Les Israéliens retourneront aux urnes pour la cinquième fois en l’espace de 43 mois le mardi 1er novembre.
Le « gouvernement du changement » sortant s’est effondré après avoir perdu sa mince majorité en succombant au type de désaccord idéologique que sa vaste coalition de huit partis s’était à tout prix efforcée d’éviter. De l’autre côté, le bloc réunissant les formations religieuses et la droite est bien déterminé à reprendre le pouvoir après 18 mois sur les bancs de l’opposition. Or, à la veille du scrutin, les sondages continuent de montrer que, sans changement de dernière minute, le pays se dirige – une nouvelle fois – vers une impasse.
Encore une fois, ce scrutin prend la forme d’un référendum sur les mérites de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, le chef du Likud, qui aspire (le mot est faible) à reprendre ses fonctions. Une réalité soulignée par le fait que, malgré le bourbier politique, c’est une majorité idéologiquement de droite et religieuse qui domine au Parlement. Une coalition stable reste en effet pour le moment difficile à mettre en place, et ce, à cause du grand nombre de politiciens qui refusent de siéger dans un gouvernement placé sous la houlette de Netanyahu qui, s’il est le politicien le plus populaire en Israël, reste également, l’homme politique le plus clivant.
Pendant une grande partie de la saison électorale, le bloc de droite de Netanyahu a flirté avec les 50 ou 60 sièges dans les enquêtes d’opinion majeures – il faut obtenir au minimum 61 fauteuils pour qu’un bloc obtienne la majorité. Netanyahu a fait savoir que sa coalition serait formée du Likud, du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit et des deux factions haredim représentées à la Knesset, Yahadout HaTorah et Shas.
Si les sondages pré-électoraux s’avèrent largement peu fiables, ils jouissent en revanche d’une grande influence auprès des politiciens et des électeurs.
Quant au principal rival politique de Netanyahu, le Premier ministre Yair Lapid, il a été pour sa part dans l’incapacité de dire clairement comment il serait en mesure de rassembler un gouvernement qui n’inclura pas les partis arabes traditionnellement non-alignés, Hadash et Taal.
Si Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid, qui a hérité du poste de Premier ministre en juillet dans le cadre d’un accord de rotation conclu avec l’ex-Premier ministre Naftali Bennett, ancien leader de Yamina, ne peut pas transformer son mandat par intérim en mandat permanent, il peut toutefois tenter d’empêcher ses rivaux de former un gouvernement en bloquant leurs initiatives. Ce faisant, il resterait ainsi chef de gouvernement jusqu’à un éventuel sixième scrutin qui pourrait être organisé en mai.
Se présentant comme une option de compromis pour le poste de Premier ministre, en troisième homme susceptible de sauver la situation, le ministre de la Défense Benny Gantz souligne qu’une majorité de formations n’excluent pas de siéger avec lui au sein d’un gouvernement et que HaMahane HaMamlahti, son parti, est en mesure de rassembler une coalition. Mais Yisrael Beytenu, la faction dirigée par Avigdor Liberman, et les deux formations ultra-orthodoxes refusent expressément de travailler au sein d’un même gouvernement.
La campagne et le jour des élections ne sont que la toute première phase permettant de déterminer le visage du prochain gouvernement. Une fois que la composition de la Knesset sera établie par les électeurs, chaque faction politique recommandera au président Isaac Herzog la personnalité qui, selon elle, sera la plus à même de rassembler une coalition, la personnalité choisie devenant de surcroît Premier ministre. Si cette personnalité réussit à attirer suffisamment de formations pour obtenir un total de 61 députés additionnés – en faisant des promesses, en allouant des budgets, en offrant des portefeuilles ministériels – alors elle aura réussi son pari et elle prendra la tête d’un nouveau gouvernement. En cas d’échec, une deuxième personnalité sera chargée de mener à bien cette mission. Et si elle s’en trouve dans l’incapacité, les Israéliens retourneront aux urnes.
Si des questions telles que le coût de la vie croissant en Israël, la réforme judiciaire, la sécurité vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, un accord frontalier maritime qui vient d’être signé avec le Liban, le crime dans les communautés arabes, l’instabilité à Jérusalem et en Cisjordanie, le terrorisme intérieur et l’éventuelle reprise des négociations sur la solution à deux États sont en tête des priorités pour les électeurs et dans les déclarations des politiciens, une problématique plus profonde, liée à l’identité israélienne, a également pris une importance particulière dans ce scrutin.
L’État d’Israël doit-il être un État juif et démocratique ? Que signifient « Juif » et « démocratique » ?… Ces interrogations ont balayé tout le spectre politique et elles ont été sous-jacentes à un grand nombre d’autres débats. A gauche, ce phénomène s’est illustré dans des débats sur le sionisme, sur la nécessité de faire d’Israël l’État de tous ses citoyens plutôt que d’en faire un pays dominé par son caractère juif. A droite, cette question a été majoritairement soulignée par l’essor, dans les sondages, du radical Itamar Ben Gvir qui, s’il avait réuni 0,42 % des votes en 2020, devrait jouir d’une grande influence au sein d’une formation qui devrait être, en ordre d’importance, la troisième de la Knesset, l’alliance HaTzionout HaDatit-Otzma Yehudit.
Les partis et les alliances ont dû aussi lutter contre des facteurs techniques. La participation électorale, dans le pays, aura un impact sur la nouvelle composition de la Knesset, et c’est le cas en particulier pour les formations qui flirtent actuellement avec le seuil de représentation électorale de 3,25 % qui permet d’intégrer le Parlement (avec un minimum de quatre sièges). Quatre factions se sont trouvées en dessous du seuil électoral dans les sondages : Meretz, Adova, Raam et Hadash-Taal, et deux échouent constamment à le franchir dans les enquêtes d’opinion : Habayit HaYehudi, de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, et le parti palestinien nationaliste Balad.
Dans cette élection, les près de 6,8 millions d’électeurs éligibles pourront faire leur choix entre 39 partis. Ci-dessous, le Times of Israel vous propose une présentation de ces factions, ce qu’elles défendent, avec une attention particulière accordée aux onze partis dont les sondages prédisent qu’ils dépasseront sans encombre le seuil électoral.
Carrie Keller-Lynn
Cliquez sur le parti que vous souhaitez mieux découvrir :
Likud
Yesh Atid
HaTzionout HaDatit-Otzma Yehudit
HaMahane HaMamlahti
Shas
Yahadout HaTorah
Yisrael Beytenu
Avoda
Meretz
Hadash-Taal
Raam
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Likud
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : מחל
Programme : Le Likud qui, selon les sondages, devrait conserver son titre de premier parti du Parlement israélien, n’a pas présenté de programme officiel et détaillé depuis 2015. Son dernier programme [lien en hébreu] met en exergue des politiques économiques libérales, des réformes intervenant dans les régulations foncières dans le but de s’attaquer au problème du coût du logement et des initiatives ambitieuses pour combattre le crime organisé, entre autres.
Dans la campagne actuelle, le Likud a fait trois promesses : S’attaquer avec force aux défis sécuritaires et aux ambitions nucléaires de l’Iran, lutter contre le coût de la vie qui grimpe en flèche dans le pays et il a assuré qu’il « restaurer[a] la fierté nationale ».
Son leader de longue date, Benjamin Netanyahu, a présenté au mois d’août un plan économique favorisant la mise en place d’un certain nombre de politiques sociales innovantes – avec notamment la prise en charge gratuite de l’éducation des enfants de zéro à trois ans – et des baisses d’impôt.
Plusieurs membres influents du parti ont aussi proposé une réforme de grande envergure du système judiciaire, avec une refonte de la Cour suprême et une révision à la baisse de l’autorité du procureur-général, même si Netanyahu, lui-même mis en examen, ne s’est pas fait entendre sur la question.
Ce scrutin – comme les quatre précédents – est largement considéré comme un référendum sur la personne de Netanyahu et sur son éventuel retour au poste de Premier ministre, dans un contexte marqué par son procès pour corruption dans trois dossiers.
S’il est en mesure de le faire, Netanyahu a indiqué qu’il formerait un gouvernement avec ses partenaires politiques de droite : HaTzionout HaDatit, Yahadout HaTorah et le Shas. Les quatre formations réunissent, dans les principaux sondages, jusqu’à 60 sièges, ce qui signifie qu’il ne leur en manquerait qu’un seul pour atteindre le seuil crucial de la majorité – 61 – ce qui leur permettrait de former un gouvernement à la Knesset, forte de 120 sièges.
Personnalités : La personnalité la plus célèbre du Likud est, sans conteste, l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’homme à être resté le plus longtemps au poste de chef de gouvernement de toute l’Histoire d’Israël, avec d’abord un court passage rue Balfour, de 1996 à 1999, qui a été suivi par un long séjour à la résidence du Premier ministre, de 2009 à 2021.
Dans les sondages, Netanyahu conserve en permanence le titre de politicien le plus populaire mais il est aussi le plus clivant. Sa décision de conserver la tête du Likud a été à l’origine de l’incapacité du bloc de droite et religieux au Parlement de se rassembler pour former une majorité politique et de gouvernement.
Derrière Netanyahu, figure l’ancien président du Parlement, Yariv Levin, une personnalité là encore déterminante. Il serait le politicien le plus proche de Netanyahu et il serait également le cerveau de la réforme judiciaire d’envergure qui a été proposée par la formation. Vient ensuite David Amsalem, qui se serait disputé avec l’ex-Premier ministre mais qui conserve sa force au sein de la faction et qui nourrit l’espoir d’obtenir un portefeuille de premier plan – celui de la Justice.
Plusieurs piliers du Likud, comme Yuli Edelstein et Israel Katz, ont rejoint le milieu de la liste à l’occasion des Primaires du Likud – mais ils peuvent toutefois être élus de manière réaliste. Alors que leur nom figurait, lors des précédents scrutins, à des places de premier ordre, ils y ont été remplacés par des politiciens qui seraient plus alignés sur Netanyahu.
L’ancien rédacteur-en-chef du journal Israel Hayom, Boaz Bismuth, fait son entrée en politique à l’occasion de ce vote sous l’étiquette du Likud et l’ancien ambassadeur à l’ONU Gilad Erdan, devrait, lui aussi, réintégrer la Knesset aux côtés du parti au mois de novembre.
Le Likud a aussi réservé des places pour Idit Silman et Amichai Chikli, élus lors du dernier scrutin dans le cadre de la faction Yamina, et dont le départ de l’ancien parti au pouvoir a contribué à l’effondrement du gouvernement sortant.
Sondages : Le Likud caracole en tête des sondages, remportant constamment 30 à 33 sièges dans les enquêtes d’opinion qui ont été réalisées le mois dernier.
Le saviez-vous ? Le Likud (avec son prédécesseur, Herut) n’a eu que quatre leaders différents dans les 74 années qui se sont écoulées depuis la fondation d’Israël: Menachem Begin, Yitzhak Shamir, Ariel Sharon et Benjamin Netanyahu.
— Haviv Rettig Gur et Carrie Keller-Lynn
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Yesh Atid
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : פה
Programme : Yesh Atid, qui se qualifie de formation « centriste, » a publié et réactualisé (lien en hébreu) l’un des programmes les plus détaillés de toutes les factions qui ont pu se présenter au cours des dernières années au vote des électeurs, soumettant des propositions sur de nombreux sujets et notamment sur la corruption, sur les relations entre la religion et l’État, sur les violences faites aux femmes et sur la population déclinante de survivants de la Shoah en Israël.
Dans ce programme, de nombreuses suggestions : légiférer l’interdiction, pour un politicien condamné pour « turpitude morale », d’accéder à un poste de député, de ministre, de maire, de président ou de contrôleur de l’État ; promouvoir des initiatives humanitaires dans la bande de Gaza contre une influence réduite du Hamas ; réduire les écarts de salaire entre hommes et femmes ; inciter les grands bureaux à mettre en place des options en matière de garde d’enfant et augmenter les heures en télétravail ; adopter la convention d’Istanbul portant sur les violences faites aux femmes ; intégrer une plus grande partie de la population sur le marché du travail, et ce, en mettant l’accent sur la communauté ultra-orthodoxe et sur les femmes arabes.
Personnalités : Le Premier ministre Yair Lapid, ancien journaliste et animateur de talk-show, est le fondateur du parti. Parmi les autres politiciens, la ministre de l’Économie Orna Barbivai, qui avait été la première femme à atteindre le rang de major-générale au sein de l’armée israélienne ; la ministre de l’Énergie Karine Elharrar, ancien activiste dans la défense des droits des personnes en situation de handicap et le président de la Knesset Mickey Levy, ex-chef de la police à Jérusalem. La formation a intégré Michal Shir, qui appartenait auparavant au mouvement Tikva Hadasha, dans sa liste électorale.
Sondages : Yesh Atid est le deuxième parti le plus important dans les sondages, réunissant 24 à 26 sièges dans les enquêtes d’opinion de la semaine dernière – l’ascension de la faction dans les sondages a été constante depuis que Bennett et Lapid ont déclaré leur intention de dissoudre la Knesset, à la mi-juin. A ce moment-là, Yesh Atid remportait 20 sièges dans les enquêtes d’opinion.
Le saviez-vous ? Lorsque le parti s’était présenté pour la toute première fois à la Knesset en 2013, il était parvenu à faire entrer au parlement le plus grand nombre de députés par rapport aux autres formations en raflant 19 sièges, un résultat inattendu. La seule liste la plus importante, l’alliance conclue entre le Likud et Yisrael-Beytenu, qui avait remporté 31 sièges, était composée de deux factions et elle avait explosé en plein vol au milieu du mandat, laissant un Likud, avec 18 sièges, à la barre d’un gouvernement qui incluait Yesh Atid, 19 fauteuils, en tant que partenaire subalterne.
— Haviv Rettig Gur et Carrie Keller-Lynn
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HaTzionout HaDatit-Otzma Yehudit
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : ט
Programme : HaTzionout HaDatit est une version new look de l’Union nationale, un parti d’extrême-droite qui a été au cœur d’allers et retours incessants qui ont marqué les partenariats de la droite extrémiste.
Le leader Bezalel Smotrich s’est allié au parti néo-kahaniste Otzma Yehudit et à la faction Noam, farouchement anti-LGBT. Une alliance qui s’est conclue suite aux pressions intensives exercées par Netanyahu, déterminé à tout faire pour garantir qu’aucun vote de droite ne serait perdu par le biais de petites factions qui se trouveraient, le jour du vote, dans l’incapacité de franchir le seuil de représentation électorale.
Si HaTzionout HaDatit avait organisé ses toutes premières Primaires au mois d’août avec pour objectif de renforcer la diversité dans ses rangs et d’en appeler à de plus larges pans de la communauté nationaliste-religieuse (non ultra-orthodoxe), Otzma Yehudit a finalement réclamé la moitié de sa liste électorale – et la faction ainsi ficelée reste encore sur le flanc droit du mouvement nationaliste-religieux. Avec l’effondrement de Yamina, plus aucun parti ne représente les Israéliens mainstream ou plus libéraux du mouvement nationaliste-religieux et HaTzionout HaDatit devrait rafler les suffrages d’une partie de ces électeurs, faute d’une alternative idéologique plus proche de leurs convictions.
Le programme de l’alliance appelle à l’établissement d’implantations israéliennes sur toutes les collines de la Cisjordanie, à faire disparaître à terme l’Autorité palestinienne, à maintenir le monopole du grand-rabbinat sur les conversions et à limiter l’indépendance des tribunaux.
Au mois d’octobre, le parti a présenté un programme de réforme judiciaire qui prévoit de scinder le rôle du procureur-général, d’établir un mécanisme permettant à la Knesset d’outrepasser les vetos législatifs imposés par la Cour suprême, de refonder le système des nominations dans le secteur de la justice et de supprimer le délit pénal de « fraude et abus de confiance », qui est à la base des trois affaires pour corruption dont Netanyahu doit actuellement répondre devant les juges.
Netanyahu et le Likud affirment qu’une telle réforme n’aurait aucune influence sur son procès en cours mais selon la loi israélienne, les charges relatives à un crime qui a été abrogé doivent être abandonnées en conséquence.
Ben Gvir, dont les points de vue politiques sont similaires à ceux de Smotrich, avait été découvert pour la toute première fois lorsqu’il était apparu sur les écrans de télévision, peu avant l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, tenant dans ses mains l’emblème de la Cadillac du chef de gouvernement en se vantant que s’il avait été en mesure d’accéder à son véhicule, lui et les siens pourraient arriver jusqu’à Rabin.
Considéré comme trop extrémiste pour servir au sein de l’armée israélienne, Ben Gvir a férocement défendu les soldats israéliens et indiqué qu’il avait l’intention d’expulser les Arabes israéliens « déloyaux » qui s’en prennent aux militaires. Il a aussi précisé qu’il voulait représenter un projet de loi, tombé dans l’oubli, qui imposerait la peine de mort aux terroristes et il a poussé le gouvernement à montrer ses muscles sur la question du culte juif sur le mont du Temple, un culte qui est actuellement interdit dans le cadre d’un accord de statu-quo qui avait été conclu avec la Jordanie, administratrice du site.
La faction dit prévoir de rejoindre un gouvernement placé sous l’autorité de Netanyahu – Netanyahu, de son côté, a déclaré que Ben Gvir pouvait « très certainement » y devenir ministre.
Personnalités : Bezalel Smotrich, qui est sorti de l’ombre de Naftali Bennett en 2021, était d’abord devenu tristement célèbre pour son organisation en 2006 de la « Beast Parade », le « défilé des bêtes », en signe de protestation contre le défilé de la Gay Pride à Jérusalem.
Rejoignant Smotrich sur la liste, il y a donc le président d’Otzma Yehudit Itamar Ben Gvir, disciple du rabbin extrémiste Meir Kahane. L’homme a passé beaucoup de temps sur le banc des prévenus dans les tribunaux dans sa jeunesse avant de devenir avocat, spécialisé dans la défense des Juifs ultra-nationalistes accusés d’avoir commis des attaques racistes contre les Arabes et les Palestiniens. La faction Noam, pour sa part, est représentée par Avi Maoz, ancien porte-parole du gouvernement opposé aux droits des communautés LGBT.
Sondages : Dynamisée par la popularité de Ben Gvir, la formation devrait devenir le troisième parti de la Knesset. Elle réunissait entre 13 et 14 sièges la semaine dernière dans les enquêtes d’opinion.
Le saviez-vous ? Smotrich avait été arrêté par le Shin Bet en 2005, soupçonné d’avoir programmé des mouvements de protestation violents contre le désengagement à Gaza alors en cours. Il n’aura jamais été mis en examen.
— Jacob Magid et Carrie Keller-Lynn
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HaMahane HaMamlahti
Lettre inscrite sur le bulletin : כן
Programme : HaMahane HaMamlahti est un parti né de l’alliance conclue entre Kakhol lavan, la faction centriste du ministre de la Défense Benny Gantz, et Tikva Hadasha, la faction de droite du ministre de la Justice Gideon Saar. Ils ont recruté chemin faisant l’ex-chef d’État-major Gadi Eisenkot, qui a pris la troisième place de la liste électorale.
Les observateurs s’interrogent sur la manière dont HaMahane HaMamlahti saura régler ses différends idéologiques internes – le plus important étant la question des implantations israéliennes.
Si le programme du parti (en hébreu) garde un silence prudent sur cette question, Saar et Zeev Elkin, autre haut-responsable de la formation, sont férocement attachés au mouvement pro-implantation tandis que de son côté, Eisenkot a fait savoir qu’il désirait une séparation avec les Palestiniens pour éviter l’établissement d’un état binational.
Gantz s’est tenu aux côtés de Lapid lors de conférences de presse pour démontrer l’importance de son rôle dans plusieurs dossiers liés à la sécurité en cette période électorale – notamment en dénonçant la perspective d’un accord nucléaire potentiel avec l’Iran, en prenant la direction d’une opération de trois jours contre le Jihad islamique palestinien à Gaza et en faisant la promotion de la ratification d’un accord sur les frontières maritimes conclu avec le Liban.
S’appuyant lourdement sur les galons d’Eisenkot et de Gantz, le parti a aussi présenté « le plan Eisenkot » (lien en hébreu) mis au point pour mieux lutter contre le crime organisé et contre le terrorisme intérieur.
Si la formation soutient l’idée d’un État juif et démocratique, avec une flexibilité accordée aux régions pour résoudre certaines questions – comme celle du niveau de pratique du Shabbat – ce qui la distingue peut-être le plus est non pas sa politique, mais son positionnement.
Gantz s’est présenté comme une alternative possible à Lapid et à Netanyahu au poste de Premier ministre, se donnant les traits d’un candidat du compromis. Toutefois, il est difficile de dire si Gantz sera en mesure de former un gouvernement, plusieurs de ses partenaires potentiels de coalition ayant exclu toute possibilité de siéger les uns avec les autres.
Échaudé par l’échec essuyé dans le cadre de son accord de rotation au pouvoir conclu avec Netanyahu en 2020, Gantz a récemment fait moultes déclarations disant qu’il n’intégrerait jamais un gouvernement avec le chef du Likud. Netanyahu lui a rendu la pareille.
Personnalités : Derrière le président de la formation Benny Gantz, qui a été le 20e chef d’État-major de l’armée israélienne de 2011 à 2015, se trouvent Gideon Saar et Gadi Eisenkot, qui avait succédé à Gantz à la tête de l’armée et qui est resté à son poste de 2015 à 2019.
Matan Kahana, ancien ministre des Affaires religieuses qui appartenait à la faction Yamina, a aussi rejoint HaMahane HaMamlahti à une place relativement basse – et il est difficile de dire s’il sera en capacité d’intégrer le Parlement.
Sondages : La semaine dernière, le parti remportait 11 à 12 sièges dans les enquêtes d’opinion. Eisenkot avait donné une interview – restée célèbre – où il avait déclaré qu’un résultat inférieur à 13 sièges était trop bas pour permettre à un leader de formation de chercher à accéder au poste de Premier ministre. Gantz, de son côté, continue à plaider sa cause.
Le saviez-vous ? A ses moments perdus, Saar aime jouer les DJs – un retour nostalgique à sa vie d’étudiant à l’université de Tel Aviv.
— Carrie Keller-Lynn
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Shas
Lettres sur le bulletin de vote :שס
Programme : Le leader du Shas, Aryeh Deri, a axé sa campagne sur les valeurs juives orthodoxes et il espère que le souvenir de feu son chef spirituel, le rabbin Ovadiah Yosef – décédé en 2013 mais qui apparaît encore dans tous les clips et autres vidéos de campagne – lui permettra de conserver la solidité de sa base mizrahie traditionnaliste.
La faction s’enorgueillit de promouvoir une politique économique plutôt orientée vers le social et elle s’engage à aider les Israéliens les plus touchés par le coût de la vie exorbitant, s’appuyant sur son slogan électoral : « Soif de changement ». Elle tente également de se positionner auprès des Haredim agacés par certaines politiques qui ont été mises en place par le gouvernement sortant, notamment l’imposition d’une taxe sur la vaisselle en plastique jetable, très populaire au sein des communautés ultra-orthodoxes. Le Shas a aussi dénoncé la « profanation du Shabbat » en évoquant entre autres l’initiative prise par Merav Michaeli, la ministre des Transports, visant à renforcer la circulation des transports publics le samedi.
Deri — qui avait été condamné et emprisonné pour pots-de-vin, il y a des décennies – a récemment quitté la Knesset suite à une négociation de peine avec la justice, dans le cadre d’une affaire où il devait répondre de délits fiscaux. Des soupçons de pots-de-vin, de fraude et d’abus de confiance avaient initialement plané dans l’enquête, des accusations qui avaient été ultérieurement abandonnées. Il est toutefois resté tout ce temps à la barre du Shas et il est à la première place sur la liste du parti. Il devrait donc réintégrer les bancs de la Knesset au mois de novembre.
Personnalités : Outre Deri, Yaakov Margi, vétéran du Parlement, qui a été législateur depuis 2003 et siégé dans des dizaines de commissions parlementaires.
Sondages : Le Shas compte actuellement neuf sièges à la Knesset ; les enquêtes d’opinion lui en accordent huit depuis que le nouveau scrutin a été annoncé.
Le saviez-vous ? Le Shas a écopé d’une amende après le scrutin de 2020 pour avoir distribué des amulettes qui, selon lui, protégeaient de la COVID-19 ses partisans – en violation des lois sur les campagnes électorales qui interdisent d’offrir des prières et autres talismans en échange de votes.
— Marissa Newman et Carrie Keller-Lynn
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Yahadout HaTorah
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : ג
Programme : Parti né de l’alliance entre Agudat Yisrael, une faction hassidique et la formation lituanienne (non-hassidique) Degel HaTorah, les leaders de Yahadout HaTorah avaient menacé encore une fois de se scinder en deux mouvements ashkénazes et haredim distincts dans les semaines qui avaient précédé la date de soumission des listes électorales en vue du scrutin. Ce qu’ils n’ont finalement pas fait.
Si la formation compte dans ses rangs certains des députés les plus anciens de la Knesset, elle se présente, cette fois, sous l’autorité d’un nouveau dirigeant : Yitzhak Goldknopf, qui vient d’être nommé à la tête d’Agudat Yisrael, occupe ainsi la première place de la liste électorale.
Goldknopf a vivement dénoncé les tentatives visant à conditionner les financements supplémentaires accordés par l’État aux écoles haredim, à court d’argent, à l’enseignement de matières du tronc commun comme les mathématiques et l’anglais. Netanyahu a promis à Yahadout HaTorah de ne pas insister sur la question s’il devait former un gouvernement.
Comme toujours, la formation s’engage à faire respecter la tradition juive orthodoxe et elle soutient une réforme judiciaire, elle-même aux prises avec la Cour suprême sur les questions liées à la relation entre la religion et l’État.
Le parti est resté loyal à Netanyahu et il compte le rester. Il intégrerait une coalition placée sous l’autorité du Likud.
Personnalités : Homme influent et nouveau-venu en politique, Yitzhak Goldknopf est donc à la tête d’Agudat Yisrael et de Yahadout HaTorah, remplaçant Moshe Gafni, de Degel HaTorah, seulement un an et demi après le départ de l’ancien président de la faction, Yaakov Litzman, qui a pris sa retraite après avoir bénéficié d’une négociation de peine dans le cadre de l’affaire de la pédophile Malka Leifer.
Goldknopf est l’ancien responsable de la puissante Commission pour la pratique du Shabbat et il évolue depuis longtemps dans les cercles hassidiques, à différentes fonctions. Nommé par le rabbin du Gur, Goldknopf représente la secte hassidique la plus importante et la plus puissante au niveau politique, même si cette dernière a été déchirée par des différends internes, l’année dernière.
Gafni, le leader de Degel HaTorah, est député depuis 1988, et il a été président de la Commission des Finances de 2009 à 2021 au sein du parlement.
Sondages : Yahadout HaTorah occupe actuellement six sièges à la Knesset et les enquêtes d’opinion accordent régulièrement sept sièges au parti.
Le saviez-vous ? L’année dernière, le blogueur saoudien pro-Netanyahu Mohammed Saud a posté une vidéo le montrant en train de chanter le jingle de Yahadout HaTorah – assorti de mots en yiddish et d’une danse à faire pâlir les Juifs ashkénazes les plus âgés – tout en recommandant vivement aux électeurs haredim de rester fidèle à la formation. (Saud avait également diffusé le jingle de HaTzionout HaDatit, l’allié d’extrême-droite de Netanyahu, bien qu’il ne soit pas aussi accrocheur que l’autre).
— Carrie Keller-Lynn et Marissa Newman
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Yisrael Beytenu
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : ל
Programme : Yisrael Beytenu est un parti laïc de droite qui avait été formé en 1999 par Avigdor Liberman, et qui le dirige encore à ce jour. La formation a, au fil des années, utilisé une rhétorique anti-arabe et prôné une solution à deux États dans laquelle les villes à majorité arabe feraient partie d’un État palestinien, leurs résidents perdant par conséquent la citoyenneté israélienne.
Ces dernières années, Yisrael Beytenu a adopté un positionnement farouchement laïc, se plaçant à l’avant-garde du combat visant à affaiblir l’influence des ultra-orthodoxes. Il a ainsi fait la promotion du mariage civil et celle du service militaire obligatoire pour la plus grande partie des jeunes Haredim. La formation a une base électorale solide composée d’immigrants russophones, dont un grand nombre se dit de droite et laïc.
Ancien allié proche du Likud et des partis ultra-orthodoxes, Liberman a fini par rompre avec Netanyahu et, depuis 2019, il a obstinément refusé de rejoindre une coalition dirigée par l’ex-Premier ministre ou d’intégrer un gouvernement aux côtés de Yahadout HaTorah ou du Shas.
Ministre des Finances, Liberman a milité en faveur du libre-échange – ce qui s’est traduit par une libéralisation de certains marchés d’importation, avec en vue la baisse des prix. Sous la houlette de Liberman, l’État a aussi enregistré un excédent dans son équilibre opérationnel annuel.
En plus de continuer à ouvrir les marchés à la concurrence et à lutter contre la concentration commerciale, Liberman a promis davantage de ressources aux officiers de police dans le but d’améliorer encore la sécurité intérieure. Il a aussi déclaré qu’Yisrael Beytenu continuerait à demander des avantages pour les familles qui travaillent et pour les Israéliens les plus défavorisés, et qu’il réclamerait une législation qui rendrait plus difficile le renversement potentiel d’un gouvernement au cours de ses deux premières années de mandat.
Personnalités : Avigdor Liberman est le principal décisionnaire au sein de sa formation et il a le contrôle total de sa liste électorale. Ancien membre du Likud et ancien directeur-général du bureau du Premier ministre quand Netanyahu occupait ce poste, dans les années 1990, il a fait l’objet d’un grand nombre d’enquêtes pour corruption. Suite à ces investigations, des membres de sa faction ont été condamnés. Lui ne l’a pas été.
Parmi les députés actuels d’Yisrael Beytenu, le ministre de l’Agriculture Oded Forer, le président de la Commission des finances à la Knesset Alex Kushnir et l’activiste dans la défense des droits sociaux Yulia Malinovsky.
Sondages : Yisrael Beytenu remporte régulièrement cinq à sept sièges dans les enquêtes d’opinion. La faction occupe actuellement sept sièges au Parlement.
Le Saviez-vous ? Liberman démissionne en série. Au fil des années, il a démissionné de postes ministériels à cinq reprises – quatre fois en raison d’un désaccord avec les politiques gouvernementales et une fois parce qu’il était mis en examen pour corruption (il a été ultérieurement acquitté).
— Michael Bachner et Carrie Keller-Lynn ont contribué à la rédaction de cette section
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Avoda
Lettres inscrites sur le bulletin de vote : אמת
Programme : Presque deux ans après avoir donné un nouveau souffle à un parti à la traîne, un parti qui dominait la scène politique israélienne autrefois et qui connaissait alors des difficultés spectaculaires, en lui faisant rejoindre la coalition au pouvoir, Merav Michaeli, cheffe d’Avoda et ministre des Transports, a promis de devenir le foyer de tous les Israéliens soucieux « d’égalité, de justice sociale et de paix ».
En plus de son plaidoyer en faveur de la solution à deux États – qui, selon la faction, exige de renforcer à la fois l’armée israélienne et l’Autorité palestinienne – le programme réactualisé du parti de centre-gauche (en hébreu) prévoit, entre autres, une année payée de congé-maternité pour le père ou pour la mère d’un enfant indistinctement, une hausse du salaire minimum et une vaste refonte des lois portant sur la lutte contre les délits, sur la lutte contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux enfants, ainsi que leur prise en charge par les autorités.
Le parti Travailliste s’engage aussi à instituer le mariage civil, à renforcer la circulation des transports publics à Shabbat et à empêcher les droits d’importation exclusifs afin d’ouvrir le marché et de réduire le coût de la vie.
Michaeli a conservé l’approche de base des Travaillistes concernant la mise en place d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, soutenant l’établissement d’un État palestinien démilitarisé aux côtés de l’État juif.
Michaeli ne rejette pas l’idée de siéger dans un gouvernement avec des partis de droite et centristes comme HaMahane HaMamlahti et Yisrael Beytenu, mais elle écarte toute possibilité de rejoindre Netanyahu. En 2020, elle avait choisi de ne pas intégrer le « gouvernement d’unité » du chef du Likud, désobéissant à Amir Peretz, alors chef du parti.
Personnalités : Merav Michaeli est une ancienne présentatrice de télévision, éditorialiste et activiste féministe devenue célèbre pour ses critiques acides du chauvinisme et des violences conjugales. Elle a remporté à deux reprises les Primaires d’Avoda, devenant la première cheffe de toute l’histoire du parti à être élue pour deux mandats.
Parmi les autres personnalités de la formation, Naama Lazimi, activiste dans la défense des droits sociaux et ancienne membre du conseil municipal de Haïfa, très engagée en faveur de la hausse du salaire minimum à la Knesset et Gilad Kariv, rabbin réformé et activiste qui a dirigé la puissante commission de la Constitution, du droit et de la Justice.
Sondages : Si Adova est peut-être le parti flirtant avec le seuil électoral qui devrait le mieux s’en sortir, la formation a remporté cinq à six sièges dans les enquêtes d’opinion majeures, la semaine dernière, oscillant de manière constante entre quatre et six sièges depuis la nouvelle de l’organisation du scrutin.
Le saviez-vous ? Michaeli est la petite-fille d’Israel Rudolf Kastner, ancien leader sioniste de Budapest qui avait secouru presque 1 700 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en traitant avec les nazis. Il avait été assassiné en 1957 à Tel Aviv après avoir été ouvertement accusé d’avoir collaboré avec les nazis et d’avoir « vendu son âme au diable » – la Cour suprême a blanchi son nom à titre posthume.
— Tal Schneider; Carrie Keller-Lynn ont contribué à la rédaction de cette section
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Meretz
Lettres inscrites sur le bulletin de vote : מרצ
Programme : Le Meretz est le seul parti mainstream à se définir comme étant un parti de gauche, offrant un soutien total à l’établissement d’un État palestinien et prônant les droits des minorités et le pluralisme religieux au sein de l’État juif.
Le parti, à nouveau placé sous la houlette de l’une de ses anciennes dirigeantes, Zehava Galon, risque de ne pas parvenir à franchir le seuil de représentation électorale de 3,25 % – même si sa position est meilleure qu’elle ne l’était lors des dernières élections. La formation a relancé son dernier cri de ralliement en direction des électeurs, insistant sur le fait que soit le Meretz était en mesure d’intégrer un gouvernement, soit ses adversaires politiques disposeraient du nombre nécessaire de sièges pour former une coalition.
Faisant avec ferveur la promotion de sa vision d’Israël en tant qu’État démocratique qui serait à la fois « l’État de la nation juive » et celui « de tous ses citoyens, » Galon affirme que le parti est « Israélien » sans être explicitement sioniste.
La formation présente un programme approfondi (lien en hébreu) volontairement très progressiste au niveau national. Seule faction à réclamer ouvertement une hausse des impôts sur les revenus les plus élevés, le Meretz veut augmenter de manière importante les budgets de l’éducation et de la santé pour pouvoir fournir de meilleures structures et il propose des salaires plus attractifs pour les enseignants et pour les infirmiers. Il appelle de manière spécifique à mettre en place un système d’éducation gratuit pour les enfants dès l’âge de trois mois et il prône la reconnaissance du cannabis médical.
Défenseur convaincu de la séparation entre la religion et l’État, le programme du Meretz demande la mise en place du mariage civil pour les Juifs et pour les non-Juifs, pratiquants et laïcs, orthodoxes et progressistes, hétérosexuels et homosexuels. Le Meretz souhaite aussi allouer un budget pour les activités des organisations communautaires LGBT et il réclame un soutien financier pour les GPA ainsi que des services d’adoption pour les membres de la communauté transgenre. Une section particulière du programme est consacrée à la répression des crimes qui déchirent la communauté arabe.
Le parti est farouchement opposé à une possible intégration dans un gouvernement dirigé par Netanyahu.
Personnalités : Aux côtés de Zehava Galon, il y a l’ancien chef d’État-major adjoint et vice-ministre de l’Économie Yair Golan, qui a perdu sa course aux Primaires à la tête du parti, s’inclinant devant sa nouvelle dirigeante.
Plusieurs visages éminents du Meretz ne se présentent pas à ce scrutin ou n’occupent pas une place susceptible de leur faire espérer de manière réaliste d’entrer à la Knesset. C’est le cas de l’ancien leader de la formation, Nitzan Horowitz, qui a pris la septième place de la liste électorale lors des Primaires. L’ancienne dirigeante du parti et actuelle ministre de la Protection de l’Environnement, Tamar Zandberg, ne se présente pas au scrutin, comme c’est le cas également du ministre de la Coopération régionale Esawi Frej.
Ghaida Rinawie-Zoabi, qui était entrée au Parlement lors des dernières élections, quitte aussi la politique après avoir contribué à la chute de la coalition en violant la discipline du parti sur des problématiques relatives aux affaires arabes.
Sondages : La formation a constamment oscillé autour du seuil de représentation électorale de 3,25% (quatre sièges). Les enquêtes d’opinion annoncent qu’elle remporterait entre quatre et cinq sièges.
Le saviez-vous ? L’ancien leader du parti Nitzan Horowitz a été le premier dirigeant ouvertement gay d’un parti politique israélien. Il avait aussi été le deuxième député homosexuel élu à la Knesset après un autre législateur du Meretz, Uzi Even, qui avait siégé au Parlement en 2002 et 2003.
— Tal Schneider et Carrie Keller-Lynn
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Hadash-Taal
Lettre inscrite sur le bulletin de vote : ום
Programme : Hadash-Taal est issu d’une coalition entre deux formations : La faction communiste Hadash, qui compte des Arabes et des Juifs, et Taal, un parti arabe laïc. Ce n’est pas la première fois que les deux partenaires forment une alliance – ils l’avaient fait par nécessité en 2015 sous l’étiquette de la Liste arabe unie, quand une nouvelle loi avait élevé le seuil de représentation électorale, ce qui avait menacé les chances des partis arabes de siéger au Parlement. La Liste arabe unie avait ensuite fait scission, se reformant sous plusieurs formes avant de faire scission avec la formation islamiste arabe Raam en 2021 et de rompre les liens avec la faction nationaliste Balad à la dernière minute, juste avant que les listes électorales ne soient finalisées en septembre dernier.
Hadash et Taal avaient remporté six sièges la dernière fois qu’ils s’étaient présentés ensemble, en 2019. Ayman Odeh, responsable de Hadash, occupe la première place de la liste commune mais les désaccords avec le chef de Taal, Ahmad Tibi, député vétéran de la Knesset, sont réguliers. Leur liste couvre tout l’éventail idéologique, allant des communistes progressistes jusqu’à une petite minorité de membres juifs.
Hadash et Taal ont, dans le passé, soutenu une solution à deux États sur la base des frontières pré-1967, avec une solution juste pour les réfugiés palestiniens – même si Hadash a rejeté le soutien apporté au mois de septembre par Yair Lapid à l’établissement d’un État palestinien, évoquant un « discours politicien ». Les formations sont aussi favorables à la transformation d’Israël, « l’État juif », en « État de tous ses citoyens ».
Toutefois, les citoyens arabes israéliens partagent un certain nombre de priorités déterminantes. Et la plus importante, de loin, aux yeux des électeurs arabes est la nécessité de mettre un terme à la vague de violence et au crime organisé qui a balayé leurs villes et leurs villages, ces dernières années.
Les législateurs de Hadash-Taal se sont aussi engagés à soulager la crise du logement dans les villes arabes en luttant contre une loi qui sanctionne les constructions illégales dans les villes arabes. Ils ont aussi indiqué qu’ils combattraient la loi sur l’État-nation de 2018, qui définit Israël comme État-nation du peuple juif et qui a rétrogradé le statut de langue officielle de l’arabe. Un grand nombre d’Arabes israéliens – en particulier les Druzes de Galilée, qui font leur service militaire – considèrent cette législation comme insultante et discriminatoire.
Hadash-Taal a fait savoir que l’alliance ne recommandera aucun candidat au poste de Premier ministre à moins qu’un certain nombre de conditions soient respectées – avec notamment des promesses politiques – et les formations ont écarté toute possibilité de négocier leur entrée dans une coalition potentielle.
Personnalités : A la tête de la liste Hadash-Taal figure Ayman Odeh (Hadash), ancien membre du conseil municipal de Haïfa entré sur la scène politique nationale en 2015.
Vient ensuite Ahmad Tibi (Taal), député qui avait été, dans le passé, un conseiller de Yasser Arafat, feu le chef de l’OLP, l’Organisation de libération de la Palestine.
Sondages : Actuellement et avec Balad, dans le cadre d’une Liste arabe unie composée de trois partis, les formations détiennent six sièges au Parlement. Un chiffre qui devrait baisser après les élections alors que les enquêtes d’opinion placent Hadash-Taal au seuil de représentation électorale, avec quatre à cinq sièges.
Balad se présente pour sa part en solo mais la faction ne devrait pas franchir le seuil de représentation électorale.
Le taux de participation des électeurs arabes avait été historiquement bas lors du scrutin de 2021 suite au départ de Raam de l’alliance. Après celui de Balad, en 2022, les enquêtes d’opinion anticipent une nouvelle démobilisation des électeurs arabes, alors que l’image d’unité politique arabe israélienne a été endommagée.
Le saviez-vous ? Tibi a été diplômé de l’école de médecine de l’université Hébraïque et il reste médecin licencié, selon le ministère de la Santé – il n’a néanmoins jamais terminé sa spécialisation en gynécologie.
— Carrie Keller-Lynn et Aaron Boxerman
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Raam
Lettres inscrites sur le bulletin de vote : עם
Programme : Raam est, avant tout, un parti islamique conservateur au niveau social. Son acronyme en hébreu, Raam – qui signifie « tonnerre » – se traduit par Liste arabe unie, et le parti est l’aile politique de la branche sud du Mouvement islamique en Israël.
Entre 2015 et 2020, Raam s’était présenté aux côtés de Hadash, de Balad et de Taal sous différentes moutures de la Liste arabe unie – avant de prendre son indépendance au mois de février 2021.
Comme c’est le cas également des autres formations arabes, Raam considère la lutte contre la recrudescence des violences et du crime organisé dans les communautés arabes israéliennes comme une priorité déterminante. La faction cherche aussi l’abrogation de la loi sur l’État-nation de 2018, qui définit Israël comme État-nation du peuple juif et qui a rétrogradé le statut de langue officielle de l’arabe.
Autre priorité pour Raam, l’abrogation de la dite loi Kaminitz qui, en 2017, avait renforcé de manière spectaculaire les sanctions contre les constructions arabes illégales. Un grand nombre d’électeurs du parti sont des Bédouins qui, pour environ 60 % d’entre eux, vivent dans des villages non-reconnus par Israël et ces hameaux qui, selon le pays, ont été construits sans autorisation font fréquemment l’objet d’ordonnances de démolition.
Raam est conservateur sur la question des droits des homosexuels et il a voté contre une loi qui interdisait les soi-disantes thérapies de conversion en 2020.
Il y a toutefois un élément chez Raam qui aura finalement été plus controversé encore que la politique que prône le parti : c’est le moyen qui a été employé par Abbas et par les membres de son parti pour atteindre ses objectifs politiques. Raam a ainsi choisi – une première – de rompre la dynamique habituelle de la politique arabe israélienne en devenant la toute première faction arabe indépendante à rejoindre une coalition au pouvoir, au mois de mai dernier. La formation a fait savoir qu’elle souhaitait continuer sur cette voie et peut-être même intensifier sa participation politique, en particulier s’il y a une chance de soutenir un gouvernement qui ne sera pas dirigé par les mêmes politiciens qui l’attaquent à loisir.
Netanyahu – qui aurait négocié l’entrée de Raam dans sa coalition avant que cette tentative n’échoue en raison du veto brandi par HaTzionout HaDatit lors des dernières élections – s’est montré virulent dans ses attaques contre Abbas, le qualifiant, lui et son parti de « soutien du terrorisme » et des Frères musulmans, organisation liée au Mouvement islamique.
Personnalités : Le chef de Raam, Mansour Abbas, est sorti de l’ombre pour rejoindre le centre de l’arène politique en Israël au cours de ces deux dernières années. Dentiste de formation et originaire de Maghar, une ville à majorité druze du centre du pays, Abbas, musulman, avait fait son entrée à la Knesset pour la toute première fois en 2019.
Abbas a promis de continuer à tenter d’écrire une nouvelle page de la politique arabe israélienne en empruntant une voie qui permettrait aux Arabes israéliens d’avoir une influence réelle dans la prise de décision au sein de l’État juif. Les partisans d’Abbas saluent son pragmatisme et disent qu’il est déterminé à se battre pour obtenir des résultats tangibles pour son électorat. Ses détracteurs, pour leur part, affirment qu’il n’y a eu aucun changement significatif après une année passée au sein du gouvernement et ils soulignent la position difficile dans laquelle Raam a pu se trouver lors de chaque incident sécuritaire significatif.
Sondages : Raam oscille de manière constante entre quatre et cinq sièges. La faible participation arabe pourrait avoir un impact sur sa performance et laisser potentiellement Raam en dessous du seuil électoral, lui barrant l’entrée de la Knesset. Les sondeurs estiment malgré tout que le parti le franchira.
Le saviez-vous ? Le syndicat des étudiants arabes de l’université Hébraïque est placé, par tradition, sous le contrôle du parti communiste Hadash, qui réunit Arabes et Juifs. Un seul étudiant engagé était parvenu à renverser le règne de Hadash dans la plus vieille université israélienne – le leader de Raam, Mansour Abbas.
— Aaron Boxerman et Carrie Keller-Lynn
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Les outsiders
Habayit HaYehudi [ב] — Ayelet Shaked dirige Habayit HaYehudi après une saison électorale pleine de péripéties qui l’aura emmenée de Yamina à une alliance – aujourd’hui défunte – avec Derech Eretz, HaRouah HaTzionit, dont deux députés se sont retirés de la course après l’essoufflement (rapide) de ce partenariat, au mois de septembre, et de HaRouah HaTzionit jusqu’à Habayit HaYehudi.
Shaked reste ministre de l’Intérieur du gouvernement sortant, même si elle a fait campagne sur son regret de l’avoir rejoint. Elle a promis qu’elle allait revenir dans son foyer idéologique naturel, la droite, et elle a affirmé qu’elle rejoindrait un gouvernement qui serait placé sous l’autorité de Netanyahu, allant jusqu’à dire que sans elle, il était improbable que Netanyahu parvienne à obtenir les 61 sièges nécessaires pour mettre en place un gouvernement.
Pour leur part, Netanyahu et ses alliés ont fait campagne contre Shaked, disant qu’elle ne franchira probablement pas le seuil de représentation électorale et la sommant d’abandonner la course. Toutefois, Shaked, la laïque, aux côté de Yossi Brodny, le maire de Givat Shmuel, est aujourd’hui à la tête du seul parti représentant, selon ses dires, l’aile modérée du mouvement nationaliste-religieux.
Balad [ד] — Placé sous la direction de l’universitaire Sami Abou Shehadeh, originaire de Jaffa et ancien membre du conseil municipal de Tel Aviv, Balad était considéré comme l’aile nationaliste palestinienne de la Liste arabe unie jusqu’à son départ de l’alliance, au mois de septembre. La formation prône une solution à un État, où Israël et la Palestine deviendraient un seul état démocratique dépouillé de son identité juive actuelle.
Tzéïrim Boarim [צ] — A vingt ans, la cheffe du parti, Hadar Muchtar, n’a pas l’âge requis pour entrer à la Knesset – il est de 21 ans – mais cette star des réseaux sociaux est parvenue à utiliser sa plateforme sur TikTok pour transformer ses indignations en formation politique. Le programme de Muchtar se consacre à la lutte contre le coût de la vie, et elle avait initialement attiré l’attention lorsqu’elle avait manifesté contre les prix du logement en installant des tentes sur le boulevard Rothschild de Tel Aviv.
Elle avait suscité la controverse lorsqu’elle avait affirmé qu’elle ne serait jamais pas en mesure de se payer un appartement et qu’il avait ultérieurement été découvert qu’elle était propriétaire d’un bien immobilier à Haïfa. Depuis, la star des réseaux sociaux a expliqué que l’appartement avait été acheté par ses parents sous forme d’un investissement pour leur retraite, ce qui a débouché sur une enquête sur une éventuelle fraude fiscale de la part des parents de la jeune femme, soupçonnés d’avoir enregistré l’appartement au nom de leur fille pour éviter de devoir s’acquitter des impôts prélevés sur les résidences secondaires.
Même s’il y a toujours plusieurs candidats outsiders qui se présentent pour manifester leur mécontentement – voire par goût pour la farce – au cours d’un scrutin, les médias ont été particulièrement sans pitié à l’égard de Muchtar qui, selon eux, est trop jeune et ne comprend rien à la politique. Malgré ses erreurs, elle a atteint les 1,9 % des intentions de vote dans les sondages.
Hofesh Calcali [אצ] — Autre formation issue des cendres de Yamina, Hofesh Calcali est le parti-niche d’Abir Kara, défenseur des petites entreprises et des indépendants. Kara était devenu célèbre lorsqu’il avait été l’un des responsables du groupe des Shulmanim, un mouvement qui avait soutenu la colère des propriétaires de PME et des travailleurs free-lance qui avaient dû faire face aux restrictions sanitaires imposées par le gouvernement en raison du coronavirus (Le groupe tire son nom d’une plaisanterie sur la personne qui doit payer l’addition à la fin d’un repas.)
La plateforme libertaire de Hofesh Calcali prône le renforcement de la liberté personnelle et économique, et elle veut encore renforcer les efforts qui ont déjà été livrés par Kara à la Knesset, où il a œuvré en faveur d’une réduction de la bureaucratie et en faveur de l’octroi d’indemnisations aux entrepreneurs indépendants pendant la crise sanitaire. Il avait réclamé des indemnisations similaires à celles qui avaient été versées aux entreprises et aux salariés.
Israël Hofshit [י] — C’est l’ancien député Yisrael Beytenu, Eli Avidar, qui est à la tête de cette formation qui se définit comme libertaire et qui s’est donnée pour objectif d’éradiquer la corruption dans la politique. A la Knesset, Avidar s’était focalisé sur l’adoption – manquée – d’un projet de loi qui aurait interdit aux politiciens mis en examen de former un gouvernement. La législation avait été largement considérée comme une attaque personnelle contre Netanyahu et Avidar a promis de continuer ce combat dans le cadre de cette campagne.
Il a aussi indiqué vouloir interdire aux députés de quitter leur parti – ce qui avait aidé à contribuer à l’effondrement rapide de la coalition sortante. Avidar s’était éloigné d’Yisrael Beytenu juste après la prestation de serment du gouvernement, déçu de ne pas obtenir un portefeuille ministériel. Il avait ensuite déserté le poste sommaire qui lui avait été attribué en remplacement, finissant par démissionner de la Knesset pour former sa propre faction.
30/40 [רז] — Stella Weinstein, cadre de Yamina, avait quitté le parti en difficulté et elle a finalement établi la faction 30/40, faisant une pause dans sa carrière naissante de spécialiste politique à la télévision. Comme son nom l’indique, la formation vise les jeunes familles dont les parents sont des trentenaires ou des quadragénaires, et la formation présente ainsi un programme en trois parties se focalisant sur l’allègement du fardeau économique pesant sur les foyers israéliens. De manière plus spécifique, 30/40 prône la réduction de la bureaucratie gouvernementale, la promotion du libre-échange et de la concurrence et l’amélioration des infrastructures nationales.
Avant de rejoindre Yamina en 2021, Weinstein a été une responsable de la communauté des immigrants russes, elle a été membre du conseil municipal d’Ashdod et elle a été la porte-parole du leader d’Yisrael Beytenu, Liberman, quand ce dernier était ministre des Affaires étrangères.
Les rumeurs laissent entendre que Weinstein a créé 30/40 en partie pour attirer à elle les électeurs de Liberman, qui a tourné le dos au bloc de droite et religieux de Netanyahu.
Le Nouveau Parti économique [יז] — L’ancien comptable général Yaron Zelekha, critique de longue date des politiques de Netanyahu, avait créé sa faction au mois de décembre 2020 pour, avait-il expliqué alors, « sauver Israël de la destruction économique ».
Même si Zelekha avait semblé démarrer en 2021, il n’a pas joué un rôle important dans le cycle électoral actuel.
Yesh Kivun [נק] — Formé cet été par des activistes de Telegrass qui soutiennent la vente de la marijuana et sa distribution via l’application Telegram, la faction place la légalisation du cannabis en son cœur. Elle s’intéresse néanmoins également à la nécessité de réduire le coût de la vie au sein de l’État juif, qui ne cesse de grimper en flèche.
Sa demande de s’inscrire sous le nom de « Parti Telegrass » a été rejetée. En tête de liste, le fondateur du réseau, Amos Silver, qui a récemment été emprisonné pour ses activités et qui est actuellement assigné en résidence. Son épouse, Gali, dirige les activités de la faction.
Daat Tov va’Ra uBrit Shevet Avraham [ת] — Le groupe pro-légalisation du cannabis, Green Leaves, s’est uni à un parti musulman favorable à la marijuana médicale, Usrat al-Islamia (famille islamique) en vue des élections du mois de novembre.
La marijuana est traditionnellement interdite pour des raisons religieuses au sein de la communauté musulmane mais le nouveau responsable du parti, Karam Shbeeta, infirmier, a ouvert un coffee-shop de cannabis à Tira, où il distribue du cannabis à usage médical.
Green Leaves, de son côté, a présenté sa liste libertaire à presque chaque élection jusqu’en 2019.
Kol HaSviva VeHaChai [ק] — Seul parti à faire campagne en prônant un ordre du jour majoritairement environnemental, la faction défend la justice environnementale, les droits des animaux et l’usage réfléchi des ressources naturelles, ainsi que la préservation de ces dernières.
Dans le cadre de son programme, la formation veut élargir les transports publics verts et renforcer les investissements dans l’éducation.
HaAtzmaim HaHadashim [נץ] — Formé pour soutenir les entrepreneurs indépendants, les auto-entrepreneurs et les petites entreprises, la faction prévoit la mise en place d’un filet de sécurité social pour celles et ceux qui n’en bénéficient pas. Elle veut aussi alléger le poids de la bureaucratie et des régulations en direction des PME.
Shahar Koach Hevrati [ז] — Fondé par l’ancien enseignant druze et activiste dans la défense des droits sociaux Wajdi Tahar, la formation affirme être le premier parti dirigé par un Druze qui représente tous les citoyens israéliens. Sur son site internet, la faction indique vouloir réduire les écarts sociaux, notamment pour les retraités et pour les personnes en situation de handicap.
Gush Hatanachi [יק] se présente comme la première liste unissant Juifs et Chrétiens. Elle comprend des représentants des deux confessions et elle cherche à préserver « les valeurs judéo-chrétiennes » qui, affirme la formation, sont actuellement menacées par l’islam radical. Le mouvement s’engage à lutter en faveur de la population chrétienne sous-représentée au sein de l’État juif, et notamment au nom des immigrants russes non-Juifs arrivés de l’ex-Union soviétique.
Ani V’Ata [ך] appelle à la création d’une plateforme qui permettrait au public de pouvoir contribuer de manière plus directe au processus démocratique « afin de rompre le lien illicite entre la politique et l’argent qui pèse sur notre démocratie ». La faction rejette à la fois « le règne de l’extrême-droite » et « l’opposition médiocre » qui ont permis à Israël de devenir « une ploutocratie » et elle s’engage à rendre le pouvoir au peuple. Elle se définit comme étant sociale-démocrate, libérale et sioniste.
HaPiratim [ף] – Les leaders de la branche israélienne du parti des Pirates affirment que leurs objectifs sont la promotion de la liberté d’expression, de la science et de l’individu, ainsi que le droit d’utiliser des contenus sous copyright et « le développement et la promotion du secteur des pirates », le tout accompagné de la défense de la démocratie directe. La faction est connue pour ses frasques – ses dirigeants sont venus déguisés en pirates pour enregistrer leur liste électorale – mais soutient aussi que l’utilisation d’internet aidera à la démocratisation de la société. Elle s’est présentée dans toutes les élections israéliennes au cours des seize dernières années, mais elle n’est pas encore parvenue à hisser son pavillon noir en séance plénière du parlement.
La formation Kevod Haadam [נז] s’est enregistrée avec, dans son programme, un renforcement de la promotion d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, tout en garantissant la sécurité du pays et en faisant avancer les droits sociaux, civils et culturels des citoyens. Elle encourage l’immigration, elle défend également le modèle du libre-échange et se donne pour objectif de faire reculer les écarts socio-économiques.
Tzomet [זץ] — Aux élections du mois d’avril 2019, après la défaite, lors des Primaires du Likud, du député Oren Hazan, le législateur – régulièrement éclaboussé par des scandales – avait fait revivre Tzomet, un petit parti de droite qui était entré à la Knesset en 1988 et qui était depuis resté en sommeil après avoir échoué à remporter un siège lors du scrutin de 1999. Hazan a quitté la formation dans l’intervalle, mais la faction est encore vivante et elle fait aujourd’hui campagne sur la base d’un programme « pro-implantations et pro-agriculture » en se définissant comme une formation issue de la droite laïque.
HaLev HaYehudi [קי] est dirigé par Eli Yosef, activiste dans la défense des droits de l’Homme connu pour ses interventions dénonçant la vente d’armes israéliennes à des dictatures. La formation indique que placé sous son autorité, l’État d’Israël « s’opposera aux crimes et aux échecs des exportations militaires à des pays meurtriers, une stratégie qu’il corrigera ».
Seder Hadash [קך], un parti qui, dans le passé, concentrait son programme sur la nécessité de changer le système électoral, le consacre aujourd’hui à l’aide à apporter aux personnes âgées. Il veut en particulier augmenter les allocations sociales versées aux Seniors, réformer le système de soins dans les institutions et lors des prises en charge à domicile, et renforcer la supervision exercée par l’État sur les personnes âgées qui vivent seules.
Shema [נף], placé sous la houlette de Naftali Goldman, né à Manchester, estime qu’Israël a sombré dans « l’immoralité » et que la faction œuvrera en faveur d’une société morale qui censure la pornographie en direction des enfants. Le parti veut rendre illégal le soutien apporté par les politiques à l’homosexualité, avec pour objectif de créer « des familles heureuses ». Il n’y a que deux candidats sur la liste électorale de Shema.
Anachnu [נר] promet de s’attaquer à une grande variété de questions sociales mais sa première préoccupation est la réforme du système électoral israélien. La faction affirme que l’État juif souffre « d’un grave manque de gouvernance » et que des réformes « profondes et immédiates » sont nécessaires pour permettre une représentation plus large de tous les segments de la société israélienne.
Nativ [ני] — Le programme de Nativ se concentre sur l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap en Israël pour les aider « à vivre dans la dignité ». La faction a noté en particulier qu’elle espérait atteindre son but en réduisant la bureaucratie très lourde, une proposition mentionnée dans ses documents d’enregistrement.
Manhigut Hevratit [ץ], une formation dirigée par le candidat vétéran à la Knesset Ilan Meshicha, explique pour sa part s’engager à « s’occuper de tous les Israéliens sur la base de notre attachement aux idéaux de nos ancêtres ». Au cours des élections 2015, le parti avait brisé un record en obtenant le nombre le plus bas de suffrages jamais recensé par une formation israélienne lors d’un vote – 223. De manière surprenante, le record antérieur était déjà détenu par Meshicha qui, lors du scrutin de 2013, avait obtenu 461 voix dans le cadre de son parti aujourd’hui disparu, la Tradition de nos pères.
Ichud Bnei HaBrit [ינ] est une formation chrétienne israélienne présidée par Bishara Shilyan, un capitaine de la marine originaire de Nazareth, qui promeut une plus grande intégration des minorités dans la société israélienne, l’égalité et la fin des discriminations.
Changeant souvent de nom, le parti s’était présenté en 2021 sous le nom du Pacte des partenaires, sous celui d’Alliés unis en 2020 et au mois d’avril 2019 et sous celui de Mouvement chrétien libéral au mois de septembre 2019.
Kol Kol Kovea [קנ] — La faction s’intéresse en priorité aux questions sociales et de prise en charge, deux problématiques qui sont chères au cœur de Noam Coleman, son leader. Coleman a un fils qui souffre d’un trouble du spectre autistique, sa mère souffre de la maladie d’Alzheimer et l’ensemble des questions liées au secteur médico-social présentent donc un intérêt particulier à ses yeux. Coleman déclare se présenter pour « exprimer mes idées » tout en reconnaissant que les petits partis « n’ont aucune chance » – il a donc encouragé les électeurs à choisir « un grand parti proche de mes idées ». Deux candidats seulement figurent sur la liste.
Tzav HaShaa [יץ] — Le parti a été établi pour défendre les intérêts des Israéliens à la retraite et en situation de handicap, et en particulier les intérêts des chauffeurs de taxi.
BOmetz Bishvilcha [קץ] — Avec à sa tête Zvika Granot, immunologiste et chercheuse qui s’était consacrée à la COVID-19, ce nouveau parti a été formé en signe de protestation contre la gestion politique par l’État de la pandémie. Il promeut aussi la liberté individuelle.
Un quarantième parti, Koach Lhashpia, s’était inscrit pour le scrutin mais il a abandonné la course à la mi-octobre. Son fondateur, Benny Elbaz, a appelé ses partisans à voter pour Itamar Ben Gvir, d’Otzma Yehudit.
— Carrie Keller-Lynn; Raoul Wootliff ont contribué à cet article.
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