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Mouvement de foule à Gaza: après enquête, les tirs de Tsahal ont fait maximum 10 victimes

La plupart des victimes auraient été piétinées ou écrasées ; le Hamas affirme que cet incident pourrait nuire aux négociations, voire les geler

Image aérienne montrant des foules en train d'affluer vers des camions de livraison d'aide humanitaire dans le nord de Gaza, publiée le 29 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Image aérienne montrant des foules en train d'affluer vers des camions de livraison d'aide humanitaire dans le nord de Gaza, publiée le 29 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Des dizaines de Palestiniens ont été tués jeudi dans la ville de Gaza alors qu’ils envahissaient les camions d’aide qui entraient dans la ville.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a accusé l’armée israélienne d’être à l’origine de ces décès. Tsahal a affirmé que la plupart des décès ont été causés par une bousculade et ont été écrasées par les véhicules de ravitaillement. Des hommes armés ont également ouvert le feu dans la zone alors qu’ils pillaient les fournitures.

L’armée a déclaré qu’elle n’avait pas tiré sur la foule qui se précipitait sur le principal convoi d’aide. Elle a reconnu que les troupes avaient ouvert le feu sur plusieurs habitants de Gaza qui s’étaient dirigés vers des soldats et un char à un checkpoint de Tsahal, mettant en danger les soldats, après s’être précipités sur le dernier camion du convoi plus au sud.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a affirmé que le nombre de morts s’élevait à 107, et que des centaines d’autres personnes ont été blessées. Ces chiffres n’ont pas pu être confirmés de manière indépendante.

L’armée a publié une vidéo filmée par un drone montrant des milliers de personnes grouillant autour des camions d’aide à mesure qu’ils atteignaient le nord de la bande de Gaza. Dans certains cas, les véhicules ont continué à essayer de dépasser la foule.

Selon l’enquête initiale menée par Tsahal sur la bousculade, la grande majorité des victimes ont été piétinées ou heurtées par les camions d’aide.

L’incident a commencé vers 4 heures du matin, lorsqu’une trentaine de camions transportant de l’aide humanitaire sont arrivés sur la côte de Gaza City pour livrer de la nourriture aux Palestiniens du quartier de Rimal.

Des milliers de Palestiniens se sont précipités sur les camions après qu’ils ont passé un point de contrôle de l’armée israélienne dans le centre de Gaza, ce qui a provoqué une bousculade au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été tués et des centaines d’autres blessés, certains après avoir été écrasés par les camions, selon l’enquête.

L’enquête initiale de Tsahal a révélé que certains des camions avaient réussi à poursuivre leur route plus au nord, où des hommes armés auraient ouvert le feu sur le convoi près de Rimal et l’auraient pillé.

Des dizaines de Palestiniens qui se sont précipités sur le dernier camion du convoi, plus au sud, ont commencé à se diriger vers un char de l’armée et des troupes stationnées au checkpoint militaire, selon l’enquête.

Un officier posté dans la zone a ordonné aux soldats de tirer des coups de semonce lorsque les Palestiniens se trouvaient à quelques dizaines de mètres, ainsi que des coups de feu sur les jambes de ceux qui continuaient à avancer vers les troupes, selon l’enquête.

Tsahal a déclaré que moins de 10 des victimes étaient le fait des tirs israéliens.

L’armée a coordonné plusieurs livraisons d’aide au nord de Gaza au cours des dernières semaines, bien que celle-ci ait été plus importante que d’ordinaire. Elle a ajouté qu’elle allait maintenant chercher une solution pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent et qu’elle menait des enquêtes.

La fourniture d’aide humanitaire aux Palestiniens met en danger les soldats israéliens dans la bande de Gaza, a déclaré le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

Illustration : Le chef du parti Otzma Yehudit Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir dirigeant une réunion de faction, à la Knesset, à Jérusalem, le 1er janvier 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Aujourd’hui, il a été prouvé que le transfert de l’aide humanitaire à Gaza n’est pas seulement une folie pendant que nos otages sont détenus dans la bande (…) mais qu’il met également en danger les soldats de Tsahal », a affirmé Ben Gvir, qualifiant l’incident de « nouvelle raison évidente pour laquelle nous devons cesser de transférer cette aide ».

Depuis le mois d’octobre, Ben Gvir a demandé à maintes reprises à Israël d’interrompre les livraisons d’aide aux Palestiniens, tandis que la députée Limor Son Har Melech (Otzma Yehudit) s’est jointe aux manifestants qui tentaient de bloquer l’aide au point de passage de Kerem Shalom.

La Maison Blanche a déploré un « incident grave » et déclaré que les États-Unis pleuraient « la perte de vies innocentes et reconnaissaient la situation humanitaire désastreuse à Gaza, où des Palestiniens innocents tentent simplement de nourrir leur famille ».

Selon un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, cet incident « souligne l’importance d’accroître et de maintenir le flux d’aide humanitaire à Gaza, et notamment d’instaurer un éventuel cessez-le-feu temporaire. Nous continuons à travailler jour et nuit pour parvenir à ce résultat ».

Le président américain Joe Biden, à gauche, mangeant une glace avec le comédien Seth Meyers, à Van Leeuwen Ice Cream, le 26 février 2024. (Crédit : Evan Vucci/AP)

Le président américain Joe Biden a quant à lui déclaré que les États-Unis vérifiaient les informations faisant état de dizaines de Gazaouis tués dans Gaza City, et que cet incident meurtrier compliquerait probablement les pourparlers sur une trêve temporaire et un accord de libération d’otages.

« Je sais que ce sera le cas », a souligné Biden à la presse alors qu’il quittait la Maison Blanche pour un déplacement.

Il a également indiqué qu’une trêve temporaire ne se produirait probablement pas d’ici lundi, comme il l’avait précédemment prédit, mais qu’il gardait l’espoir.

Cet incident est survenu alors que la communauté internationale s’inquiète de plus en plus de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et des difficultés à fournir de l’aide à plus de deux millions de personnes prises dans une guerre qui a commencé lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas a mené une attaque massive le 7 octobre contre Israël, tuant près de 1 200 personnes, dont la plupart étaient des civils, et prenant 253 personnes en otage.

Gaza City et le reste du nord de la bande de Gaza ont été les premières cibles de l’opération aérienne, maritime et terrestre d’Israël. La zone a subi une dévastation généralisée et a été largement isolée du reste du territoire pendant des mois, avec peu d’aide entrant et la plupart de la population ayant évacué vers le sud.

Les groupes d’aide affirment qu’il est devenu pratiquement impossible d’apporter une aide humanitaire dans la majeure partie de Gaza en raison de la difficulté de coordination avec l’armée israélienne, des hostilités en cours et de l’effondrement de l’ordre public, les foules de personnes désespérées submergeant les convois d’aide. Selon les Nations unies, un quart des 2,3 millions de Palestiniens de Gaza sont menacés de famine ; environ 80 % d’entre eux ont fui leur domicile.

Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré qu’en plus des 107 personnes tuées, environ 760 personnes ont été blessées, qualifiant cette attaque de « massacre ».

Le bureau du président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a « condamné l’horrible massacre perpétré ce matin par l’armée d’occupation israélienne contre les personnes qui attendaient les camions d’aide au rond-point de Nabulsi ».

Une capture d’écran d’une vidéo censée montrer des personnes sur les lieux où des foules ont été piétinées alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire dans le nord de Gaza, le 29 février 2024. (Crédit : X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Les équipes de secouristes n’ont pas pu faire face au nombre et à la gravité des blessures des dizaines de blessés qui sont arrivés à l’hôpital Shifa, a affirmé le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qidra.

Le directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Gaza City, Hussam Abu Safieyah, a déclaré que l’établissement avait accueilli 10 cadavres et des dizaines de blessés à la suite de l’incident survenu à l’ouest de la ville.

« Nous ne savons pas combien il y en a dans les autres hôpitaux », a reconnu Safieyah à Reuters par téléphone.

Le Hamas a prévenu dans un communiqué que l’incident pourrait conduire à l’échec des pourparlers visant à conclure une trêve et à libérer les otages.

« Les négociations menées par la direction du mouvement ne sont pas un processus ouvert aux dépens du sang de notre peuple », a déclaré le Hamas, faisant référence aux morts de jeudi et affirmant qu’Israël serait responsable de tout échec des négociations.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des camions transportant de nombreux cadavres. Reuters a vérifié la localisation d’une vidéo au rond-point al-Nabulsi qui montrait plusieurs hommes immobiles, ainsi que plusieurs personnes blessées.

Une autre vidéo, que Reuters n’a pas pu vérifier, montre des personnes maculées de sang transportées dans un camion, des secouristes soignant des personnes sur le sol d’un hôpital et des corps enveloppés dans des linceuls.

« Nous ne voulons pas d’une aide comme celle-là. Nous ne voulons pas d’une aide combinée à des balles. Il y a beaucoup de martyrs », dit un homme dans une vidéo.

Kamel Abu Nahel, qui est soigné pour une blessure par balle à l’hôpital al-Shifa, a déclaré que lui et d’autres personnes s’étaient rendus au point de distribution au milieu de la nuit parce qu’ils avaient entendu dire qu’il y aurait une livraison de nourriture. « Cela fait deux mois que nous mangeons de la nourriture pour animaux. »

Selon lui, les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur la foule, provoquant sa dispersion, certaines personnes se cachant sous des voitures. Après l’arrêt des tirs, ils sont retournés vers les camions, et les soldats ont de nouveau ouvert le feu. Il a reçu une balle dans la jambe et est tombé, puis un camion lui a roulé sur la jambe alors qu’il démarrait en trombe.

Selon Fares Afana, chef du service d’ambulance de l’hôpital Kamal Adwan, les secouristes arrivés sur les lieux jeudi ont dit avoir trouvé « des dizaines ou des centaines » de personnes gisant sur le sol. Il a indiqué qu’il n’y avait pas assez d’ambulances pour ramasser tous les morts et les blessés et que certains étaient amenés aux hôpitaux dans des charrettes tirées par des ânes.

Par ailleurs, plus de 30 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Tsahal dit avoir éliminé 12 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.

Les combats se sont également poursuivis dans d’autres zones de Gaza.

Tsahal est engagé dans une opération de grande envergure dans le quartier de Zeitoun dans Gaza-City, où les troupes ont tué de nombreux terroristes du Hamas mercredi.

Les troupes israéliennes ont tué plusieurs terroristes armés, notamment en faisant appel à des frappes aériennes, ont détruit des tunnels et des lance-roquettes, et ont capturé des armes, a indiqué l’armée dans une mise à jour. Les troupes ont également découvert une usine de fabrication d’explosifs et de roquettes du Hamas dans le quartier.

Une usine de production d’armes dans le quartier Zeitoun à Gaza City, sur une image publiée le 29 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les combats se sont poursuivis à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et des frappes aériennes ont été lancées contre des terroristes du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, notamment contre deux d’entre eux qui ont ouvert le feu sur les troupes, a indiqué l’armée.

D’autres frappes ont tué plusieurs autres terroristes du Hamas dans le centre de la région de Gaza.

Par ailleurs, une roquette lancée depuis la bande de Gaza a touché un champ dans le sud d’Israël. Le tir a déclenché des sirènes dans les communautés frontalières de Saad et de Kfar Aza. Aucun blessé n’a été signalé.

L’attaque du Hamas du 7 octobre contre le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre, a fait 1 200 morts, pour la plupart des civils, dans un contexte d’atrocités, notamment des viols collectifs généralisés, des tortures et des mutilations sur les victimes. Certains des 3 000 assaillants qui ont fait irruption à la frontière depuis Gaza ont également enlevé 253 otages qui ont été ramenés à Gaza. Le Hamas détient toujours environ 130 otages, 31 seraient morts.

Reuters, Sam Sokol et Emanuel Fabian ont contribué à cet article.

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