Israël en guerre - Jour 560

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Une photo aérienne montrant le site abandonné du Festival Supernova, près du kibboutz Reïm, dans le désert du Negev, qui a été attaqué par des terroristes du Hamas, le 10 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Une photo aérienne montrant le site abandonné du Festival Supernova, près du kibboutz Reïm, dans le désert du Negev, qui a été attaqué par des terroristes du Hamas, le 10 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Tsahal enquête sur le 7/10

Tsahal a autorisé le festival de musique Nova, sans informer les troupes à la frontière – enquête

L’armée n’a pas modifié ses défenses et n’a pas évalué l’ampleur de la fête en plein air ; une centaine de terroristes du Hamas s’y sont retrouvés après s’être trompés de route vers Netivot

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le matin du 7 octobre 2023, plus de 100 terroristes du Hamas sont arrivés par hasard au festival de musique Supernova, une rave en plein air organisée près de la communauté de Reim, à la frontière de Gaza, où ils ont brutalement massacré et kidnappé les participants, dans ce qui est devenu l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

Plus de 3 000 personnes assistaient à cette rave nocturne, aux côtés d’environ 400 membres du personnel et 75 agents de sécurité non armés.

Au total, 344 civils présents à la Nova et 34 membres des équipes de sécurité ont été assassinés lors de ce pogrom, qui, selon de très nombreux témoignages, s’est accompagné de violences sexuelles et d’autres actes de barbarie. Les terroristes ont également enlevé 44 personnes, emmenées de force dans la bande de Gaza.

Selon les éléments disponibles, le Hamas n’avait aucune connaissance préalable de l’existence du festival lors du lancement de son attaque, et serait arrivé sur le site par hasard. Et bien que certains officiers de la chaîne de commandement israélienne aient été informés de la fête, l’alerte n’a été transmise aux troupes stationnées à proximité que trop tard, selon une enquête militaire publiée jeudi, qui montre une série de défaillances ayant laissé les festivaliers pratiquement sans défense.

L’enquête sur le massacre et les combats qui ont eu lieu à Nova est la dernière d’une série de rapports détaillés menés par Tsahal sur une quarantaine d’affrontements survenus lors de l’invasion du Hamas du 7 octobre, au cours de laquelle environ 5 600 terroristes ont franchi la frontière, massacré plus de 1 200 personnes et pris 251 otages pour les emmener à Gaza.

Dirigée par le général de brigade (rés.) Ido Mizrahi, l’enquête s’est concentrée sur les préparatifs militaires autour de l’événement, sur le processus d’approbation de la fête malgré sa proximité avec Gaza, sur le déroulement de l’attaque, ainsi que sur la conduite des troupes dans la zone du festival.

L’équipe d’enquête s’est focalisée exclusivement sur les attaques perpétrées à proximité immédiate du festival, dans ce qu’on appelle le parking de Reim, ainsi que sur une petite portion de la route 232 attenante.

L’enquête n’a pas couvert les meurtres de festivaliers perpétrés ailleurs le long de la frontière, notamment dans plusieurs abris antiaériens où s’étaient réfugiés des participants, ces aspects faisant l’objet d’investigations séparées menées par Tsahal.

Des membres d’une famille se rendent sur le site du massacre du festival de musique Nova, six mois après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, dans la forêt de Reim, près de la frontière de Gaza, le 7 avril 2024. (Chaim Goldberg/Flash90)

Des membres de la famille visitent le site du massacre du festival de musique Supernova, six mois après l’assaut terroriste du Hamas du 7 octobre, dans la forêt de Reim, près de la frontière de Gaza, le 7 avril 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Les conclusions ont été présentées aux familles des victimes mercredi. Plusieurs familles ont vivement rejeté les conclusions, accusant l’armée de dissimuler des informations et de minimiser l’ampleur de ses défaillances, voire de manquer de sérieux dans son enquête, selon la presse israélienne.

Le Conseil d’octobre, qui représente les familles des personnes tuées le 7 octobre et qui préconise la création d’une commission d’enquête indépendante sur les événements de cette journée, a qualifié les conclusions de l’enquête d’ « au mieux imprécises, au pire mensongères ».

Selon le rapport, seuls 31 policiers armés étaient présents sur les lieux lorsque l’assaut a commencé, tandis que l’armée, surprise par l’attaque massive visant des dizaines de communautés et de bases militaires voisines, a échoué à envoyer du renfort à temps.

Parmi les 34 membres du personnel de sécurité tués pendant la rave, on compte 16 soldats, dont 12 n’étaient pas en service et participaient à la fête, et 4 qui ont été tués en tentant de repousser les terroristes ; 16 policiers, dont 15 sont tombés en combattant les terroristes ; et deux agents du Shin Bet, dont l’un assistait à la rave.

Sur les 44 otages enlevés depuis le site de la Nova, 17 sont tencore détenus à Gaza, dont 11 sont en vie et la mort de 6 d’entre eux a été confirmée. Les 27 autres ont depuis lors été libérés et sont retournés en Israël, 14 en vie et 13 morts. Certains des otages morts ont été assassinés pendant le pogrom, d’autres ont été exécutés en captivité.

Extrait de « #Nova », le documentaire de 52 minutes réalisé pour Yes Studios sur ce qui s’est passé lors de la rave dans le désert Supernova le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Dans la seule zone de la rave et sur un tronçon adjacent de l’autoroute, 171 personnes ont été assassinées et 16 autres enlevées par les terroristes. D’autres festivaliers ont été assassinés le long de la quasi-totalité de la frontière de Gaza, soit sur une distance de 52 kilomètres, alors qu’ils tentaient de fuir les terroristes.

Près de 60 personnes ont été massacrées et 10 enlevées au carrefour de Mefalsim sur la route 232 ; 59 ont été assassinées et 9 kidnappées sur la route 234 près de Reim ; 32 personnes ont été assassinées et 4 kidnappées à l’intersection de Gama ; 15 ont été assassinées et 2ont été enlevées à l’extérieur du kibboutz Alumim ; 18 ont été assassinées et 2 enlevées à Beeri ; 12 personnes ont été assassinées sur une route entre Reim et Nir Yitzhak ; 4 encore ont été assassinées et 1 prise en otage entre Beeri et Reim.

Des centaines d’autres personnes ont été blessées.

L’enquête militaire ne portait pas sur les meurtres individuels commis contre les festivaliers, ces crimes faisant l’objet d’une enquête spécifique de la police. Toutefois, l’équipe d’investigation de Tsahal a travaillé en coordination avec l’unité des crimes majeurs Lahav 433 afin de reconstituer le déroulement des événements survenus lors de l’attaque du festival.

Les lieux du Festival Supernova où des centaines d’Israéliens ont été tués et enlevés par des terroristes du Hamas lors de l’assaut du 7 octobre, à proximité du kibboutz Reim, le 12 octobre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Mizrahi et son équipe ont passé des centaines d’heures à enquêter sur le pogrom et les combats survenus lors du festival Nova. Selon Tsahal, ils ont exploité toutes les sources d’information disponibles : communications radio de l’armée, caméras de vidéosurveillance, enregistrements de dashcams, vidéos filmées par les terroristes du Hamas, interrogatoires de terroristes capturés et témoignages de survivants.

L’objectif de cette enquête était de formuler des recommandations opérationnelles concrètes destinées l’armée. Elle ne portait pas sur les enjeux stratégiques plus larges liés à la perception du Hamas et de Gaza par les autorités militaires au cours des dernières années, qui a fait l’objet d’enquêtes distinctes et plus vastes sur les services de renseignement et la posture défensive de Tsahal.

Constats, conclusions et recommandations

L’équipe d’enquête a affirmé que « Tsahal a failli » à sa mission de protection des participants au festival Supernova, qualifié de « l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire d’Israël ».

Elle a constaté que l’armée n’avait pas adapté son dispositif de sécurité à l’événement, ni déployé de système d’alerte par haut-parleur pour prévenir les participants en cas de tirs de roquettes. Aucune évaluation spécifique n’avait été menée concernant la tenue d’un événement de masse à proximité immédiate de la frontière avec Gaza.

À la veille de l’assaut, après le repérage par Tsahal de signes d’activité suspects du Hamas, le festival Nova n’a été mentionné dans aucune évaluation militaire.

Qui plus est, les troupes terrestres déployées à la frontière de Gaza le matin de l’attaque du Hamas n’étaient même pas au courant de la rave, toujours selon l’enquête.

Par ailleurs, Tsahal n’a envoyé aucun représentant militaire à la fête pour assurer le contact avec les policiers qui assuraient la sécurité de l’événement. Tsahal n’a pas non plus placé de forces militaires à proximité de la fête pour en assurer la sécurité, en plus des forces de police. Ces deux mesures auraient dû être prises, selon l’enquête.

Selon l’enquête, le massacre du festival Nova a été facilité par le fait que l’armée n’était absolument pas préparée à un événement d’une telle ampleur – une attaque à grande échelle menée simultanément par des milliers de terroristes contre de nombreuses villes et bases de l’armée. Les troupes qui défendaient la frontière ont très rapidement été débordées et la chaîne de commandement a été rompue.

L’enquête a également révélé que comme les terroristes du Hamas ont réussi à s’emparer des principaux carrefours près de la frontière de Gaza ce matin-là, les festivaliers n’ont pas pu s’enfuir et les troupes ont eu du mal à atteindre la zone.

Selon l’enquête, le festival Nova n’était pas une cible prédéterminée par le Hamas, et la centaine de terroristes qui ont atteint la zone et perpétré cette tuerie prévoyaient en fait d’atteindre la ville de Netivot, située plus au nord-est, dans le sud du pays. Les terroristes n’avaient aucune connaissance préalable de la rave et ont décidé sur place de perpétrer le massacre, après s’être trompés de chemin, selon l’enquête.

Des terroristes du Hamas poursuivent des Israéliens à l’entrée du kibboutz Alumim, dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. (Crédit : South First Responders)

L’enquête a révélé que les forces régionales de Tsahal, ainsi que le commandement du Sud et la direction des opérations, n’ont pas été informés à temps du massacre qui se déroulait à la fête Nova, que les troupes de Tsahal ont été incapables de dresser un tableau précis de ce qui se passait et qu’elles ont cru à tort que la fête avait été entièrement évacuée bien avant, alors que des centaines de personnes s’y trouvaient encore, et qu’il n’y a eu que peu ou pas de coordination entre l’armée et la police au cours de l’assaut dans cette zone.

L’enquête a également révélé qu’aucune force armée n’était présente dans la zone de la fête lorsque les terroristes sont entrés dans l’enceinte et ont perpétré le massacre. À ce moment-là, des policiers armés combattaient des terroristes sur une autoroute adjacente.

La rave avait pourtant été approuvée par l’armée conformément au protocole, mais la demande avait été traitée par des officiers de niveau intermédiaire et les commandants supérieurs n’avaient, pour la plupart, pas été consultés.

L’enquête a également mis en évidence des lacunes dans la coordination entre Tsahal et la police lors des phases d’approbation de la fête.

L’équipe d’enquête a recommandé de rassembler un protocole militaire officiel pour gérer les événements civils près des frontières ou d’autres zones menacées, en indiquant qu’il devrait inclure une évaluation de l’événement par l’armée, l’approbation d’un plus grand nombre d’officiers supérieurs en fonction de l’événement et une meilleure coordination avec la police au cours de la phase d’approbation et de l’événement proprement dit.

Les enquêteurs ont également souligné la bravoure et la rapidité d’esprit des policiers qui ont combattu ce jour-là, comme notamment la décision prise par un officier supérieur de mettre fin à la rave cinq minutes après le début des tirs de roquettes du Hamas, sauvant ainsi la vie de centaines de personnes, ou encore la décision prise par des policiers de bloquer une autoroute sur laquelle des terroristes tiraient sur des festivaliers en fuite et d’ouvrir à la place un chemin de terre pour qu’ils puissent s’enfuir.

Au total, l’enquête a révélé qu’une vingtaine de terroristes ont été tués par les forces de sécurité dans la zone de la fête.

L’approbation de la fête et l’impréparation de Tsahal

L’armée israélienne est tenue d’approuver les événements civils de masse qui se déroulent près des frontières du pays, dont la bande de Gaza fait partie. Cette procédure a pour but de s’assurer que Tsahal soit en mesure de défendre une grande concentration de civils, en particulier dans les zones menacées par des tirs de roquettes. La police israélienne est également tenue d’autoriser ces événements, mais dans une optique de sécurité plutôt que de sûreté.

Le 6 septembre, la société de production organisatrice du festival Nova a demandé à la police la permission d’organiser un événement, une fête appelée Unity, sur le parking de Reim, entre le jeudi 5 et le vendredi 6 octobre.

La police a autorisé l’événement le 20 septembre, mais sans consulter l’armée dans un premier temps. La brigade nord de la division de Gaza – responsable de la zone de Reim – a reçu une demande le jour suivant. La demande a été traitée par l’officier du commandement du Front intérieur de la brigade.

Le 29 septembre, le commandant de la brigade, le colonel Haim Cohen, a approuvé la tenue de la fête Unity, en se basant sur le déploiement des défenses aériennes de Tsahal, capables de protéger de manière adéquate la zone de la fête, située en dehors des zones urbaines.

Vue aérienne permettant de voir des personnes en train de passer devant les portraits d’otages ou de personnes tuées lors du massacre du Hamas à la rave Nova, le 7 octobre dernier, sur le lieu même du festival, non loin du Kibbutz Reim, dans le sud d’Israël, le 10 avril 2024. (Jack Guez / AFP)

Le 2 octobre, l’officier du commandement du Front intérieur et un assistant du chef de l’équipe de sécurité de la société de production ont fait le tour de la zone de la fête. Au cours de cette visite, une demande a été formulée pour prolonger la fête de 24 heures afin de permettre au festival Nova de se dérouler en utilisant le même équipement et les mêmes infrastructures.

Au départ, les responsables de la division de Gaza et de sa brigade nord se sont opposés à autoriser la prolongation de la fête pour 24 heures supplémentaires, invoquant un déploiement de troupes beaucoup moins important pendant le week-end de la fête Souccot. (Les enquêtes menées par Tsahal sur l’assaut ont révélé que seuls 767 soldats se trouvaient à la frontière ce matin-là, face à plus de 5 600 terroristes).

Le 4 octobre, de nouvelles discussions ont eu lieu au sein de Tsahal entre les responsables de la Brigade du Nord, de la Division de Gaza et du Commandement du Sud, au sujet de la prolongation de la fête. Finalement, la décision a été prise d’approuver le festival Nova, qui devait se dérouler de la fin du 6 octobre à l’après-midi du 7 octobre.

Une lettre indiquant que la fête avait été approuvée par le Commandement du Nord a été envoyée le lendemain à la police par l’officier du Commandement du Front Intérieur. Si Cohen n’a pas signé physiquement le document, il a cependant donné son accord pour la prolongation de la fête, selon l’enquête.

Le 5 octobre à 12h00, la fête a été mentionnée par le chef des opérations de la brigade nord lors d’une discussion à la brigade. Le commandant adjoint du 13e bataillon de la brigade Golani – l’unité responsable des défenses dans la zone à ce moment-là – était présent à la réunion, mais il n’a pas transmis cette information aux troupes sur le terrain.

L’officier du front intérieur a effectué une nouvelle visite de la zone alors que la fête Unity commençait ce soir-là, à 22 heures, le 5 octobre.

La fête Unity s’est terminée à 13 heures le lendemain, et le Commandement du Front intérieur, ainsi que le chef des opérations de la Brigade Nord, ont effectué une nouvelle visite du site.

La rave Nova a démarré à 22 heures, le 6 octobre.

Des milliers de personnes assistent à une fête, à Tel Aviv, en mémoire des victimes du festival Nova de Reim assassinées par des terroristes du Hamas le 7 octobre, le 27 juin 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon l’enquête, la procédure d’approbation de la fête s’est déroulée dans les règles et, d’après les évaluations effectuées au moment des faits, la tenue de l’événement ne présentait aucun risque sécuritaire. L’enquête a également révélé des lacunes dans les discussions, ou l’absence de discussions, entre Tsahal et la police.

Selon les résultats des investigations, aucune évaluation n’a été effectuée au sein de l’armée spécifiquement pour la fête, et aucun ajustement n’a été apporté aux défenses militaires dans la zone en prévision de cette rave.

L’enquête a également révélé que les soldats déployés à la frontière de Gaza le matin du 7 octobre ignoraient que plus de 3 500 personnes étaient rassemblées à la rave près de Reim.

Par ailleurs, aucun représentant militaire n’était physiquement présent à la fête, qui aurait pu coordonner les choses avec la police, les autorités de secours et la société de production.

Dans la nuit du 6 au 7 octobre, Tsahal a bien identifié plusieurs signes d’activité du Hamas, mais les a interprétés à tort comme ne constituant pas une menace immédiate. L’enquête a cependant révélé que la fête de Nova n’avait jamais été évoquée au cours des discussions de la nuit menées au sein de l’armée israélienne, et qu’aucune décision n’avait été prise concernant le festival, qui se déroulait à environ 5 kilomètres de la frontière de Gaza.

Chronologie de l’attaque

Lors d’un barrage initial de plus de 1 000 roquettes tirées sur Israël à 6 h 29, environ 1 200 terroristes du Hamas ont franchi la barrière israélienne avec la bande de Gaza en 114 endroits pour se diriger vers les bases militaires israéliennes et les communautés situées à proximité de la frontière.

À 6 h 35, le commandant du poste de police d’Ofakim, le surintendant principal Nivi Ohana, qui était l’officier supérieur en service à la fête ce matin-là, a décidé de mettre fin à l’événement. Il a utilisé les haut-parleurs et les membres de l’équipe de production ont fait de même, ordonnant aux festivaliers de quitter les lieux.

Des dizaines de participants se sont alors mis à fuir, mais les terroristes avaient déjà pris d’assaut les principaux carrefours le long de la route 232.

À 7 h 13, l’officier du Commandement du Front intérieur de la Brigade Nord a été informé que près de 90 % des festivaliers avaient évacué la zone. Il a informé son homologue de la division de Gaza de cette information, qui s’est avérée inexacte, ainsi que des rapports faisant état de coups de feu dans la zone. À ce moment-là, la division a conclu, à tort, que la rave avait été en grande partie évacuée.

Les policiers étaient encore à diriger la circulation vers la sortie de la zone de la rave lorsque de nombreux festivaliers ont commencé à faire marche arrière et à revenir sur le site après s’être dirigés vers le nord, car les terroristes avaient ouvert le feu sur ceux qui tentaient de fuir, à l’extérieur d’Alumim, de Beeri et de Saad.

Certains participants à la fête ont alors tenté de fuir vers le sud où ils ont à nouveau essuyé des tirs de terroristes qui s’étaient emparés de carrefours importants le long de la route 232.

La police a alors bloqué la circulation en direction du nord depuis la Nova, pour éviter que quiconque ne soit pris sous le feu des terroristes. Dans le même temps, les policiers ont dégagé un chemin de terre vers l’est, qui a permis à des milliers de personnes, certaines à pied, d’autres en voiture, de fuir par les champs agricoles en direction de la communauté de Patish.

Pendant ce temps, les terroristes du Hamas ont lancé une attaque contre la localité voisine de Reim à 7h50, et ont assassiné des festivaliers le long de l’autoroute et dans plusieurs abris antiatomiques situés en bord de route.

À 8 heures du matin, près de 90 % des participants à la fête avaient évacué la zone de la rave, seuls le personnel de l’événement et quelques policiers étaient encore sur place, ainsi que certains festivaliers qui pensaient être plus en sécurité que sur les routes.

C’est à ce moment-là que plus de 100 terroristes du Hamas, circulant à bord de 14 camionnettes et de deux motos, se sont infiltrés en Israël et sont passés par la localité de Beeri, située à la frontière de la bande de Gaza. Une autre compagnie du Hamas se trouvait déjà dans le kibboutz et ce groupe avait pour objectif la ville de Netivot.

Un terroriste à l’extérieur du kibboutz a fait signe à l’importante force du Hamas de continuer sur la route 232. Mais au lieu de se diriger vers le nord pour parvenir à la jonction de Saad et, de là, se diriger vers l’est en direction de Netivot, le terroriste s’est dirigé vers le sud, en direction de la rave Nova.

Les forces de l’ordre israéliennes inspectent des véhicules portant des plaques d’immatriculation de Gaza, dont un avec un pistolet monté, au kibboutz Beeri, près de la frontière avec Gaza, quatre jours après le massacre perpétré par des terroristes palestiniens, le 11 octobre 2023. (JACK GUEZ / AFP)

En chemin, les terroristes se sont arrêtés dans un abri antiatomique à l’extérieur de Beeri, où ils ont assassiné plusieurs personnes qui s’y cachaient, y compris des festivaliers qui avaient fui la Nova.

La route 232 en direction du sud depuis Beeri était presque entièrement vide, car la police avait auparavant interrompu la circulation en provenance de la zone de la rave. Des dizaines de véhicules ont été abandonnés par les festivaliers en fuite le long de cette section de l’autoroute et dans la zone de la fête.

À 8 h 12, les terroristes ont repéré le barrage de police depuis une distance d’environ 500 mètres et ont ouvert le feu. Les officiers, qui n’étaient armés que de leurs pistolets et de munitions limitées, ont pris position alors que les terroristes continuaient de se diriger vers eux.

À 8 h 14, les terroristes ont tiré un RPG sur le barrage routier, touchant l’un des véhicules abandonnés à cet endroit et blessant plusieurs festivaliers et officiers qui se trouvaient à proximité.

Des dizaines d’autres participants à la rave, qui attendaient autour des policiers sur l’autoroute, se sont mis à fuir pour regagner la zone de la rave. D’autres ont fui vers l’est à travers les champs.

Les festivaliers qui ont fui vers la zone de la fête ont essayé de se cacher alors que les terroristes se rapprochaient d’eux. Certains se sont cachés dans des buissons, d’autres dans des toilettes mobiles et des bennes à ordures. Plusieurs membres du personnel se sont cachés sous les bars à boissons.

Une ambulance réservée à l’événement a quitté sa position à l’entrée de la fête et s’est dirigée vers la zone de camping, alors que les terroristes avançaient sur l’autoroute.

À 8h20, un char de Tsahal du 77e bataillon de la 7e brigade blindée, qui était stationné au poste militaire de Paga – situé juste de l’autre côté de Beeri – est arrivé dans la zone de la rave Nova après avoir essuyé des tirs nourris à la frontière.

L’équipe de chars était composée des soldats suivants : le sergent-chef Shay Levinson, le sergent Ariel Eliyahu, le sergent Ofir Testa et le caporal Ido Somech.

Levinson et Eliyahu ont été tués alors qu’ils combattaient de nombreux terroristes du Hamas près de la frontière, et Testa a été grièvement blessé. La dépouille de Levinson a été enlevée au cours des combats. Seul le chauffeur, Somech, a réussi à poursuivre le combat.

Il a continué à rouler et est arrivé au site du festival, où une bataille intense se déroulait entre les terroristes et la police. En voyant le char, les terroristes ont interrompu leur avance sur la Nova. Ils ont alors ouvert le feu sur le char à l’aide de RPG et de tirs d’armes à feu.

Testa, déjà grièvement blessé, est sorti du char et, avec ses dernières forces, a donné son fusil d’assaut à un garde du festival qui combattait les terroristes sans armes. Il s’est ensuite dirigé vers son char et a été abattu.

Les terroristes ont alors tenté de monter sur le char, mais Somech a riposté, tuant l’un d’entre eux. Ils ont également essayé de lancer des grenades sur le char, mais sans succès.

Somech a alors conduit le char hors de la zone de fête, écrasant au passage plusieurs véhicules abandonnés, et s’est posté à côté de l’autoroute. PLusieurs festivaliers et policiers en fuite ont utilisé le char comme couverture pour se replier plus au sud, sur la route 232. Ils ont été rejoints par des participants à la rave et par les frères Daniel et Neria Sharabi, qui ont récupéré les armes des membres morts de l’équipe du char, avec lesquels ils ont défendu une trentaine de festivaliers.

Neria et Daniel Sharabi, survivants de l’attaque du 7 octobre contre le festival de musique Supernova par des terroristes palestiniens s’adressent aux journalistes après être retournés sur le site près du kibboutz Reim dans le sud d’Israël, le 10 avril 2024. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

Les terroristes ont continué leur progression sur l’autoroute, tout en incendiant les voitures abandonnées sur la route. Le char et ceux qui s’en servaient comme couverture ont continué à fuir plus au sud, loin de la zone de fête.

À 8 h 50, les terroristes ont repéré des festivaliers qui fuyaient sur le chemin de terre en direction de l’est et ont ouvert le feu sur eux. Entre 9 heures et 9 h 10, les terroristes ont enlevé sept otages qui s’étaient cachés sur les bas-côtés de la route 232 à l’extérieur de la fête et n’avaient pas réussi à s’enfuir.

À 9 h 15, le major Avraham « Avi » Hovelashvili, commandant adjoint du bataillon Caracal, a été tué en combattant les terroristes à l’extérieur de la fête.

Au début de l’attaque, Hovelashvili était chez lui à Ashdod. Quand il a entendu les nouvelles d’une invasion du Hamas près du kibboutz Sufa, où ses camarades du Caracal opéraient, Avi a revêtu son uniforme et s’est mis en route pour les rejoindre. En chemin, il s’est heurté à une cellule de terroristes au carrefour de Saad et, avec deux officiers de police, ils ont ouvert le feu, tuant plusieurs d’entre eux. Il a poursuivi sa route vers le sud pour rejoindre ses camarades, mais en chemin, il a rencontré un autre groupe de terroristes, non loin de Reim. Il est sorti de sa voiture pour les combattre et a été tué.

Peu après, le commandant des terroristes a donné l’ordre à ses forces d’entrer dans la zone de la fête, où se cachaient des centaines de festivaliers et de membres du personnel.

Peu après 9 h 15, des dizaines de terroristes ont pénétré dans la zone de la rave, assassinant presque toutes les personnes qu’ils ont repérées et en prenant d’autres en otage.

Les terroristes ont tiré un RPG sur l’ambulance qui s’était déplacée vers la zone de camping, tuant 18 personnes qui se cachaient dans et à proximité de l’ambulance. Seules deux personnes ont survécu à ce carnage.

À 9 h 50, les terroristes ont quitté la zone de fête pour retourner sur l’autoroute. Ils ont reçu l’ordre de leurs commandants à Gaza de se diriger vers Beeri.

À 10 h 20, des dizaines de Palestiniens non affiliés, dont certains étaient armés, ont atteint la zone de la rave de Nova où ils se sont mis à piller les corps des personnes assassinées.

Au même moment, plus au sud sur la route 232, les combats se poursuivaient près du char de Tsahal. Un officier supérieur de réserve, le général de brigade (Rés.) Oren Solomon, qui combattait à cet endroit, a signalé à ses supérieurs la présence de nombreux terroristes dans la zone, tout en ignorant le massacre qui avait eu lieu a la rave.

Le Commandement du Nord, qui a compris que des affrontements avaient lieu près du festival Nova, a décidé d’envoyer l’unité d’élite multidomaine dans la région. Ces troupes n’ont toutefois jamais atteint Nova, car elles ont été prises dans les combats à Reim vers 11 h 20. Le commandant de l’unité, le colonel Roi Yosef Levy a été tué là-bas.

À 10 h 25, un hélicoptère d’attaque de l’armée de l’air israélienne a survolé la zone de la rave après avoir reçu l’ordre de se rendre à Reim, et a repéré un convoi de camionnettes circulant sur la route 232 – les mêmes terroristes qui venaient d’assassiner des dizaines de personnes à la fête.

L’équipage de l’hélicoptère ignorait cependant qu’il y avait eu une rave et n’ayant aucun contact avec les troupes au sol présentes sur place, il a décidé de ne pas ouvrir le feu sur le convoi du Hamas.

Des soldats du bataillon Shaked de la brigade de Givati ont été envoyés de Cisjordanie par le commandant de la brigade régionale Ephraïm. L’un des participants à la rave était un soldat de la brigade Ephraim qui n’était pas en service et qui avait appelé à l’aide plus tôt dans la matinée.

Les soldats de Shaked, qui font partie de l’équipe de commandement avancée du chef de bataillon, sont arrivés sur les lieux du festival à 11 h 50 et ont tué deux terroristes.

Au cours de l’heure suivante, les soldats, rejoints par des membres de l’unité d’élite Metzada de l’administration pénitentiaire israélienne, ont tué une quinzaine de terroristes dans la zone de la Nova. Certains étaient des terroristes du Hamas restés sur place, tandis que d’autres faisaient partie de la deuxième vague d’infiltrés. Plusieurs terroristes ont également été capturés par les troupes.

Des troupes supplémentaires ont atteint la zone de la fête vers 13h, même s’il n’y avait pas de combats à ce moment-là. Les troupes ont sauvé les survivants du massacre et soigné les blessés.

À 15 heures, la zone de fête a été déclarée nettoyée de tout terroriste.

Le 8 octobre, à 8 heures du matin, les dépouilles des victimes ont été retirées de la zone du festival.

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