Israël en guerre - Jour 591

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Photo d'illustration. (Crédit : alefexe/iStock by Getty Images and Joshua Davidovich)
Photo d'illustration. (Crédit : alefexe/iStock by Getty Images and Joshua Davidovich)

Investissements : Série de plaintes contre des escrocs en ligne israéliens

Les victimes étrangères qui auraient perdu beaucoup d’argent réclament que justice soit faite au civil – même s’ils font face à des compagnies-écrans aux structures opaques

Simona Weinglass est journaliste d'investigation au Times of Israël

Une nouvelle série de plaintes laisse penser que malgré les législations mises en place par les gouvernements étrangers et les poursuites judiciaires intentées dans différents pays, la fraude présumée aux investissements reste une activité lucrative au sein de l’État juif – alors que les forces chargées de faire appliquer la loi font peu, en Israël, pour réprimer ces escrocs qui sévissent sur internet.

Parmi les récentes plaintes – qui ont été déposées en Israël par des victimes présumées de différents pays, parmi lesquels l’Australie, l’Azerbaïdjan, l’Allemagne, la Hollande, Hong-Kong, l’Inde, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Malaisie, la Norvège, Singapour, l’Afrique du sud, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis – des accusations lancées contre des individus qui vendaient, dans le passé, des options binaires et qui se sont tournés vers la commercialisation d’autres produits financiers.

Lorsque l’industrie des options binaires a été mise hors-la-loi par la Knesset, au mois d’octobre 2017, pour son caractère irrémédiablement frauduleux, certains noms du milieu avaient alors commencé à vendre des CFD (contrat de différence) ou des investissements en crypto-devise, entre autres. La police israélienne n’a pour le moment appréhendé presque aucun fraudeur en ligne, même si l’industrie a employé des milliers de personnes et qu’elle aurait dérobé des milliards de dollars à des victimes dans le monde entier.

Les procureurs d’un pays européen ont récemment confié au Times of Israel qu’alors que les centres d’appel de ces escroqueries aux investissements se sont relocalisés dorénavant à travers toute l’Europe, les enquêteurs sont amenés à établir encore et encore que les fournisseurs de service de tel ou tel site frauduleux sont des ressortissants Israéliens ou que l’argent issu de ces arnaques a fini son voyage sur des comptes bancaires au sein de l’État juif ou sur ceux d’individus d’origine israélienne.

Un grand nombre de plaignants, dans ces dossiers, ont plus de 50 ans et certains auraient perdu les économies de toute une vie, soigneusement accumulées pour la retraite. De nombreuses victimes prétendent avoir d’abord commencé à faire des opérations initialement fructueuses sur des sites ayant de bonne réputation mais elles ajoutent que lorsqu’elles ont essayé de retirer les fonds sur leur compte, elles ont rencontré de la résistance et que leurs interlocuteurs, auparavant si amicaux, chaleureux et attentifs, se sont finalement évanouis dans la nature, ne répondant plus à leurs appels téléphoniques ou à leurs messages.

Ils ont ensuite rapidement appris que les courtiers qui s’étaient occupés d’eux avaient utilisé de faux noms et de fausses identités. Grâce à des recherches ou à l’embauche de détectives privés – ou grâce à un coup de chance – les plaignants sont finalement parvenus à retrouver les personnalités qui les ont escroquées en Israël.

S’il y a des dizaines de plaintes actuellement en cours de traitement qui ont été déposées contre ces fraudeurs aux investissements israéliens, le Times of Israel, dans cet article, souligne dix d’entre elles – qui ont été soumises au cours des dix-huit derniers mois – en tant qu’échantillon représentatif.

Dans presque tous les cas, la défense avancée par les accusés a été de rejeter tout lien avec la fraude présumée. Une affirmation qui a été rendue possible par la forêt dense d’entreprises-écran utilisées par les arnaqueurs présumés, des compagnies enregistrées habituellement dans des territoires offshore qui conservent l’identité des propriétaires et des bénéficiaires secrète. La victime n’a souvent aucun moyen de vérifier de manière sûre qui est le propriétaire du site internet qui lui a dérobé son argent – même s’il s’agit souvent du propriétaire du centre d’appel concerné ou de l’un de ses associés.

La majorité de ces plaintes sont en cours de traitement. Dans le passé, de tels litiges ont souvent abouti sur un arrangement conclu entre la victime et des accusés, en échange du retrait de la plainte et avec la signature expresse d’un accord de confidentialité.

Alors que les arrangements judiciaires – ou les victoires devant la cour – au civil offrent généralement un soulagement à la victime, les critiques affirment que seules les poursuites pénales peuvent rendre réellement justice aux individus qui ont été victimes de l’industrie frauduleuse de trading en ligne israélienne.

Selon Nimrod Assif, avocat israélien qui poursuit actuellement plusieurs firmes de Forex et d’options binaires, seul un minuscule pourcentage de victimes présumées prend en fin de compte la décision de porter plainte.

« Dans la mesure où les auteurs des escroqueries utilisent de fausses identités, qu’ils mentent sur le lieu où ils se trouvent, la majorité des victimes ignorent qui poursuivre », dit-il. Par ailleurs, des pertes encaissées jusqu’à un certain montant – au moins 50 000 dollars – ne justifient pas le coût de la procédure judiciaire qui sera nécessaire pour traduire devant des tribunaux étrangers des individus dans des litiges complexes. »

« De plus, les victimes qui ont subi des pertes significatives se trouvent souvent dans de difficiles conditions financières et ils estiment qu’il sera extrêmement difficile de rassembler les fonds nécessaires pour seulement lancer une procédure devant la justice », continue-t-il.

« Par conséquent », continue Assif, « les contentieux portés au civil ne dissuadent pas ce type de fraude. Tant que la police israélienne ne s’impliquera pas, les auteurs de ces fraudes trouveront un intérêt à les perpétuer ».

1. Appel téléphonique inattendu d’un ‘lanceur d’alerte’ (Affaire 60243-08-20)

Au mois d’août 2020, John, homme d’affaires à Hong-Kong, porte plainte contre une firme israélienne appelée Random Technology Company Ltd. pour une somme de 650 000 dollars. (Pour des raisons de confidentialité, seuls les prénoms des victimes seront ici publiés). Il poursuit également trois individus : Michael Mireli qui, selon lui, dirigeait l’entreprise et Haim Eliezern, le seul actionnaire de cette dernière.

Une plainte qui est survenue de manière inattendue. Au mois de mars 2019, le plaignant – un quinquagénaire – voit des publicités pour le site Infinitrade.com sur la Toile et sur les réseaux sociaux. Les publicités vantent la facilité d’utilisation d’Infinitrade, une plateforme « innovante » de trading sur la valeur des devises, des indices et des marchandises.

Capture d’écran du site Infinitrade.com au mois de février 2020.

Selon les publicités, l’homme d’affaires chinois Jack Ma, fondateur d’Alibaba et l’un des hommes les plus riches du monde, est lui-même client d’Infinitrade. Une information qui retient l’attention de John.

« A la demande du client, un représentant d’Infinitrade l’a contacté et lui a dit, par téléphone et par courriel, que Jack Ma effectuait en fait des investissements par le biais d’Infinitrade, » dit la plainte.

Un enregistrement posté en ligne semble par ailleurs inclure les propos adressés par un représentant d’Infinitrade à un chatbot nommé Lenny, en référence à des publicités affirmant que les milliardaires Bill Gates et Richard Branson sont également des clients de la firme.

La plainte annonce qu’entre le mois de mars et le mois de juin 2019, John effectue 37 transferts bancaires vers son compte Inifinitrade pour un montant total de 582 000 dollars. Suite à des opérations fructueuses, son solde de compte atteint un montant qui dépasse les deux millions de dollars. Il demande ensuite à retirer 50 000 dollars à une occasion, 75 000 dollars à une autre – sans rencontrer de difficultés.

Mais ensuite, tout change.

« Le 5 juin 2019, le plaignant a tenté de retirer une somme supplémentaire de 50 000 dollars sur son compte. Il a alors reçu un message confirmant que l’argent avait été bien transféré mais, contrairement aux fois précédentes, l’argent n’est jamais arrivé », continue la plainte.

Deux semaines plus tard, la vie de John se transforme en cauchemar.

Un jour, le plaignant reçoit « un appel téléphonique surprenant et inquiétant de la part d’un individu qui se présente comme un employé de la Random Technology Company.”

L’employé s’appelle Ilya.

« Dans cette conversation, Ilya a expliqué au plaignant que c’était la Random Technology Company qui exploitait, en fait, Infinitrade (contrairement à ce qu’affirmait le site internet) et qu’il travaillait depuis Tel Aviv, non depuis Londres ou la Bulgarie comme le site le laissait croire, et qu’Ilya avait personnellement effectué des opérations sur le compte de l’homme dans le cadre de son travail », poursuit la plainte.

Capture d’écran du site Infinitrade.com au mois de février 2020.

Ilya lui annonce dans des termes sans équivoque qu’Infinitrade est une arnaque.

« Ilya l’a averti que Random Technology n’avait aucunement l’intention de rembourser l’argent et il a ajouté que ce dernier apparaissait simplement sur son compte sans s’inscrire dans la réalité – il a évoqué une ‘monnaie virtuelle’, » précise la plainte.

L’homme d’affaires de Hong-Kong est alors dévasté. Il cesse d’abord toute opération sur son compte avant de tenter de retirer un montant de 600 000 dollars, en vain. Ses appels téléphoniques, ses courriels et ses textos envoyés à Infinitrade restent lettre morte.

« Le plaignant – un homme d’affaires établi de Hong-Kong – a perdu son argent, son habitation et son entreprise suite à une fraude. Il est aujourd’hui lourdement endetté et il ne sait pas quoi faire », note la plainte.

L’avocat Gideon Weinbaum (Autorisation)

C’est l’avocat Gidon Weinbaum qui a pris en main la plainte de John, au mois d’août. Il affirme que l’entreprise n’a aucun objectif commercial légitime.

« Tout le flou professionnel utilisé par les accusés, avec des termes comme ‘produits financiers’, ‘business plan’, ‘gestionnaire de compte’, plateforme de trading‘, etc… ne sont qu’une ruse – une couverture permettant de dissimuler aux regards les activités réelles des accusés, des activités qui sont, somme toute, d’escroquer des innocents et de voler un argent que les victimes ne reverront jamais », affirme la plainte.

L’accusé Schwartz – qui est un avocat de Rehovot – n’a pas répondu à la plainte.

Un article datant du 29 novembre 2019, paru dans le journal colombien Vanguardia, le décrit comme un amoureux du cyclisme ayant organisé la venue en Israël d’une délégation d’athlètes sous les auspices de la Saxo Bank — une banque danoise entretenant des liens forts avec l’industrie israélienne du Forex en ligne.

Un article du mois de juin 2012 paru dans El Mundo, un journal espagnol, le présente comme un ancien officier militaire qui s’était installé au sein de l’État juif en 2007 pour travailler à l’ambassade d’Espagne, épousant ensuite une Israélienne et ouvrant un club d’entraînement de gym pour les athlètes de haut-niveau.

Pour sa part, l’autre accusé, Michael Mireli (une version abrégée de Mirilashvili) a pour sa part répondu à la plainte.

Les informations mises à disposition du public indiquent que Mireli est un vétéran des industries du jeu et des options binaires en Russie, au Kazakhstan et en Israël. Une plainte distincte, qui avait été déposée au mois de novembre 2017 par un ancien employé de la compagnie Random Technology Group montre qu’au mois d’août 2017 encore, la firme exploitait le site d’options binaires BinaryTilt et que Mireli y était responsable du marketing d’affiliation.

Selon sa page LinkedIn, Mireli a été manager régional au sein de l’entreprise of Casino Imperiya à Moscou, de 2012 à 2015. En 2015, il est devenu le directeur des opérations de Vulkantrade, une firme – également connue sous le nom de Vulkan K.S.I – spécialisée dans le commerce des options binaires à Almaty, au Kazakhstan, qui avait été achetée par le propriétaire de SpotOption, Pini Peter, et qui utilisait la plateforme de SpotOption.

Michael Mireli (Capture d’écran)

Dans la réponse à la plainte, l’avocate de Mireli affirme que le plaignant doit s’en prendre à Inifinitrade et non à la compagnie Random Technology Company en Israël qui, dit-il, n’a rien à voir avec Infinitrade.

Elle ajoute que l’État juif n’a pas de compétence concernant un conflit opposant un site dont le siège est à Londres et un client victime d’une escroquerie résidant à Hong-Kong. La réponse fait remarquer que Mireli n’occupait aucune fonction dans les firmes qui sont mentionnées dans la plainte.

« Cette plainte ne se base pas sur des faits ou sur des preuves et elle ne repose que sur les conclusions sans fondement tirées par le plaignant », écrit l’avocate.

Elle précise qu’elle s’est intéressée, dans la foulée de la plainte, à Ilya – le lanceur d’alerte présumé – et qu’elle a appris que l’homme avait été limogé pour des raisons disciplinaires quelques jours seulement après avoir été embauché par l’entreprise. Elle déclare que l’employé est soupçonné d’avoir volé du matériel au sein de la compagnie – un délit.

Elle avertit que son client pourrait entraîner des problèmes à l’ancien employé si la plainte n’est pas abandonnée.

« Au moment de [l’incident de vol présumé], la Random Technology Company a fait preuve de clémence à l’égard de l’employé mais au vu de ce qui figure dans la plainte, et dans la mesure où l’accusation sera maintenue contre mon client, alors mon client fera tout ce qui est en son pouvoir pour remettre cet incident sur le devant de la scène. Il est inacceptable que l’ancien employé ait pu se comporter de cette manière et causer à mon client des dépenses non-nécessaires à cause des mensonges et des contre-vérités qui se trouvent dans la plainte. Mon client va faire en sorte d’obtenir les séquences vidéo enregistrées à ce moment-là ainsi que toutes les informations concernant les errements de cet ex-employé dans l’affaire ».

Le dossier est en cours d’examen est la prochaine audience de la cour est prévue en date du 22 décembre 2021.

2. Le job italien (Dossier 18882-09-20)

Au mois de septembre 2020, Massimo, un ressortissant iralien résidant en Azerbaïdjan, porte plainte contre une compagnie israélienne, Pay Trade Ltd., et contre son propriétaire, Mordechay Moti Mor, à hauteur de 815 000 shekels.

Massimo, âgé d’une cinquantaine d’années, affirme alors que Pay Trade Ltd. est responsable de l’exploitation du site internet Tradingbanks.com, qui offre des activités de trading et de Forex en ligne aux investisseurs du monde entier, ainsi que des sites de Forex Trade12.com et Mxtrade.com.

Selon la plainte qui est déposée par son avocat Nir Friedman, Massimo est contacté au mois de février 2016 par un homme répondant au nom de Michele Rinaldi, qu’il connaît déjà.

Rinaldi lui dit qu’il est devenu courtier sur le site Tradingbanks.com, dont les bureaux se trouvent à Londres, et il déclare alors apparemment que s’il ouvre un compte de trading en ligne, Massimo pourrait bien connaître un retour sur investissement de 5 % par mois.

Capture d’écran du site Tradingbanks.com au mois de mars 2016.

Le plaignant dépose alors une somme modeste avant de transférer sur son compte de trading 50 000 euros à trois reprises. Les courtiers en charge de son compte l’avertissent à ce moment-là, selon la plainte, que parce qu’il a reçu une prime, il doit déplacer des fonds supplémentaires depuis son compte bancaire pour « liquidifier » son compte sur le site. Il s’exécute.

Les courtiers l’encouragent ensuite à nouveau à déposer 200 000 euros de plus.

C’est à ce moment-là que Massimo commence à avoir des soupçons. Il refuse donc de transférer les fonds demandés. Et ce jour-là, dit la plainte, la firme ferme son compte et l’homme a été depuis dans l’incapacité de retirer son argent.

Il réclame les 795 000 shekels engloutis par le site ainsi que le versement d’une amende de 20 000 shekels en dommages et intérêts.

Dans sa réponse à la plainte, Mor, le propriétaire de Pay Trade, affirme n’entretenir aucun lien avec Tradingbanks.com.

Il reconnaît toutefois que son entreprise a fourni des services à deux firmes, Lau Global Services Corp. (enregistrée au Bélize) et Exo Capital Markets (enregistrée aux îles Marshall) qui propriétaires des deux autres sites – Mxtrade.com et Trade12.com respectivement.

« [Pay Trade] a offert des services de vente et de marketing à Lau Global et à Exo mais les relations sont restées celles qu’entretiennent un fournisseur et son client et cela ne signifie nullement que les accusés ont été les propriétaires de ces compagnies ou des sites internet incriminés », a écrit l’avocat de Mor dans sa réponse.

Selon une fuite des Paradise Papers, Lau Global Services Corp. est propriétaire d’une entreprise maltaise, Grizzly Limited, à qui appartenait TradingBanks.com au moment de la fraude présumée, selon les clauses figurant au bas du site de Tradingbanks.

Ce qui laisse penser que la firme n’a pas seulement mené des opérations en Israël mais qu’elle a fait partie d’un réseau mondial de centres d’appel.

Encore selon les Paradise Papers, le directeur de Grizzly Limited est un ressortissant israélien, Shlomo Matan Shalom Avshalom, connu sous le nom de Shlomi Avshalom par ses amis et par ses contacts.

En 2018 et peut-être même avant, Avshalom avait supervisé deux centres d’appel aux Philippines, BSD Trading Service Corp. et GWU Marketing Corporation, selon une source qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat auprès du Times of Israel. BSD Trading Service Corp a passé des appels téléphoniques pour le compte de Tradingbanks.com, a continué la source. Le patron du centre d’appel était un individu répondant au nom de « Mike » et Avshalom était son bras droit.

Avshalom n’a pas répondu à une demande de commentaire de notre part.

La source a indiqué au Times of Israel qu’à partir de 2017 au moins, il y avait eu plusieurs centres d’appel spécialisés dans les options binaires et dans le Forex qui avaient été exploités par des Israéliens aux Philippines – ce qui avait provoqué l’arrivée de jeunes Israéliens dans le pays, heureux d’avoir trouver un emploi dans ces call-centers. Parmi ces jeunes se trouvaient deux employés de l’entreprise GWU Marketing Corporations, âgés de 27 ans, qui avaient perdu la vie en 2017 lors de la collision de leur voiture avec un camion.

Mor, accusé dans ce dossier, affirme de son côté que ni lui, ni sa firme Pay Trade n’ont eu de contact avec le plaignant.

Le surnom de Mor était, à l’origine, Mirilashvili, – mais le Times of Israel n’a pas connaissance d’un éventuel lien familial entre lui et Michael Mireli, qui avait travaillé à la Random Technology Company (voir ci-dessus).

Un rapport d’information qui a été établi par une société privée et commandité par l’avocat du plaignant cite les propos tenus par un ancien employé de Pay Trade Ltd., qui aurait dit que Tradingbanks et d’autres sites associés avaient quitté le territoire israélien et transféré leurs opérations en Albanie à la fin 2016 ou au début de l’année 2017.

Le même employé, dit le rapport, aurait expliqué que l’industrie du trading en ligne avait été particulièrement prospère pendant la pandémie de coronavirus.

« Il y a eu des tonnes de dépôts », aurait-il indiqué, selon la plainte.

L’action en justice est en cours.

Le 21 février 2021, la juge dans l’affaire, Ayala Gazit, a ordonné au plaignant de déposer une somme de 40 000 shekels de garantie pour que la plainte continue son cours. Elle l’a fait à la demande de l’accusé de manière à couvrir les frais juridiques si le dossier devait être rejeté.

Dans sa décision, ce jour-là, la magistrate avait expliqué être sceptique sur les chances de réussite de la plainte, parce que le plaignant n’avait pas déposé plainte auprès de la police et que ses antécédents de trading en ligne le rendaient parfaitement conscient du caractère risqué de ce type d’activité, avait-elle écrit.

3. Le témoin qui s’est désisté (dossier 20218-08-20)

Au mois d’août 2020, trois résidents d’Australie – âgés de 66, 70 et 80 ans – portent plainte contre onze Israéliens pour fraude présumée en lien avec le site internet Cryptotag.financial.

Les accusés sont Idan Gabay, Iris Gabay, Elad Raz et Yonit Raz, et les entreprises israéliennes Miriam Finance, Netz View, Dror 1, Elegance Marketing, Gili Ben Mocha, Israel Miriam Holdings, Shirion Procurement et Business Assistance.

Les plaignants réclament un montant total de 676 000 shekels.

Selon la plainte – qui a été rédigée par l’avocat Yoram Fay – Idan Gabay aurait été le cerveau d’une fraude impliquant un site internet connu sous le nom de Cryptotag.financial. Les bureaux de Cryptotag.financial se trouvaient alors au 31e étage d’une tour située à Ariel Sharon 4, dans la banlieue de Tel Aviv, à Givatayim.

Idan Gabay, souligne la plainte, a des antécédents criminels : Il a déjà passé huit mois dans une prison israélienne après avoir été reconnu coupable d’extorsion et de menaces de violence.

Une publicité pour Cryptotag apparaissant sur la page Facebook de l’entreprise.

La plainte prétend que le site internet Cryptotag – qui se présente comme un site d’échange de crypto-devises – n’est qu’un simulacre et que les investissements sur les marchés qui sont promis ne sont jamais réalisés.

« Les accusés n’ont jamais investi les fonds des plaignants sur les marchés des capitaux », note la plainte, « se contentant de créer une représentation informatique d’opérations de trading – gagnantes ou perdantes – lorsqu’il s’agissait, en définitive, de comptes de démonstration, de simulacres contrôlés par les accusés ».

La plainte décrit les trois plaignants australiens comme des « gens simples », sans connaissance particulière du monde du marché des capitaux ou de l’informatique. De la fin de l’année 2017 à la fin de l’année 2018, ils ont perdu ce qui était, pour eux, de grosses sommes d’argent.

Jeff, 70 ans, a ainsi perdu 25 032 dollars australiens sur le site. Pamela, 66 ans, a perdu 245 000 dollars australiens mais elle ne réclame devant les tribunaux que 150 000 dollars australiens, ne pouvant assumer la totalité des frais judiciaires si elle devait revendiquer le montant total de ses pertes. Une troisième plaignante, Joan, aurait investi sa retraite toute entière, soit 136 000 dollars australiens, pour acheter des Bitcoins via Cryptotag.financial. Elle n’a jamais revu son argent.

L’avocat Yoram Fay (Autorisation)

Selon la plainte, les accusés auraient tout d’abord affiché à l’égard des plaignants ce qui semblait être une compassion remplie de bienveillance.

« Pendant la période où les plaignants transféraient de l’argent aux accusés », dit la plainte, « les accusés et leurs employés sont restés en contact constant, enveloppant les plaignants de chaleur et d’attention. Ils les félicitaient pour leurs choix judicieux et ils leur promettaient que leurs investissements entraîneraient des rendements magnifiques ».

Dans leur réponse à la plainte, Idan et Iris Gabay (Elad et Yonit Raz n’ont pas encore fait parvenir leur propre réponse) ont nié avec force être les propriétaires de Cryptotag.financial, disant que cette dernière n’appartenait pas non plus à l’une de leurs entreprises. Ils ont affirmé que les firmes israéliennes appartenant à Idan Gabay étaient des compagnies réputées et sophistiquées du secteur hi-tech qui étaient spécialisées dans « la cybersécurité défensive, la sécurité biométrique, l’intelligence artificielle et l’interprétation informatique des scanners et des IRMs », note la réponse.

Mais une plainte distincte (Dossier 48251-03-19) déposée contre deux ex-employés d’Idan Gabay contredit ce démenti. Dedans, deux entreprises appartenant à Gabay reconnaissant avoir exploité Cryptotag.financial.

« Le Plaignant 1, Miriam Finance Ltd., est une compagnie qui donne des leçons et des cours de télémarketing et qui offre des services à des entreprises variées. La firme fournit des services, entre autres, à GGO, qui exploite une plateforme de trading de crypto-devises sous la marque Cryptotag, » remarquait la plainte.

« La victime 2, Elegance Marketing, est une entreprise impliquée dans le développement, le marketing et la publicité et elle offre des services à des compagnies variées, parmi lesquelles GGO », continuait-elle.

Les trois investisseurs australiens ont obtenu une aide d’une source improbable dans leur plainte : celle d’un homme, Elliot Yaffe, qui a affirmé qu’il avait aidé les accusés à transférer de l’argent du compte bancaire des investisseurs sur leurs propres comptes.

Dans une déclaration sous serment soumise avec la plainte, Yaffe déclare que les hommes responsables du site transféraient de l’argent sur son propre compte bancaire, confié aux soins de la banque HSBC à Hong-Kong. Yaffe prélevait alors une commission de 2,5 % puis il envoyait les fonds à une entreprise appelée Karlin Inc., installée en Bulgarie et qui, selon lui, était contrôlée par Gabay.

Une petite annonce de recrutement d’employés pour le centre d’appels Elegance Marketing au mois d’octobre 2020. (Capture d’écran : Facebook)

« Au début, je faisais confiance à Idan Gabay qui m’avait expliqué son travail et qui avait présenté le site comme une plateforme de trading de crypto-devises authentique, réelle, qui bénéficierait à ses clients », écrit Yaffe dans sa déclaration sous serment.

« J’ai ultérieurement découvert que cette plateforme ne reflétait aucun investissement réel et que sa véritable finalité était de tromper ses clients/victimes », ajoute-t-il.

Yaffe note que sa relation avec Cryptotag a finalement amené la HSBC à geler son compte, notamment une somme de 100 000 dollars qui lui appartenait.

Dans sa défense, Gabay affirme que Yaffe a soumis cette déclaration sous serment sous la contrainte après que l’avocat des plaignants, Yoram Fay, a promis que s’il acceptait d’apporter ce témoignage, son nom ne figurerait pas parmi les accusés.

Fay, de son côté, maintient que Yaffe a fait volontairement cette déclaration parce qu’il veut obtenir un remboursement de fonds de la part de Gabay.

Selon des documents du tribunal, Yaffe a appelé Yoram Fay au mois de septembre, un mois après le dépôt de la déclaration sous serment, lui demandant de détruire son témoignage.

Une deuxième déclaration sous serment présentée par Fay affirme que ce l’avocat a alors demandé à Yaffe pourquoi il souhaitait se désister, l’interrogeant sur d’éventuelles menaces qui auraient été proférées à son encontre – une question à laquelle Yaffe a répondu par l’affirmative, selon Fay.

Les poursuites sont encore en cours.

4. Une compagnie d’options binaires ‘respectueuse des lois ?’ (Dossier 61755-05-20)

Au mois d’octobre 2017, la Knesset avait adopté une loi interdisant l’industrie des options binaires au sein de l’État juif – notamment l’interdiction des entreprises travaillant sur le territoire israélien qui sollicitaient les investisseurs à l’étranger. Les cadres des options binaires avaient affirmé que seule une partie de cette industrie était frauduleuse et qu’il était dommage de jeter le bébé tout entier avec l’eau du bain – mais la Knesset avait refusé cette caractérisation. La législation était finalement entrée en vigueur au mois de janvier 2018.

Une version antérieure du projet de loi avait également spécifiquement pris pour cible les firmes opérant depuis Israël spécialisées dans le Forex et la vente de CFD, des activités non-régulées, exigeant d’elles d’obtenir un permis spécifique dans chaque pays où elles comptaient des clients. Mais après des pressions lourdes qui avaient été exercées par l’industrie du trading en ligne, cette clause concernant particulièrement le Forex et les CFD avait été abandonnée.

Au mois de mai, l’année dernière, ce ne sont pas moins de 38 plaignants du monde entier qui ont porté plainte contre un centre d’appel israélien, contre des individus en lien avec ce dernier et contre des entités pour escroquerie. En cause, la vente d’options binaires, de Forex et autres produits financiers. Les accusés, pour leur part, disent ne pas avoir contrevenu à la loi dans la mesure où ils ont arrêté de commercialiser des options binaires avant le mois de janvier 2018.

Les plaignants, de leur côté, affirment avoir été arnaqués par les sites PlusOption, Greenfields Capital, Brighter Trade, Bitxplace et GFC Investments. Cette fraude présumée aurait eu lieu de 2017 au début de l’année 2019.

PlusOption était un site internet spécialisé dans les options binaires – l’un de ces sites qui avaient fait l’objet d’une mise en garde de la part des régulateurs australiens qui avaient recommandé aux investisseurs de s’en tenir éloignés parce que « il pourrait bien être une escroquerie ». Les autres sites mentionnés dans la plainte offraient des opérations de trading dans le Forex, les CFD et autres produits financiers légaux.

Tous les plaignants s’étant livrés à des opérations de trading à partir de 2018 ont interagi avec l’un des sites susmentionnés.

Les accusés dans ce dossier sont Eliran Oved, Liat Oved, Haim Tal Mizrahi, Shai Berl Dov Shatsberg et Tomer Raz, ainsi que plusieurs entreprises, Linkin Media Ltd., E.A.D. Media International Links et Refael B.M. Ltd.

Eliran Oved avait été reconnu coupable d’avoir exploité un site illégal de jeu sur internet et de blanchiment d’argent et il avait été condamné à un an de prison en 2012. Il serait un sponsor financier de l’équipe de football de Bnei Yehuda.

La totalité de la somme réclamée par les 38 plaignants, tous ensemble, est de 7 352809 shekels.

Raz affirme que la plainte ne le concerne pas parce qu’il se trouvait à Chypre, et non en Israël, pendant ces plusieurs années. Les autres accusés ont répondu à la plainte en reconnaissant que Linkin Media avait fourni ses services de centre d’appel à des compagnies étrangères et notamment aux entreprises offshore qui étaient propriétaires de PlusOption et de Greenfields Capital.

Capture d’écran du site PlusOption tel qu’il apparaissait en 2016.

Toutefois, disent-ils, le centre d’appel n’avait pas signé de contrat avec les utilisateurs en bout de ligne et ces derniers ne peuvent donc pas être considérés comme des clients du fournisseur de services israélien. Ils notent aussi que Linkin Media n’a jamais assuré des services d’appel pour Brighter Trade, Bitxplace et GFC Investments et que la compagnie a totalement cessé d’assurer ce type de service en date du 31 décembre 2017. En fin de compte, ajoutent les accusés, Linkin Media n’est plus une entreprise en activité.

Un courrier que Linkin media affirme avoir envoyé à ses clients de l’industrie des options binaires, disant qu’il n’assurerait plus de services en tant que centre d’appels. (Crédit : Net Hamishpat)

De plus, dès que la Knesset a approuvé l’interdiction des options binaires, au mois d’octobre 2017, la compagnie avait immédiatement informé ses clients de l’industrie qu’elle ne travaillerait plus avec eux, font remarquer les accusés.

« Quelques jours après le passage en deuxième et en troisième lecture de l’Amendement 66 (la loi interdisant les options binaires) à la Knesset… Linkin Media a informé les compagnies de trading étrangères en ligne à qui l’entreprise fournissait des services qu’à dater du 31 décembre 2017, elle ne travaillerait plus pour elles et dans les faits, à cette date très précisément, la compagnie a cessé toutes ses activités », écrivent les accusés.

La procédure judiciaire est en cours et la prochaine audience est prévue le 10 novembre 2021.

5. « Nous n’avons fait que fournir des services » (Dossier 21679-10-20)

Dans une plainte visant un centre d’appel commercialisant des options binaires, une femme originaire de Singapour, Sharmaine, poursuit Rushmore Marketing et son propriétaire Jonathan Siennicki.

Représentée par l’avocat Lior Shabi, Sharmaine réclame 520 441 shekels. La femme prétend avoir perdu l’argent qu’elle avait confié aux sites MagnumOptions.com et BossCapital.com entre le mois de décembre 2015 et le mois d’août 2016 et elle affirme que la compagnie Rushmore Marketing était responsable de l’exploitation du site.

Les accusés ont répondu que Rushmore Marketing n’a fait que fournir des services de marketing et de soutien aux entreprises Redtulips Consultants Ltd. et Marblestone Partners Ltd., les firmes offshore qui étaient propriétaires des sites MagnumOptions.com et BossCapital.com, et qu’ils ne sont donc pas les bons accusés à mettre en cause. L’avocat de la plaignante a répondu avoir eu en sa possession un rapport d’enquête qui révélait que Rushmore Marketing était bien responsable des sites.

L’ancien associé de Siennicki dans l’entreprise de jeu en ligne intégrée dans Rushmore Marketing est un homme portant le nom de Naphtali Goldman, qui a cherché à briguer un mandat politique aux élections du mois de mars 2021 à la tête du parti anti-homosexuel Shema. La formation prônait dans son programme « une société plus morale qui censure la pornographie pour les enfants, qui place dans l’illégalité le soutien apporté par les politiques à l’homosexualité et qui œuvre à créer des foyers familiaux heureux ».

La faction n’a finalement pas remporté suffisamment de votes pour faire son entrée à la Knesset. En 2007-2008 – les années durant lesquelles il était l’associé de Siennicki – Goldman était le directeur d’une entreprise britannique appelée Entersa Limited, qui, devait dire plus tard le département américain de la Justice, aurait appartenu à Gey Shalon, hacker de JP Morgan, et dont la mission était d’intervenir dans ses stratagèmes de promotion de vente de titres frauduleux.

La prochaine audience dans cette affaire est prévue le 29 septembre 2021.

6. Des crèmes de dépigmentation aux options binaires ? (Dossier 9833-06-20)

Dans une autre plainte récente – le dossier 9833-06-20 – une Allemande nommée Ina poursuit Inventiva Marketing et ses dirigeants Samuel Falcon, Gil Scott, Gilad Hirsch et Ron Rahamim Barad. Elle réclame une somme de 176 061 shekels.

Capture d’écran du site de RTCFinance.com tel qu’il apparaissait en 2017.

Ina, qui est représentée par l’avocat Nir Fridman, affirme avoir perdu de l’argent confié au site Rtcfinance.com à partir du mois d’avril 2017. La plainte prétend que les accusés étaient responsables de ce site et de deux autres, Onetwotrade.com et Vincicm.com. Les accusés ont fait une réponse conjointe affirmant que si Inventiva Marketing avait offert ses services à la compagnie offshore propriétaire de Rtcfinance.com, les relations entre les deux firmes se limitaient à la gestion de la relation client et au marketing en ligne et qu’il n’y avait donc aucun lien contractuel existant entre la plaignante et les accusés.

Dans une déclaration sous serment soumise au tribunal en date du 4 mars 2021, l’accusé Samuel Falcon affirme que le dernier propriétaire réel d’Icon Markets Limited, une compagnie enregistrée au Bélize – à qui appartenait le site Rtcfinance.com – est un homme d’affaires sud-africain dont le nom est Solomon Krok. Falcon affirme que Krok est aussi un actionnaire de l’entreprise Up & Down Marketing Ltd., basée à Malte, qui était propriétaire du site d’options binaires Onetwotrade.com. Le registre maltais des entreprises confirme également que Krok avait des parts dans Up & Down Marketing Ltd. mais le Times of Israel a été dans l’incapacité de déterminer de manière indépendante à qui appartenait réellement Icon Markets Limited.

Solomon Krok, âgé de 92 ans, est l’un des hommes les plus riches d’Afrique du sud, et il a fait fortune en vendant des crèmes de dépigmentation aux non-blancs dans l’Afrique du sud de l’apartheid.

Krok n’a pas répondu à la demande de commentaire soumise par le Times of Israel.

Le dossier est encore en cours.

7. L’escroquerie à hauteur de plusieurs millions de dollars présumée (Dossier 24690-03-20)

Dans une plainte notable, un Australien prénommé Andrew prétend avoir été escroqué de plus d’un million de dollars.

Andrew, chauffeur de camion âgé de 60 ans, dit avoir été trompé pendant plus de deux ans par le site internet 365binaryoption.com. Les faits se seraient déroulés du mois de février 2015 au mois de juillet 2017.

La plainte, qui a été déposée par l’avocat Ofir Blatman, met en cause l’entreprise israélienne Paperclick Marketing, qui est aujourd’hui en liquidation, son propriétaire Roy Shagan et deux de ses commerciaux présumés, Leah Aharon et Tommy Dotan Agami. Le plaignant réclame un montant de 3 963 201 shekels.

La plainte cite également les banques dans lesquelles le plaignant aurait transféré son argent : la Bank of Valletta à Malte, Eurobank Bulgaria, Nordea Bank en Lituanie et la Banco Comercial Portugues à Lisbonne.

Photo du passeport roumain de Relu Nadler. (Crédit : L’origine de cette photo est tue pour des raisons de confidentialité)

Dans leur réponse à la plainte, Paperclick Marketing, Shagan et Agami affirment que Paperclick Marketing n’a jamais été une entreprise de commercialisation d’options binaires mais un fournisseur de services auprès de compagnies situées à l’étranger – et notamment de Fintech Software, Inc. qui était propriétaire de 365binaryoption.com. Ils ajoutent que la plainte devrait plutôt mettre en cause Fintech Software, Inc., une entreprise enregistrée dans les îles Vierges britannique.

Des documents auxquels le Times of Israel a eu accès révèlent que, sur le papier, le dernier propriétaire de l’entreprise à qui appartenait le site 365binaryoption.com était un ressortissant roumain de 77 ans, Relu Nadler.

Il n’y a presque aucune trace de Nadler sur internet. Le Times of Israel n’est pas parvenu à le localiser pour lui demander une réaction.

L’affaire a été réglée hors du tribunal et, le 3 mai 2021, le juge a approuvé l’arrangement conclu entre les deux parties et il n’a pas demandé au plaignant de régler les frais judiciaires de l’accusé – ce qui indique souvent que le magistrat a considéré que la plainte avait été justifiée.

8. Une affaire à l’arrangement discret (Dossier 56988-06-20)

Dans une affaire qui a récemment débouché sur un arrangement, une citoyenne hollandaise appelée Hannie a affirmé avoir été escroquée alors qu’elle avait investi sur un site de trading appelé Stoxmarket.com en 2017 et en 2018. Au mois de juin 2020, Hennie, septuagénaire, avait ainsi porté plainte contre la compagnie israélienne Eventus Consulting and Media et contre son propriétaire Chaim Elazar Bornstein, réclamant la somme de 244 292 shekels.

Les accusés n’avaient pas répondu à la plainte.

Au mois de novembre 2020, la plaignante et l’accusée ont fait savoir au tribunal qu’ils avaient trouvé un accord. Hennie a retiré sa plainte, sans être sommée de payer les frais judiciaires de l’accusé. L’avocat de la plaignante dans ce dossier, Nir Friedman, a refusé de commenter l’affaire auprès du Times of Israel.

9. En famille (Dossier 45376-10-20)

Au mois d’octobre, une Américaine, nommée Sharon, a porté plainte contre Joshua, Jonathan et David Cartu, trois frères ayant la double nationalité israélo-canadienne, ainsi que contre leur partenaire d’affaire Oren Gurewitz, le centre d’appel israélien P.A.I. et l’entreprise irlandaise Greymountain Management.

Josh Cartu, à gauche, et son frère David dans une capture d’écran d’une vidéo de 2017 dans laquelle ils prennent tour à tour le volant d’une Ferrari. (Capture d’écran : Vimeo)

La femme, représentée par l’avocat israélien Avi Aseyo, réclamait un montant de 1 252 412 shekels aux accusés, prétendant avoir été escroquée par le biais des sites d’investissement Porterfinance.com et Glenridgecapital.com

La femme affirmait avoir perdu 281 000 dollars entre novembre 2015 et mars 2017 par l’intermédiaire des deux sites. Si le site Porter Finance n’était pas dirigé par les frères Cartu, les paiements effectués sur sa plateforme étaient gérés par la société Greymountain Management – contrôlée par la fratrie, selon la plainte. Cette dernière s’appuyait lourdement sur les accusations présentées dans une plainte déposée contre les frères Cartu par la Commission des titres américaine (CFTC), qui affirme qu’ils se seraient livrés à des escroqueries pour un montant à hauteur de 165 millions de dollars.

Dans leur réponse à la plainte, faite le 9 mars 2021, Tracy P.A.I., David Cartu et Oren Gurewitz, qui est accusé d’petre à l’origine de Glenridge Capital, qualifient la plainte « d’éhontée, mensongère et trompeuse ». Ils affirment que la plainte déposée à leur encontre par la CFTC viole les régulations américaines et que cette dernière n’accuse nullement les mis en cause de tricherie ou de fraude.

« Cette procédure, connue sous le nom de ‘charges civiles administratives’, a été initiée à l’encontre de David Cartu et à l’encontre également de nombreuses entreprises soupçonnées d’avoir contrevenu aux règles du droit américain. Cela n’a rien à voir avec Israël. Il n’y a ni tricherie, ni fraude comme la plaignante le prétend. Cela n’a rien à voir avec une poursuite criminelle », écrit l’avocat des accusés dans sa réponse à la plainte.

Dans les faits, la plainte de la CFTC, déposée au mois de février 2020, accuse les trois frères Cartu d’avoir exploité « un plan de fraude massive aux options binaires ».

Les accusés mis en cause au civil au sein de l’État juif ont affirmé, pour leur part, que Gurewitz n’avait rien à voir avec les firmes par ailleurs mentionnées dans la plainte. Ils ont aussi souligné qu’aucun des accusés nommés ne dirigeait le site Porter Finance.

L’avocat de la plaignante a confié au Times of Israel qu’il n’était pas encore parvenu à retrouver tous les accusés et que jusqu’à présent, il avait été en mesure de signifier la procédure de plainte à Tracy P.A.I., David Cartu et Gurewitz exclusivement.

L’affaire est en cours.

10. Il n’y a personne (Dossier 33988-03-20)

Dans l’une des plaintes récentes les plus chimériques déposées contre une entreprise de commercialisation d’options binaires, un couple britannique, Frank et Ann, a porté plainte l’année dernière contre Yukom Communications ainsi que contre neuf dirigeants et employés de la firme pour les pertes qu’ils auraient essuyées dans des opérations de trading réalisées sur le site Bigoption.com.

Runal Jeebun, Yossi Herzog et un ami sur une photo non-datée du restaurant Mama Colonel à Kinshasa, au Congo (Autorisation)

En plus du centre d’appels Yukom Communications, le couple poursuit Yossi Herzog, propriétaire de l’entreprise; Lee Elbaz, sa directrice-générale ; Kobi Cohen, un autre propriétaire ; Ronen Roitman; Relly Tito; Afik Tori; Guy Harel; David Shir et Eden Haviv. Ils réclament dans leur plainte un montant de 1 528 053 shekels.

L’entreprise Yukom Communications s’est trouvée au cœur d’une enquête fédérale américaine. Herzog, Cohen et Tori ont été mis en examen et Lee Elbaz, pour sa part, a été condamnée au mois d’août 2019 à 22 ans de prison. Cohen et Herzog auraient fui et se seraient réfugiés en république démocratique du Congo pour tenter d’échapper à la justice américaine.

De manière assez compréhensible, l’avocat du couple a rencontré des difficultés pour signifier l’existence de procédure de la plainte aux accusés.

Des employés de Yukom Communications Ltd se voient remettre des voitures pour avoir atteint des quotas de vente élevés en 2015. (Capture d’écran Facebook)

Rapidement après avoir porté plainte, l’avocat Tom Lifshitz a tenté de rentrer en contact avec Yukom Communications. Il s’est rendu dans les bureaux de la compagnie – enregistrés à l’adresse Tarshish 19, à Césarée – mais a été informé que la firme avait déménagé. Le 20 mars 2020, il est allé à l’adresse de Yossi Herzog telle qu’elle apparaissait dans le registre de la population mais il n’y a trouvé personne. Il a aussi essayé de rencontrer l’ex-épouse de Herzog à l’adresse où elle s’est installée avec ses enfants pour lui remettre la plainte à son domicile, en vain.

Le 22 mars, il est retourné à l’habitation de Herzog. Lifshitz explique qu’il a entendu du bruit à l’intérieur mais que personne n’a ouvert la porte.

La plainte laissée à l’extérieur du domicile de Yossi Herzog au mois de mars 2020. (Source : Net Hamishpat)

« J’ai laissé la plainte devant la porte’, a-t-il dit à un juge.

Ni Yukom ni Herzog n’ont répondu à la plainte. Lors d’un jugement par contumace, le magistrat a ordonné le versement de la somme entière de 1 528 053 shekels au couple.

Lifshitz a indiqué au Times of Israel ne pas avoir tenté de contacter les autres accusés dans la mesure où il a déjà obtenu un jugement. Il a ajouté qu’il s’efforçait dorénavant de localiser les avoirs de Herzog, sur le territoire de l’État juif, de manière à pouvoir les saisir et les utiliser pour payer ses clients. Il a noté qu’il avait également signifié l’existence d’une plainte distincte à Herzog et à Ronen Roytman, à la tête de Numaris Communications, une entreprise-parente de Yukom Communications, dans une affaire qui est encore en cours.

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