À la mi-mars, une file de camions s’étendait sur trois kilomètres le long d’une route désertique à proximité d’un poste-frontière séparant Israël et la bande de Gaza. Le même jour, une autre file de poids-lourds stationnés les uns après les autres sur environ 1,5 kilomètre – parfois en double, voire en triple file –, était bloquée aux abords d’un autre point de passage permettant d’entrer dans l’enclave depuis l’Égypte.
Les camions étaient remplis d’aide, en grande partie alimentaire, pour les plus de deux millions de Palestiniens de l’enclave meurtrie par la guerre. À une cinquantaine de kilomètres de Gaza, d’autres camions d’aide – quelque 2 400 au total – sont restés immobilisés ce mois-ci dans la ville égyptienne, selon un responsable du Croissant rouge égyptien.
Ces camions remplis de vivres, qui constituent la principale source de revenus des habitants de Gaza, sont au cœur de l’escalade de la crise humanitaire qui frappe l’enclave. Plus de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, un rapport international met en garde contre l’imminence d’une famine dans certaines parties de Gaza, alors que plus des trois quarts de la population ont été évacués de chez eux et que des pans entiers du territoire sont en ruines.
Galvanisée par les informations sur la crise en cours et par des photos d’enfants affamés, la communauté internationale, avec à sa tête les États-Unis, a exercé des pressions sur Israël, demandant à l’État juif de faciliter le transfert de plus grandes quantités d’assistance à Gaza. Washington a procédé à des parachutages d’aide alimentaire au-dessus du territoire et a récemment annoncé la construction d’une jetée provisoire au large de la côte de Gaza, en mer Méditerranée, pour aider à acheminer davantage d’assistance aux civils.
Des responsables des Nations unies ont, pour leur part, accusé Israël d’entraver le travail d’approvisionnement humanitaire dans la bande. Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré qu’Israël provoquait la famine à Gaza et utilisait la famine comme arme de guerre. Enfin, les responsables des agences humanitaires affirment que les formalités administratives israéliennes ralentissent la circulation des camions transportant les denrées alimentaires.
Ces accusations ont été rejetées avec force par les responsables israéliens qui ont indiqué qu’ils avaient, au contraire, renforcé l’accès à l’assistance à Gaza. Israël n’est pas responsable de la lenteur de l’acheminement des aides, ont-ils expliqué, et la distribution de ces dernières, une fois qu’elles se trouvent sur le territoire, relève de la responsabilité de l’ONU et des agences humanitaires, ont-ils ajouté. L’État juif accuse également le Hamas de piller les approvisionnements à destination de la population.
L’agence Reuters a interrogé plus d’une vingtaine de personnes, et notamment des travailleurs humanitaires, des responsables de l’armée israélienne et des chauffeurs de poids-lourds, pour établir l’itinéraire tortueux qui est emprunté par l’assistance destinée à Gaza – une initiative visant à mieux comprendre les obstacles rencontrés qui expliquent la lenteur de l’approvisionnement de l’assistance, et les raisons de ces difficultés. Reuters a aussi réexaminé les statistiques de l’ONU et de Tsahal sur les cargaisons d’aide humanitaire ainsi que des images satellites des postes-frontières, qui ont révélé d’interminables files de camions.
Avant d’entrer à Gaza, les cargaisons d’aide passent une série de contrôles israéliens, et une cargaison approuvée à une étape du processus peut être rejetée par la suite, selon 18 travailleurs humanitaires et fonctionnaires de l’ONU impliqués dans cet effort d’assistance. À l’un des points de passage entre Israël et Gaza, les marchandises sont chargées à deux reprises sur des camions, puis rechargées sur d’autres camions qui transportent ensuite l’aide vers des entrepôts à Gaza. Le processus d’acheminement de l’aide peut également être compliqué par des demandes internationales concurrentes, certains pays souhaitant que leurs contributions soient prioritaires.
L’aide qui parvient à entrer à Gaza peut être saccagée par des civils désespérés, devient parfois la proie de bandes armées ou est bloquée par les checkpoints de l’armée israélienne. La moitié des entrepôts stockant l’aide à Gaza ne sont plus opérationnels après avoir été impactés par les combats.
« Il est bouleversant de voir ces camions d’aide aller nulle part et de vastes fournitures humanitaires rester dans des entrepôts quand on pense à ce qui arrive, en ce moment même, aux personnes qui en ont besoin », a déclaré Paolo Pezzati, un employé d’Oxfam qui s’est récemment rendu sur place pour voir la file d’attente des camions d’aide près de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.
Avant le début de la guerre, 200 camions transportant de l’aide entraient en moyenne chaque jour dans la bande de Gaza, selon les chiffres de l’ONU. 300 autres camions chargés d’importations commerciales, notamment de denrées alimentaires, de fournitures agricoles et de matériaux industriels, entraient également chaque jour via Israël. Depuis le début de la guerre, une centaine de camions en moyenne sont entrés chaque jour dans la bande de Gaza, d’après les statistiques de l’ONU et de Tsahal sur l’acheminement de l’aide.
Le mois de mars a connu une augmentation, avec une moyenne de 150 camions entrant chaque jour dans la bande de Gaza.
Alors que les camions peinent à entrer dans la bande de Gaza, les besoins en aide ont considérablement progressé, à la fois en raison du grand nombre de personnes déplacées et de la dévastation des infrastructures clés lors de la riposte israélienne contre les groupes terroristes. Les boulangeries, les marchés et les terres agricoles, dont les récoltes couvraient une partie des besoins alimentaires de Gaza, ont notamment été détruits.
« Les guerres précédentes n’étaient pas comme ça », a déclaré Alaa al-Atar, un fonctionnaire de la municipalité, en faisant référence aux différents conflits à Gaza. « Il n’y a pas eu de destruction de toutes les sources de subsistance – maisons, terres agricoles, infrastructures. Il n’y a plus rien pour survivre, juste de l’aide », a-t-il ajouté, lui qui a été déplacé du nord au sud de la bande de Gaza au début de la guerre.
Pour répondre aux besoins minimums de Gaza, les agences d’aide et les fonctionnaires de l’ONU affirment qu’il faut actuellement 500 à 600 camions par jour, en comptant l’aide humanitaire et les fournitures commerciales qui arrivaient avant la guerre. C’est environ quatre fois le nombre de camions qui traversent actuellement la frontière.
Certaines livraisons sont effectuées par parachutage et par voie maritime, mais elles ne compensent pas les insuffisances des voies terrestres. Au cours des trois premières semaines de mars, l’équivalent d’une cinquantaine de camions d’aide ont été largués par avion et acheminés par la mer, selon un décompte de Reuters basé sur des statistiques de l’armée israélienne.
Le récent rapport effectué sur la sécurité alimentaire, connu sous le nom de Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), a conclu que l’absence d’assistance impliquait que presque tous les foyers de Gaza sautaient des repas, chaque jour, et que les adultes réduisaient leurs portions pour que leurs enfants puissent manger. La situation est particulièrement grave dans le nord de la bande de Gaza où, dans près de deux-tiers des foyers, « des personnes ont passé des journées et des nuits entières sans manger à dix reprises au moins au cours des 30 derniers jours ».
La guerre a éclaté le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes placés sous l’autorité du Hamas ont semé la désolation dans le sud d’Israël. Ils ont tué près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappé 253 autres – dont 130 seraient toujours retenus en otage dans la bande de Gaza, pas tous en vie.
Plus de 32 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
Un haut responsable du groupe terroriste palestinien a déclaré qu’Israël était responsable de l’insuffisance des flux d’aide. La « plus grande menace » pour la distribution de l’aide est la poursuite des attaques israéliennes à Gaza, a déclaré Bassem Naïm, un responsable du Hamas, à l’agence Reuters. « Le principal obstacle à l’acheminement de l’aide aux personnes qui en ont besoin est la poursuite des tirs et le ciblage continu de l’aide et de ceux qui s’en occupent », a-t-il affirmé.
Israël, de son côté, note que le Hamas pille fréquemment les aides destinées aux civils et qu’il mène sa guerre en se cachant derrière ces derniers, utilisés comme autant de boucliers humains.
L’attente dans le désert
Avant qu’une partie de l’aide ne commence son périple vers Gaza, elle est acheminée par avion jusqu’au Caire ou par bateau jusqu’à Port Saïd, qui borde la péninsule égyptienne du Sinaï, à environ 150 kilomètres à l’ouest d’al-Arish. De là, elle est acheminée par camion jusqu’à la ville d’al-Arish, sur la côte méditerranéenne. Une partie de l’aide est également acheminée par avion directement vers la ville égyptienne.
Une fois arrivée au Caire ou à al-Arish, l’aide subit un premier contrôle. Les agences internationales soumettent un inventaire détaillé de chaque cargaison à l’armée israélienne, via les Nations unies, afin d’obtenir une autorisation.
Israël interdit depuis longtemps les articles à « double usage » qui, selon lui, pourraient être utilisés par le Hamas pour fabriquer des armes. La guerre qui dure depuis près de six mois a démontré que le groupe terroriste était largement capable d’accumuler d’importantes quantités d’armes à Gaza, malgré ces restrictions.
Sur les 153 demandes d’entrée de marchandises à Gaza adressées aux autorités israéliennes entre le 11 janvier et le 15 mars, 100 ont été acceptées, 15 ont été rejetées d’emblée et 38 autres sont en attente, a indiqué à Reuters le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Les fonctionnaires de l’ONU n’ont pas précisé si une demande concernait un nombre spécifique de camions ou un volume d’aide. Il faut en moyenne près d’un mois pour obtenir une réponse, selon le compte-rendu d’une réunion d’agences humanitaires consulté par Reuters.
Tsahal affirme approuver près de 99 % des camions à destination de Gaza qu’il inspecte et qu’une fois les marchandises à l’intérieur de l’enclave, c’est aux organisations d’aide internationale qu’il incombe de les distribuer. Le processus d’inspection « n’est pas un obstacle » à l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, a expliqué Shimon Freedman, porte-parole du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens (COGAT), la branche de l’armée israélienne qui gère les transferts d’aide.
Les querelles diplomatiques des pays donateurs d’aide peuvent également créer des problèmes dans le processus de livraison. Des fonctionnaires de l’ONU ont déclaré à Reuters qu’étant donné que l’aide provient non seulement d’agences internationales mais aussi directement de pays donateurs individuels, le processus de décision concernant les camions à placer en tête de file peut être épineux avant même qu’ils ne quittent l’aéroport d’al-Arish.
Le responsable du Croissant-Rouge égyptien a déclaré que les pays donateurs « déposent de l’aide à al-Arish ou à l’aéroport d’al-Arish et s’en vont en disant : ‘Nous avons distribué de l’aide à Gaza.’ C’est au Croissant-Rouge et aux autorités égyptiennes qu’il incombe ensuite d’acheminer l’aide à Gaza ».
Depuis al-Arish, les camions parcourent les cinquante kilomètres qui les séparent du point de passage de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.
Prochaine étape : les centres israéliens de contrôle des camions
Une fois qu’ils ont atteint le point de passage de Rafah, certains camions doivent longer la frontière égypto-israélienne sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à une installation d’inspection située du côté israélien, appelée Nitzana. Là, les marchandises sont contrôlées physiquement par des soldats israéliens qui utilisent des machines à scanner et des chiens, selon le personnel de l’ONU et d’autres agences humanitaires.
Certains articles sont rejetés lors de l’inspection physique, en particulier ceux dont Israël pense qu’ils pourraient être utilisés par le Hamas et d’autres groupes armés à des fins terroristes. Certaines cargaisons transportant des produits à double usage sont renvoyées à al-Arish. Le même article qui est autorisé un jour peut être rejeté un autre jour, ont déclaré des fonctionnaires de l’ONU et des travailleurs humanitaires.
Les agences de l’ONU indiquent que les panneaux solaires, les piquets de tente en métal, les réservoirs d’oxygène, les générateurs et le matériel de purification de l’eau font partie des articles rejetés par Tsahal.
Pezzati, l’employé d’Oxfam, a déclaré avoir vu un entrepôt à al-Arish au début du mois de mars, rempli d’articles interdits par Israël. « Il y avait des béquilles, des toilettes de camping, des kits d’hygiène, des désinfectants pour les médecins, pour les opérations chirurgicales », a-t-il déclaré.
Freedman, du COGAT, a déclaré qu’il existait une liste rendue publique de ce qui constitue des biens à double usage, mais qu’il n’y a pas « d’interdiction générale » de ces articles. Si les autorités israéliennes « comprennent exactement à quoi cela est nécessaire, nous pouvons le coordonner », a-t-il ajouté. Mais Israël veut être sûr que ces choses ne seront pas « utilisées par le Hamas pour des activités terroristes », a-t-il souligné.
Selon Freedman, les inspections israéliennes ne sont pas à l’origine d’un quelconque retard dans l’acheminement de l’aide. « Nous avons la capacité d’inspecter plus d’aide humanitaire que les organisations internationales ne peuvent en distribuer », a-t-il précisé.
Tsahal affirme pouvoir contrôler un total de 44 camions par heure à Nitzana et à Kerem Shalom, le point de passage entre Israël et Gaza où les camions d’aide sont inspectés. Mais les responsables des agences humanitaires affirment que le nombre réel de camions scannés est inférieur. L’armée a refusé de dire combien d’heures Nitzana et Kerem Shalom étaient ouverts chaque jour.
Une fois que les camions ont passé l’inspection à Nitzana, ils parcourent les 40 kilomètres qui les séparent de Rafah, où ils attendent de pouvoir entrer dans la bande de Gaza.
Fin janvier, des groupes d’Israéliens, dont des amis et des membres des familles des otages toujours retenus à Gaza, ont commencé à protester contre l’acheminement de l’aide à Gaza. Entre la fin du mois de janvier et le début du mois de mars, les manifestations ont entraîné la fermeture de Nitzana ou de Kerem Shalom pendant seize jours au total, selon les organisations humanitaires.
Au poste-frontière de Kerem Shalom, les marchandises sont déchargées des camions passés au crible et rechargées dans des camions contrôlés par l’armée israélienne, selon les employés de l’ONU et des agences humanitaires. Ces camions « aseptisés » effectuent ensuite un trajet d’un kilomètre jusqu’à un entrepôt à l’intérieur de Gaza, où l’aide est à nouveau déchargée. Les marchandises sont ensuite placées dans des camions conduits par des Palestiniens et acheminées vers des entrepôts gérés principalement par l’ONU à Rafah.
Sous la pression internationale croissante, Israël a mis en place au début du mois un nouvel itinéraire pour l’acheminement de l’aide directement vers le nord de la bande de Gaza, connu sous le nom de Crossing 96, une nouvelle porte d’entrée dans l’enclave installée à proximité du kibboutz Beeri, le long de la barrière de sécurité. Le 20 mars, le COGAT a indiqué qu’au moins 86 camions d’aide internationale étaient entrés par ce nouveau point de passage.
« Chaque jour, une quantité suffisante de nourriture entre dans la bande de Gaza », a déclaré le colonel Moshe Tetro, responsable du COGAT chargé de la surveillance de la bande de Gaza.
Le nouvel itinéraire a été mis en place « dans le cadre d’un projet pilote visant à empêcher le Hamas de s’emparer de l’aide », a déclaré le COGAT dans un message publié sur X. Freedman a toutefois indiqué qu’il ne disposait pas de « preuves spécifiques » concernant le détournement de l’aide par le Hamas.
In accordance with government directives, 6 @WFP humanitarian aid trucks entered northern Gaza Strip via the "96th" gate on the security fence Tuesday night.
This was done as part of a pilot in order to prevent Hamas from taking over the aid. pic.twitter.com/3pMNqS6JIt— COGAT (@cogatonline) March 13, 2024
Le représentant du Hamas, Naïm, a rejeté l’accusation selon laquelle le groupe terroriste volait l’aide. « Nous avons coopéré et nous coopérons avec tous les États et toutes les organisations humanitaires pour que l’aide parvienne aux personnes qui en ont le plus besoin », a-t-il déclaré.
Un voyage périlleux
Une fois à l’intérieur de la bande de Gaza, les expéditions d’aide se heurtent à d’autres difficultés.
Plusieurs convois ont été attaqués sur le tronçon de route reliant Kerem Shalom aux entrepôts de Gaza par des personnes portant des armes rudimentaires telles que des haches et des cutters, selon des responsables de l’ONU et des chauffeurs de camion. Plus profondément dans la bande de Gaza, d’autres convois ont été pris d’assaut par des foules de personnes recherchant désespérément de la nourriture.
Lors d’un incident qui a galvanisé les efforts d’aide, plus de 100 personnes ont été tuées le 29 février lorsqu’une foule est descendue sur un convoi d’aide organisé par Israël. Le Hamas a accusé Israël d’avoir tiré sur la foule. Tsahal a affirmé que la plupart des décès avaient été causés par une bousculade et que les personnes avaient été écrasées par les véhicules de ravitaillement. Des hommes armés ont également ouvert le feu dans la zone alors qu’ils pillaient les fournitures.
La sécurité des convois alimentaires parcourant la courte distance entre les points de passage et les entrepôts de Rafah s’est également détériorée après que plusieurs frappes de l’armée israélienne ont tué au moins huit policiers à Gaza, selon des responsables de l’ONU. Israël affirme que tous les policiers étaient des terroristes du Hamas.
« Je ne sais pas s’ils font partie du Hamas ou non, mais ils nous aidaient à contrôler les foules », a déclaré Jamie McGoldrick, un haut fonctionnaire des Nations unies. « La police est moins disposée à le faire maintenant. »
Selon McGoldrick, les agences d’aide négocient désormais le plus souvent leur propre sécurité avec les communautés locales.
Reuters a récemment rapporté que des hommes armés et masqués, issus d’un large éventail de clans et de factions à Gaza, avaient commencé à assurer la sécurité des convois d’aide.
Les policiers de Gaza « sont des membres du Hamas, ils font partie du groupe terroriste du Hamas », a indiqué Freedman. Israël ne cible pas les convois humanitaires, « nous essayons de les aider, mais le Hamas est notre ennemi », a-t-il souligné.
Le stockage de l’aide à Gaza est également devenu un problème. Les entrepôts ont été endommagés par les combats et parfois pillés. Sur les 43 entrepôts de Gaza qui étaient opérationnels avant la guerre, seuls 22 fonctionnent aujourd’hui, d’après Logistics Cluster, un organisme de l’ONU chargé de faciliter la logistique pour les organisations humanitaires.
Mi-mars, une frappe aérienne israélienne a touché un centre de distribution alimentaire de l’ONU dans le sud de la bande de Gaza, tuant plusieurs personnes. Israël a déclaré avoir tué un commandant du Hamas lors de cette attaque. Le groupe terroriste a déclaré que l’homme visé par Israël était un membre de ses forces de police.
Depuis les entrepôts, l’aide est acheminée à travers le sud de la bande de Gaza, où se trouve désormais la majorité de la population.
Les livraisons dans le nord de la bande de Gaza sont plus délicates.
Les routes menant au nord ont été bombardées par Israël et les camions sont retardés car ils sont retenus ou se voient refuser l’accès aux checkpoints de l’armée israélienne, indiquent des responsables de l’ONU et d’autres agences d’aide. Les convois humanitaires sont aussi souvent pillés avant d’arriver à destination par des foules de personnes désespérées, selon les responsables de l’ONU.
Des fonctionnaires de l’ONU ont déclaré à Reuters que les agences humanitaires avaient adressé 158 demandes à Tsahal pour acheminer de l’aide dans le nord de la bande de Gaza entre le début de la guerre et le 14 mars. L’armée en a rejeté 57.
Freedman a déclaré que certaines demandes d’acheminement de l’aide à l’intérieur de la bande de Gaza avaient été refusées parce que les agences d’aide n’avaient pas suffisamment coordonné leur action avec Israël.
« Elles n’étaient pas en mesure de nous dire exactement où l’aide allait être acheminée », a-t-il déclaré. « Et si nous ne savons pas où elle va, nous ne pouvons pas savoir si elle ne finira pas entre les mains du Hamas. »
Dans le sud de la bande de Gaza, les habitants attendent désespérément de l’aide.
« Les gens n’ont rien à manger, ils n’ont pas d’endroit où loger, ni de refuge », a déclaré Suleiman al-Jaal, un chauffeur de camion local qui a dit avoir été attaqué en transportant de l’aide dans la bande de Gaza.
« Ce n’est pas une vie. Quelle que soit la quantité d’aide qu’ils apportent, elle n’est pas suffisante. »
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