dan Hadani/Bibliothèque nationale d’Israël)

La mort précoce et tragique d’Argov n’a fait que contribuer à la construction du récit du héros tragique, selon les observateurs.

« C’est comme une tragédie grecque – d’une certaine manière, la tragédie l’a transformé en héros culturel », a analysé Seroussi. Au lendemain de sa mort, a-t-il ajouté, Argov a été dépeint comme « une victime du système… il était conçu pour la grandeur, mais le système l’a exploité et l’a finalement abandonné à son propre sort ».

La canonisation d’un héros

Sa canonisation posthume ne s’est pas fait attendre. Ses chansons ont été rééditées sur des albums qui lui rendaient hommage et des artistes se sont réunis à l’occasion de l’anniversaire de sa mort pour célébrer sa vie. En 1992, une pièce de théâtre sur sa vie – intitulée « The King » – a été présentée sur la scène de Tel Aviv. Un an plus tard, un film acclamé, « Zohar », a été diffusé sur les écrans du pays. De nombreux autres documentaires, films et émissions spéciales pour la télévision suivront.

« Lorsque les gens recherchent ce genre de personnage, son attrait est en partie lié à ses défauts – ce héros a des problèmes », a déclaré Horowitz. « Il était commode, c’était une sorte de figure de Jimi Hendrix » – le légendaire musicien américain mort d’une overdose à l’âge de 27 ans.

Sa mort au sommet de sa gloire, selon Litvin, a contribué à la création d’une icône.

« On peut imaginer que s’il avait vécu et continué à sortir des chansons, il ne serait qu’un parmi tant d’autres », a déclaré Litvin. « Mais le fait qu’il ait disparu soudainement au plus fort de son succès – cela a ajouté quelque chose ».

Des graffitis, représentant des personnalités comme Zohar Argov, un chanteur populaire israélien décédé en 1987, peints sur des murs du quartier de Florentin, le 11 mars 2014. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Comme Horowitz l’écrit dans son livre : « La célébrité d’Argov n’a été possible qu’après sa mort, lorsque les détails sordides de sa vie ont été mis en sourdine et remplacés par un récit acceptable de la souffrance sociale. »

« Dans les légendes qui se racontent sur Argov, sa condamnation pour viol est entièrement éludée. En revanche, sa toxicomanie est intégrée dans le récit de son élévation au rang de héros, comme la faille tragique dont la société peut tirer des leçons », ajoute l’universitaire dans un chapitre consacré à Argov.

Sa mort a facilité le remodelage de son histoire en un récit plus acceptable.

« Après sa mort, il est devenu une sorte de figure sanctionnée qui mérite les honneurs », a constaté Seroussi. « Après sa mort, les péchés de sa vie ont été en quelque sorte oubliés – et ce qui est resté, c’est la figure sainte du grand artiste et de la grande voix. »

Il y a eu, cependant, une certaine opposition à la fabrication du mythe d’Argov. En 1993, l’auteur Etgar Keret, aujourd’hui célèbre, a écrit un article (en hébreu) dans le journal Hadashot pour critiquer le journaliste Rino Zror qui avait déclaré qu’Argov « n’avait rien fait de mal », car il « venait d’un milieu où les femmes se livraient librement ».

« Résister à une agression sexuelle n’est pas réservé aux 10 % du haut de la société », a écrit Keret, comparant la déclaration de Zror à une autre disant que « Eichmann, par exemple, ne venait pas d’un milieu où l’on trouvait des livres d’Elie Wiesel, mais d’un monde où les Juifs étaient tranquilles et mouraient sans faire de bruit. »

Une reconnaissance en sourdine

Aujourd’hui, 35 ans se sont écoulés depuis sa mort. Mais l’héritage d’Argov n’a été pris en compte que de manière discrète ces dernières années.

En 2009, la société postale israélienne a émis un timbre officiel à sa mémoire. En 2015, la ville de Rishon Lezion a organisé un concert d’hommage massif pour marquer ce qui aurait été son 60e anniversaire, avec quelques-uns des chanteurs les plus connus d’Israël. Le plus grand succès du chanteur religieux populaire Hanan Ben-Ari, « Tutim » (« Fraises ») de 2016, comprend un vers dans lequel il dit qu’il « est difficile de chanter comme Zohar ».

Sa musique tourne régulièrement dans les concours musicaux de télé-réalité : l’interprétation du tube d’Argov « Yam Shel Demaot » (Une mer de larmes) a permis à Ninet Tayeb de remporter le concours « Kochav Nolad » en 2003. Près de 20 ans plus tard, alors que Ninet Tayeb était membre du jury, Eliav Zohar a chanté cette chanson lors de la grande finale de « HaKochav HaBa » en septembre de cette année, et a gagné.

« C’est un immense honneur de chanter une chanson de Zohar », a-t-il déclaré aux juges.

Il est difficile de savoir dans quelle mesure l’Israélien moyen connaît le passé d’Argov, à savoir sa condamnation pour viol et l’allégation de viol qui pesait sur sa tête au moment de sa mort. Toutes les personnes interrogées pour cet article – des experts dans le domaine de la musique – ne connaissaient pas l’étendue du passé criminel d’Argov. De nombreux Israéliens moyens interrogés par l’auteure de ces lignes n’en savaient rien non plus.

Il y a deux ans, le célèbre DJ radio Boaz Cohen, 58 ans – considéré comme l’un des plus compétents dans le domaine – a tweeté qu’il n’avait aucune idée qu’Argov avait été condamné pour viol, ajoutant que « la plupart des gens à qui j’ai demandé n’avaient aucune idée que Zohar Argov avait été condamné pour viol ».

« Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas au courant, certainement les plus jeunes », a suggéré Litvin. « Et c’est malheureux, parce que vous devriez le savoir. Même si vous aimez un artiste et que c’est un chanteur incroyable, s’il a fait des choses terribles, vous devriez le savoir. »

Il semble qu’au cours de la dernière décennie, les tentatives de canonisation d’Argov ainsi que le retour de bâton qui s’en est suivi se soient intensifiés.

Les tentatives de donner le nom d’Argov à des rues ou à des places ont été répétées dans plusieurs villes depuis sa mort. Plusieurs d’entre elles ont choisi de donner à des rues le nom de sa chanson la plus célèbre, « Haperach Begani », plutôt que son nom. En 2012, la ville d’Herzliya a tenté de donner le nom d’Argov à une rue, mais cette initiative a été rejetée.

L’année dernière, le maire de Ramle a mené avec succès une campagne visant à donner le nom d’Argov à une place de la ville, malgré une forte opposition et une large couverture médiatique de la controverse.

« J’avais espéré, mais il est difficile de dire que je m’attendais » à ce que les attitudes à l’égard d’Argov changent après l’ère #MeToo, a déclaré Sulitzeanu. Mais tout changement réel doit venir de l’intérieur de la société israélienne, a-t-elle ajouté. « Tant qu’il n’y aura pas de honte sociétale, la violence sexuelle continuera partout », a-t-elle déclaré. « Il faut qu’il y ait des gens qui fassent pression pour cela… la seule façon de faire changer les choses, c’est le militantisme ».

De Zohar Argov à Eyal Golan

Nombreux sont ceux qui établissent des parallèles entre Argov et Eyal Golan, le très populaire chanteur séfarade qui est au cœur de controverses depuis des années. Golan, 51 ans, a été mis en cause à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie pour son rôle dans plusieurs scandales d’abus sexuels.

Litvin a déclaré qu’il est facile de dire d’Argov qu' »aujourd’hui, cela ne fonctionnerait pas – mais d’un autre côté, vous voyez ce qui se passe avec Eyal Golan, qui a été accusé de choses graves, et [ses chansons sont] toujours jouées [à la radio] et aimées. Donc, cela se produit encore aujourd’hui ».

Les personnes qui défendent Golan disent qu’il n’a jamais été condamné pour inconduite sexuelle, a déclaré Sulitzeanu, « et Zohar Argov, qui a été condamné, ils l’oublient ».

Le chanteur Eyal Golan lors d’un concert donné pour la Journée de l’indépendance à Beit Shemesh le 5 mai 2014 (Crédit : Yaakov Lederman/Flash90)

Golan a fait l’objet d’une enquête sur des allégations de détournement de mineure, mais n’a finalement jamais été inculpé. Dans une interview de 2014, il a défendu sa conduite en disant : « Je ne connais pas beaucoup d’hommes qui – pendant qu’une femme leur fait une fellation – vont demander à voir leur carte d’identité. »

Le père de Golan, Dani Bitton, a été inculpé et condamné dans le cadre d’un accord de plaidoyer pour viol statutaire de jeunes femmes fans de Golan qu’il a attirées chez lui en utilisant la notoriété de son fils. Bitton a été condamné à deux ans de prison, et les accusations portées contre Golan ont été abandonnées.

Ces accusations ont continué de poursuivre Golan au fil des ans, mais n’ont guère entamé sa popularité auprès du grand public. Mais ces derniers mois, l’affaire a de nouveau fait la Une des journaux, après que de nouvelles plaintes ont amené la police à rouvrir son enquête. Golan a récemment fait face à plusieurs des plaignantes, qui allèguent que le chanteur leur a demandé de « s’occuper » de plusieurs amis très en vue qui ont ensuite violé les filles au su de Golan.

En 2018, Golan a publié un album hommage à Argov marquant les 30 ans de la mort du chanteur, avec des duos posthumes où Golan alterne les vers avec Argov.

Sulitzeanu a déclaré qu’elle a le sentiment qu’un vent tourne en ce qui concerne le comportement du grand public à l’égard de Golan et des allégations qui pèsent sur lui.

« Nous assistons à un changement dans la perception du public – au début, lorsque je le critiquais, les médias me lançaient des piques », se souvient Sulitzeanu. « Aujourd’hui, lorsque je parle de [ses crimes présumés], je reçois en retour le soutien des médias… Les choses bougent donc. Le changement est très lent, et c’est même trop lent, mais il se produit. »

Quarante ans après qu’Argov a surgi sur la scène nationale avec « Haperach Begani » – changeant à jamais la musique israélienne – on ne sait toujours pas comment gérer son héritage.

« Il est très aimé et ses chansons sont très appréciées et ont perduré pendant de nombreuses années – mais en même temps, je peux dire qu’il y a un problème avec son passé », a déclaré Litvin. « Je n’ai pas de conclusion sur ce qui devrait être fait – mais je reconnais qu’il y a un problème. »

Sulitzeanu a déclaré qu’elle ne s’attend pas à ce qu’Argov soit un jour mis au ban de la société israélienne.

Mais le moins que l’on puisse faire, dit-elle, « est de donner un avertissement – ‘rappelez-vous que cet homme a été condamné pour viol' ».

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