Le mois dernier, les visiteurs du quartier de Nahalat Shiva, au centre de Jérusalem, ont été accueillis par une nouvelle bannière imposante proclamant « L’Ukraine ne peut pas respirer ».
La bannière bleue et or n’était pas sponsorisée par l’ambassade d’Ukraine ni par aucun groupe d’aide humanitaire juif. Elle était drapée sur la façade du musée des Amis de Sion, une idée de Mike Evans, un sioniste évangélique bien connu.
La juxtaposition du slogan avec les derniers mots prononcés par Eric Garner et George Floyd, deux hommes noirs étouffés à mort par la police aux États-Unis, n’est pas une coïncidence. Evans, âgé de 74 ans, a déclaré au Times of Israel qu’il avait pleinement l’intention de coopter ce qui était devenu un cri de ralliement pour la justice raciale et la fin des abus policiers, afin de mobiliser le soutien de l’Ukraine.
« Pour respirer, vous devez avoir de l’oxygène, de l’air », a déclaré Evans. « Et l’Ukraine n’a pas d’air. Personne ne protège l’espace aérien de l’Ukraine. Nous sommes témoins d’une horreur et d’un enfer indescriptibles affligés à des êtres humains. L’Ukraine ne peut pas respirer. »
L’utilisation d’un slogan de Black Lives Matter, par un conservateur au franc-parler dont le soutien à l’ancien président américain Donald Trump se démarque même dans une ville pleine de partisans de Trump peut sembler décalée, mais Evans s’y tient. Ancien missionnaire critiqué dans les années 1980 pour avoir poussé des Juifs à convertir, Evans insiste aujourd’hui sur le fait qu’il ne fait pas de prosélytisme. Il affirme également qu’il soutient pleinement le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, bien qu’il les ait publiquement qualifiés de « personnes insignifiantes » il y a moins d’un an.
Evans maintient qu’il était tout à fait approprié d’utiliser le cri de ralliement « I can’t breathe » afin de mobiliser les troupes pour le soutien de l’Ukraine, et de collecter des fonds pour les efforts continus d’Evans pour nourrir et évacuer les Juifs ukrainiens, y compris des survivants de la Shoah.
« Les jeunes gens merveilleux, brillants et gentils du monde entier se sont mobilisés, unis, pour soutenir George Floyd, ce qui était magnifique », a expliqué Evans. « J’étais l’un d’entre eux. Nous avons tous ressenti une détestation totale face à l’abus d’un être humain, et au fait de le priver d’air. Et je ne pense pas que ce soit un manque de respect envers Black Lives Matter que de réaliser qu’il y a 40 millions d’êtres humains dans le collimateur, avec une botte sur le cou qui bloque l’air de leurs poumons. Je ne pense pas que ce soit un manque de respect. C’est de l’iniquité ».
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février, a entraîné la mort de milliers de civils. Près de 5 millions de citoyens ont fui l’Ukraine, et des millions d’autres sont déplacés à l’intérieur même du pays.
Selon Evans, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit au leader évangélique qu’il « aime ce que nous faisons ».
« Les êtres humains ne sont pas blancs ou noirs », a déclaré Evans. « Le sang de chacun d’entre eux est rouge. Ils sont pareils, les êtres humains sont des êtres humains. Nous devons nous tenir aux côté de ces personnes précieuses qui souffrent d’une horreur et d’un enfer indescriptibles. »
Pour Evans, le thème de l’incapacité à respirer a également une résonance personnelle.
La colère d’être en vie
Evans a grandi dans l’ouest du Massachusetts avec une mère juive et un père chrétien, qu’il décrit comme un antisémite alcoolique et paranoïaque qui accusait sa mère de le tromper avec un homme juif.
« Il n’a jamais dit qu’il m’aimait, il ne m’a jamais reconnu », se souvient Evans. « Que de la violence, de violents abus. »
Quand Evans était enfant, son père rentrait régulièrement ivre à la maison et battait sa mère. Evans, impuissant, s’asseyait en haut des escaliers et pleurait.
Un jour, alors qu’il avait 11 ans, Evans a décidé de ne plus se taire et a hurlé à son père de mettre fin à ses abus.
« Il a couru dans les escaliers, m’a attrapé par la gorge, m’a soulevé bien au-dessus de sa tête, et m’a étranglé », a déclaré Evans. « Je me souviens avoir regardé dans ces yeux injectés de sang et avoir pensé, c’est fini. Je suis mort. »
Evans a perdu connaissance, et s’est réveillé plus tard en position fœtale.
« Quand j’ai repris connaissance, j’étais furieux, et j’ai crié à Dieu dans l’obscurité. J’étais en colère d’être en vie », a-t-il dit.
Bien que le jeune garçon ne croyait alors pars en Dieu, il eu une révélation après avoir été presque étranglé à mort.
« Je n’étais pas capable de défendre un seul Juif contre un ennemi des Juifs », se souvient Evans. « Mais je compris que ma raison de vivre serait de défendre tous les Juifs ».
Il dit avoir décidé de consacrer sa vie à la lutte contre l’antisémitisme. « Aider les gens qui souffrent est, pour moi, une cause très personnelle ayant moi-même souffert », a déclaré Evans.
Au départ, ses efforts pour sauver les Juifs consistaient à les rapprocher de Jésus, comme cela s’est produit pour lui. À la fin des années 1970, Evans a fondé la congrégation messianique Bnai Yeshua à Long Island, dans l’État de New York, dans le but de tendre la main aux Juifs de la région et de les convertir. Les réunions du groupe ont suscité des manifestations, notamment de la part de la Ligue de Défense Juive, et de la Anti-Defamation League qui a également fait part de ses préoccupations.
« Nous voyons nos compatriotes juifs dans une maison en feu », avait déclaré un membre du personnel du Bnai Yeshua au New York Times en 1978. « Si vous étiez témoin d’une pareille horreur, ne leur diriez-vous pas qu’il y a une maison sûre de l’autre côté de la rue ? »
Aujourd’hui, cependant, Evans dit qu’il ne se concentre pas sur le prosélytisme, mais plutôt sur l’aide aux Juifs dans le besoin en Israël et ailleurs, en particulier ceux qui souffrent actuellement en Ukraine.
Force et réconfort
Depuis plus de dix ans, Evans et son fils Michael II viennent en aide aux orphelins juifs ukrainiens et aux survivants de la Shoah. Ils ont également construit un centre communautaire et des appartements pour les survivants ukrainiens de la Shoah à Jérusalem.
« Nous venons en aide à chaque survivant de la Shoah qui a en besoin », a déclaré Evans.
Evans a reçu les éloges des Israéliens pour son travail caritatif.
« Mike fait beaucoup de tzedaka pour les plus démunis à Jérusalem et en Israël », a déclaré la maire adjointe de Jérusalem, Fleur Hassan-Nahoum, en utilisant le mot hébreu pour désigner la charité. « Qu’il s’agisse de survivants de la Shoah, de soldats solitaires, de soldats blessés ou de familles dans le besoin, Mike est une source de compréhension et de ressources indispensables pour nombre de nos populations les plus démunies. »
Hassan-Nahoum a également salué la créativité d’Evans dans son soutien aux survivants de la Shoah.
« Il a créé un hôtel pour les survivants de la Shoah à côté de son musée où il organise régulièrement des célébrations de bar/bat mitzvah pour ceux qui n’ont pas pu célébrer la leur alors qu’ils étaient dans les camps de concentration », a déclaré le maire adjoint. « Il y a quelques mois, j’ai été invité à un concours de beauté pour des survivantes de la Shoah. Incroyable de voir comment ces femmes de plus de 80 ans s’amusaient, à quel point elles se sentaient bien et prenaient cela au sérieux. »
« Je veux dire, qui pense à ce genre de choses ? »
Evans affirme que la trésorerie du groupe provient de dons de sionistes chrétiens, notamment de son équipe de prière de Jérusalem. Une déclaration de revenus de 2019, la dernière accessible au public, montre que le groupe d’Evans a reçu plus de 1,7 million de dollars de dons et a dépensé plus de 3,3 millions de dollars pour des envois de courriels, des publications sur les réseaux sociaux, des livres autoédités par Evans (qui est, par ailleurs, un ancien auteur à succès du New York Times), des campagnes publicitaires visant à lutter contre l’antisémitisme et la logistique de son musée Amis de Sion dans le centre de Jérusalem.
L’organisation a déclaré qu’elle avait dépensé 55 000 dollars supplémentaires pour aider les Juifs dans le besoin en Israël, dont des survivants de la Shoah.
Evans et son fils ont effectué trois voyages en Ukraine depuis le début des combats en février.
Le lendemain du lancement de la campagne « L’Ukraine ne peut pas respirer », les deux hommes se sont envolés pour Varsovie afin d’accompagner un convoi de fournitures à Lviv, puis à Kiev.
Ils ont franchi la frontière entre la Pologne et l’Ukraine avec un camion de 15 mètres de long et plusieurs bus remplis de plus de 19 tonnes de nourriture casher et de médicaments au passage de Dorohusk. La nourriture était censée nourrir environ 45 000 personnes.
Les vivres ayant franchi la frontière en toute sécurité, le duo père-fils a fait du stop pour retourner en Pologne et ramener Michael II en Israël. Son fils, père de 4 enfants, a ensuite pris le train de Przemysl, en Pologne, jusqu’en Ukraine pour rattraper le convoi à Lviv.
Accompagné d’ecclésiastiques ukrainiens qui conduisaient les véhicules, ils ont passé les cinq jours suivants à distribuer la nourriture et les médicaments dans des églises, des synagogues et des maisons à Kiev, à Boutcha, à Irpin et dans d’autres villages autour de la capitale.
Des centaines de corps ont été retrouvés à Boutcha et Irpin ces dernières semaines, après que les troupes russes ont abandonné leur offensive sur la capitale depuis le nord. Les responsables ukrainiens et les groupes internationaux de défense des droits affirment que ces meurtres sont des preuves de crimes de guerre russes.
Dans la capitale, Evans et son équipe ont livré des fournitures à la synagogue Brodsky et au Centre juif de Kiev, tous deux affiliés à Habad.
« Il y a des gens qui dorment dans la synagogue », a déclaré le jeune Evans. « Ils font de leur mieux. Ils affichent un visage courageux, mais c’est déchirant de voir l’état et le stress qu’ils subissent. »
Le 8 avril, Michael II s’est retrouvé un peu trop près des combats pour pouvoir être détendu. Après avoir déposé de la nourriture pour les survivants de la Shoah, il s’est dirigé avec son chauffeur vers un marché proche des lignes de front pour effectuer une autre livraison.
Alors qu’ils déchargeaient le camion, ils entendirent les obus exploser à proximité, mais n’ont pu voir les combats à cause du brouillard qui s’était abattu sur la ville.
« Nous entendions des bruits de combat qui se rapprochaient de plus en plus, se souvient Michael II. Puis j’ai entendu des coups de feu sur ma gauche, et soudain un sifflement tout près de mon oreille. »
Il n’avait pas été si proche d’une zone de combat depuis qu’il avait été pris dans un bombardement au kibboutz Kfar Aza pendant la guerre de 2014 entre Israël et le Hamas.
Que ce soit à un survivant de la Shoah ou à un éditeur de premier plan resté sur place pour cuisiner pour les réfugiés, Michael II a essayé d’apporter tout le soutien possible.
« L’espoir est tout aussi important que la nourriture », a déclaré le jeune Evans. « Partout où je peux aller, où je peux partager un mot gentil, prier pour eux, les soutenir, je le fais ».
Il a raconté l’histoire d’une vieille femme juive qui ne pouvait pas quitter son appartement à l’extérieur de Kiev. Lorsque Michael II lui a rendu visite, son interprète lui a dit qu’elle voulait qu’il prie pour elle. « J’ai donc simplement pris sa main, et j’ai prié pour que Dieu lui donne la force et la réconforte pendant cette période ».
« Ces choses sont tout aussi importantes », a-t-il noté.
Les deux hommes sont retournés en Ukraine à la mi-avril pour apporter de l’aide et extraire une famille juive de Kherson. Après avoir été contactée par des parents israéliens de la famille, Sharren Haskel, membre de la Knesset, avait pris contact avec Mike Evans pour voir s’il pouvait aider la famille à s’échapper de la ville portuaire de la mer Noire occupée par la Russie.
Le représentant de longue date de Mike Evans dans le pays, Viktor Matveyev, un Ukrainien né au Khazakstan, a organisé l’opération de sauvetage. Il a contacté un habitant de la région nommé Matthew (son nom de famille n’est pas divulgué pour protéger son anonymat), qui a enfourché sa bicyclette pour passer devant les troupes russes et atteindre la famille de sept personnes, a expliqué Matveyev au Times of Israel.
Matthew a pu faire sortir cinq membres de la famille de Kherson, en conduisant une voiture à travers les champs tout en évitant les troupes russes, dont la grand-mère, une survivante de la Shoah âgée de 87 ans du nom de Lyubov.
Elle m’a dit : « Nous n’aurions pas pu sortir sans vous », a déclaré Matveyev. La famille a atteint une zone relativement sûre en Ukraine, où elle pu décider de sa prochaine destination.
La politique israélienne en Ukraine
Malgré les tentatives d’Israël de maintenir ses relations avec la Russie et l’Ukraine, et son refus de fournir des armes à Kiev, Evans est sensible à la voie suivie par le gouvernement pendant le conflit.
« Je pense qu’Israël a été extrêmement généreux », a déclaré Evans. « Je pense qu’il a fait de son mieux en prenant en comptes les circonstances actuelles, les circonstances de la Syrie, les circonstances de l’Iran ».
Les responsables israéliens affirment que la présence militaire russe en Syrie, où Tsahal mène une campagne pluriannuelle contre l’enracinement des forces soutenues par l’Iran, est une raison suffisante pour laquelle Jérusalem doit absolument éviter de se positionner dans ce conflit.
Evans a déclaré qu’il n’avait pas parlé avec Bennett ni à Lapid, mais « il ne serait pas surpris qu’ils fassent beaucoup plus que ce qu’ils sont prêts à divulguer. »
Le leader évangélique, confident de l’ancien Premier ministre Netanyahu depuis des décennies, n’a pas toujours été aussi publiquement favorable à Bennett.
En juin 2021, il a donné son point de vue dans une publication virulente qui a été publié sur la plate-forme de blogs du Times of Israël, et dans lequel il affirme que Netanyahu a été choisi par Dieu pour diriger l’État juif.
Il accuse les leaders du « bloc du changement » anti-Netanyahu de chercher à « crucifier un homme qu’ils haïssent et ils sont prêts à détruire la nation pour parvenir à leurs fins ». Il les qualifie également dans la tribune de « chiens enragés possédés par la soif du pouvoir et de vengeance ».
Peu de temps après, Evans s’est excusé publiquement et a écrit une lettre à Bennett, à laquelle il n’a pas reçu de réponse.
Evans a déclaré qu’il regrettait « sincèrement » d’avoir écrit cet article. « J’étais attristé cette semaine-là par la douleur et l’agonie de la souffrance du côté de Gaza… et j’ai dit des choses que je n’aurais pas dû dire. »
Il a ajouté qu’il soutenait désormais « Bennett à 100 % ».
« Mike Evans est une personne qui aime Israël », a déclaré Haskel, membre de la coalition dirigée par Bennett. « Et il est extrêmement inquiet de tout ce qui s’est passé, notamment sur la scène internationale. Je comprends sa position, et ses inquiétudes. Il y avait pas mal d’Israéliens qui étaient quelque peu inquiets, mais je pense que nous sommes arrivés au meilleur résultat possible, avec le gouvernement actuel. »
Evans n’a pas non plus eu peur de faire publiquement pression sur les dirigeants américains. Il était à l’origine de dizaines de panneaux d’affichage qui ont été installés autour de Jérusalem en mai 2017, exhortant Trump, qu’il conseillait à l’époque, à « rendre Israël grand » en déplaçant l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Evans a déclaré qu’il avait rassuré un dirigeant israélien qui avait exprimé des doutes sur le fait que Trump irait de l’avant avec ce déménagement : « Détendez-vous, nous avons un pouvoir énorme sur lui, ça va se faire. »
Quelques mois plus tard, Trump a annoncé que les États-Unis allaient reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et déménager l’ambassade de Tel Aviv.
Selon Haaretz, Evans a dépensé 100 000 dollars pour les panneaux d’affichage, qui faisaient également la publicité de son musée Amis de Sion, également appelé « le musée Mike Evans ».
Mike Evans s’est attiré quelques critiques pour son autopromotion – il s’est présenté comme le « premier évangélique à qui on a demandé de diriger la Marche des vivants », ce que les organisateurs de l’événement ont démenti – et pour son franc-parler sur la politique israélienne.
« Mike est un véritable personnage », a déclaré Hassan-Nahoum. « Certains pensent qu’il ne devrait pas s’impliquer autant sur le plan politique, mais qui d’autre aurait eu le courage d’écrire une tribune à l’intention de Trump, lui disant sans ambages que s’il demandait à la communauté évangélique de choisir entre lui et Israël, il perdrait ? »
Hassan-Nahoum faisait référence à une lettre qu’Evans a envoyée à Trump après que l’ex-président ait été cité dans un livre du journaliste israélien Barak Ravid qui critique Netanyahu pour avoir appelé pour féliciter le président américain Joe Biden et blâmer Israël pour le manque de progrès dans le processus de paix. Néanmoins, Evans maintient que Trump a été le « président le plus pro-israélien de l’histoire américaine ».
Il soutient que le président russe Vladimir Poutine n’aurait jamais envahi l’Ukraine si Trump était encore à la Maison Blanche.
« Ils n’ont aucune crainte de Joe Biden, aucune », a déclaré Evans. « Je pense que Joe Biden est pro-israélien. Et je pense que c’est un bon être humain. Mais je pense que c’est un gauchiste. Et je ne pense pas qu’il comprenne le pouvoir de la force et de la clarté morale. »
« La faiblesse est un péché impardonnable au Moyen-Orient. »
Sortir de l’enfer et entrer en Israël
De nombreux Juifs, en particulier une majorité non orthodoxe et politiquement libérale, se sont traditionnellement méfiés du soutien des évangéliques à Israël. Ils sont souvent préoccupés par le prosélytisme, mal à l’aise avec les vues évangéliques sur la fin des temps et en désaccord sur les priorités nationales.
Evans, qui se targue d’avoir quelque 77 millions d’adeptes sur sa page Facebook « Jerusalem Prayer Team », a déclaré qu’il « comprend parfaitement les préoccupations de certains juifs concernant le sionisme chrétien ».
« Il y a suffisamment de cinglés pour tout le monde », a-t-il déclaré en riant.
Malgré son activité missionnaire passée et le fait que nombre de ses livres font l’éloge de la théologie de la fin des temps (souvent via une guerre nucléaire avec l’Iran), Evans insiste sur le fait que sa mission principale est d’aider les Juifs dans le besoin.
« Notre équipe est ici pour défendre le peuple juif et combattre l’antisémitisme », insiste Evans. « Nous n’avons pas de programmes cachés. Nous ne sommes pas venus ici avec une sorte de plan. Les intentions d’une grande majorité des évangélistes sont pures. »
Haskel a déclaré qu’elle « chérit » le soutien évangélique, et que les Israéliens ne devraient pas le prendre pour acquis.
« La communauté évangélique est une communauté forte qui soutient l’État d’Israël », a déclaré Haskel. « Je pense qu’elle fait un travail incroyable dans le monde entier en soutenant la vérité et la seule démocratie du Moyen-Orient. »
Evans a souligné que ses partisans évangélistes ne lui demandent en aucun cas de faire du prosélytisme auprès des Juifs ukrainiens.
« Ils ne me demandent pas de leur faire la morale. Ils me demandent de leur procurer de la nourriture, de leur sauver la vie », a-t-il déclaré. « Ils me demandent de les faire sortir de l’enfer pour rejoindre la terre d’Israël ».